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CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (juin 2009)

mardi 16 juin 2009
par  Jacques Franck
popularité : 84%

Le Boomerang (conte juridique)

Aux élections européennes, 72% des votants n’ont pas voté pour les listes du chanoine Nicolas. Fort de ce succès spectaculaire, il se rengorgea et se pavana devant Madame Carla. Elle applaudit et entonna superbement à son intention le grand air des trompettes d’Aïda. Subtil hommage à l’ami Silvio qui, lui, n’avait eu que 60% de votes hostiles. "Carla,, en mon honneur je vais frapper un grand coup ! – Oui, mon poulet !", rétorqua la diva.

N’ayant pour but que la sécurité de son peuple, le chanoine fit voter par son parlement une loi réprimant la jeunesse crapuleuse. Selon ce texte, l’appartenance à une bande, même en dehors de toute activité répréhensible, constitue un délit. Le Conseil Constitutionnel, instance suprême, se fit préciser la notion de bande avant de valider cette superbe loi. A la suite de quoi, l’ayant approuvée, il fit mettre en examen la totalité des membres du gouvernement. Circonstance aggravante : cette bande caractérisée avait constamment participé et même suscité des activités répréhensibles. A commencer par son chef, le chanoine Nicolas.

Le chanoine et les otages

Des ouvriers menacés d’être jetés à la rue sous prétexte de crise, de délocalisation, de risque de chagrin pour les actionnaires, de plan anti-social, ça se voit tous les jours. Ce genre d’espièglerie patronale fleurit impétueusement sous le règne de Monsieur Nicolas. Nombre d’ "entrepreneurs", pour punir leurs salariés de leur propre incompétence et de leur cupidité, les prennent ainsi en otages. Monsieur Nicolas verse une larme de crocodile mais voit là un élément normal des rapports sociaux. Il arrive que ces salariés, afin de se faire mieux entendre, gardent une journée avec eux un pauvre patron, qu’ils ne privent ni de nourriture, ni de sommeil, ni d’emploi. Ils ne poussent pas sa famille à la misère. Ils ne le ruinent pas. Ils poursuivent simplement les négociations, et le relâchent toujours. Le chanoine hurle alors à la séquestration. Il dénonce une prise d’otage. Il brandit les lois de la République (oubliées dans le cas précédent). Il menace. Il réprime. Il a raison. Seuls les adeptes de Madame Parisot ont le droit de choisir leurs otages. Et seuls ceux de Madame Rachida et de Monsieur Luc Besson bénéficient du droit régalien d’incarcérer qui leur déplaît. Quant au chanoine Nicolas, il bénit les bons et fustige les mauvais. Jusqu’au jour où le peuple se réappropriera ses droits.

Les vieux et le progrès

Jusqu’au XIX° siècle, une aimable tradition mettait la société à l’abri des trublions en enfermant et en enchaînant ses rebuts : les malades mentaux, les filles perdues, les classes dangereuses (entendez par là les ouvriers), les vieillards. On avait prévu à cet effet des institutions diverses, asiles, prisons, bagnes, hospices. Tout ça fonctionnait harmonieusement, à la satisfaction des classes non dangereuses. Puis les mœurs se sont relâchées. Tout ce joli monde s’est éparpillé dans la nature, mettant en péril, sinon la sécurité, du moins la bonne conscience des braves gens. Ils perçurent, dans la liberté des dits rebuts, un signal alarmant : leur société n’atteignait plus la perfection dont ils se rengorgeaient.

Les vieillards devenaient indécents, les pauvres surtout. Ils s’obstinaient à vivre au delà des limites que l’ordre des choses leur avait assignées jusqu’à présent. Comme il fallait bien les mettre quelque part, on affina la notion d’hospice. On vit pulluler les maisons de retraite. Je me garderai d’en critiquer le principe et d’en nier l’utilité. Mais en ambiance libérale et même ultra-libérale, il y a là une excellente occasion, pour les propriétaires de tels établissements (particuliers ou groupes financiers) de placements fort rémunérateurs. A condition toutefois de ne pas multiplier les frais inconsidérés, tels qu’une débauche de personnels de soins et de surveillance. Comment alors éviter fugues et espiègleries chez des individus ne se contrôlant pas toujours très bien ? Amis de l’ordre, rassurez-vous : les dirigeants de certaines maisons ont trouvé la solution. L’exemple vient de haut. S’inspirant des méthodes prônées par le chanoine et Madame Rachida en matière pénitentiaire, ils munissent leurs pensionnaires de ces fameux bracelets électroniques, qui maintiennent sous surveillance constante leurs heureux porteurs. Et ça coûte moins qu’une aide soignante. Gambadez, joyeux vieillards : Big Brother ne vous quitte pas des yeux.

Jeannine Franck, enseignante et Jacques Franck, médecin et vieillard.


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