C’EST AINSI QU’ILS SE GAVENT : UNE PANDEMIE DE PROFITS

(traduit du portugais par João Silveirinho)
samedi 11 juillet 2009
par  Paulo Telheiro
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Quels intérêts économiques s’avancent derrière la « grippe porcine » ? Chaque année, des millions de personnes meurent victimes de la malaria, qui peuvent être sauvées par un simple moustiquaire. De cela, les medias ne parlent jamais. Chaque année, deux millions d’enfants meurent de diarrhées, qui peuvent être sauvées par un simple sérum qui coûte 25 centimes. De cela, les medias ne parlent jamais. La rougeole, la pneumonie et d’autres maladies curables par des vaccins bon marché provoquent la mort de dix millions de personnes chaque année. De cela, les medias ne parlent jamais.

Mais, quand apparut la fameuse grippe aviaire, il y a près de dix ans, les medias du monde entier produisirent une inondation de nouvelles. Une épidémie ! la plus dangereuse de toutes : une Pandémie ! On ne parlait que de la terrible maladie aviaire. En fait, la grippe aviaire a causé la mort de 250 personnes environ en dix ans : 25 morts par an. La grippe commune en tue dans le même temps un demi million dans le monde. Un demi-million contre 25.

Hep là, un moment, les amis : pourquoi alors se fit-il autant de tintouin avec la grippe des oiseaux ? Parce que derrière ces poulets, il y avait un coq, avec une grande crête. La compagnie transnationale pharmaceutique Roche vendit son fameux Tamiflu par millions de doses, notamment aux pays asiatiques. Bien que le Tamiflu fût d’une efficacité douteuse, le gouvernement britannique en acheta 14 millions doses en prévention pour sa population.

Avec la grippe aviaire, Roche et Relenza, les deux plus grandes entreprises pharmaceutiques productrices d’antiviraux, rélaisèrent des millions de dollars de profits. Hier avec les poulets, aujourd’hui avec les porcs. Ainsi commence la psychose de la grippe porcine. Et tous les médias du monde ne parlent plus que de ça. Ils ne parlent plus de la crise économique, ni des torturés de Guantanamo. Et je me demande donc : si deriière les poulets il y avait un coq, derrière les porcs, n’y a-t-il pas un grand porc ?

L’entreprise américaine Gilead Sciences détient le brevet du Tamiflu. L’un des principaux actionnaires de cette entreprise n’est rien moins qu’un sinistre personnage, Donald Rumsfeld, ancien secrétaire de la Défense de George W. Bush, boute-feu de la guerre contre l’Irak. Les actionnaires de Roche et de Relenza se frottent les mains, sont ravis des ventes, à nouveau par millions de doses et de dollars, du douteux Tamiflu. La véritable pandémie est celle du profit, des énormes profits de ces mercenaires de la santé.

Je ne conteste pas les nécessaires mesures de précaution prises par les Etats. Mais si la grippe porcine est une pandémie aussi terrible que l’annoncent les médias, si l’Organisation Mondiale de la Santé est tellement préoccupée par cette maladie, pourquoi ne la déclare-t-elle pas en tant que problème mondial de santé publique et n’autorise-t-elle pas la fabrication de médicaments génériques pour la combattre ? Se passer des licences de Roche et de Relenza et distribuer des médicaments génériques gratuits à tous les pays, et tout spécialement les plus pauvres, ne serait-ce pas la meilleure solution ?


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