AMER NOËL

mardi 23 décembre 2008
par Alain Le Dosseur
popularité : 1%

Aujourd’hui 16 Décembre, je branche mon poste de télévision sur France 2 à 13h02 et j’entends vaguement parler d’attentat aux magasins du Printemps à Paris. Je reste scotché sur les témoignages et les reportages en direct pour apprendre, quelques minutes (longues) après que du plastic a été retrouvé sans détonateur et avec un message non identifié d’un groupuscule inconnu. Très vite, ces reportages sur le rien m’ont rappelé le journalisme de la 1’ère guerre en Irak : on passait des heures sur la mise en scène du rien. J’ai compris en zappant furtivement que TF1 était porteuse de la même « information ». Je me suis dit : voilà 7 minutes d’info bien employées : encore du catastrophisme.

Sachant que Sarkozy ne se sent bien que dans les calamités qui lui permettent de passer en direct comme en différé sur les télés du monde, que notre président va devenir président de fait… de France Télévisions (ça lui manquait) entouré de tout plein de bons copains dans l’audiovisuel et les affaires (Bolloré, Bouygues et autres), que la télévision servait déjà glorieusement le timing gouvernemental fourni la veille ou le matin même (comme au bon vieux temps de l’ORTF quand François Baroin jouait encore en culottes courtes), qu’il y a certaines informations essentielles (bien choisies tout de même) qui ne peuvent pas attendre, je me suis pris à rêver qu’un Père Noël (à l’Elysée) ou une Mère Noël (place Beauvau pour la parité) aurait laissé un jouet en plastique s’égarer dans un rayon avec une lettre d’un enfant attendant la sainte nuit.

La peur étant toujours porteuse de quelque chose d’important, et même parfois du fascisme, je ne crois pas être autant paranoïaque que cela en imaginant que la manipulation des masses est un vieux remède contre la mauvaise gouvernance (comme on dit pudiquement aujourd’hui). J’attends donc la suite du feuilleton avec impatience. Maintenant que Derrick est mort, qui va trouver le coupable ? Maintenant que Lénine et Olivenstein sont morts, qui va traiter des drogues du peuple ? J’aimerai aussi lancer un concours d’idée pour la suite d’autres non-événements : il faudra bien tenir le bon peuple en haleine jusqu’en 2012. On nous prépare un amer Noël !