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CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES Août 2009

mardi 4 août 2009
par  Jacques Franck
popularité : 39%

Le chanoine, le carbone et le socialiste

"Nom de Dieu, s’écria le chanoine-président, nom de Dieu ! Ce peuple est fou, il faut le punir." Du haut de son Falcon triréacteur, certifié super-écologique par son constructeur Monsieur Dassault, il contemplait les files de citadins partant en vacances. Des Clio, des Citroën C3, des 207. "Tout ça, ça bouffe ! Ils massacrent notre jolie planète Ah ! Les inconscients, les inciviques ! Ils vont voir ce que ça va leur coûter, ces cons."

Le chanoine Nicolas décida alors de préserver la planète des effluves délétères qui la pourrissaient. Un de ses sous-fifres, plus hardi que les autres, lui signala que les pollutions industrielles, ce n’était pas rien, et qu’il serait bon de penser prioritairement à les réduire. "Quoi ! Pénaliser mes meilleurs amis, ces grands entrepreneurs qui n’ont que des bontés pour moi ! Jamais. Le peuple pollue, le peuple sera puni.." On balança le sous-fifre par un hublot. Il rentra en lui-même et chercha le moyen de pénaliser les prédateurs de la nature. Il trouva vite. "Putain je vais leur faire payer leur inconscience égoïste. Une taxe ! Voilà ce qu’il faut pour purifier l’atmosphère ! Une taxe sur le carbone impudemment brûlé !"

Un autre sous-fifre, un peu plus courtisan que les autres, lui glissa dans le tuyau de l’oreille : "Grand chanoine, prenez donc avec vous un socialiste ! Ces gens-là ont l’habitude des taxes, et, pardonnez cette hardiesse, vous ne serez pas le seul à porter le chapeau !" ainsi fut fait. Monsieur Michel Rocard, qui se disait socialiste depuis toujours, fut mandé auprès du chanoine. Les deux bienfaiteurs décrétèrent qu’une "taxe carbone" serait appliquée sur le carburant des automobiles, à raison de sept à huit centimes par litre. Puis ils se congratulèrent. Ils avaient sauvé la Terre. Quant aux industriels du CAC 40, on les remercia de leur patriotisme, on supprima la taxe professionnelle, et on donna un peu plus d’épaisseur à leur bouclier fiscal.

Voyage en Amérique

A Chicago (Illinois), terre d’élection de Monsieur Barack, un citoyen m’aborde aimablement : Hello, Doc ! Yes, you can ! We can quoi ? You can faire comme nous, et changer un abominable président contre quelqu’un de plus présentable. Yes, we can, et nous le ferons !

A Saint-Louis (Missouri), un juge, espèce fort répandue dans le pays, me serre la main avec la cordialité d’usage : Hello, Doc ! On rend toujours la justice sous un chêne, chez vous, comme du temps de notre saint patron, le roi Saint-Louis ? Non, mais ça ne s’est pas amélioré. Chez nous, la Justice, c’est Madame Rachida, à qui va succéder Madame MAM. Poor people ! Vous êtes pires que nous !

A Memphis (Tennessee), un rocker m’honore d’une mesure sur sa guitare et me chante : Hello, Doc ! Ici, nous avons eu un King, le plus grand de tous, Elvis Presley ! Hélas, mon pote ! En France, notre king, c’est Monsieur Nicolas ! Le rocker, de frayeur, laissa tomber sa guitare.

A Jackson (Mississippi), devant une des nombreuses églises, un fidèle interrompit sa méditation et m’apostropha pieusement : Hello, Doc ! Notre pasteur est un véritable saint ! A Paris on a un chanoine… Fuck God ! s’écria le fidèle, et il se signa.

A la Nouvelle Orléans (Louisiane), une jeune femme vient vers moi et me parle : Hello, Doc ! En 2005, on a eu l’ouragan Katrina ! Nous, en 2007, on a eu Sarkozy ! Oh my friend, condoléances !

Le citoyen, les golden boys, et la concurrence

Je suis un citoyen. A ce titre, ému par le triste état dont se plaignaient les banques, je leur ai offert il y a quelques mois un peu plus de dix milliards d’euros, dont cinq à la BNP-Paribas, établissement dont l’opulence appelle le respect. A ce prix, j’aurais bien aimé siéger au conseil d’administration de ces organisations philanthropiques, pour contrôler l’utilisation de mes fonds. J’aurais également apprécié que les bénéficiaires de mes libéralités, qui se sont rapidement refait la cerise, me remboursent, comme les marins-pêcheurs et les producteurs de fruits. Mais le chanoine Nicolas, chef de tous les citoyens, a oublié de le leur demander.

J’apprends que les philanthropes en question font un drôle d’usage de mon argent. Les traders, ou golden-boys de BNP vont se mettre en poche un milliard de mes bons euros. Ces jeunes ont pour mérite de manipuler les cours de la Bourse avec leurs ordinateurs (le mien ne sait pas faire des trucs pareils). Ils permettent à leurs patrons banquiers de se faire, pardonnez l’expression, des couilles en or par le jeu de la spéculation. Ils n’apportent rien à l’économie de leur pays. Ils obéissent au jeu sacré de la concurrence, libre et non faussée, entre établissements financiers. Ce terme me rappelle quelque chose. En mai 2005, j’avais voté non à un projet de traité constitutionnel prévoyant cette fameuse "concurrence libre et non faussée" entre les loups et contre les peuples. Et maintenant, le Traité de Lisbonne, enfant chéri du chanoine et de ses comparses, chante la gloire de la même "concurrence libre et non faussée". Eh bien non ! Moi, citoyen, républicain et communiste, je ne veux plus des patrons de banques, de leurs golden-boys, de leurs spéculations, et de leur chanoine.


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