LE SALUT NE PASSE PAS PAR L’UNION EUROPEENNE
par
popularité : 94%
Dans moins de de dix ans, les trois quarts des Français seront des salariés ou des sous-traitants de groupes et d’entreprises possédés par les capitalismes d’Asie, et le moins possible payés et garantis par ceux-ci qui contrôleront aussi notre pouvoir politique. Pour se prémunir contre cette perspective vraisemblable, qu’aura fait notre État ? Il s’en sera remis à l’Europe comme l’exige le traité de Lisbonne. Et l’Europe n’aura rien fait pour nous protéger, car elle ne peut décider qu’au plus petit dénominateur commun de ses vingt sept pays. Et ce plus petit dénominateur commun, c’est rien.
Alors quel sens peut avoir l’élection du Parlement de l’Union ? Aucun sens. C’est bien pourquoi l’abstention va partout être majoritaire. Personne - même ceux qui le demandent - ne peut en effet croire que l’on peut construire "une autre Europe". Il est trop évident qu’aucune Europe garantissant des capacités économiques et un bon modèle social ne peut se faire sans l’harmonisation interne et sans la préférence communautaire. Et il n’y aura jamais un concours de forces nationales européennes pour le vouloir ensemble, du moins dans le périmètre actuel.
Il faut donc tirer les conséquences de ces lucidités. En reconnaissant que les seuls périmètres utiles dans lesquels pourraient - si elles ne s’étaient dessaisies - opérer des institutions efficaces, sont ceux dans lesquels se délègue démocratiquement le pouvoir : les périmètres nationaux dans lesquels sont élus les gouvernants. En arrêtant la chanson sur "le besoin d’Europe", car, dans l’impuissance aujourd’hui de celle-ci, les besoins sont tout au contraire : ceux de pouvoirs nationaux aptes à assurer les responsabilités que les citoyens - qui les élisent et quand même les contrôlent - leur demandent d’exercer, et ceux d’une coordination interétatique entre les nations qui seraient d’accord pour une stratégie de reconquête et de préférence européennes, dans une vraie négociation avec les autres puissances mondiales, en donnant un coup d’arrêt à tout ce qui porte certains de nos propres acteurs économiques à jouer contre l’emploi dans nos pays.
Commentaires