https://www.traditionrolex.com/18 La Gauche Cactus http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ fr SPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP) La fin de l'abondance ? Mais pour qui ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2846 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2846 2023-04-18T13:28:00Z text/html fr Patrice Perron <p>Nous l'avions peut-être oublié mais il y a quelque mois notre détesté président avait décrété « la fin de l'abondance », ce qui avait rire très jaune celles et ceux qui ne l'ont jamais connue. L'allègre Patrice Perron (toujours de Guidel) revient sur cet épisode, si lamentablement macronien.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>Il n'aura échappé à personne que le Jupiter du premier mandat s'est transformé, s'est mué, ou alors a muté en Vulcain le 14 juillet lors d'une pratique du discours rituel qu'il avait rejeté et méprisé auparavant. N'étant pas radin sur le mépris, ni sur l'arrogance, Vulcain a vite capté qu'il n'irait pas loin, en tout cas pas plus loin que les flammes de l'enfer, s'il s'entêtait à porter ce qualificatif un peu chaud. Il ne ferait pas long feu !</p> <p>Il est devenu, modestement (sic) Manu 1er, du surnom attribué par un jeune qui n'arrivait pas à traverser la rue, ni à changer de trottoir. Mais Manu tout court, ce n'est pas top, alors, pour prendre de la hauteur et tenter de se hisser au niveau des monarques de l'ancien régime, il s'est auto décerné le rang de 1er. Et voilà, notre modeste employé de banque de chez Rothschild, est devenu notre roi bien aimé. Du moins de la partie pas trop pauvre de l'Hexagone. Un peu moins des ruraux, vous savez, ceux qui habitent au fond des campagnes, là où il n'y a pas de bornes électriques, pas de transport en commun, pas d'hôpitaux, pas d'écoles, plus de pharmacies, et même plus de DAB (Distributeurs automatiques de billets). Ou pas aimé du tout de ceux qui sont sous ou juste au niveau du seuil de pauvreté. Ou juste un peu au-dessus. Vraiment, on joue avec les effets de seuil.</p> <p>Car, disons-le tout net, l'abondance, eux, ils ne l'ont jamais connue. Ce qu'ils connaissent bien, par contre, c'est le CCAS, la CAF, les restos du cœur et pour certains, la manche et la rue. Quant à la théorie du ruissellement, ils ne reçoivent que la pluie sur la tronche quand ils sont dehors à essayer de se réchauffer. Il y en a même qui ne connaissaient pas le mot : - C'est quoi l'abondance ?</p> <p>Ceux qui, aujourd'hui, découvrent la fin de la dite abondance, sont les citoyens qui vivaient sans dettes rédhibitoires, ceux qui avaient échappé au surendettement, qui économisaient juste un peu comme ils pouvaient, au cas où, qui tiraient sur leur propre corde pour ne pas demander de l'aide. Par souci de dignité. Et qui rament aujourd'hui. Qui économisaient déjà sur le chauffage. Pas pour faire plaisir à Manu 1er par anticipation, mais qui, déjà, pour finir le mois, se serraient un peu la ceinture. Eux, ils ne faisaient pas deux allers retours Paris-Doha dans la même semaine. Vous savez, les technocrates des statistiques et du budget, les nommaient la classe moyenne inférieure ! Maintenant, la classe moyenne inférieure a la tête sous l'eau. Ils sont devenus invisibles en rejoignant les pauvres.</p> <p>Il est probable que ces citoyens, ne pourront pas restreindre encore plus leur chauffage. Car certains habitent dans des logements passoires, soit propriétés de marchands de sommeil, soit de bailleurs sociaux pas si sociaux que ça. C'est la même chose que pour les ascenseurs en panne dans les immeubles où il y a des personnes à mobilité réduite. À force d'éteindre le chauffage encore un peu plus, ils vont tous choper la crève et remplir les hôpitaux déjà blindés, puis, par effet domino, accroître le déficit de l'assurance maladie, vous savez, la Sécu ? Et ensuite Manu 1er nous dira qu'il faut diminuer encore un peu plus le niveau des remboursements de soins pour équilibrer le budget …</p> <p>Et comme il faut avant tout préserver la compétitivité de l'économie, et surtout les intérêts de ses riches amis et/ou électeurs, Manu 1er et ses proches collaborateurs, baissent les allocations chômage, augmentent l'âge de départ à la retraite, incitent les patrons à pratiquer le licenciement abusif en plafonnant les indemnités quel qu'en soit le motif et protègent les profits énormes de leurs amis. Mais il est vrai que le mot solidarité n'est pas inscrit au fronton des mairies. Cela aurait pu être le quatrième mot du slogan Républicain.</p> <p>En gros, pour conclure, il ne nous reste plus qu'à serrer les dents, et les fesses, aussi, par précaution, nous entraîner à ramer plus fort et mieux, regarder en haut de la montagne de Sisyphe, si le ruissellement arrive, travailler encore et encore, (comme dit Bernard Lavilliers), compter ses trimestres cotisés et validés, et pour ceux qui ont un bout de jardin, tenter d'y cultiver des patates et des légumes de survie. Jusqu'au jour où ça va péter pour de vrai. Car, nous le constatons chaque jour, l'abondance ne s'est pas tarie en trois domaines surtout : <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Les superprofits réalisés, notamment, par les fournisseurs d'énergie, sur le dos des consommateurs, <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> La fréquence incroyable, par les beaux parleurs du gouvernement et de ses sbires, d'utilisation du 49-3 <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Le niveau très élevé de déconnection du discours des politiciens. Mais cela, nous le savions déjà.</p> <p>En ce jour Épiphanique de la galette fêtée au palais, Son Altesse Manu 1er a semblé agacée devant les boulangers qu'il recevait, par les super profits réalisés notamment par les fournisseurs d'électricité. Du coup, le prix de sa galette Élyséenne s'est mise à lui coûter cher, un pognon de dingue ! Commencerait-il à capter les choses de la vie ? L'abondance serait-elle une illusion ? Ceci dit, la galette à la frangipane était bonne … Je m'en lèche encore les babines !</p></div> Macron, ou le vide pour cacher un dessein http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2841 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2841 2023-03-17T22:28:51Z text/html fr Jean-Luc Gonneau <p>Depuis le début de son second (et dernier, ouf) quinquennat, Emmanuel Macron s'est distingué par la vacuité de ses discours, poursuivant ainsi sa lancée du premier. On admirera la constance. Mais derrière ce quasi se pointait peut-être un « grand dessein ». Jean-Luc Gonneau en dit plus.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>Le président de la République n'est pas avare de discours, même s'il s'est un peu calmé ces derniers temps. Ses discours sont généralement ennuyeux, manquant de flamme (ou alors surjouée, tel un comédien amateur formé par quelque professeur non professionnel dans ce domaine) et de fond, plus un zeste (euphémisme) de condescendance dont il lui est difficile de se départir. Peu d'annonces fortes suivies d'effets, le « Grenelle de la santé » censé mettre fin à la crise de notre santé et débouchant sur quelques mesurettes en étant peut-être l'exemple le plus représentatif. Reconnaissons, car nous savons, au Cactus, demeurer équitables, que certaines conjectures ne lui ont pas rendu la tâche facile : la crise du covid (mais gérée le plus souvent en dépit du bon sens : pas besoin de masque, puis masque obligatoire mais, oups, on n'en a pas assez , puis maintenant on en a trop, confinements où l'on finit par obliger les gens à s'autoriser eux-mêmes à sortir de chez eux, fermetures de lits hospitaliers alors qu'on en manque etc, le tout présenté au final comme un grand succès),,. crise climatique s'accentuant (« Qui aurait pu le prévoir ? », osera récemment notre mini-jupiter, alors que la communauté scientifique annonce le truc depuis des décennies) et la guerre en Ukraine, dont on ne pouvait, en effet, prévoir déroulements et les conséquences, dont, pour une part, et nous y reviendrons, l'inflation,</p> <p>Alors que des services publics majeurs (santé et éducation, mais pas que), que la France brûle, que l'eau vient à manquer, que l'inflation galope, dopée par les superprofits dont le ministre Le Maire affirme « ne pas savoir ce que c'est » (qu'il demande aux patrons du CAC 40, Total en tête, ils lui expliqueront peut-être, mais en toute discrétion, hein) et plombe durement le porte-monnaie des français, dont les salaires augmentent au compte-gouttes, le gouvernement oppose de vagues discours émaillés de quelques plans-rustines dont les effets sont quasi invisibles, le président de la République, lui, n'a qu'une idée en tête : sa « mère de toutes les réformes », celle des retraites. Même une partie du centre et de la droite admet, publiquement ou à mots couverts, qu'elle n'est ni opportune, ni même nécessaire (en tout cas pas celle-là), ni juste, bref, dangereuse. Mais qu'à cela ne tienne, celui que Frédéric Lordon qualifie de « forcené retranché à l'Elysée » persiste. La veille même vote du projet à l'Assemblée Nationale, ses séides, Borne, Véran, Dussopt, Attal, Bergé, mains sur le cœur, assurent que le vote aura lieu. Et boum, le lendemain, le monarque tranche : pas de vote, le 49.3. Le monarque reste impavide : qu'importe s'il exacerbe les colères populaires, ce ne seront pas « ceux qui ne sont rien » qui le feront plier. Et la pauvre madame Borne, qui l'avait quand même un peu cherché lors de ses vaticinations précédentes, en prend plein la tronche, ce que peu chaut au monarque.</p> <p>José Barros, citoyen volontiers facétieux, nous conte l'histoire suivante : « L'autre jour, commentant ces manifestations qui remplissent les rues de toutes les villes de France, un ami me dit qu'il savait déjà qu'avec un vote, on ne résout rien mais aussi que, certainement, também, ce ne sont pas les manifestations qui résolvent quoi que ce soit parce que nous sommes devant un gouvernement et un président de la République somuave ! Je lui demandai ce que voulait dire « somuave ». Il me répondit : ça veut dire SOurd, MUet et AVEugle (1) ». Toujours est-il que des votes, constitution oblige, et c'est dans ce cas heureux, auront lieu dans quelques jours, puisque des motions de censure seront présentées, qui, en cas d'adoption, mettront à bas le projet et le gouvernement. A priori, aujourd'hui 17 mars, deux. La première émanera du Rassemblement National et n'a aucune chance d'être adoptée. La seconde sera présentée par un petit groupe parlementaire centriste emmenée par le célèbre révolutionnaire Charles de Courson, parlementaire expérimenté qui a jugé l'usage du 49.3 inepte et dangereux, dans ces circonstances, dangereux pour la démocratie. Et il a bien raison, Charles. La Nupes, à gauche, a annoncé s'y rallier, et le RN, à droite extrème a dit qu'il voterait toutes les motions de censure. Les calculettes vont rechauffer, le suspense être insoutenable. Allez, pour ce coup-là, tous avec Charles !</p> <p>Il y a lieu cependant de s'interroger sur ce qui motive l'obstination d'Emmanuel Macron au sujet de ce projet de réforme. Sentiment de toute puissance ? Possible, car il est patent que l'humilité n'est pas la caractéristique du personnage, qui n'est utilisée, rarement, dans quelques discours peu crédibles. Mais ce n'est pas suffisant (contrairement à lui). Son argumentaire est public : la réforme est nécessaire pour « sauver la retraite par répartition », et pour ne pas alourdir la dette du pays et rassurer ainsi Bruxelles, et les marchés des capitaux (ça n'est pas dit comme ça, mais pensé très fort). Pour le COR, Conseil d'Orientation des Retraites qui ne passe pas pour un repère d'énergumènes, le quasi équilibre actuel du système actuel n'est pas menacé pour au moins les dix prochaines années : peut-on parler de « sauvetage » ? Et que penser du « sauveteur » ? Rappelons que lors de son premier mandat, Emmanuel Macron avait déjà tenté de « réformer » les régimes de retraite, en y introduisant la retraite par points, système qui aurait généré des fonds de pension, le graal du capitalisme financier, attendu avec gourmandise, pardon, gloutonnerie, par les ogres de la finance internationale dans leur version la plus spéculative. L'irruption du Covid avait stoppé le projet, mais, on l'a vu, Macron est un obstiné lorsqu'il s'agit de défendre le capital (« les riches »). Les colères, l'usure mentale et physique entraînée par la hausse de l'âge de la retraite pour les « sans rien », il n'en a, demeurons polis, rien à cirer. Comme « sauveteur Macron manque de crédibilité, si ? Il a encore quatre ans pour nuire, restons vigilants, avant une post-présidence dorée avec une bonne retraite très anticipée, et des conférences juteuses auprès de ses amis de la phynance, qui lui devront bien ça.</p></div> Qui inspira la réforme macronienne des services publics http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2826 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2826 2022-12-25T14:54:22Z text/html fr Coudes à Coudes <p>L'association Coudes à Coudes a enquêté sur la composition du comité qui a conseillé Emmanuel Macron pour sa « réforme » mortifère des services publics : un entre-soi du microcosme macronien, largement dominé par les représentants du patronat privé et où les fonctionnaires, un petit quart du total, occupent tous de hautes fonctions dans l'administration. Une belle brochette où ne manque pas l'inévitable cabinet Mc Kinsey. Edifiant.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>Par elle seule, la composition de cette Commission chargée d'élaborer la dernière en date des lois de « modernisation », vaut programme : les ministères d'E. Macron ont demandé à un aéropage de patrons du privé de « moderniser » les services publics.</p> <p> Le Comité action publique 2022 ( CAP 22 ) est un groupe composé de quarante personnalités mêlant économistes, cadres du secteur public et privé, élus, et chargé en octobre 2017 par le premier ministre E. Philippe de réfléchir à une réforme des missions de Service Public de l'État associée à une réduction des dépenses publiques. Son travail déboucha sur la Loi de Transformation de la Fonction Publique de 2019. Les questions à poser pour comprendre la réorganisation libérale de l'action publique – sont : qui fait ? qui ? Quelle histoire sociale incarnée en des individus, quelles formations, quel recrutement, quel univers de relations les ont construits ? Impossible de s'expliquer ce qu'ils font sans saisir d'où ils viennent, de quel groupe social, quel parcours dans ce groupe social, et quels sont leur univers de référence, celui d'où sort ce qu'ils estiment évident, incontournable, naturel, sens commun – sens commun de leur groupe social.</p> <p>Nul ne s'étonnera alors, à analyser sa composition, que la commission ait communier sans distance dans cette croyance promue dogme : ce sont les règles managériales du privé qui doivent structurer le travail dans les services publics, lesquels sont d'abord vus comme zone de gabegie. Il s'agit donc de réduire leurs coûts, ce qui passe par l'externalisation des tâches vers des entreprises privées ou des concessions de service public. Et, dans le périmètre maintenu des fonctions publiques, « dégraisser le mammouth » : casser le statut des fonctionnaires, liquider les contrats aidés, embaucher des « agents temporaires », ne pas remplacer les départs en retraite, restreindre les recrutements, contrôler plus étroitement, caporaliser les agents en intensifiant leur travail. Toute la refonte proposée de la fonction publique se comprend sitôt examiné qui composa cette commission.</p> <p><strong>Le Comité Action publique 2022, ce fut CAP sur le privé !</strong></p> <p>Cette commission, en effet, n'inclut aucun salarié des services publics travaillant à un rang intermédiaire ou comme personnel d'exécution. Et aucun syndicaliste. Les seuls fonctionnaires admis sont situés en haut de l'échelle hiérarchique. La commission n'en compte que 13 parmi ses 43 membres. En revanche, avec un effet de masse jamais vu , y furent nommés des dirigeants de groupes privés ou de fonds d'investissement, ignorants du fonctionnement local des services publics mais rompus, avec excellence professionnelle, aux codes, aux critères de performance et aux pratiques des directions d'entreprise ou du consulting :</p> <p>Ross Mc Innes, président de Safran, géant de la défense et l'aéronautique ; Véronique Bedague-Hamilius, P-DG de Nexity Immobilier ; Guillaume Hannezo, passé de Vivendi à la banque Rothschild et au fonds financier WeShareBonds ; Mathilde Lemoine, ancienne de la banque HSBC passée chef économiste chez Rothschild ; Jean-François Cirelli, ex-directeur générale GDF-Suez, qui préside en France le fonds de placement BlackRock ; Stéphane Brimont, président du fonds financier Macquarie ; Marc Tessier, de chez Havas, Canal +, France TV puis NetGeM (télévision via Internet) ; Philippe Josse, d'Air France KLM ; Stéphanie Goujon, vice-présidente du Mouvement des entrepreneurs sociaux ; Jean-René Cazeneuve, d'abord chez Apple, puis Bouygues Telecom ; Philippe Laurent, de la direction financière de Renault ; Paul Duan, start-upper dans la Silicon Valley ; Ludovic Le Moan, ESN Coframi (société d'informatique) et aujourd'hui Sigfox (opérateur de télécommunications) ; Frédéric Mion, ex-directeur de Sciences Po, mais aussi ancien du groupe Canal + et ex-avocat d'affaires au cabinet Allen et Overy ; Thomas London, directeur associé de la société de conseil* McKinsey, responsable des activités Santé et Secteur public ; Axel Dauchez, ex-président de Publicis France, qui vient de lancer la start-up de civic tech Make.org ; Jean-Baptiste Fauroux, ex-directeur général de Steelcase Strafor (spécialisée dans l'aménagement des espaces de travail) à Bruxelles ; Guillaume Marchand, qui se présente comme psychiatre, entrepreneur, investisseur et ancien président d'une fédération de start-ups de la « e-santé ».</p> <p>On a donc là des patrons ou évangélistes du marché, patron et évangélistes internationalisés, ignorant tout des services publics mais rompus, avec excellence professionnelle, à la maitrise pratique des directions d'entreprise ou du consulting. Dès lors, on saisit mieux certaines dimensions du « prêt-à-penser » qu'ils partagent et qui orientent leurs activités : importation des recettes d'entreprises pour « tout moderniser », intensification du travail, évaluation des performances liée à des objectifs individuels chiffrés, compressions des salaires, externalisation vers le privé (autant d' « améliorations » à l'œuvre, notamment, dans les directives qui préfigurent la remise en cause des métiers des fonctionnaires…) ; ode à la mobilité forcée (réformes de l'assurance-chômage et du code du travail) ; accroissement des contrôles (réforme de l'assurance-chômage, entre autres…) ; ajustements des services rendus par le public aux besoins immédiats des entreprises et de leurs bassins d'emplois. Les exemples abondent, qui montrent l'État, pour une part, devenant entreprise au service des entreprises ; l'État et ses services les plus divers, « managerialement » reconfigurés.</p> <p>Tous ont, avec brio, triomphé du cursus honorum des enfants (les plus prometteurs) de la classe dominante : Sciences Po et l'ENA new style, changés en Business schools (comme d'ailleurs Polytechnique en partie), conjugués avec HEC, l'ESSEC ou des Business schools anglo-saxonnes. L'intériorisation des lois et vertus des entreprises libérées dans un marché lui-même libéré et mondialisé, fut pour chacune et chacun, totale, immédiate, « l'air qu'on respire », sans réserve, et vecteurs de leurs réussites.</p> <p>Ne caricaturons pas, certains de la commission viennent du public. Mais soit ils en sont sortis pour s'en « libérer » soit ils y ont travaillé d'abord pour conformer le public au besoin du privé. Premier cas, quelques cas : Bedague-Hamilius, secrétaire générale de la ville de Paris, directrice de cabinet de Valls à Matignon parti à Nexity ; Josse, directeur du Budget sous Copé, parti à KLM ; Lemoine, conseillère à Matignon sous Villepin, parti à HSBC puis Rothschild…Second cas : Josse toujours, architecte de la RGPP ; Bigorgne, de Science Po mais propulsé directeur de l'Institut Montaigne par Claude Bébéar d'Axa ; Clotilde Valter, PS, secrétaire d'État, mais rapporteure du projet de loi Macron, première main de l'accord Arcelor-Mittal, de la fermeture de Goodyear d'Amiens. Pisani-Ferry, président du comité de suivi du CICE, etc…</p> <p>Notons-le, aucun personnel d'exécution ou de rang intermédiaire ou de direction des services publics ne siège dans cette commission. Ce groupe ne constitue pas un « groupe sur le papier ». Il s'agit d'un groupe mobilisé. Un groupe coopté et soudé à partir de l'harmonie immédiate des dispositions de ses membres, et qui s'affermit au travers de style de vie et de fréquentations semblables. Ils sont forts de formations homologues et des connivences spontanées qui les accompagnent. Ils sont forts de parcours homologues et virtuoses souvent. Ils sont forts d'un « sens commun » sans fissures et identique, forts d'un système d'évidences et de présupposés partagés, qui organise leur vision du monde et de ses divisions. Forts de se sentir héritiers légitimes. Un groupe, fusionnel, endogame quant aux origines sociales, assuré de lui-même, et d'une certitude de soi sans cesse renforcée : au gré des réussites scolaires éclatantes, au gré des circulations réussies entre public et privé, puis des réussites d'entreprises. A tel point qu'ils en deviennent audacieusement libérés dans le calendrier et les contenus des réformes libérales qu'ils accumulent. Comme aucune autre Noblesse d'État n'avait osé avant eux (même sous Sarkozy, qui rétrospectivement apparaitra modéré). Car rien, jamais, dans leurs parcours ne les a arrêtés. Ils sont le « nouveau monde » sans frontières ni échecs, qu'un réseau serré de protections, de solidarités extérieures à l'État et d'échanges légitimants perpétuels avec des secteurs patronaux et médiatiques puissants encouragent et perpétuellement célèbrent. Pourquoi concevraient-ils qu'il faille stopper le job ? Quand ce job est au principe de leur position qui en impose, porteuse d'une image flatteuse d'eux-mêmes. Un groupe, spontanément prompt à ériger en « devoir-être » universel, les vertus dont ses membres ont socialement hérités : la « mobilité », la « créativité », « entreprendre », « se réaliser », la « liberté », le « boulot », « l'investissement », la « discipline »….bref, leur art de vivre promu exemple. Et c'est pourquoi d'ailleurs, ils ne peuvent comprendre qu'en recourant à l'idée d'une sombre fainéantise, que tous les salariés ne tirent pas bénéfices du monde tel qu'il va. Ils ne connaissent, ne croisent et n'ont jamais croisé, directement ou familialement, aucun ouvrier, aucun employé, aucun technicien, aucun précaire, aucun chômeur, aucun cadre moyen même. Ils ne savent d'expérience aucune de leurs urgences, aucune des insécurités affrontées, des mépris subis, des galères de logements, des incertitudes scolaires ou à Pôle Emploi, des concurrences dans et pour l'emploi ou pour les stages en milieux populaires. Le montant du RSA se dépense lors d'un dîner intime entre amis, pour acheter une paire de chaussures ou des boutons de manchette.</p> <p>Ces champions des champions de la classe dominante sont, depuis l'enfance, emmurés dans l'univers cossu et clos qui les a faits et où ils ont vaincu (car on minore trop les luttes féroces à l'intérieur des groupes dominants).</p> <p><strong>Endogamie, oui. Juste quelques exemples.</strong></p> <p>Revel ? Binôme de Macron à l'Élysée sous Hollande, Macron avait voulu l'imposer dircab de Philippe à Matignon. Mion ? Patron d'Edith Chabre, femme d'Edouard Philippe et parrain d'un de leurs enfants. Aghion ? Commission Attali avec Lemoine et Macron, Aghion qui déclare « à l'époque avec Macron, on passait notre vie ensemble ». Rothschild ? Lemoine, Hannezo y sont ou y sont passés. Financière Macquarie ? Mc Innes, Brimont. Filière Science-Po mondialisée et convertie en Business School sous Richard Descoings, son protégé, Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, Mion directeur de Science Po, Letta ex premier ministre italien recruté à Science Po par Mion, Pisani-Ferry candidat malheureux contre Mion à la direction de Science Po et avec qui il se réconcilie vite. Entre autres… Sans parler des conjoints eux-mêmes PDG d'un certain nombre des membres de la commission.</p> <p>Pour piloter ce programme de « modernisation » de la fonction publique fut installée, en novembre 2017, la Direction interministérielle à la transformation publique (DITP). Avec, placé à sa tête, les deux premières années, Thomas Cazenave (Sciences Po Paris, ENA), inspecteur des finances passé, à 33 ns, directeur délégué des « ressources humaines » d'Orange France, avant de revenir dans l'État, directeur adjoint du cabinet d'Emmanuel Macron au ministère de l'Économie, puis secrétaire général adjoint de l'Élysée. On lui doit le livre-manifeste L'État en mode start-up, préfacé par E. Macron. Le chapitre sur les « réformes à l'étranger » est écrit par Karim Tadjeddine, un polytechnicien issu du corps des Ponts, passé par le ministère des Finances avant d'être débauché par le cabinet de conseil McKinsey. Il y codirige le département qui s'occupe de « moderniser » les services publics, pour le compte de la DITP.</p> <p><i>Paru dans <a href="https://www.coudesacoudes.com/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>https://www.coudesacoudes.com/</a></i></p></div> L'imagination bornée http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2776 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2776 2022-07-16T16:57:00Z text/html fr Yann Fiévet <p>Que la reconduction d'Emmanuel Macron à la présidence consterne Yann Fiévet, dont il est le plus constant contempteur n'étonnera pas nos lecteurs. Nous sommes prévenus, argumente-t-il, de ce qui nous attend : ça commence mal et ce n'est pas gai</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>Il est une évidence devenue un lieu commun : la crise écologique fait rage et s'aggrave en tous points de la planète. Les manifestations du dérèglement climatique se multiplient partout, la « météo » ne cesse d'afficher de nouveaux records, la biodiversité est en péril, la mortalité humaine et les migrations de populations dues à la forte dégradation des écosystèmes croissent d'année en année, etc. Une autre vérité, plus difficile à entendre, fait doucement son chemin : le modèle industriel dominant dans lequel nous vivons doit être transformé de fond en comble puisqu'il est la cause exclusive de la catastrophe écologique. Un tel chantier va évidemment demander beaucoup d'imagination. Mais, de surcroît, il va falloir que l'imagination, déjà à l'oeuvre dans maints endroits du bas de la société, s'empare en la matière du sommet du pouvoir politique de chaque nation. La France y jouera-t-elle son rôle ?</p> <p>Dans le domaine crucial qui doit désormais nous occuper inlassablement l'imagination doit être illimitée. Ici, parler d'imagination bornée signifie donc entêtement à ne rien céder aux acteurs qui ne veulent surtout rien changer à leurs anciennes pratiques mortifères tout en prétendant le contraire grâce à des lobbies très influents et mensongers. Chaque gouvernement devra être composé afin de pouvoir orienter son action en faveur du nouveau paradigme écologique. Ainsi, de ce point de vue, tous les ministères devront se voir adresser une feuille de route conforme à cette aune-là afin que soit pleinement assurer la cohérence d'ensemble de l'action publique au service de la résolution de la crise écologique. Les ministres devront être choisis pour leurs convictions fortes en faveur de l'indispensable changement de politique à l'égard de l'environnement et non en raison de compétences éprouvées – et souvent montées en épingle – dans les arcanes souvent troubles de « l'ancien monde ». Les grands « projets structurants » d'aménagement du territoire tout comme ceux du développement industriel ou agricole devront faire l'objet de sérieuses études d'impact sur l'environnement confiées à des experts indépendants dont les conclusions devront être suivis d'effets tangibles afin, notamment, de mettre fin à la mascarade des « compensations » si mal nommées. Les médias les plus « en vue » devront s'adapter à la nouvelle doxa en cessant de donner systématiquement la parole aux représentants des intérêts dominants de l'économie prédatrice. La caricature en la matière se situe probablement du côté de la défense éhontée du « modèle agricole » productiviste à bout de souffle par la Présidente de la FNSEA qui a reçu ces derniers mois le renfort assez surprenant de l'universitaire Sylvie Brunel devenue ainsi l'implicite VRP de cette organisation droitière fièrement arc-boutée sur ces vieilles pratiques. Bref, il est temps de démasquer tous les tartufes qui ont depuis trop longtemps leur rond de serviette dans certaines stations de radios ou sur les plateaux de chaînes de télévision à large audience. Pour l'écologie, le temps de la Communication qui noie le poisson serait alors révolu pour laisser pleinement la place à la narration sincère des actions concrètes au périmètre sans cesse élargi.</p> <p>Voilà ce qu'il conviendrait de faire. Et voilà ce qu'en France on ne fera pas. Car l'imagination connaît une autre voie : celle bornée par des limites. Des limites imposées par les acteurs dominants du modèle industriel dont la grande habileté consiste toujours à faire quelques concessions mineures pour que surtout rien ne change jamais vraiment. Jupiter n'orchestrera pas le « mandat écologique » imprudemment promis lors d'une très brève envolée lyrique de soirée d'élection victorieuse. La baguette du chef n'est pas verte, son second mandat sera dans la lignée du premier. Il a flanqué sa Première Ministre, chargée de mettre en musique la « planification écologique et énergétique », de deux autres femmes au pedigree édifiant. Des profils qui font sans doute encore rêver dans le vieux monde mais sera un cauchemar dans le nouveau monde à construire. Amélie de Montchalin, nommée ministre de la transition écologique et de la Cohésion des territoires (puis rapidement exfiltrée suite à sa défaite aux élections législatives, ndlr), est diplômée de HEC et de Harvard, a travaillé au sein de BNP Paribas et d'Axa. Agnès Pannier-Runacher, désormais Ministre de la transition énergétique, est diplômée de HEC et de l'ENA. Elle a été inspectrice des finances, puis a travaillé au sein de la Caisse des dépôts et dirigé la Compagnie des Alpes, entre autres. Elle était ministre de l'industrie dans le précédent gouvernement. Sa famille a fait fortune dans l'exploitation des puits de pétrole en fin de vie, dans des pays corrompus comme la RDC, Son mari est haut cadre d'Engie, et son père fut durant une trentaine d'années directeur général du groupe pétrolier Perenco, avant de devenir banquier d'affaires à Genève. Comme le soulignait un article du journal Le Monde d'octobre 2019 : "C'est une société pétrolière particulièrement opaque qui préfère ne pas dévoiler son chiffre d'affaires ni sa structure de gouvernance. Le groupe familial franco-britannique Perenco n'apprécie guère de devoir s'expliquer sur les préjudices environnementaux présumés causés par son activité en République démocratique du Congo (RDC) ". Voilà de quoi être tenue en respect !</p> <p>Bref, ces deux ministres ont un profil on ne peut plus technocratique et une fibre écologique douteuse. Rappelons au passage que les nouveaux « ministres de l'écologie » et de l'agriculture ont voté contre l'interdiction du glyphosate en son temps, faisant confiance aux promesses, régulièrement repoussées, d'alternatives du lobby agricole. Constatons également que le ministère de l'agriculture n'est toujours pas rattaché à une définition large de l'écologie et qu'il a été confié à… un chasseur ! Enfin, pour confirmer qu'Emmanuel Macron va continuer de gouverner en maître absolu les Directeurs de Cabinet de tous ces ministères ont été nommés avant les ministres. Ainsi, le désastre est d'ores-et-déjà annoncé.</p></div> L'humeur de José Barros http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2750 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2750 2022-03-31T10:12:00Z text/html fr José Barros <p>José Barros est un artiste de la fausse naîveté. Il aborde pour nous l'échéance présidentielle, vilipende les futurs abstentionnistes et vitupère les partis de gauche incapables de contrer l'extrême droite alors que l'accès au second tour est à portée. Car pour lui, qui a connu ce qu'est une dictature, voir ce que fut le pays des droits de l'homme voter à plus de 40% pour l'extrême droite est insupportable.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Élections présidentielles sans surprises !</strong></p> <p>Tous les instituts de sondage présentent sans aucune équivoque Emmanuel Macron comme vainqueur de l'élection présidentielle en remplacement d'Emmanuel Macron à la présidence française. Et ils l'ont dit avec tellement de certitude qu'évidemment, il n'y aura pas besoin d'aller voter ! Le doute qu'on eu les organismes de sondage, un doute infime, dirons-nous, concerne la seconde place. Aujourd'hui, à quelques jours du premier tour, ils continuent à indiquer la candidate d'extrême droite en deuxième position pour affronter Emmanuel Macron. Et tous les débats publics vont dans ce sens, avec une divergence linguistique qu'ils aimeraient résoudre : une divergence dans la classification des courants de pensée. C'est qu'il y a des têtes de mule qui veulent tirer des enseignements du passé historique, et d'autres têtes de mule aussi qui comme toujours dans ces débats, ne veulent pas chercher de références à l'histoire mais juste regarder le présent.</p> <p>La divergence linguistique est la suivante : alors que certains continuent de dire que les groupes d'extrême droite de Zemmour et Marine Le Pen sont respectivement des groupes qui défendent des idées nazies et fascistes/racistes, d'autres intervenants disent que non ! Ils disent que ces idées qu'ils apportent au public ne sont que des idées " de droite" et qu'ils veulent eux-mêmes corriger cette appellation d'extrême droite, de nazis et fascistes. Bon, si les dirigeants eux-mêmes de ces partis disent qu'ils ne sont ni nazis ni fascistes/racistes, alors, les historiens n'ont qu'à aller se faire voir ! Moi, Jose da Silva Barros, je pourrais être Joseph des Ronces d'Argile, en français, mais j'ai gardé le respect de mon histoire !</p> <p><strong>Comment faire barrage contre l'extrême droite… </strong></p> <p>Maintenant, il est sans doute trop tard mais si les candidats qui se disent à gauche démissionnaient en faveur de Mélenchon, qui est le candidat à gauche avec le plus d'intentions de votes, cette audace empêcherait ainsi le passage à l'arrière-plan de Marine Le Pen, faisant barrage pour que ce ne soit pas elle qui affronte Macron au second tour, secoue un peu le jeu et surtout empêche que l'extrême droite soit montrée au monde comme étant une force représentant plus de 40% des élus français ce qui n'est pas vrai !</p> <p>Bien sûr que ce n'est pas vrai ! Le pays des droits des hommes, des droits des femmes, des droits de l'enfant... le pays qui déjà en 1789 portait les idées de « Liberté, Égalite, Fraternité » comme devise de la République française ne peut montrer au monde que plus de 40% de ses électeurs vivent, en 2022, cet état d'esprit qui transpire les ressentiments de rancoeur, de haine, d'ostracisme qui nourrissent cette horreur qui amène les humains à adopter des orientations fascistes et nazistes... Partis de gauche, gens de gauche, vers où laissez-vous aller vos conquêtes ?</p> <p><strong>Élections présidentielles sans surprises ! (II)</strong></p> <p>Le plus grand, ou l'un des plus grands ennemis de la démocratie, c'est le silence ! C'est juste le laisser aller sans protestation ! C'est l'abstention ! Et il paraît qu'aux prochaines élections présidentielles ici en France, le pourcentage d'abstentions, peut-être plus accentué au second tour, va aboutir à montrer au monde une très mauvaise vision de ce qu'est l'électorat français car ce taux très élevé d'abstention favorisera Marine Le Pen, qui passerait vraiment le premier tour. Ce qui, si cette forte abstention se confirmait, pourrait rapprocher les candidats de 50% des voix pour chacun candidat et cette vérité restera loin de la vérité !</p> <p>Peut-être une confrontation entre E. Macron et Jean-Luc Mélenchon, le candidat de gauche avec la meilleure position en cette veille d'élection, pourrait faire prendre un petit tournant au choses et susciter plus d'enthousiasme dans les élections. Parce que l'abstention, une position de passivité qui ne peut rien résoudre, est le plus souvent mauvaise conseillère !</p> <p>Et une chose très ennuyeuse pour moi en tant que français serait celle-ci : quand je me retrouverai à l'étranger et que quelqu'un me lancerait à la figure que dans mon pays, pays des droits de l'homme, 50% des français sont des fascistes, je refuse complètement de l''accepter car n'est-ce pas la vérité ! Écoutez bien, gens du monde entier ! Ce n'est pas la vérité !</p></div> Les humeurs de José Barros : Croissance à 7% ! Des murs pour l'Europe ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2736 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2736 2022-02-13T01:40:00Z text/html fr José Barros <p>José Barros est un artiste de la fausse naîveté ? Cette fois, il se félicite de la croissance de 7% l'an dernier claironnée par le gouvernement et fait mine de s'e*étonner qu'on oublie la perte de7,9% l'année précédente, et puis se réjouit des projets de murs entourant l'Europe zncensés pat un candidat à la présidentielle, car ils donneraient beaucoup de travail à ses compatriotes portugais. !</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Croissance de 7% !</strong></p> <p>Ils nous annoncent comme une bonne nouvelle que la France a connu un taux de croissance du PIB de 7% cette année ! L'un des meilleurs au monde et le meilleur que la France connaisse depuis de nombreuses décennies ! La personne responsable de cette croissance, qu'aucun pays au monde ne peut égaler, ne peut être autre que l'actuel président de la République et sans doute un candidat au même poste et c'est donc une information très opportune !</p> <p>Eh bien on dira que l'année dernière la même France a perdu 7,9% et cette année ils gagnent 7% ! Je ne sais pas comment faire ces comptes du PIB mais si vous gagnez 7 cette année et l'année dernière vous avez perdu 7.9... Je laisse à ceux qui savent faire ces comptes de faire les calculs aussi ! Personnellement, ce que je sais, c'est que l'année dernière, j'ai passé une très longue période de temps fermé à la maison, en quarantaine, et que je n'ai presque pas eu de temps pour sortir et faire du shopping. Et cette année j'ai réalisé que pendant que j'étais fermé chez moi les prix sont montés à des paramètres que personne ne peut atteindre mais je ne sais pas si une chose a à voir avec l'autre... Croissance du PIB de 7% ! Arrêtez-vous !</p> <p><strong>De la Muraille de Chine à la Muraille Ze Mor</strong></p> <p>Cette idée de murs ne date pas seulement du mur de Berlin. Cette idée des murs déjà avant notre ère, environ 220 ans avant, un illuminé de la civilisation chinoise de cette époque, Shi Huang Di, y pensait, à cette construction des murailles de Chine qui tiennent encore debout aujourd'hui !Cette idée de construire les murailles de Chine, était-ce déjà une idée pour empêcher l'émigration, qu'on ne appelait pas encore émigration, ou pour se protéger des envahisseurs, idée portée par la même phobie que certains idéologues d'extrême droite alimentent aujourd'hui encore ici en France, ou serait-ce par une mégalomanie de n'importe quel genre Shi Huang Di de réaliser des projets d'envergure ?</p> <p>Ces murailles ont environ 6259 km de sections de murs en dur, 359 km de tranchées et 2 232 km de barrières défensives naturelles, telles que montagnes et rivières. Une autre enquête archéologique indique que la muraille entiere, avec toutes ses branches, mesure 21196 km. Maintenant aussi, ici en Europe, il y en a qui ont l'idée de construire un mur de protection autour de l'Europe !Cette idée a surtout pénétré l'imaginaire de Monsieur Zé Mor, candidat à la présidentielle de la République, préoccupé qu'il est par son obsession pour la sécurité et sa peur de l'invasion des immigrés ! Ce projet de mur pour encercler l'Europe pourrait s'assimiler, en kilomètres linéaires, à la longueur des murs de Chine.</p> <p>J'espère que le mur soit en pierres de taille pour employer beaucoup d'immigrés et aussi portugais, qui sont des spécialistes en maçonnerie. Ainsi, si le projet avance, et se fait en pierres de taille, on se comprendra, monsieur Zé Mor, on se comprendra… Et pour le nom, je propose "Muraille Ze Mor". C'est un beau nom, les murs de Zé Mor !</p></div> Du mépris et du pouvoir http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2723 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2723 2022-01-14T13:40:00Z text/html fr Saûl Karsz <p>Un savoureux et instructif décryptage d'un récent écart de langage présidentiel proposé par Saül Karsz</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>Des déclarations de l'actuel président français : "Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder" [Le Parisien, janvier 2022] ont suscité de larges réprobations ainsi que de laborieux commentaires de texte de ses affidés. De quoi faut-il s'étonner, en fait ? Le Monde et Libération font état de la longue série de propos du même acabit tenus par le même président et par ses prédécesseurs : le fait n'est donc pas nouveau. Ce n'est pas une raison pour le sous-estimer – mais pour interroger sa signification. J'ai très envie : toutes les premières personnes du singulier ne se valent pas. Certaines sont bien plus puissantes et porteuses que d'autres. Différence entre « j'ai très envie, donc j'espère » et « j'ai très envie, donc j'ordonne ». Une envie présidentielle ne se réduit pas à sa charge narcissique. Si elle relève d'un lapsus (ce que l'intéressé a explicitement réfuté), rappelons que le lapsus n'est pas une excuse mais juste un mécanisme psychique, celui d'un sujet qui en reste toujours comptable. Le lapsus explique partiellement la logique subjective mais ne dit strictement rien sur la portée objective de l'énoncé. Cette portée indique des directions à suivre, des actions à mettre en place, des orientations à respecter – des ordres.</p> <p>Il s'agit bien de les emmerder. Plus que les déranger, les enquiquiner, les importuner, les molester, rendre leur quotidien aussi étriqué que possible – les emmerder car tel est le langage de ces « irresponsables qui ne sont plus des citoyens » [sic]. Verdict accablant ! Proprement royal ! En régime plus ou moins démocratique, le président peut-il prononcer quelque chose comme une déchéance de citoyenneté (cela existe-t-il ?) pour services non-rendus à la politique en place ? Hypothèse : ce genre d'énoncé témoigne d'une tendance enkystée dans l'exercice du pouvoir, non seulement en France, ni uniquement dans les sphères politiques officielles. Elle dit le mépris, le dédain, l'arrogance qui traversent les relations des couches dominantes envers les dominés et ce en quoi des couches de dominés, en s'y reconnaissant, contribuent gaiement à leur domination. Tendance qui infiltre les discours, les postures et les décisions, les « hors-micro » quand tel ou tel personnage ignore que l'enregistrement de sa représentation n'est pas terminé. Elle nomme le spectre qui hante toute domination : la soumission toujours incomplète des dominés. Cette tendance n'est heureusement pas la seule à conformer les relations de pouvoir. D'ailleurs, ce n'est nullement le pouvoir qui est ici en cause mais la manière de le pratiquer et de se laisser interpeller par lui. Et dont on n'est pas nécessairement exempt parce qu'on se dit progressiste, de gauche, militant, etc. Un long, un très long travail à la fois individuel et collectif s'avère indispensable : travail sur soi, retour le moins complice possible sur ce que chacun dit et fait, ou ne fait pas, entêtement à ne pas cesser d'apprendre, refus de renoncer à la question du pourquoi, volonté de savoir quelque chose des conditions de vie des gens en chair et en os au-delà des parentèles familiales, des accointances professionnelles, des entre-soi sociaux, participation effective à des mouvements collectifs, éthique rigoureuse, solidarité persévérante. Préférer la modestie du savoir en construction à l'exhibitionnisme du paraitre et du récitatif. Vaste programme qui condense nos vœux pour 2022 ! <i>Paru dans <a href="http://www.pratiques-sociales.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>www.pratiques-sociales.org</a></i></p></div> Quand Jupiter se paye les médaillés olympiques http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2697 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2697 2021-10-18T13:56:00Z text/html fr Patrice Perron <p>Sans doute davantage qu'un pénalty concédé gentiment par un gardien complaisant pour faire remonter l'estime su monde sportif envers Emmanuel Macron. Patrice Perron (de Guédel, il y tient toujours), nous explique, non sans ironie, pourquoi.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>L'évènement n'a échappé à personne de censé : le lundi 12 septembre 2021, le président de la République recevait les médaillés olympiques, handicapés et valides. Et qu'a commis Jupiter, du haut de son piédestal ? Il s'est payé les sportifs, les engueulant vertement, dans un langage peu amène et sec, pour l'insuffisance des résultats de la délégation Française. Il a aussi annoncé une aide massive aux disciplines prometteuses en nombre de médailles. Rien que cela. Il leur a parlé comme à des gamins.</p> <p>Une fois de plus, Jupiter s'est trompé de cible. Il est vrai que les résultats globaux de Tokyo ne sont pas à la hauteur des attentes, (notamment en athlétisme), toutefois, les sportifs qui étaient devant lui, eux, étaient ceux qui ont ramené des médailles. Donc, s'il y avait quelqu'un à secouer, ce n'était pas ces médaillés, médusées par le traitement qui leur a été infligé, mais plutôt ceux qui, partis à Tokyo, n'ont rien ramené, ainsi que tous les petits chefs des fédérations engluées dans des problème de moyens insuffisants ou dans des querelles internes de pouvoir. De même, personne n'a oublié, et surtout pas les sportifs et les passionnés de sport en général, la diminution radicale des heures de sport à l'école, décidée par l'actuel ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquert, avec forcément l'aval de Jupiter. Cherchez l'erreur, ou constatez les doubles langages.</p> <p>De mon humble point de vue, notre cher Président aurait été mieux inspiré de féliciter chaleureusement (comme il sait parfois le faire) nos médaillés, puis, dans une autre réunion, un autre jour, de remonter fermement les bretelles, (comme il sait aussi super bien le faire), à ceux qui le méritent vraiment. Pour tout dire, les médaillés n'ont ni aimé ni été dupes du sketch présidentiel. J'imagine la tronche qu'ont dû tirer les champions présents, par exemple Teddy Riner, (lui qui a ramené un paquet de médailles à la France au cours des dernières olympiades et autres championnats mondiaux et européens). Je vois la scène suivante : Teddy Riner, à plat ventre sur les genoux d'Emmanuel 1er, se prend une fessée morale magistrale de la part de notre monarque. Je vois aussi la scène inverse, dans laquelle c'est Manu 1er, (comme doivent l'appeler ses amis artistes des réseaux sociaux) qui reçoit la fessée magistrale des grosses mains de Teddy …</p> <p>Je reconnais que pour Jupiter, c'est dur de changer. Du président des riches, au jeune qui n'avait qu'à changer de trottoir pour trouver du travail, des Gaulois réfractaires aux illettrés de chez Gad, l'homme n'aime pas les gens, il les méprise. Il n'aime pas non plus les élus locaux, (on se souvient qu'il avait boycotté l'assemblée générale des maires, pour ensuite inviter à Versailles, des élus choisis par lui). Il préfère aussi les chasseurs afin d'obtenir l'accès à leur réseau militant, maillant parfaitement le pays en vue de sa réélection, plutôt que d'avoir une attitude écolo concernant certaines pratiques peu sympathiques de chasse. Quand, en tant que citoyens, nous observons cela, nous nous disons : - Personne ne lui dit que, parfois, il déconne ? - Tu rigoles, celui qui ferait cela passerait par la fenêtre. Sa carrière serait terminée !</p> <p>En guise de conclusion, je ne peux m'empêcher de me souvenir de son expression politique à symbole sportif un peu élitiste (c'est chronique chez lui) : le premier de cordée emmène les autres vers le sommet (vous vous souvenez de la théorie du ruissellement, ou plus prosaïquement de la notion des miettes, pour les pauvres). Je me permets de constater sportivement, qu'en l'occurrence, le premier de cordée a dévissé et a entraîné avec lui les médaillés et autres sportifs de bonne volonté. Il les laisse dans … le désarroi.</p></div> Boum Boum sur : Jean-Michel Blanquer http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2665 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2665 2021-08-15T07:11:00Z text/html fr Mick et Paule <p>Nos pétroleuses auto-revendiquées sont de retour : l'odieux ministre Blanquer attribue les succès olympiques français au sport à l'école et se prend en pleine poire les réactions de plusieurs de nos médaillé.es. Mick et Paule en ont pleuré de joie.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>Disons-le tout net : nous n'avons jamais aimé Jean-Michel Blanquer. Toutes jeunes encore (et toujours), nous avons connu ce détestable personnage lors de ses prestations comme directeur de cabinet auprès de ministres de l'éduc' du temps de Sarkozy, se permettant souvent de jouer les ministres à la place du ministre du temps du déjà bien oublié Luc Chatel. Blanquer est un as pour faire oublier son passé, dont la suppression de 80000 enseignants ou la liquidation du Fons social lycéen sous Sarkozy, qui entraineront le recours massif à des vacataires encore plus sous-payés que les profs et au statut précaire. Blanquer doit aimer la précarité, ça doit lui donner des frissons chaque fois que un sur mille des précaires finit par s'en sortir, comme quoi quand on veut on peut, comme lui, Blanquer, né et élevé dans un appartement de 240m2 au cœur du 8e arrondissement de Paris et collégien au très sélect (la sélection, il aime) et privé et catho Collège Stanislas.</p> <p>Nous avons détesté Blanquer dans son numéro de lèche-bottes (ici, nous demeurons convenables, regrettant cependant cette légère autocensure, et en profitant pour jeter un clin d'œil envieux à Constance, chroniqueuse de France Inter, qui sait s'en affranchir pour notre plus vif plaisir) d'Emmanuel Macron : « Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires. Ce n'est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne », ça en remontre aux Richard Ferrand et autres Stéphane Guerrini, voire à Jack Lang du temps de Mitterrand.</p> <p>Aussi avons-nous été ravies de la baffe reçue par le père Blanquer suite à son tweet post-olympiques que nous reproduisons ici : "Vive le sport collectif ! Vive l'EPS [Education physique et sportive] ! Le succès de nos équipes de France de BHV [basket, handball, volley] illustre la qualité de l'enseignement de ces sports à l'école. Saluons le travail des enseignants d'EPS et la bonne collaboration avec les fédérations". Un message qui lui a valu son pesant de quolibets émanant de quelques sommités du sport, pourtant en général taiseux quand il s'agit de politique. Florilège : « J'ai quand même rarement (fait) du basket à l'école, mais tranquille… Et mercé l'EPS hein » (Vincent Poirier, médaille d'argent, basket), « J'ai tellement de choses à dire en voyant ca, je sais même pas par où commencer… Notre culture sportive à l'école est désastreuse. Si mes coéquipiers et moi-même sommes arrivés à l'élite de notre sport, c'est grâce aux associations sportives, aux clubs, aux bénévoles, mais en aucun cas grâce à l'école », (Ewan Fournier, médaille d'argent, basket), « Heureux de voir que l'EPS est considérée sur les réseaux sociaux. Parce que dans la réalité... Comme le reste de l'enseignement d'ailleurs, les moyens ne sont pas là » (Vincent Gérard, médaille d'or, hand-ball), « J'hésite à reprendre les cours d'EPS du coup pour Paris 2024 » (Marie Wattel, finaliste olympique, natation), « Vous n'avez pas honte ??? Le sport à l'école ? On en fait au minimum à l'école ! Heureusement que des passionnés sont là en club !!!! Des bénévoles qui donnent tout pour nos jeunes !! Quels sont les moyens donnés au sport scolaire pour faire des champions de demain ?? » (Maxime Mermoz, ex-international, rugby) et aussi, entre autres, Amandine Leynaud (médaille d'or, hand-ball), Christophe Lemaitre (médaille de bronze en 2016, athlétisme.</p> <p>Blanquer renvoyé à sa nullité, Blanquer qui, en presque dix ans aux postes stratégiques du ministèrè n'a jamais rien fait pour le sport à l'école et à l'université enfin ridiculisé par ceux qui, eux, savent de quoi ils parlent, un beau rayon de soleil dans ce maussade été.</p></div> Boum-boum : A vot' santé, m'sieurs dames ! http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2531 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2531 2020-09-16T13:53:00Z text/html fr Mick et Paule <p>Nos pétroleuses Mick et Paule adorent faire boum-boum sur ce qui leur déplait. Cette fois, c'est la politique de santé de la France qui en prend pour son grade, et ça tape fort. Illustration glanée sur le net par Benoist Magnat</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique23" rel="directory">Les Epines du Cactus</a> <div class='rss_texte'><p>Nous étions assises autour d'une des quelques tables de la terrasse du bar des Affiches, donnant sur la rue de la Terrasse en plein quartier latin. Bobos, nous ? Diantre non, mais attachées aux racines de la Gauche Cactus. C'est aux Affiches que se déroulèrent en 2005 les Jeudis Non contre le referendum européen, c'est au Affiches qu'eurent lieu les débats de Résistance 7e Art pour défendre le cinéma indépendant, et c'est aux Affiches que se déroulent les soirées de fado un brin déjantées de nos amis du Coin du fado. Et toc !</p> <p>Bon, assises donc là, Paule parlait de sa dernière visite, de routine, à son médecin généraliste, riche de quelques décennies d'expérience. Fin d la visite, papotage à propos de la pandémie. Levée des bras du praticien en signe de lassitude. Le masque ? Court silence de l'archiatre avant de lâcher « je ne suis pas certain que, dans la rue, ça serve à quelque chose ». Les tests ? Verdict du (jeune) toubib de Mick : « vous aurez vos résultats en moyenne vos résultats dans trois jours et, si négatif, vous pouvez le choper avant. C'est juste un outil statistique ». De quoi douter. Et quand Flo, une autorité puisque Présidente de la Gauche Cactus, nous a informées que le résultat de son test se résumait à un point d'interrogation.</p> <p>Après les manques (de lits, de masques, de tests…), après donc un gouvernement par le n'importe quoi, entrons-nous dans un gouvernement par la peur, qui n'exclut aucunement le n'importe quoi ? Nous avons appris, car nous lisons beaucoup, par goût et parce que c'est obligatoire pour chroniquer à la Gauche Cactus, que le Carnaval de Venise, dans les dernières années du temps de la République, durait plusieurs mois. Plusieurs mois à se balader masqué, faisant des farces et des frasques, coquines souvent (et aussi des larcins à l'occasion). Nos masques à nous ne suscitent ni farces ni frasques, demeurent sans effet sur les larcins. Ils ne masquent que la peur et l'incompréhension,</p> <p>Incompréhension compréhensible, cela dit : la France dispose d'un Ministre de la Santé d'un Président du Conseil Scientifique auprès de la Présidence de la République, d'un Directeur Général de la Santé, d'un Directeur de Santé Publique France, d'un Directeur de la Haute Autorité de Santé, des Directeurs des Agences Régionales de Santé, d'un Directeur de l'Agence Nationale Sanitaire, d'un Directeur de l'Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé-Epidémiologie-France, d'un Directeur du CNRS en Virologie Moléculaire, d'un Directeur de l'Agence Nationale de sécurité du médicament et de la Santé, beaucoup d'entre eux étant généreusement pourvus de directeurs adjoints et de cohortes d'experts.</p> <p>Afin de simplifier tout ça, le gouvernement y a ajouté récemment le Haut Commissariat de lutte contre les Epidémies, le Haut Conseil de Veille Sanitaire, l'Agence Nationale de Sécurité de Logistique Médicale. Ceci sans compter la ruée vers les écrans de télévision de virologues, épidémiologues, infectiologues, qu'on ne savait pas si nombreux. Sans compter non plus, avant son déménagement vers la culture (un beau cadeau, tiens, pour celle-ci), l'inévitable Mme Bachelot, celle qui, alors ministre de la santé, étrangla l'hôpital public, selon un plan concocté auparavant par un certain Jean Castex.</p> <p>Le résultat est la belle mouise dans laquelle nous nous trouvons, un pays morose de plus en plus fliqué, et un gouvernement, président en tête, de plus en plus content de lui.</p></div> https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18