BOUM BOUM SUR DANIEL BOUTON
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Ainsi donc, Daniel Bouton, ancien membre éminent de cabinets ministériels, ancien, maintenant, président de la Société Générale a annoncé son départ à la retraite. C’est une page de la Finance Française qui se tourne.
Au cours de sa longue carrière, Daniel Bouton aura beaucoup apporté à notre pays. Qui mieux que lui, et il y avait pourtant de la concurrence, a cultivé la hauteur d’esprit, qu’on a trop souvent prise pour de l’arrogance, dans sa vision de la gouvernance ? Ah, elles n’ont pas manqué, les leçons données par Daniel Bouton à ses pairs. Et elles ont porté leurs fruits : toute une génération de dirigeants français a suivi avec dévotion ses préceptes, goldens hellos, parachutes dorés, bonus, stock options, produits dérivés flambards, retraites chapeaux. Oui, on ne le dira jamais assez, Daniel Bouton aura été un des maîtres-artisans de la Modernisation de la France. Plus encore que le pourtant immense Jean-Marie Messier, qui a eu la faiblesse d’admettre qu’il avait pu se tromper (mais juste un peu, il ne faut pas exagérer non plus). Cette faiblesse-là, ce n’est pas le genre de l’inflexible Daniel Bouton.
Des médiocres ont pourtant cherché des poux dans la tête à cet inlassable défenseur d’une vertu majeur du capitalisme financier, la Cupidité. Ainsi fut-il accusé de négligence lorsqu’un de ses « traders » (en français : casinotier, ou spéculateur) s’est planté de cinq milliards d’euros. Ah, les jaloux, ah les misérables, ah, les cloportes. Qu’est-ce que cinq milliards d’euros pour un cerveau tel que Daniel Bouton. Comme l’exprime à juste titre notre Président de la République, il est normal que les meilleurs managers soient royalement payés, faute de quoi ils partiraient à l’étranger. C’est vrai, ça : jamais Serge Tchuruk, ex « manager de l’année » n’aurait pu ruiner Alcatel si on ne lui avait pas versé des fortunes, jamais Jean-Pierre Tirouflet n’aurait pu couler Rhodia sans des émoluments plus que confortables (et l’aveuglement d’un autre as du management et ci-devant ministre, Thierry Breton). Mais face à ses détracteurs, jamais Daniel Bouton n’a faibli, continuant à engranger bonus et stock options, sauf pour cette année afin de ne pas chagriner notre Président de la République. Ce qui montre que derrière le grand financier, se cachait, aussi, un homme de cœur. Pas au point de renoncer à sa retraite chapeau, insinueront avec leur malveillance habituelle les aigris de tous poils, mais nous sommes certains que Daniel Bouton balaiera leurs sarcasmes avec le plumeau de son indifférence.
Daniel Bouton restera dans la mémoire de notre pays, en dépit de ces campagnes de dénigrements fallacieux, comme l’inventeur d’une nouvelle unité monétaire, grâce à notre estimé confrère Le Canard Enchaîné : le Bouton. Un Bouton égale cinq milliards d’euros. Un bien bel hommage amplement mérité.
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