SEXOCRATIE

vendredi 13 février 2009
par  Jacques-Robert Simon
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Il est difficile de qualifier le régime de société dans lequel les pays nantis vivent. Démocratie ? Y-a-t-il encore quelqu’un qui puisse croire que l’on vive en Démocratie, c’est à dire un gouvernement de tous par tous ? Il est certain que de temps à autre « on » organise des votations. Toutefois, « on » ne demande pas aux gens leur préférence sur le mode de scrutin : c’est celui qui arrange ceux qui sont au pouvoir ou ceux qui prétendent le prendre. Personne ne conteste sérieusement que notre représentation populaire n’est ni représentative de notre société et encore moins populaire*. D’ailleurs, indépendamment des multiples exemples qui pourraient être trouvés pour démontrer le caractère virtuel de nos Démocraties, il faut toujours prendre garde à l’utilisation répétitive de mots qui n’ont pour but que de vous faire admettre leur légitimité. Les peuples veulent la Démocratie. Le sens de l’histoire va vers la Démocratie. Les guerres sont déclarées au nom de la Démocratie. La torture se pratique au nom de la défense de la Démocratie. Etc, etc…

République ? Forme de gouvernement où le pouvoir n’est pas détenu par un seul et dans lequel la charge de l’Etat n’est pas héréditaire. Il peut sembler que les hommes politiques sont des professionnels de la chose publique et ceci leur vie entière et qu’en dehors de l’appartenance au clan qu’ils forment, point de salut. Ce qui est plus grave, c’est que malgré des ultra-compétences auto-proclamées, puisqu’ils ne se préoccupent que de notre bien, il apparaît qu’ils subissent les évènements plus qu’ils ne les dominent. Détruire ou anéantir étant toujours plus accessible que de construire, ils ont gardé cette capacité de nuire, mais peuvent-ils proposer et mettre en œuvre des politiques même si celles-ci seraient de l’ordre du salut public ? Depuis trente ans, on attend la sortie du tunnel de la crise : M. Barre l’entrevoyait déjà …

Dictature ? Régime autoritaire établi par un individu, une assemblée, un parti. Les hommes aiment à s’inventer des dieux qu’ils parent de toutes les qualités qu’ils n’ont pas. Il se créé une révélation, et l’intelligence de tous est utilisée pour démontrer le bien-fondé de cette révélation. Le réel, gênant, est évacué pour les principes, l’obéissance ou plus simplement le conformisme.

Notre société est d’ordre clanique mais il est possible de vivre hors la norme. La marginalisation est difficile à vivre tant qu’elle ne remet pas en cause les fondements du pouvoir, impossible autrement. Une société se définit par le processus de formation de la prise de décision. Les termes précédents issus du champ politique ne conviennent pas car ce processus leur échappe. La société du spectacle fut démontée et comprise avant même qu’elle ne nous inflige ses pires ravages. Mais sur quoi repose ce spectacle ?

Ce qui a le plus surpris les citoyens de la défunte Union Soviétique lorsqu’ils découvrirent concrètement notre société, ce ne fut pas l’abondance de richesses, ni la liberté de penser voire d’agir, c’est la prégnance du caractère sexuel des annonces faites pour attirer les badauds. Tous les champs de la société sont imprégnés : du rugbyman transformé en calendrier (ah, libération, que de conneries n’a-t-on pas dit en ton nom) aux affaires de mœurs qui se transmutent en faits politiques. Bien entendu, les « savants » (ceux qui savent) utilisent la pornographie pour venir à leur véritable fin : le besoin irrépressible de dominer. Les « simples » consomment, subissent et finalement se conforment à ces titillements érotico-pornographiques. Il peut donc être avancé que nous sommes dans une sexocratie.

*Populaire : mot à employer avec précaution pour éviter un tourbillon de calomnies.


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