https://www.traditionrolex.com/18 La Gauche Cactus http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ fr SPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP) Les humeurs de José Barros http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2900 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2900 2023-08-30T22:32:24Z text/html fr <p>José Barros a l'humeur goguenarde et, pas de chance pour lui, sa goguenardise s'applique à Gabriel Attal, le nouveau ministre de l'éducation nationale. Et comme José est de bon conseil, il en donne un aux défenseur du service public : soyez vigilants !</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Alors que le ministre n'avait pas encore pris ses fonctions…</strong></p> <p>Il n'était même pas encore entré dans son bureau… Ils étaient déjà en train de dire que le ministre nommé pour être en charge de l'Education Nationale qu'il n'avait jamais mis même un pied, même tout petit garçon, pour vouloir maintenant administrer cette Administration ! Ils disent que si, même gamin, c'est parce l'opinion qu'il avait de l'Education nationale était suffisamment négative pour choisir le privé.</p> <p>Hé bien… c'est un point de vue ! Mais le nouveau ministre, monsieur Gabriel Attal, avec le curriculum qu'il a, peut aussi argumenter que c'est précisément pour ça, pour avoir été critique en relation à l'Education Nationale, qu'il sait très bien ce qui va mal pour y remédier… Car une des qualités que ce ministre a, nous devons le reconnaître, c'est qu'il est un excellent phraseur, à l'unisson du Président de la République, et ça, c'est déjà une excellente qualité ! Ceux qui défendent l'Education Nationale doivent veiller à ce que cette qualité du Ministre ne soit pas utilisée pour expliquer qu'on ne trouve aucun remède pour une bonne école publique… Alors, ce sera mieux de privatiser l'Education Nationale !</p></div> L'interview exclusive de Sa Majesté Manu 1er http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2867 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2867 2023-06-09T15:56:00Z text/html fr Patrice Perron <p>Le vrai-faux interview est en soi un genre littéraire de l'humour politique, pratiqué souvent par nos collègues du Canard Enchaîné. Il fut présent dans nos colonnes sous la plume de l'ami Jacques-Robert Simon et revient cette fois grâce à 'allègre Patrice Perron (de Guidel, tient-il à préciser), qui s'entretien avec notre jupiterien président..</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté, bonjour. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Bonjour. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Nous sommes heureux de vous recevoir pour cette interview sur Télé Majesté. Je commence d'emblée par un sujet qui vous tient à cœur : quel bilan tirez-vous de votre politique sociale depuis le début de votre règne ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Il n'y a pas photo, c'est un carton plein ! <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Comment ça ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Soyez réaliste. Regardez, dès le début, j'ai supprimé l'ISF, c'est une avancée positive à destination des plus riches qui attendaient cette mesure avec impatience. C'était dans mon programme. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Est-ce pour cela que l'on vous appelle le Président des Riches ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Pas seulement. Regardez encore comment j'ai dézingué le code du travail. Il ne reste plus que la couverture. Même Dalloz est content, il y a moins de pages et il fait des économies pour le même prix. C'est chouette, non ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> La diminution des APL a provoqué des remous …. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui, je sais, mais je n'aime pas les pauvres. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Il n'y a pas que les vrais pauvres qui ont été touchés, mais les étudiants, et vous aimez les jeunes. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui, j'aime les jeunes, mais pas les jeunes pauvres. S'ils ne peuvent pas payer de logement, qu'ils fassent un apprentissage près de chez leurs parents. Quand aux locataires permanents, qu'ils fassent des heures sup. Tout est dans le travail, je me tue à le dire. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Concernant le monde du travail, vous leur en avez collé une autre, de secousse. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Comment ça ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Les indemnités en prud'hommes. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Je n'aime pas les grincheux qui vont se plaindre aux syndicats pour récupérer du fric sur le dos des employeurs. Au moins, maintenant, les patrons savent ce qu'un licenciement économique ou abusif va leur coûter. Le barème leur est favorable et on ne perd plus de temps à attendre le jugement. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui, mais c'est un peu une incitation à pratiquer le licenciement abusif, puisqu'il ne coûtera pas plus cher aux patrons qu'un autre motif plus sérieux. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Moi, je suis le président des riches. Et en plus, il y a des économies à la clé, puisqu'il n'y a presque plus d'audiences au tribunal des Prud'hommes. Nous pourrons bientôt supprimer cette structure inutile et anachronique. Cela réduit aussi le rôle des syndicats. C'est gagnant sur tous les plans pour nous. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Dites-moi, votre Majesté, vous avez diminué les allocations chômage et la durée d'indemnisation, n'est-ce pas ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Bien sûr, je l'avais annoncé. Je n'aime pas les chômeurs. Il faut inciter les gens à reprendre le travail. Les indemnités, si elles sont trop élevées, incitent les gens à attendre qu'elles baissent pour retourner au boulot. Donc il faut les baisser plus tôt et mettre la pression sur les individus : les faire venir pointer à Pôle Emploi très régulièrement … <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Comme un délinquant en liberté surveillée ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> C'est un peu ça, c'est vrai. Et s'ils ne jouent pas le jeu, on les raye des listes du chômage et, du coup, les statistiques s'améliorent pour l'Unedic. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Concernant maintenant les retraités, vous n'avez pas été tendre avec eux. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Je n'aime pas les vieux. Ils coûtent un pognon de dingue. Non seulement ils sont plus souvent et plus gravement malades que les actifs, mais leurs revenus et leur patrimoine sont trop élevés par rapport aux jeunes qui travaillent dur. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté, j'ai le souvenir que lors du début du premier mandat, un jeune député de votre camp s'était plaint de cela, en disant que les vieux avaient plus de patrimoine que lui. Il n'avait que 30 ans, c'est un peu normal qu'il n'ait pas encore tout à 30 ans. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui, bon, je comprends votre inquiétude. Sans doute portait-il encore des couches et qu'il est né avec une cuillère en argent dans la bouche, mais sur le fond, je suis d'accord avec lui. Je suis là pour aider les riches, les vrais riches, pas les retraités. C'est pour cela que j'ai limité l'augmentation des retraites au maximum et surtout, et surtout, j'insiste, que je leur ai collé une super augmentation de la CSG. Vous avez vu ça ? La manne que cela représente ? Un coup de maître, je vous dis ! Un coup de maître en Majesté. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui, mais devant le tollé général, vous avez lâché un peu de lest, pour les petites retraites. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Bien sûr, pour me permettre de souligner mon souci d'aider les gens modestes. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Les classes moyennes inférieures ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui, qui sont grâce à moi, devenues invisibles, parfois même, tombées dans la précarité. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté, pouvons-nous aborder un sujet plus politique ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Quoi donc encore ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Dès le début de votre règne, vous avez voulu faire passer à la trappe tous les corps intermédiaires, maires, conseillers départementaux et régionaux, syndicalistes, représentants de corps professionnels. Le plus symbolique a été de boycotter le congrès national des maires. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Je n'aime pas ceux qui veulent s'interposer entre Moi et le peuple. Je veux pouvoir parler directement au peuple qui m'a brillamment élu. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Le peuple vous a répondu : les gilets jaunes sont venus taper à votre porte, pourtant fermée. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Je n'aime pas le peuple qui s'agite dans la rue. Je préfère les rencontres organisées, comme le grand débat. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté, j'ai une question difficile à vous poser, mais je me sens obligé de le faire pour montrer que je suis un journaliste presque indépendant. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Allez-y. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Il se dit qu'au plus fort de la crise des gilets jaunes, quand les manifestants ont marché sur l'Élysée, vous avez cherché à savoir si votre palais disposait d'une sortie discrète ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui, au cas où il y aurait eu un incendie. Mais je n'aime pas votre question. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Et où seriez-vous allé ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Au Touquet, pardi, chez Brizitte. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous n'y pensez pas ? Les ronds-points étaient tous contrôlés par les gilets jaunes. Vous auriez été capturé. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Alors, je serais allé à Varennes. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté s'égare, Louis XVI a mal fini. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Alors, j'aurai fui à Baden-Baden, comme le Général de Gaulle <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ah ! Là, je suis d'accord avec vous, car Le Grand Charles est revenu, a dissous l'assemblée et a brillamment remporté les élections législatives qui ont suivi. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous croyez que je devrais dissoudre ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Attendez un peu, votre Majesté, ne vous précipitez pas, car Jacques Chirac avait raté son coup, sur de mauvais conseils. Laissez s'épuiser les opposants. Et puis, pour l'instant, l'effet 49.3 est encore trop présent à l'esprit des électeurs. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Mais le 49.3, c'est super ! On ne perd pas de temps dans des débats sans intérêt. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> D'autant plus que vous n'avez plus la majorité, n'est-ce pas ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Tout est relatif. Si je fais des cadeaux à LR, ils votent. Ils se font un peu prier, pour le principe, mais ils votent. Regardez, pour ma belle loi sur les retraites, je savais qu'ils étaient d'accord avec moi, mais pour éviter qu'ils passent pour des alliés soumis ou des godillots, je leur ai lâché des bricoles, comme l'amélioration sur les carrières longues. Et à part quelques réfractaires de chez eux, ils étaient d'accord. Avec la gauche, de tels arrangements ne peuvent pas se faire. Il n'y a rien à tirer d'eux. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous aussi, votre Majesté, pour atteindre votre objectif reportant l'âge de départ à la retraite à 64 ans, vous avez changé de trottoir, comme le jeune homme vous ayant interpellé. Vous êtes passé sur celui de droite. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> C'était plus confortable. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Mais alors, pourquoi le 49.3 ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous n'imaginez pas que Ma Majesté, Ma belle personne et mon gouvernement à Moi, soyons renversés par des députés … Je me fous du parlement, tout le monde le sait. Le 49.3 est une arme de destruction massive des stratégies oppositionnelles. J'ai été réélu, moi, Ma Majesté Manu 1er. Il n'y a que ça qui compte. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> N'est-ce pas un peu guerrier, votre Majesté ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Il vaut mieux une bonne fessée renouvelée de 49.3, qu'une rafale de kalachnikov. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté, il reste un sujet social à aborder, le RSA. Vous avez annoncé dans votre programme, que vous vouliez faire travailler les bénéficiaires de RSA, en contrepartie du versement de cette allocation. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Bien sûr. Tout salaire mérite travail. Vous voyez, je remets les choses dans le bon ordre. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Du coup, les patrons ne voudront embaucher que des RSA, ce sera moins cher pour eux. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Évidemment. Cela permettra de diminuer le coût du travail, de rendre leur dignité aux bénéficiaires de cette allocation humiliante et d'améliorer la compétitivité de notre pays par rapport au reste du monde. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Oui mais alors, ceux qui avaient un vrai CDI de toujours, bien payé et sûr, que vont-ils devenir ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Rien à battre. Pôle emploi, dans ses nouvelles attributions, est là pour les accueillir quelque temps. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Quel beau projet social et humain, votre Majesté ! <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Ca va, arrêtez de fayoter trop grossièrement, je pourrais vous renvoyer à la rubrique des chiens écrasés. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté, avant de passer à un sujet plus d'actualité technique, je souhaite parler de l'écologie un peu au second plan dans votre programme. Je m'explique : vous venez de présenter votre plan « Eau », et à part une augmentation des tarifs pour ceux qui consomment trop, même moi, je ne vois pas de grande ambition Verte. Augmenter le tarifs, c'est retomber dans l'écologie punitive de votre ancien premier ministre pour les carburants ou dans celle des écologistes officiels. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Je n'aime pas les écologistes politiques. Ils veulent même supprimer les fériés religieux. Moi, j'y suis favorable et le patronat aussi, mais nous ne remplacerons pas ces jours-là par des fériés laïques. Qu'ils continuent, nous serons gagnants. Et vous oubliez les gigafactories, ou super usines de fabrication des batteries de modèles Taïwanais que nous construisons. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Peut-être, mais en attendant l'ouverture des mines d'Alsace, l'exploitation et l'extraction du lithium sont une catastrophe écologique, humaine et sociale pour les pays pauvres dans lesquels ce minerai est sorti de terre. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> On s'en fout, ce n'est pas chez nous. Ici, l'utilisation des véhicules sera décarbonée. C'est pareil pour le nucléaire, pour lequel nous ne disposons pas de mines d'uranium. Mais nous transformons, nous enrichissons les minerais. Et quand tout le monde aura sa voiture électrique, nous rétablirons le même niveau de taxe sur les carburants verts qu'aujourd'hui sur les fossiles. Il faut faire le plein d'impôts. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Pour les futures centrales nucléaires, si c'est aussi long et coûteux que Flamanville, nous ne sommes pas prêts d'être indépendants sur le plan électricité. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous êtes un oiseau de mauvais augure. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Votre Majesté, je ne voudrais pas être désagréable, mais je suis surpris par une de vos récentes déclarations, et sans doute en ai-je mal compris le sens. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Que voulez-vous dire ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous auriez souhaité que l'Europe fasse une pause sur les mesures écologiques applicables. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous m'agacez très largement. Je ne répondrai pas à ce genre de question. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> D'accord. Votre Majesté, pour terminer, je voudrais aborder un point que je sais sensible : la dérive autoritaire et policière que tout le monde constate mais n'évoque qu'à bas bruit. Par peur. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> De quoi parlez-vous ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Du contournement des élus, des syndicats, de l'usage incessant de l'article 49.3, voire d'un autre article de la constitution, pour empêcher le groupe Liot, de présenter son projet de loi à l'assemblée. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> C'est dans la constitution, je ne vois pas où est le problème ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Vous avez reproché aux oppositions de pratiquer l'obstruction, et vous allez faire la même chose ? <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Mais non, puisque nos alliés LR tiennent le sénat, nous n'avons rien à craindre de ce projet inutile qui sera repoussé. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Nous verrons. Je reviens au maintien de l'ordre. De nombreux observateurs, y compris les institutions européennes, s'inquiètent d'une doctrine du maintien de l'ordre, un peu violente, sans véritable contrôle, avec des arrestations préventives, des gardes à vue arbitraires, à l'égard de simples manifestants, (je ne parle pas des black blocks), et aucune sanction contre des policiers commettant des violences objectivées et vérifiées. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Tous ces dégâts de rues sont inacceptables. C'est aussi pour protéger les manifestants honnêtes que nous les arrêtons préventivement, pour leur éviter d'être blessés par des gens mal intentionnés qui n'ont pour objectif que de casser du policier. Il faut revenir à un mode de relations sociales apaisées. Restez chez vous, faites vos concerts de casseroles à la maison, dans vos chiottes ou dans votre garage, mais ne venez plus nous enquiquiner sur la voie publique. Toutefois, j'entends ces protestations et je vous promets de changer de méthode dans l'avenir, comme je vous l'ai déjà promis. Les grincheux et les réfractaires ont encore quatre ans devant eux pour finir par m'aimer. <br /><img src="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Merci, votre Majesté, de nous avoir accordé cet entretien. Bonne journée à vous aussi, téléspectatrices et téléspectateurs, fidèles à Télé Majesté.</p></div> Petit poème http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2863 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2863 2023-06-04T15:27:00Z text/html fr Benoist Magnat Riez quand le cœur vous en dit. Riez pour des conneries. Riez de vous aussi. Riez seul. Riez en bonne compagnie. Riez de la vie aussi. Riez parce que ça c'est encore permis - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Riez quand le cœur vous en dit.</p> <p>Riez pour des conneries.</p> <p>Riez de vous aussi.</p> <p>Riez seul. Riez en bonne compagnie.</p> <p>Riez de la vie aussi.</p> <p>Riez parce que ça c'est encore permis </strong></p></div> Les vacances de Sa Majesté http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2788 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2788 2022-08-11T00:15:00Z text/html fr Julie d'Aiglemont <p>Tandis que le pays flambait, le monarque se distrayait : une nouvelle chronique de la cour de Manu le Petit par Julie d'Aiglemont</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p>Nos Pipolesques Altesses, en villégiature dans leur chaumine de Brigand-çon, prenaient les eaux de mer. Le Roy s'adonnait à de folles chevauchées sur un engin mu mécaniquement à l'aide d'un moteur à explosion. Il fallait alimenter l'engin par un combustible, lequel était vendu au prix de l'or aux Riens et aux Riennes pour faire avancer leurs chariotes. Notre Capricieux Baigneur n'avait point à délier les cordons de sa bourse pour satisfaire sa passion, non plus que Dame Bireguitte, qui suivait son royal époux à bord d'un navire, motorisé lui aussi. Il fallait tout uniment compter sur l'armada d'argousins qui suivait Leurs Altesses dans leurs batifolades aquatiques, ce afin de veiller à leur sûreté. On fit les comptes : chaque journée que le Roy passait à s'amuser coûtait au bas mot deux cent mille écus aux Riens et aux Riennes, ce à quoi s'ajoutaient les dépenses de combustible.</p> <p>Sa Turpide Hypocrisie fit mine de montrer l'exemple pour ce qui était de la sobriété qu'on exigeait du peuple : on troqua, uniquement afin que la scène fût immortalisée par les gazetiers en pâmoison devant le torse si viril du Roy, l'engin à moteur contre un simple canoë.</p> <p>La maison du Roy fit savoir à quelques importuns - qui s'étonnaient- qu'il s'agissait de la vie privée de Notre Calamiteux Foutriquet et qu'on n'avait point à commenter. C'était là crime de lèse-majesté. Ainsi en allait-il au Royaume du Grand-Cul-par-dessus-Tête. Les grands incendies avaient repris, la canicule sévissait à nouveau ou elle n'avait jamais cessé, tout coûtait jusqu'au moindre quignon, le peuple devant se contenter de quelques miettes distribuées avec la plus grande parcimonie, mais le Roy, ce bambin capricieux, s'amusait.</p></div> Les chroniques du règne de Manu le Petit http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2766 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2766 2022-05-14T17:01:00Z text/html fr Julie d'Aiglemont <p>Chronique du huitième jour du mois du joli mois de mai, en l'an de très très grande décrépitude vingt-deux. Où il est question de manœuvres diverses et variées ainsi que de billevesées très oubliables ». nous propose Julie d'Aiglemont en nous narrant à sa façon la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron ? Croustillant.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p>Chronique du huitième jour du mois du joli mois de mai, en l'an de très très grande décrépitude vingt-deux. Où il est question de manœuvres diverses et variées...ainsi que de billevesées très oubliables.</p> <p>Le jour du sacre arriva. Notre Enfraisé Jouvenceau passa des heures et des heures entre les mains d'un véritable essaim industrieux de valets de pied et de perruquiers. On le poudra, on lui fit bouffer coquettement le toupet, on le cira et on le lustra. Il en alla de même avec la Reine-Qu-On-Sort, de telle sorte que Leurs Pipolesques Altesses semblaient tout droit sortir du musée de monsieur Grévin.</p> <p>La Cour au grand complet assista à l'évènement. La scène fut naturellement immortalisée. Ce tableau resterait, à n'en point douter, dans l'Histoire. Que l'on en juge plutôt : au premier rang des courtisans figuraient côte à côte les deux anciens souverains, Françoué Deux dit le Scoutère et Niko 1er, dit du Petit-Marécage. Ce dernier avait pris une pose fort altière, les mains croisées sur sa panse, ce qui laissait à penser que c'était lui que l'on sacrait, cependant que son compère Françoué se triturait les doigts, la mine funeste. La baronne du Cachalot, laquelle avait fait une arrivée fort remarquée, arborant une imposante tenue d'un vert éblouissant - ce qui ne laissa de faire se gausser les Riens et les Riennes dans les chaumières tant cela leur rappelait, pour les uns une certaine réclame pour un usurier, un personnage éléphantesque de la littérature enfantine pour les autres - , se figea tel un chef d'œuvre en péril. A ses côtés, la duchesse de la Bornée dans une tenue et une mise plus modestes, d'un bleu layette, semblait confite en dévotion. La jeune duchesse de la Pompaguili, qu'on avait placée entre Françoué et le vieil archiduc du Truant, semblait avoir confondu elle aussi l'évènement avec des funérailles. La pauvrette faisait la grise mine d'une orpheline. Seul le Sire Manolo de la Valse exultait. Ses manœuvres linguales avaient enfin porté leurs fruits. Il avait obtenu de pouvoir concourir au Tournoi de la Chambre Basse sous les couleurs de la nouvelle Faction du Roy : la Renuissance. Ce fut au duc de l'Affabulus, qui présidait au Conseil des Sages de la vieille République, de proclamer le nouveau règne de Notre Cireux Phénix, lequel infligea ensuite à la noble assemblée à la triste mine une longue tirade, tout entière vouée à l'édification de sa gloire. « Ce peuple nouveau, différent d'il y a cinq ans, a confié à un souverain nouveau un règne nouveau » martela ainsi, d'une voix sépulcrale, Sa Zozotante Prorogation, sous les yeux énamourés de la Cour, au premier rang de laquelle figurait la duchesse douairière d'Amiens, dite aussi Madame Mère. Cette digne femme s'enorgueillissait fort d'avoir élevé ce bambin qui lui donnait tant satisfaction et tant d'honneurs. Puis le Roy, tout nouvellement sacré, s'en fut saluer ses courtisans et courtisanes avant qu'elles ne fondissent en une dégoulinante flaque d'adulation dans laquelle il pourrait se mirer à loisir. La duchesse de Marifasol de Belleprovince – cette ancienne Chambellane à la Malportance du roy Françoué Deux - crut défaillir quand Sa Caressante Turpitude lui toucha la joue. Elle fit à son Suzerain cet aveu : « maintenant, Sire, vous avez les mains libres, Votre Altesse peut faire ce qu'Elle veut ».</p> <p>Aucune des figures de l'Opposition ne se trouvait dans l'aréopage des invités. On avait fait comme avec la vieille sorcière d'un conte de monsieur Perrault : on ne les avait point invitées. Gracchus Melenchonus et les siens avaient réuni leurs troupes à quelques lieues de là, rejointes par celles de la Faction des Jardiniers, celles du Marteau et de la Faucille et ce qui restait de la Faction de la Rose. Après treize jours et treize nuits de délibérations, voilà qu'on célébrait les accordailles de cette nouvelle Senestre. On partirait doncques unis sous la même bannière, afin de défendre les intérêts des Riens et des Riennes contre l'Église du Saint-Capital et de la Phynance. Le baron de l'Amphore avait abandonné son titre de noblesse et ce fut sous le nom de monsieur Amphorus qu'il délivra à la Convention un discours qui fut apprécié. On revenait de loin. Monsieur Ruissellus fit figure de l'embarrassant cousin de province, à la mine égrillarde, qu'il fallait supporter, quoiqu'il eût proféré tant et tant de sottises. Puis ce fut au tour de Gracchus Mélenchonus d'aiguillonner les intelligences.</p> <p>Ces manœuvres n'avaient de cesse d'être violemment dénoncées dans le camp du Roy, ainsi que dans ce qui restait de la Dextre. Les Haineux se joignirent à ce concert de hululements. C'était à qui s'illustrerait le plus dans la déraison et la sottise. La petite duchesse de la Pompaguili argua que sa Faction, celle des Jardiniers, s'était tout uniment rompu l'échine. La gazetière madame de Salez-Mets s'essaya à déchiqueter monsieur Bompardus. Elle s'y cassa quelques dents. Sa commère, madame du Saint Croc-Me-Crique promenait dans tous les salons une mine des plus aigres et des plus déconfites, promettant l'apocalypse. La marquise de l'Oiseuse donna à nouveau un bel exemple de ce qui lui tenait lieu de cervelle : apprenant que Gracchus Melenchonus n'entendait point se représenter au Tournoi de la Chambre Basse, elle crut ironiser. « Comment, se rengorgea-t-elle, comment pourrait-il alors prétendre devenir Premier Grand Chambellan ? La chose ne se peut, tout simplement ! La partie est finie ! Uh uh uh ! ». Cette brave femme, qui avait fait son droit et avait été Chambellane aux Affaires de l'Europe, ignorait tout bonnement la Constitution de son pays.</p> <p>Notre Fallacieux Aiglon, après son sacre, entreprit de se transporter avec la Cour au Stadium afin de rencontrer les joueurs de balle au pied. Las ! Il n'avait pas plutôt foulé de son pied gracieux la verte pelouse qu'une immense huée venue des gradins s'abattit sur ses frêles épaules. C'était ainsi que le « peuple nouveau » saluait son « souverain nouveau ». On était au Royaume du Grand-Cul-Par-dessus-Tête, au huitième jour du règne de Manuléon II.</p></div> Le Meilleur des iMondes 9 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2770 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2770 2022-05-09T17:25:00Z text/html fr Jacques-Robert Simon <p>Neuvième épisode du feuilleton de Jacques-Robert Simon, notre scientifique de service, où son « héros » frappadingue Donald Bokanovski, après sa psychanalyse, part se dévergonder. Moment grandiose !</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p><strong>9. Donald Bokanovsky au Hot Pussy</strong></p> <p>Donald Bokanovsky fut dépité de sa visite au père de Dick Pompeo. Pourtant il n'avait rien contre la psychanalyse, il faut bien que les gens qui n'ont pas vraiment de problèmes s'en créent pour pouvoir les résoudre. Personne ne peut endurer la platitude d'une vie cossue et sans risques. La psychanalyse permet de parler de choses intimes à quelqu'un supposément censé vous comprendre, c'est la même chose qu'au café du coin, avec le barman, mais avec quelques wagonnets de concepts branlants en plus. C'est vrai, quelquefois, le psychanalyste sommeille et s'assoupit, mais l'analyse continue cependant : « Interrogez-vous, n'engendrez-vous pas l'ennui ? » L'analyse sert de confession, qui garde son charme, mais elle est nettement plus coûteuse. « Et la mère de Dick ? Tenancière de maisons closes ! On peut peut-être essayer… » se dit Donald.</p> <p>Il prit le 158 au Pont de Neuilly. Il aimait de temps en temps se mêler au peuple. Pas vraiment pour le connaître, mais surtout pour être fier de ne pas en être. Il n'aimait pas ses pulsions mal maîtrisées, cette façon de dire crûment la vérité comme si c'était comme ça que l'on dirigeait. Et la justice, la justice, ils réclament la justice ! Le faucon fait-il preuve de justice quand il fond sur sa proie ? Et Donald se sentait faucon, plus vrai que nature, non seulement il pouvait voler mais il le faisait tous les jours. Neuilly n'est pas une ville désagréable, blottie à la lisière du bois de Boulogne, le bois de tous les interdits. C'est là que travaillaient belles-de-jour et belles-de-nuit. La plupart officiaient maintenant en maison, elles bénéficiaient à ce titre d'une niche fiscale « personne en charge des besoins de première nécessité » comme les pompiers, les militaires, les sous-officiers de la marine et les pèlerins pour Lourdes. Leur statut était rattaché à la fonction publique territoriale. Il ne distinguait déjà plus le Parc de Bagatelle. Le bus cahotait en traversant le Pont de Neuilly, en face de lui une myriade de tours bordant de chaque côté une esplanade égratignait le ciel. Elles abritaient d'anciens sièges sociaux, du temps où le continent européen produisait d'autres choses que des rapports, des normes ou des conseils au tiers monde. Tout avait été végétalisé sous l'impulsion d'ONG préoccupées d'environnement. On y cultivait maintenant des artichauts, des bananes, un peu de maïs, du colza, de la rhubarbe sur pied, des myrtilles, des fraises des bois et des plantes fourragères diverses. Le tout étant bio ! L'arche, qui s'imposait comme le maître des lieux, avait été transformée en site érotique solidaire. Un hypercube en 4 dimensions projeté sur un monde stupidement tridimensionnel. 3,5 hectares (35 000 m2) de marbre de Carrare, celui de Michel Ange, 112 m de long, 106,9 m de large,110,9 m de haut, 35 étages, dans le prolongement de l'Arc de Triomphe où se trouvait le soldat devenu inconnu.</p> <p> On venait des quatre coins du monde pour rencontrer les prestataires de l'Arche où le « Hot Pussy » s'était installé. Au milieu de l'arche, un hologramme de 30 mètres de haut montre Rachida-la-Lionne qui se dévêt lentement jusqu'à apparaître très fugitivement complètement nue. Deux petites étoiles rouges cachent les aréoles de ses seins. L'hologramme avait été réalisé dans le nord de l'Amérique. Il distingua l'entrée sur le pilier gauche. Donald poussa la porte après avoir prévenu de sa présence grâce à un bouton pression qui ne fit étrangement aucun bruit lorsqu'il appuya dessus. Mme Pompeo-Ciotti était en face de lui derrière une sorte de petit comptoir devant un mur empli de clés. Elle portait une robe de soie gris clair, d'une circonférence prodigieuse, à volants, crinoline et traîne. Basse de taille, elle avait un embonpoint exceptionnel et un menton affreusement gras et pendant ; on ne lui voyait pas le cou. Son visage était pourpre. Ses yeux étaient petits, méchants et pleins de morgue.* Dans sa langueur morbide, elle réussit à dire :« Vous désirez ? » Donald décontenancé par l'apparence presque obscène de la matrone ne sut pas quoi répondre. Ne vous en faites pas, reprit-elle, on sait traiter les timides, ceux qui n'osent pas, ceux qui ont une femme castratrice. Au ‘Hot Pussy', il n'y a même pas besoin de demander quoi que ce soit pour l'obtenir. Pour vous je vois bien de la jeune, ne vous en faites pas elles ont l'âge légal, on n'est pas à Hollywood, douce, patiente, car vous n'êtes pas de la dernière fournée Monsieur, sans vouloir vous offenser. Question ethnie, vous faites bien de venir un jour de semaine, j'ai un large choix. Le vendredi les berbères manquent un peu, ce sont des types qui disent à leur femme qu'ils vont à la mosquée, derrière l'Arche, à côté du cimetière, et qui en fait viennent ici. Le samedi, on est un peu juste en ashkénazes et les sépharades restent en plan. Pourtant question métier, il n'y a pas photo, les ibériques sont nettement au dessus. Enfin, chacun a ses marottes. Le dimanche c'est le jour du blanc. Ils ont tellement de chagrin d'être noyés dans la masse que les chrétiens ne veulent pas voir le septième ciel en couleur. Je vous arrête, c'est peut-être vrai que le Vatican leur promettait déjà le ciel, mais je ne veux pas polémiquer. Mon paradis à moi, c'est du solide, du concret, il n'y a pas besoin de rêvasser, c'est l'extase en moins d'un quart d'heure, le seul risque à prendre, à part le défaut financier, c'est l'apoplexie, mais on a un défibrillateur, que les gamines utilisent d'ailleurs avec certains de leurs clients… Non ! Pas pour les réanimer, je vous montrerai si vous voulez. Je facture un petit supplément pour les kilowatt-heure consommés, c'est tout. On n'est pas des gagne-petit, on a des manières, le tout-venant c'est pas au ‘Hot Pussy' que vous le trouverez. Bon ! Je ne veux pas prendre trop de votre temps. Vous voulez que je vous montre mes gamines. Si, je vous le répète, elles sont toutes majeures et consentantes. Elles sont déclarées aux impôts comme auto-entrepreneuses, elles cotisent pour leur retraite, il y en a même deux qui sont syndiquées. Oui, à la CFDT ! Faut pas exagérer non plus, on peut pas embaucher des bolcheviques, on reçoit du beau monde. La lutte des classes, c'est certainement attractif, mais ce n'est pas bon pour le commerce. Vous imaginez une coquine qui dirait : « Je vous ferais bien une gâterie mais je dois aller à la fête anniversaire de Martinez. » C'est pas possible, Monsieur, on ne peut pas se permettre. On a des charges. Vous savez combien je loue l'Arche ?... Si ! Et encore je ne compte pas les salaires des vigiles, le prix du gaz, de l'eau, de l'électricité et la commission au maire de Puteaux qui n'a jamais cessé de venir au ‘Hot Pussy' malgré son déambulateur. Car il a de la sève, il me bloque un demi-étage à lui tout seul et il brame : « C'est moi le propriétaire, je fais ce que je veux. » On a dû prévenir le Préfet, c'est une femme. Vous n'imaginez pas les pertes de revenus que j'ai eues à cause de la parité. La haute fonction publique masculine constituait une bonne partie de ma clientèle. La parité ! Un drame ! Je me demande ce qu'ils font dans leur bureau toute la sainte journée. J'ai failli fermer boutique. Et puis ça s'est amélioré, petit à petit j'ai élargi ma clientèle. Avant je me concentrais sur les fonctionnaires. On est plus sûr des revenus, vous comprenez. On proposait des prélèvements mensuels à des tarifs avantageux et on avait droit à une carte de fidélité, 10% off ! Et on pouvait venir quand on le souhaitait… Non, il n'y a pas de réduction pour les Seniors, on met même une légère pondération tarifaire en leur défaveur pour tenir compte des difficultés fréquentes de cette population à arriver au terme de ses désirs. Nous ne sommes pas la Croix-Rouge Monsieur, on a des charges, comme je vous l'ai déjà indiqué. Alors vous voulez rencontrer Goldorak, Michou, Emmanuelle 2, Poupinette, Andrée, Ermengarde de Bade… Apolline, je ne la conseille pas pour les plus de 50 ans. C'est une antillaise de tempérament et si on s'acharne à la suivre on frôle la catastrophe. Il y a déjà eu, c'est vrai, Félix Faure qui se prenait pour César et qui est mort Pompée, mais quand même, ça fait désordre dans un établissement respectable. Vous voulez réfléchir ? Comme vous voulez !... Pour sortir introduisez 20 euros dans l'urne. <i>* Fiodor Dostoïevski, ‘'Le Joueur''</i> <i>(A suivre)</i></p></div> Les chroniques du règne de Manu le Petit http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2752 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2752 2022-04-03T10:32:00Z text/html fr Julie d'Aiglemont <p>« Chronique du troisième jour du mois d'avril, en l'an de très très grande décrépitude vingt-deux. Où il est question d'artifices. », nous propose Julie d'Aiglemont en ridiculisant le premier meeting de campagne d'Emmanuel Macron ? Croustillant.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p><i>Chronique du troisième jour du mois d'avril, en l'an de très très grande décrépitude vingt-deux. Où il est question d'artifices.</i></p> <p>Le Grand Divertissement Royal eut lieu. Tout le Gotha de la Startupenéchionne s'y retrouva. On put ainsi admirer côte à côte le baron de l'Enfarinade et l'ancien duc d'Evry, le sieur Manolo de la Valse. Ces deux éminents courtisans avaient naguère été dans des camps opposés. Mais l'amour qu'ils portaient à Notre Loghorrhéique Manipulateur les avait rapprochés et ils communièrent tous deux avec ferveur quand apparut Sa Sublime Altitude, portée par les grêles vivats de la jeune Garde, qu'on appelait aussi les James. Des feux d'artifice et une musique des plus pompières accompagnèrent la royale arrivée.</p> <p>Les Gazetières officielles de la Startupenéchionne, madame de l'Aile-Griffe et sa commère - dont le nom ne passa pas à la postérité -, durent se contenter de se pâmer à distance, en poussant moult soupirs fort suggestifs, en la maigre compagnie de Monsieur de l'Antipathie, coincées dans le salon de leur Gazette, l'Ellecéy. Elles eussent tant voulu se trouver au milieu de la Cour, au lieu que de commenter le spectacle par le truchement de la lucarne magique, laquelle ne montrait que ce qu'il fallait montrer : la cour confite de dévotion et d'admiration, et la foule des partisans. Las ! On eut aussi d'autres visions : des gradins vides, désespérément vides – le Roy avait piaffé d'impatience de longs instants dans sa Loge, pendant que l'arène eût du se remplir à craquer-, des banderoles - déployées par quelques importuns qu'on ne s'était point résolu à ne pas laisser entrer, car alors comment eût-on fait accroire qu'il y avait là trente mille âmes -, sur lesquelles s'étalaient en grandes lettres des qualificatifs peu amènes pour le Roy. On mit tout de même dehors un fouineur, qui n'avait point reçu son accréditation. Tous les gazetiers admis à venir assister à ce Grand Divertissement se devaient de ne point médire, mais au contraire d'enjoliver et d'encenser le Verbe Royal et la Pensée Complexe, les deux piliers de la Glorieuse Startupenéchionne.</p> <p>Madame la marquise de la Courge manqua elle aussi de se faire expulser de l'arène. On la confondit brièvement avec une harengère des Halles, tant elle en avait les contours et l'allure peu engageante. C'était pour mieux faire rempart de son corps afin de sauver le Roy d'une balle de mousqueton. Elle trouva place près de monseigneur le duc de la Blanche-Equerre, lequel ne cessait de rêver des plages d'Ibiza et ce qu'il eût pu y faire avec madame de la Bicoque. La Reine-Qu-On-Sort, Dame Bireguitte, était naturellement présente. Elle exhiba sa famille, tous si blonds et si rutilants. C'était là le produit d' un miracle. Notre Virginal Bibelot avait engendré - tel l'Esprit Saint- une lignée parfaite. Le duc du Béarn en écrasa une larme, tandis que le cacochyme et fort chenu monsieur de l'Achèvement, qui avait été en des temps fort lointains un partisan du vieux roy Françoué 1er, était aux anges. Il branla tant du chef qu'on craignît un moment qu'il ne le perdît tout à fait.</p> <p>Sa Verbeuse Bonimenterie, montant enfin sur la scène, fut acclamée comme il se devait. Tout avait été soigneusement répété. Les Dévôts écoutèrent pieusement, tels les fidèles qu'ils étaient. Ils furent quelque peu déconcertés. Voilà que le Roy, qui la veille avait parlé de rétablir le travail des enfants, pour la plus grande joie des patrons des gargotes, parlait de fraternité et de venir en aide aux démunis. La chose ne laissa pas que d'étonner. Notre Fallacieux Discoureur s'était laissé persuader par ceux de Ses Conseillers qu'on appelait les « Polytiques » et qui s'opposaient, disait-on, aux gens du baron du KhôlAir - l'éminence très grise du Roy - qu'on appelait les Téquenots. « Sire, il vous faut vous tenir sur le mollet gauche, celui que vous avez quelque peu atrophié par rapport au droit, lequel est si vigoureux qu'il a écrasé madame de la Patronnesse. Cambrez le mollet senestre, Votre Majesté, le peuple à qui l'on fera écouter vos propos, n'y verra que du feu ». Ainsi fut dit, ainsi fut fait.</p> <p>Le Roy emprunta le fond du discours à Gracchus Melenchonus, ou encore à monsieur Besancenus, un tribun de l'Extrême Sénestre, tandis que la forme était copiée sur celle de madame de la Patronnesse. Sa Zézayante Logorrhée ménagea de longues pauses dans le flot de ses paroles – les Dévôts devaient alors applaudir en cadence. La gestuelle fut à l'envi. Quels que soient les subterfuges qu'il utilise, un médiocre cabotin ne peut faire accroire qu'il est un grand tribun. Tout sonnait faux. Tout était faux, de ce qui se trouvait sur la tête jusqu'au mollet qu'on avait si odieusement exhibé. L'Enmêmetantisme avait montré ses limites.</p> <p>Les gazetiers encensèrent comme de bien entendu, ils en recevaient des émoluments et quelques croquettes dont ils ne pouvaient plus se passer. Monsieur Poutus, qui avait succédé à monsieur Besancenus à la tête de la Faction de l'Extrême Senestre, envisagea de réclamer des droits. « Leurs vies valent plus que leurs profits » leur appartenait en propre et cette assertion ne souffrait point qu'on l'inversât, ce qui avait été fait à coup sûr. Les profits des Riches passaient avant les vies des pauvres. Le Roy avait endossé l'habit de l'Impétrant Hypocrite, faisant mine d'oublier qu'il était aux affaires du pays depuis cinq longues et si dures années, désirant que le peuple, qu'il abhorrait, en fît de même. Au lendemain de cette Grande Supercherie Royale, Gracchus Mélenchonus tenait un grand raout dans la bonne ville rose. Une chose était certaine : le tribun n'avait point besoin de piller le discours de ses adversaires. Un autre monde était possible.</p></div> Le Meilleur des iMondes chap. 6 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2722 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2722 2022-01-13T13:34:00Z text/html fr Jacques-Robert Simon <p>Le Meilleur des iMondes Sixème épisode du feuilleton de Jacques-Robert Simon, notre scientifique de service, où son « héros » frappadingue Donald Bokanovski décide de régenter la morale publique et n'y va pas de main morte. Jubilatoire..</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p>6. Postponement Day</p> <p>Donald Bokanovsky tente de mettre au point un virus activable par des ultrasons. Pour obtenir des fonds, il tente d'entrer en contact avec Dick Pompeo ‘Supreme Chief of the World' par l'intermédiaire de Sarah une élève de thèse de l'ESCP.</p> <p>Donald se réveilla un peu après 8 heures, chose inhabituelle pour lui. À cette heure-là normalement il avait déjà gagné son bureau et organisé une ou deux réunions avec ses collaborateurs pour cadrer la journée. Grâce au web, il pouvait évidemment tout aussi bien les contacter à toute heure du jour ou de la nuit, pour leur montrer qui était le chef. Mais pas aujourd'hui, le ‘Postponement Day' était férié, chacun le respectait.</p> <p>Il se souvenait avec émotion du jour où il avait reçu la Grande croix de l'Ordre Nouveau par les mains du secrétaire d'État aux affaires mondaines et scabreuses : toute sa famille, tous ses proches étaient en larmes, même le chien gémissait avec ferveur, il faut dire qu'il sortait du salon de toilettage qu'on lui avait offert pour l'occasion et qu'il avait doublé de volumes à cause des frisettes qu'on lui avait concoctées. Qu'il est difficile de s'élever au dessus du commun tout en gardant cette familiarité malgré tout quelque peu vulgaire que les masses adoraient par dessous tout. Les foules ne voient pas toujours à quel point les grands hommes sont écartelés entre leurs desseins quasiment divins et les contingences quotidiennes qui confinent le plus souvent au sordide. C'est ceux qui savent trouver des solutions à ce déchirement, à ce démembrement, qui accèdent aux plus hautes responsabilités, la première d'entre elles étant de faire faire aux autres ce qu'on est pas capable de faire soi-même quitte à utiliser un anglicisme pour que cette limitation ne se voit pas trop. Mais il faut avoir l'air occupé à tout prix d'où l'intérêt de harceler constamment ses collaborateurs. Ce qui compte ce n'est pas ce que vous faites, c'est la façon dont l'entreprise, la région, le monde le perçoivent.</p> <p>La ville était assoupie, pas un bruit, pas un camion-ordure, pas une sirène de CRS, seuls quelques pépiements d'oiseaux, ceux qui n'avaient pas été attrapés par les miséreux pour se nourrir, trouaient le silence. Chaque 23 juin le ‘Postponement Day' était organisé. À cette occasion chacun suivait presque religieusement la cérémonie qui passait en direct à la télévision. La Reine du monde était présente, on pouvait l'apercevoir entre deux rangées de gardes mobiles à condition d'avoir une accréditation délivrée par l'ONU qui avait conservé le privilège de sélectionner les 350 000 terriens parmi les demandes en provenance de toutes les parties du monde. D'ailleurs ne pas faire la demande était sévèrement puni pour incitation implicite à l'anarchie. La Reine du nouveau monde n'avait rien à voir avec celle de l'ancien, sélectionnée par une grande marque Bio de régime amaigrissant, c'était une des toutes dernières jeunes femmes à posséder encore la plupart de ses organes naturels. Juste un peu de poudre et de rouge à lèvres pour rappeler les origines simiesques de l'espèce. La Reine représentait une symbolique forte pour l'ensemble des terriens, elle incarnait ce 23 juin historique auquel on consacrait de longues heures dans toutes les écoles chargées de sortir les enfants de l'errance mentale où ils ont trop tendance à se vautrer. Malgré tout, personne ne se souvenait de ce qui s'était passé ce jour là, il y a si longtemps. À côté de l'aspect symbolique, le fait que l'on puisse voir la Reine du monde entièrement nue n'était pas sans incidence sur la cohue, hommes et femmes confondues, qui se pressait alors. À part cette occasion, ni les hommes, ni les femmes n'avaient l'opportunité de voir un corps nu.</p> <p>L'époque succédait à deux autres, l'une durant laquelle les sommités intellectuelles les plus importantes avaient tenté d'imposer une sexualité débridée (au moins verbale, la plupart étant âgés), l'autre pendant laquelle l'approche d'une femme par un homme à moins d'un mètre devait faire l'objet d'une autorisation préfectorale. La reproduction était encore sexuée mais des tests préalables des gamètes pour déterminer la compatibilité sociologique du futur enfant interdirent peu à peu tout rapport charnel direct. Il s'était en conséquence développer une décence qui confinait à la pruderie, les femmes portaient une capuche Great Again fournie par la mairie qui ne laissait voir que les yeux. Le reste du corps était enveloppé d'un ample drap de couleur beige avec des étoiles brodées au niveau de la poitrine. Leur nombre donnait le mérite social comme indiqué par le comité de quartier. Les hommes ne montraient plus depuis longtemps aucune partie de leur corps de peur d'être piégés par un Smartphone ou une caméra de poche et de se retrouver sur un réseau social avant d'être puni pour incitation à a débauche. Les plus fous avaient dû renoncer ainsi à des postes importants dans l'une des capitales européennes.</p> <p>Bien entendu, des dérives inadmissibles avaient lieu immanquablement ce jour de ‘Postponement Day'. Un rebelle fut sévèrement châtié pour avoir écrit une élégie pour clamer son amour pour la Reine : Toi qui jamais ne compatis assez à mon égard, Ô Reine, Toi chaste pécheresse négligeant mon cœur, Moi, ton servant, qui n'ai jamais obtenu ton regard, Pourquoi me délaisses-tu ? pourquoi me laisses-tu dans mes derniers errements ?Toi que j'aime !</p> <p>L'Amour qu'il soit platonique ou pas était considéré comme un sentiment réactionnaire et l'homme, plus rarement la femme, qui en était atteint était mis en traitement psychothérapique jusqu'à rémission de l'élan. La castration chimique était systématiquement prescrite en cas de récidive. Il fut ainsi constaté qu'une corrélation étroite existait entre le taux moyen de testostérone et la magnitude du déchaînement amoureux. Des études empiriques avaient déjà montré qu'un vécu libertaire augmentait significativement le nombre de rapports sexuels des femmes mais maintenait à peu près constant celui des hommes sans que l'on ait pu en comprendre les raisons.</p> <p>Au tout début de l'organisation des cérémonies du ‘Postponement Day', certains avaient argué qu'il s'agissait d'une forme médiatique de la pornographie. Cette remarque ne fut pas tenue en compte par les autorités car si les hommes comme les femmes camouflaient leur corps et évitaient tout contact, la moindre boîte de haricots verts ou les plus petits petits-suisses, même pour enfants, montraient des scènes érotiques voire explicites en termes de sexualité hétéro- comme homosexuelles, solitaire ou en groupes. Les entreprises avaient obtenu cette licence afin de stimuler une consommation par ailleurs déclinante. Une des illustrations avaient toutefois posé problème car elle représentait un slave se clouant les testicules à un crucifix. Bref, les images torrides étaient partout pour inciter le consommateur de haricots verts, de choucroute, de pains bénis, de 4x4 urbains, de 5G, de sanibroyeurs, de scoubidous, de manoirs dans la Sarthe, d'actrices débutantes.</p> <p>Dans le même temps les emballages des paquets de cigarettes, de Tramadol, de gaz hilarant, de crystal meth, les livres de Spinoza, les disques de Brassens, les recueils de Baudelaire affichaient des photographies épouvantables d'hommes et de femmes en proie à une déchéance physique et mentale repoussante. La soft-persuasion devait être utilisée car plus rien n'était interdit, la verticalité, le patriarcat, les références tant intellectuelles que morales étaient strictement interdites par les autorités locales, régionales, nationales mondiales. Tout devait être suggéré grâce aux images : les unes pieuses qu'il fallait imiter, les autres infernales qu'il fallait fuir. Le ‘soft mental guidance' pour faire la différence entre ce qu'il fallait consommer ou pas n'avait toutefois pas vocation à donner des résultats concrets, il suffisait que les autorités visibles, élues ou médiatiques, puissent montrer qu'ils faisaient quelque chose. (à suivre)</p></div> Le Meilleur des iMondes http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2709 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2709 2021-12-07T00:36:00Z text/html fr Jacques-Robert Simon <p>Le Meilleur des iMondes Cinquième épisode du feuilleton de Jacques-Robert Simon, notre scientifique de service, où son « héros » frappadingue Donald Bokanovski se mêle de de nouvelles découvertes scientifiques auprès d'une jeune chercheuse particulièrement déjantée. De l'humour à la tronçonneuse.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p>5. American Glavlit</p> <p>Donald Bokanovsky, le dirigeant de California, tente de mettre au point un virus activable par des ultrasons. Pour tenter d'obtenir des fonds, il tente d'entrer en contact avec Dick Pompeo ‘Supreme Chief of the World' par l'intermédiaire d'une tout jeune fille Sarah qu'il connaît. L'École Supérieure de Chimie de Paris (ESCP) était le lieu où la plupart des chimistes européens de talent se trouvaient. Le presse-purée moléculaire, le nano-inducteur systémique à géométrie fractale, les microstructures photovoltaïques à rendements modulables, entre beaucoup d'autres choses, avaient été tous découverts à l'École. L'ambiance mêlait l'immense sérieux nécessaire à l'édification de nouveaux concepts, la synthèse de molécules inédites, et une décontraction loin des pesanteurs quelquefois jugés indispensables par certaines institutions. Cinq prix Nobel y professaient dans des domaines aussi différents que la chimie systémique, les nanoparticules géantes ou les cristaux visqueux inorganiques. Leur aura attirait maints jeunes talents venus des quatre coins du monde. Donald Bokanovsky savait que Dick Pompeo fréquentait assidûment un petit bar de la rue Lhomond, ‘Le Milano' où il rejoignait souvent une toute jeune femme, presque une adolescente, qui se prénommait Sarah.</p> <p>Personne ne connaissait la nature des relations entre le sexagénaire arrivé au fait de sa carrière et cette frêle créature. Elle faisait une thèse à l'ESCP toute proche. Le sujet de sa thèse : ‘Formation et stabilité des vésicules incluant des pigments ioniques. Elle était peut-être un moyen de parvenir de prendre langue avec Dick. Il n'avait aucune chance d'y arriver seul, cet important personnage était très probablement entouré de très discrets gardes du corps, il devait être bardé de capteurs permettant de caractériser les étrangers par leur sudation. Il décida d'y envoyer sa fille cadette Domitille. Elle était journaliste pigiste au ‘Messy Facts of the Day'. Elle s'occupait en particulier de la sexualité adultérine des Inuits qui se révéla être exceptionnellement intense. Sa fille était à peine plus âgée que Sarah mais elle connaissait les recoins les plus secrets de l'âme humaine. Elle militait aussi activement pour la cause féminine, les droits des poly-sexuels (2 à 5, plus sur autorisation des autorités religieuses), la possibilité de changer de genre en fonction de la météo.</p> <p>Donald se rendit vers 20 heures au bar ‘Le Milano' en compagnie de sa fille qui était particulièrement éveillée aux choses de la vie, mais elle aimait aussi la Chimie. Ils s'assirent à une table devant deux cafés-crème. Ils savaient que Sarah n'allait pas tarder. La salle était toute petite et presque déserte. Il ne se passa pas une demi-heure avant que Sarah Deville n'entre. Elle s'assit pas très loin et commanda une bière. Après quelques échanges banals sur l'actualité du jour, les pédophiles, les femmes battues, les quotas féminins pour la réalisation de films, les meurtriers en série, Donald dit à sa fille :« Tu as dû mettre trop de phosphatidylcholine, faut pas abuser sur le jaune d'œuf. » « T'inquiète papa, c'est ma thèse, c'est pas la tienne, je commence à en avoir ras les basquettes des boomers comme toi, on fait plus la Chimie comme dans le temps !!! » Sarah entendit et se tournant à demi, elle dit à Domitille : « Vous êtes chimiste ? » « J'essaie… mais je fais surtout du journalisme… et je milite… je collectionne les timbres anciens… je fais du karaté…je suis aussi ‘sensitivity reader'. » Sarah manifestement ne connaissait pas les ‘sensitivity readers'. « C'est une nouvelle profession, je lis méticuleusement les livres avant publication pour relever les passages qui risqueraient d'être perçus comme offensants envers les communautés minoritaires, religieuses, ethniques, culturelles, sexuelles… » « C'est comme le Glavlit en somme. » « ??? » « La censure en Union Soviétique… dans les années 1930… Ça a duré plusieurs dizaines d'années. On décidait des auteurs à publier ou à bannir… » « Mais nous ne sommes pas dans un pays communiste, totalitaire, on est dans un pays démocratique, du datif ‘dem' comme dans ‘So kommst du mit dem Jungen in Kontakt' et -ocratie comme dans arist-ocratie, clept-ocratie, ochl-ocratie, porn-ocratie, thalass-ocratie, conn-ocratie… Tout le monde peut s'exprimer librement, sauf bien sûr les terroristes. » « Les islamistes ? » « Bien sûr les islamistes, enfin ceux qui n'ont pas été désintégrés par nos drones. Mais il y a aussi les racistes, les homophobes, les sexistes, les gens de l'ancien monde, les hommes quoi ! À quoi servent-ils d'ailleurs les hommes depuis qu'on sait congeler les spermatozoïdes, 150 millions d'un coup, qu'on peut trier à tête reposée… En encore la technique entièrement de synthèse de gamètes in vitro à partir de beurre de cacao et d'ammoniaque est presque au point. Vous pensez pas qu'on va garder les hommes pour leur humour et les émois qu'ils pourraient susciter. Maintenant qu'on est leurs égales, c'est quand même pas par plaisir qu'on va se les coltiner. On va peut-être en garder quelques uns, les plus virils, pour pouvoir leur coller une dérouillée aux combats mixtes de lutte tchéchène. Et depuis les escalators et les valises à roulettes, on peut même voyager sans avoir à se coltiner 1m80 de blagues oiseuses et d'odeurs d'aisselles. « Vous êtes hétérophobe ? » « C'est vrai, je n'ai jamais compris pourquoi les femmes ne se reproduisaient pas par scissiparité, ça nous aurait évité les migraines, les simulations, les poils dans l'évier… surtout que maintenant qu'on peut payer des artisans au noir, le petit bricolage, on assume. » « Et la biodiversité ? » « No problem ! Les bases puriques et pyrimidiques, les liaisons hydrogène, les polymérisations, les acides aminés : on sait tout faire, tout mélanger, tout produire. On nous demanderait de faire un connard de base ou un polytechnicien, on le ferait sans problèmes avec un certificat de garantie de 10 ans contre le Covid-19 pour les voyages en Chine.* » Le contact était pris. Mille autres sujets de discussion allaient pouvoir être trouvés. (à suivre)</p></div> Chroniques du règne de Manu 1er , dit l'Eploré http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2712 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2712 2021-11-19T00:58:00Z text/html fr Julie d'Aiglemont <p>Chronique du quatorzième jour du mois de novembre, en l'an de très grande disgrâce vingt et un, où il est question de confusion fort opportune, d'un oubli de circonstance et de révérences en tout genre.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique31" rel="directory">Textes Divers</a> <div class='rss_texte'><p>Lorsqu'arriva le onzième jour de ce mois de novembre, où il était depuis plus d'un siècle coutume de commémorer l'armistice de la Grande Guerre, le Roy, dans un sublime élan de son cher emmêmetantisme, entendit rendre hommage à un compagnon du vieux roi Carolus de Gaule, plus connu sous le surnom de Mongénéral, qui venait de passer de vie à trépas et qui s'était bellement illustré au cours de l'autre guerre, qui avait suivi celle qu'on appelait aussi Quatorze-Dix-huit . A peine le brave fut-il roide que Sa Grande Récupération ordonna qu'on lui rendît en Sa présence les derniers honneurs au Mont-Valérien, de sorte qu'en ce jour du onze novembre, Notre Poudreux Freluquet réunissait dans un même hommage son très cher maréchal Pétun et celui qui l'avait combattu sans relâche, lorsque ce monsieur Pétun avait livré notre pays à Herr Adolf et à ses troupes de barbares. Les gazetiers furent en émoi : le Roy se mit à pleurer lorsqu'arriva, porté par de jeunes recrues, le catafalque du vieux compagnon de la Libération. N'était ce point le signe de la grandeur d'âme de ce souverain ? Quelques médisants osèrent faire remarquer qu'une étrange odeur d'oignons s'échappait du mouchoir avec lequel Notre Lacrymal Freluquet s'était délicatement essuyé le coin de l'œil et tamponné le nez. D'autres qu'on avait enfin la raison de la voix grave et sépulcrale avec laquelle Sa Grandiloquente Cabotinerie s'était adressée à son vil peuple deux jours auparavant : Son Altesse était tout bonnement enrhumée !</p> <p>Le Tout-Lutèce assista aux cérémonies, comme c'était de coutume. Le Roy commit cependant un oubli fort fâcheux : on avait tout bonnement négligé d'inviter les dignitaires de la Grande Mosquée, et c'était là chose inouïe. La Grande Guerre avait vu bon nombre de soldats mahométans venus des lointains territoires de la vieille République aller se faire trouer la peau dans les épouvantables tranchées. Las ! L'épidémie de haine contre les Mahométans continuait de faire des ravages et cet oubli fâcheux sonnait comme un gage donné au vicomte de la Zizanie, dont la dysenterie nauséabonde ne cessait de se déverser aux quatre coins du pays, abondamment relayée par les zélés gazetiers de l'hôtel de Céniouze, aux ordres du baron de la Baulorrhée. Quel était donc le dessein poursuivi par ce Très-Riche ?</p> <p>La Reine-Qu-On-Sort, Dame Bireguitte Ravalée de la Façade, eut les honneurs de la Gazette de l'Univers. On y loua son bon goût – n'avait-elle point fait rénover à grands frais – ceux des Riens et des Riennes tous les salons du Château dont les tapisseries sentaient l'herbe à Nicot afin de faire de ce lieu un doux et tendre cocon ? – et sa finesse d'esprit. Elle était à n'en point douter l'éminence grise de Notre Poudreux Chérubin, bien qu'elle s'en défendît grandement. Les gazetiers, tout dévoués à dresser de la Reine le portrait le plus flatteur qui fût – obéissant en cela à leur maitre, le baron du Fiel, dont l'épouse était fort amie avec Dame Bireguitte, ne pipèrent mot des manigances de la souveraine afin de proposer quelques menus services à sa bonne amie madame de Commèresan – qu'il ne fallait point confondre avec madame de Commèresan la Jeune, cette gazetière qui tenait un salon fort prisé par toutes les baronnes et les duchesses. Pour ce qui était de Madame de Commèresan l'ancienne, elle avait rendu moult et moult services à nos Pipolesques Altesses, et sauvé la mise du protégé du Roy, le Sieur de Grobras. Maintenant que cette entremetteuse était dans l'embarras, il n'était que courtoisie que la Reine ne lui retournât ses bonnes grâces. Dame Bireguitte était un parangon de vertu, de bienfaisance et d'humilité. Sa vêture toujours si modeste en attestait. Le Grand Ensoutané ne se ferait point prier pour la canoniser de son vivant.</p> <p>Un Haineux, le baron de l'Odieux, laissa libre cours à ses méchantes lubies : il fallait laisser les gueux qui tentaient de forcer les portes de l'Europe mourir de froid. Cela se passait dans un salon d'une Lucarne Magique. Les gazetiers le reprirent fort mollement. Un des leurs, monsieur de Folourit, n'avait-il point argué qu'il fallait en sus leur tirer dans le tas ? La gazette où officiait monsieur de Folourit, la gazette du Perruquier, venait de faire une première page pour jeter l'opprobre sur ces fainéants de maitres et maitresses des escholes, qui passaient leur temps à gaver les cervelles des bambins d'idées immorales et séditieuses. Que ne leur apprenait-on au contraire à chérir l'esclavage et la traite négrière, à réclamer à cor et à cris que fût rétabli le châtiment suprême, à battre comme plâtre et à emprisonner les déviants, à vénérer la chasse comme un aimable passe-temps ? Ainsi en allait-il au Royaume du Grand-Cul-par-dessus-Tête. Paru dans <a href="https://joursheureux.blog/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>https://joursheureux.blog</a></p></div> https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18