CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (mai 2009)

vendredi 1er mai 2009
par  Jacques Franck
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Il n’est pas de sauveur suprême

Effervescence dans le monde chez les grands (ceux qui se croient grands) et chez les petits (qui sont en réalité les seuls vrais grands). A Londres, vingt chefs d’états et de gouvernements de réunissent pour décréter la moralisation du capitalisme. Comme si le seul moyen de moraliser le capitalisme ne consistait pas à le supprimer et à le remplacer par un régime où seuls les peuples seraient maîtres de leurs richesses et de leurs destins. A Strasbourg, les traîneurs de sabres du même capitalisme se concertent pour donner un peu plus de brillant à leur organisation de guerre, froide ou chaude, l’OTAN. A qui veulent-ils la faire, la guerre ? A l’Union soviétique ? Elle n’existe plus. A l’axe du Mal, (Corée du Nord ; Iran, Syrie) tel que le définissait le non regretté George W.? A l’ex-Yougoslavie ? Ils l’ont déjà massacrée et démantelée. Au terrorisme international ? Avec des avions, des missiles, des blindés ?

L’OTAN est le bras armé du capitalisme. Ses ennemis sont les adversaires du capitalisme. Quant aux sauveurs suprêmes, parlons-en. Monsieur Nicolas, le chanoine, essayez de l’imaginer en maître du monde sans mourir de rire. Monsieur Barack Obama sait déjà ou saura vite que le monde a cessé d’être unipolaire. Il pourra certainement satisfaire les Américains, peut-être jouer un rôle international positif. Il ne sera jamais le Maître du Monde. La fonction est abolie.

Alors ? Quel chef d’État, quel Président, quel G20, quel concile, quelle conférence, quelle alliance sera en mesure de construire un univers sans capitalisme et sans guerre ? Seuls les peuples pourront le faire. Yes, they can.

Encyclique « De Sexu »

Mes chers frères, mes chères sœurs, mes chers autres fidèles ! Ah ! Certes, la bouche me brûle quand j’évoque le sexe, cette abomination issue des oeuvres du Malin ! Surtout qu’à mon âge, après une vie de prières et l’oubli de mes erreurs de jeunesse, cette évocation impie ne signifie plus grand’chose de concret pour ma Sainteté. Mais une triste actualité me fait un devoir de relayer la parole du Seigneur sur les perversions et les crimes liés au sexe. Comme le Seigneur, à ma connaissance, n’a jamais rien dit sur ce sujet, pas plus d’ailleurs que sur les autres, il m’incombe de combler cette lacune.

Ach ! (il porta à ses lèvres un flacon de schnaps bénit) Ach ! Voici la Vérité révélée ! Un chrétien égaré qui viole une gamine de neuf ans a tort, assurément. Mais il n’en reste pas moins un enfant de Dieu et de la Sainte Eglise. Il recevra de Notre part une paternelle admonestation, mais gardera sa place dans notre communauté. La gamine de neuf ans qui s’est adonnée,même sans son consentement, à un hideux contact, qui en a conçu un être vivant en dehors des liens sacrés du mariage que vous connaissez tous (moi pas) est déjà frappée de suspicion à Mes yeux. Si, de surcroît, elle met fin à la situation en se livrant à des manoeuvres que j’abhorre, Nous la rejetons hors de la pieuse fraternité des chrétiens. Pour faire bonne mesure, Nous excommunions aussi sa mère. J’approuve donc totalement l’initiative de mon camarade l’archévêque de Recife. (Il se signa et but encore un petit coup de son saint breuvage)

Ach ! Frères et soeurs de Mon Cœur ! Je n’en ai pas fini ! L’Afrique, oui, l’Afrique, continent de malheur, de stupre et de fornication, ose se plaindre d’un mal que je ne nommerai pas et que le Seigneur lui inflige, dans Son immense bonté. Et que font les Africains, pour se prémunir contre ce mal ? Ils ajoutent la honte au blasphème, et enfilent, le mot me fait mal à dire, oui, enfilent, outre leurs prochaines et leurs prochains, cet instrument de l’Enfer que les cyniques impies nomment "préservatifs" ! (Il avala derechef une gorgée de son remontant) Seules la chasteté, l’abstinence et la prière peuvent les préserver de ce fléau. S’ils persévèrent dans le vice, que le virus retombe sur leurs têtes (et le reste de leur anatomie).

Ach ! Chers frères, soeurs, cousins et cousines, oncles et tantes ! Prenez plutôt exemple sur ces admirables personnages que notre Eglise s’enorgueillit de réchauffer en son auguste sein ! Tenez, ce grand prélat britannique, qu’un de mes prédécesseurs, dans son égarement gauchiste, avait éloigné de son apostolat sous le fallacieux prétexte de sympathies pour mes malheureux frères nazis (il leva subrepticement le bras droit et murmura "Heil"), ce grand prélat, dis-je, s’est-il jamais laissé aller – ouvertement – à la moindre copulation, ou je ne sais quelle autre atteinte aux bonnes mœurs ? Jamais. Aussi l’ai-je relevé de l’excommunication qui le frappait et rétabli dans son sacerdoce. Et mon grand ami le chanoine de Saint-Jean de Latran ? A-t-il jamais failli aux prescriptions de la Vertu ? Non ! Chaque fois que la Nature a parlé en lui, le chanoine Nicolas a convolé en justes noces. Et c’est arrivé, Dieu soit loué, un certain nombre de fois. J’ai connu deux ou trois de ses épouses, elles sont charmantes. Ach ! Chers frères et autres sœurs, chantez avec Moi la gloire du Seigneur et abjurez le sexe, ses pompes et ses œuvres !

L’évêque et la capote

Sous l’ombre tutélaire de la Pucelle et dans le calme discret d’un confessionnal, Mgr. l’évêque d’Orléans s’adonne à des méditations dont le caractère scientifique n’échappera à aucun fidèle. Quant aux infidèles, que le poids de leurs péchés les entraîne en Enfer. A l’issue de travaux pratiques sur la nature desquels il ne s’est pas étendu, le prélat est parvenu à des conclusions irréfutables. Il en ressort que :
- les spermatozoïdes sont plus gros que le virus du SIDA (il n’est pas nécessaire d’être un prince ou un sous-prince de l’Eglise pour savoir ça).
- les dits spermatozoïdes ne franchissent pas la barrière de latex des préservatifs. Ces instruments maudits nuisent donc à la perpétuation de l’espèce voulue par le Seigneur.
- le virus, lui, passe au travers puisqu’il est plus petit.
- le préservatif, également désigné sous le nom de capote anglaise, ne protège pas du SIDA.

C’est bien fait, il n’y a qu’à rester chaste, comme le prescrit d’ailleurs Monsieur Benoît XVI, patron de Mgr. l’évêque d’Orléans.

Je ne sais pas comment ce saint homme a mesuré la porosité du latex incriminé et le diamètre des trous. Mais de telles assertions, si elles amènent de l’eau au moulin de l’idéologie pontificale, sont scientifiquement un tissu d’imbécillités. A la limite criminelles, dans la mesure où elles favorisent la propagation du virus. Allez, braves citoyens, on a encore des montagnes à abattre. Jacques Franck, médecin, spermatozoïde honoraire.

La révolte du petit personnel (histoire presque vraie)

Les membres du gouvernement, en proie à je ne sais quelle bouffée délirante, se crurent ministres à part entière. Plus grave, ils clamèrent qu’ls étaient bons (aucun ne l’était). Pire, chacun ou presque se voulut encore plus ministre que les autres et revendiqua une promotion dans l’échelle des pouvoirs. Les savants politologues, experts, éditorialistes, mages et initiés gravitant dans les milieux bien informés attribuèrent ce remue-ménage à l’approche d’une échéance électorale importante, traditionnellement suivie d’un remaniement ministériel. Surtout si les hommes et femmes du président-chanoine se prennent une grande claque sur le museau, comme c’est probable.

Bref, les comploteurs grouillaient dans les septième et huitième arrondissements de Paris, sièges des vertus qui nous gouvernent. Apprenant cette intolérable fronde, Monsieur le chanoine Nicolas, co-prince d’Andorre et président du Royaume de France, entra dans une rage terrible. Il convoqua les coupables et mit les choses au point : "Putain, qui commande ici ? Qui arrose les murs (clin d’oeil méprisant à l’adresse des dames) ? Bande de nuls, vous vous prenez pour quoi, bordel ? Apprenez, minables, que c’est Moi qui vous ai engagés, que c’est Moi qui décide de tout, que c’est grâce à Moi que vous pouvez vous pavaner, que c’est Moi qui vous paie (mouvements divers du côté de Sainte Christine Lagarde tenancière des cordons de la bourse). Toi, la grande bringue, calme- toi ou gare à tes abattis ! Si j’entends encore une fois la moindre manifestation d’insubordination, je vous fous tous à la porte . Merde !"

La voix du chanoine avait l’accent de la sincérité. Il voulut joindre la geste à la parole et donner du poids à ses avertissements. Il saisit par le collet un obscur secrétaire d’Etat et lui cracha au visage "Qui t’a fait prince, connard, hein, qui t’a fait prince ?" Le connard, qui avait des lettres rétorqua bravement : "Et toi, qui t’a fait roi ?" -"Qui m’a fait roi ? Mais c’est Moi-même !"


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