LAISSONS LES PAONS DANS LEUR BASSE COUR

lundi 13 juillet 2009
par  Jacques-Robert Simon
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Beaucoup le disent, d’autres le proclament, certains le crient : nos sociétés traversent une crise existentielle : comment muter pour ne pas s’éteindre. Les causes sont connues et admises par tous : la goinfrerie installée d’une minorité leur sert de morale. L’attrait des multiples agréments associés à cette « grande bouffe » suffit à attirer une frange non négligeable de classes sociales relativement aisées de pays dits émergents. La Démocratie, puisque que c’est le mot consacré par l’usage pour désigner une consommation débridée sans loi, ni foi, essaie de se propager, quelquefois à coups de canons. Il est matériellement impossible d’offrir ces jouissances immédiates à l’ensemble de la population, et donc, sous le couvert du mot « Démocratie », une société totalitaire et ultra-répressive se met en place.

Commençons par la France, les dirigeants actuels savent parfaitement que l’on ne pourra pas faire face aux montagnes d’endettements accumulés par la Droite comme par la Gauche par une politique sage et rigoureuse. Seul, un état d’exception, un état d’urgence, permettra d’imposer d’énormes sacrifices aux uns et des égratignures aux nantis. L’idéologie est en place : nous faisons face à un conflit de civilisation. Il est inutile d’insister, chacun a compris ce que ceci signifie. Il n’est donc pas déraisonnable de penser que notre « élite » n’attende que la déflagration pour parachever son œuvre totalitaire déjà bien avancée dans le corpus des lois mais aussi dans les esprits.

Mais cette situation n’est pas spécifique à la France, même si l’emballage diffère de place en place. Comment l’ensemble des classes agissantes sont-elles arrivées à mettre nos pays dans cet état où l’Etat n’a plus qu’un rôle répressif et destructeur, incapable de construire un avenir ? Le système électoral, pièce centrale de la Démocratie selon Wasp, est devenu, avec la très heureuse exception de l’élection de M. Obama, une farce où, pour devenir même un minuscule puissant, il est nécessaire de plaire plutôt que de convaincre : les paons font la roue, les électeurs sont sensés admirer leur tour de force. Absolument rien ne met un frein à cette course vers la notoriété, car c’est bien plus leur passage dans les médias qui motivent nos grands hommes que l’application de principes ; l’établissement d’une société à peu près égalitaire par exemple.

Le paon, la paonne (au plumage terne), et les paonneaux poussent des cris aigus qui leur servent de programme électoral. Mais seule l’apparence permettra un bon résultat auprès des foules perplexes mais ne voyant pas d’alternative : le facteur doit être séduisant, comme le borgne plein d’esprit. Le contenu, réellement différent certes, importe moins que l’aspect. Au hasard de rencontres, j’ai pu rencontrer un certain nombre d’Hommes politiques. Je fus surpris par leur capacité d’analyse, leur lucidité, en bref, par leur intelligence ; ils sont prisonniers d’un système qui les castre, système qu’ils ont pourtant eux-mêmes construit souvent pour des avantages immédiats au détriment de l’essentiel.

Les causes de ce délabrement peuvent apparaître complexes, elles ne le sont pas. Les deux principales sont facilement distinguables. La pulsion de domination a pris le pas sur celui de la création, pulsions toutes deux essentielles et incontournables, mais un système peut privilégier l’une plutôt que l’autre. Or tour progrès réel provient de la création, source de vie. Ce n’est pas une mère mettant au monde un enfant qui me contredira : cet exemple représente la quintessence du processus créatif tant matériel, qu’immatériel (l’éducation). La domination ne conduit qu’à la mort, la désolation, même si, pendant de courts instants à l’échelle de l’humanité, des jouissances immédiates satisfont certains. La seconde raison essentielle qui a conduit à l’impasse absolue dans laquelle on se trouve, c’est la reconstitution de castes. Il est impensable qu’un fils de ministre puisse devenir plombier : on déménagera pour trouver l’école adaptée à sa créature, on le bercera de cours de musique ou de mathématiques…et s’il est vraiment trop crétin, on en fera un député européen. Il en est de même dans les autres castes dominantes : médias, acteurs, publicistes (domaine de l’événementiel devrais-je dire).

La seule solution raisonnable est donc la révolution : toutes les autres solutions conduisent au désastre. Non pas une révolution faite d’émeutes et de passions non maîtrisées qui nous conduiraient exactement là où on veut éviter d’aller. Non, une révolution de l’effort sur soi, de la discipline de consommation, du libre choix, de l’acte réfléchi.


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