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LE CONGRES ORDINAIRE DU PARTI COMMUNISTE ET LE COMING OUT DE MARIE-PIERRE

vendredi 26 décembre 2008
par  João Silveirinho
popularité : 91%

On s’en doutait un peu : partir d’un texte, appelé « base commune » qui avait convaincu la majorité (60%) des adhérents, mais avec à peine 50% de participation au vote n’ jamais auguré d’évènement exceptionnel. Le Congrès du PCF fut donc, en gros, calme et studieux. Les débats dans tous les échelons du parti et lors du congrès ont certes permis d’améliorer le texte initial, mais la version finale reste, de l’avis de beaucoup, et du nôtre, en deçà de celui du congrès précédent, plus clair et plus cohérent.

De même que trois ans auparavant, la question qui taraude le PCF demeure : celle de son identité. A quoi sert, à quoi doit rassembler un parti communiste au début de ce siècle ? Un progrès : la question a été clairement posée, notamment par certains dirigeants ou « figures » du parti. Par les « unitaires » (Pierre Zarka, Roger Martelli en l’absence de Patrick Braouzec), par les amis de celui qui était considéré comme le « numéro 2 » du PCF, Patrice Cohen Séat, par une « jeune garde » emmenée par Marie-Pierre Vieu, soutenus par l’ancien ministre Jean-Claude Gayssot, par l’ancien leader de la CGT Georges Séguy, par le philosophe Lucien Sève, entre autres.

Les réponses à la question ont été, là aussi sans surprise, variables. Pour certains, parfois qualifiés d’ « identitaires », dont les textes avaient recueilli 40% des votes exprimés à la base, il n’est pas question de changer d’identité. Au contraire, le parti doit se « recentrer » sur ses valeurs traditionnelles : on entendit même quelques nostalgiques du « centralisme démocratique ». Pour ceux-la, la « base commune », qui proposait une « profonde » transformation du PCF en se gardant bien d’en indiquer la teneur, allait trop loin. Présentant deux listes alternatives à celle de la direction, ils obtinrent environ 15% des votes des congressistes, loin de leurs 40% initiaux. Ce qui pose, au passage, la question de la désignation des délégués au congrès.

Pour les partisans d’une « métamorphose » (lire : y compris un changement de nom ; pour certains une évolution vers un genre de Die Linke allemand), le texte n’allait pas assez loin. Marie-Pierre Vieu s’y colla, à la tête d’une liste alternative incluant les « unitaires » et discrètement soutenue par les amis de Patrice Cohen-Séat, et où figurait, pour la petite histoire du Cactus, notre directeur de publication, à une place qu’il a qualifié de « symbolique ». 16,5% à l’arrivée, alors que la bande à Marie-Pierre espérait au mieux 10%, compte tenu, encore, de la configuration des délégations au congrès, dont ce fut presque l’évènement.

Conséquence des votes selon les statuts un brin tarabiscotés du PCF : le nouveau conseil national, que devait être resserré, passant de 260 à 160 membres, en comptera autant que précédemment. En termes de fonctionnement, le parti, qui reconnaît la « pluralité » mais pas les « courants » devra se mettre au clair. Les courants existent de fait et, comme le disait non sans à propos Magali Chastagnier, jeune élue parisienne proche de Marie-Pierre Vieu « entre le centralisme démocratique et les courants, il n’y a rien ».

Autre fait notable, le congrès a ratifié le choix proposé de participer à des listes communes avec le Parti de Gauche de Jean-luc Mélenchon, ce qui fit tousser, discrètement, nombre d’ « identitaires », et même avec d’autres, si affinités, aux prochaines élections européennes. Comme il a déjà été dit, le PCF n’a guère le choix s’il veux tenter de conserver ses rares sièges, ce qui, même avec cette alliance, politiquement éminemment souhaitable, n’est pas gagné d’avance.

Au final, comme l’a dit avec raison le député « identitaire » André Gérin, le PCF demeure au milieu du gué. Quand les courants sont forts, ce qui est le cas dans la tourmente de la crise, ce n’est pas une position confortable, on peut s’y noyer. Le PCF ne peut plus se permettre de tergiverser : où bien il se métamorphose, si possible avec d’autres, où bien il devient un témoin de l’histoire, riche de ses gloires et de ses misères, histoire qui dans ce cas s’écrira sans lui.


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