https://www.traditionrolex.com/18 La Gauche Cactus http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ fr SPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP) L'universalité concrète de la laïcité http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2735 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2735 2022-02-12T01:35:00Z text/html fr Pierre Hayat <p>La notion de laîcité a suscité bien des débats au sein de la gauche,Il nous a paru utile de repondre ici une contribution de Pierre Hayat, professeur agrégé et docteur en philosophie, paru récemment chez nos amis de Respublica, qui nous propose une approche apaisée sur la question</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>En prétendant enfermer chaque être humain dans une caractérisation ethnique ou religieuse, les communautarismes identitaires font obstacle à l'universalisme. Les menaces identitaires, qu'elles soient racistes, religieuses ou nationalistes, s'alimentent mutuellement, chaque identitaire trouvant dans l'autre de quoi avancer ses pions, au détriment de l'ensemble de la société. Mais les identitaires se nourrissent également du déni de leur réalité. Jamais une réalité maintes fois confirmée ne disparaît par la magie performative de son déni. Le présent déni des périls identitaires, ou de l'un d'entre eux, fait penser à un épisode de La peste de Camus, où, croyant illusoirement se protéger, on dédramatisait le mal, jusqu'au jour où il fallut le nommer et le combattre.</p> <p><strong>La liberté de conscience, un principe universel </strong></p> <p>Qu'en est-il de la laïcité ? À l'instar de l'idée républicaine et de l'idée démocratique, l'idée laïque comporte un élément d'universalisation et d'anticipation. La portée de ces idées excède infiniment le contexte historique de leur naissance. Elles ont une vocation universelle et considèrent le monde humain comme transformable par les hommes eux-mêmes. Ainsi en est-il de la liberté de conscience, fondement de la laïcité. Si la conscience est un fait intérieur qui n'a pas besoin d'institutions laïques pour exister, la liberté de conscience a besoin d'une volonté politique et sociale pour exister objectivement. Ce qui est vrai de la liberté de conscience l'est également des principes qui l'accompagnent. Il n'y aurait eu aucun progrès de la liberté politique et de la justice sociale ni d'aucun droit si des femmes et des hommes n'avaient pas voulu faire advenir une réalité qui n'existait pas avant eux, et s'ils n'avaient pas lutté pour elle.</p> <p><strong>L'universalité émancipatrice de la laïcité </strong></p> <p>En cela, la laïcité, comme toute théorie qui a pour enjeu la liberté et le droit, présume une abstraction émancipatrice. À l'École, par exemple, la laïcité incite à se mettre en retrait des croyances et des traditions pour permettre l'instruction et le libre rapport pédagogique, constructeurs de l'autonomie intellectuelle et personnelle de l'élève. Il s'agit de s'abstraire autant que possible des emprises et influences idéologiques. Sur le plan politique, la laïcité consiste à assurer l'universalité républicaine par la prévalence de la loi civile sur la loi religieuse. Il revient corrélativement à l'autorité publique de faire abstraction des croyances et des incroyances, garantissant à chacun l'égalité devant le droit commun et la libre expression de ses opinions.</p> <p>Dans tous les cas, l'universalité laïque est soutenue par un parti pris rationnel. Que serait la liberté de conscience sans un usage éclairé de la raison qui permet de juger lucidement ? Que serait la liberté de conscience sans un usage éclairé de la raison qui permet de juger lucidement ? Sans les lumières de la raison, de sa puissance de recul critique vis-à-vis de soi et des idées reçues, la conscience risque l'enfermement fanatique, au lieu d'accompagner la conquête de l'autonomie intellectuelle et personnelle. À travers l'universalité laïque et la mise en avant de la rationalité critique, la laïcité fait vivre les libertés.</p> <p>Cette exigence d'universalité et de rationalité aisément visible dans les champs politique et scolaire, doit-elle complètement s'arrêter aux portes de la société ? N'est-on pas fondé, par exemple, à attendre des communautés religieuses qu'elles usent dans les discussions publiques d'un langage ouvert à tous ? Au nom de la liberté de la foi religieuse, celles-ci peuvent effectivement se contenter d'un discours intelligible des seuls croyants et inaccessible aux autres. La communauté devient alors communautariste, repliée sur elle-même, emmurée dans l'entre soi de son propre vocabulaire, de ses propres codes et de ses propres interdits qui, de proche en proche, prétendront exercer leur emprise sur l'ensemble du corps social. C'est cela-même que la laïcité ne saurait accepter, sous peine d'être vouée à disparaître. L'universalité laïque ne saurait donc se réduire au seul champ de l'autorité publique. Elle est fondée à attendre que chaque groupe social traduise dans un langage universellement compréhensible ses prétentions et ses attentes. L'universalité laïque est fondée à attendre que chaque groupe social traduise dans un langage universellement compréhensible ses prétentions et ses attentes. En cela au moins, l'universalité laïque se concrétise.</p> <p><strong>La laÏcité, arme du syndicalisme contre ses détournements </strong></p> <p>Au-delà de cette attente minimale à l'adresse des groupes sociaux, l'universalité concrète de la laïcité désigne une tâche que la laïcité peut s'assigner à elle-même, dans l'action syndicale, par exemple. La fonction première du syndicalisme est en effet la défense et la promotion des intérêts et des droits de tous les travailleurs. La déclinaison syndicale de la laïcité est une abstraction positive et émancipatrice, puisqu'elle consiste à faire abstraction autant que possible des croyances et des incroyances des travailleurs pour faire prévaloir leur solidarité commune. Elle arme idéologiquement le syndicalisme pour qu'il ne se laisse pas instrumentaliser en se mettant au service des croyances et des croyants, au lieu de combattre l'exploitation du travail et la domination des travailleurs, quelles que soient leurs origines et leurs croyances.</p> <p>Au sein-même de l'action syndicale, l'exigence laïque rend le syndicalisme à lui-même, en l'aidant à ne pas se détourner de ses objectifs essentiels. Si la laïcité encourage à la discrétion en matière religieuse, ce n'est pas pour nier la force des croyances religieuses, ni pour les combattre, mais pour construire un espace commun de liberté, d'égalité et de solidarité, par-delà les croyances et les incroyances. La laïcité peut assurément prendre en compte des particularités qui différencient les travailleurs entre eux, sans toutefois les reprendre à son compte, c'est-à-dire sans en faire l'objet de son action. Elle s'attache alors à intégrer ces différentes situations vécues en les orientant dans le sens de son projet émancipateur. La laïcité peut assurément prendre en compte des particularités qui différencient les travailleurs entre eux, sans toutefois les reprendre à son compte, c'est-à-dire sans en faire l'objet de son action. Elle s'attache alors à intégrer ces différentes situations vécues en les orientant dans le sens de son projet émancipateur.</p> <p>On voit ainsi qu'à la différence d'une idée mathématique universellement valable en tous lieux et en tous temps, l'universalité laïque est une tâche historique à reconduire. Le droit de chaque être humain à disposer de sa liberté de conscience et celui de tout peuple à disposer de sa souveraineté sans être assujettis à une religion, ne sont ni donnés ni définitivement acquis. Ils sont à préserver ou à conquérir, à refonder et à réactiver sans cesse. Toutefois, l'universalité laïque reste au milieu du gué lorsqu'une assurance fautive l'amène à s'en tenir à des discours généraux sur la République et l'École. Elle est inopérante lorsqu'elle s'installe dans les seules hauteurs de son universalité principielle sans se laisser déranger par la réalité sociale concrète.</p> <p><strong>L'abstraction liberticide des identitaires </strong></p> <p>Comment alors l'universalité laïque se rend-elle concrète ? Pas plus que l'addition d'intérêts particuliers ne formera un intérêt général, la juxtaposition d'assignations identitaires, parfois présentée comme une « intersection de dominations », ne formera un universel concret. Qu'ils juxtaposent des particularismes ou qu'ils militent pour un seul particularisme, les communautarismes identitaires prélèvent sur une personne une, deux ou trois déterminations particulières – la couleur de peau, la religion, l'origine géographique, le sexe, la situation économique, etc. – pour décréter avoir défini cette personne.</p> <p>Les communautarismes identitaires sont créateurs d'une abstraction liberticide car ils méconnaissent en chaque être humain sa possibilité d'excéder toute détermination particulière. Cette possibilité est pourtant au cœur de sa liberté et de sa dignité d'humain. L'addition de deux ou trois enfermements identitaires permet d'obtenir un enfermement identitaire sophistiqué, susceptible de tromper des bonnes volontés et d'assurer à des activistes intimidants de confortables rentes de situation. Mais elle ne produira aucune libération. Les communautarismes identitaires opposent à l'universel trois formes de refus. Dans leur version la plus violente, ils inventent le faux universel de leur propre expansion indéfinie par l'éradication illimitée de ceux qui les dérangent. Dans leur version intermédiaire, ils assimilent l'universel à une abstraction congénitalement illusoire – arme éternelle des dominants. Dans leur version douce, enfin, ils s'intéressent favorablement à l'universalité humaine, à condition qu'elle soit réelle et concrète.</p> <p><strong>Ni différer ni conditionner les combats effectifs pour l'universalité humaine </strong></p> <p>Mais si l'on attend qu'un idéal universel devienne réel pour se battre pour lui, on différera indéfiniment le moment de lutter pour son avènement dans l'histoire. L'universalité humaine ne prend sens que si elle est voulue inconditionnellement, comme impératif catégorique. À l'inverse, si on se borne à répéter le même principe universel en décidant méthodologiquement d'ignorer les expériences concrètes de vie, on s'enferme dans les hauteurs de l'idée par méconnaissance de la puissance dialectique et problématique de la rationalité. De là vient la nécessité de puiser dans la laïcité elle-même les ressources de son universalité concrète. Cette concrétisation est une construction historique toujours à réactiver.</p> <p><strong>Présence de la laïcité </strong></p> <p>Il convient ainsi d'apercevoir dans des formes déterminées d'actions, de comportements et de réalisations, ce qui a fait vivre et qui aujourd'hui fait vivre l'universalité laïque, dans les insuffisances et les défaillances. La laïcité est visible dans les Constitutions, les lois, les règlements et circulaires qui ont jalonné son histoire depuis la Révolution française, ainsi que dans des décisions de Justice. Il n'y a pas lieu ici d'en dresser l'inventaire. Mais elle est également perceptible dans les actions concrètes, où se reconnaît sa vocation émancipatrice contre les mainmises et les emprises, et pour la conquête solidaire de garanties de sécurités, de libertés et d'égalités, qui se dispensent d'une caution religieuse.</p> <p>La laïcité est également perceptible dans les actions concrètes, où se reconnaît sa vocation émancipatrice contre les mainmises et les emprises, et pour la conquête solidaire de garanties de sécurités, de libertés et d'égalités, qui se dispensent d'une caution religieuse. Aujourd'hui, on se rassemble pour la justice climatique, les droits des femmes, les services publics et les protections sociales, les droits des « sans-droits », contre le racisme et l'antisémitisme, par-delà les convictions en matière religieuse des uns et des autres. Et, malgré les trahisons et les destructions, l'École offre aujourd'hui encore de beaux exemples d'instructions réussies qui défient fièrement les déterminismes socio-culturels et ethnico-religieux. Il en est de même du syndicalisme, de l'éducation populaire, de l'action associative, des organisations politiques, des travaux scientifiques et techniques, de la vie intellectuelle et culturelle, qui témoignent souvent, par leurs pratiques propres et dans leurs résultats modestes mais concrets, de cette exigence laïque de libres rassemblements égalitaires et solidaires.</p> <p>Ainsi la laïcité est-elle reconnaissable là où s'accomplit volontairement, lucidement et collectivement, sans l'étai des religions, l'universalité humaine. Elle demeure pour cette raison inséparable de la revendication fondamentale de ce qu'on l'on nomme ordinairement le « droit de croire et de ne pas croire ». La laïcité n'a pas pour ennemis la religion ni l'athéisme mais le totalitarisme et le fanatisme, tous deux absolument réfractaires à la liberté de conscience. Cela signifie concrètement qu'on peut être religieux et laïque, religieux et antilaïque, athée et laïque, et athée et antilaïque.</p> <p><i>Paru dans ReSPUBLICA · Le journal de la gauche républicaine, laïque ... <a href="https://www.gaucherepublicaine.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>https://www.gaucherepublicaine.org</a></i></p></div> Comment le Président Macron a légalisé l'immense richesse illégale de l'Église http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2706 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2706 2021-12-06T00:12:00Z text/html fr Charles Arambourou <p>Les medias nous l'ont appris : l'église catholique de France, un peu acculée, s'est résolue à indemniser les victimes des égarements de ses prêtres, sans toutefois, élémentaire prudence qu'apprennent si bien les évêques, avancer de chiffres, et précisant, prudence un jour, prudence toujours, qu'elle ne saurait s'aligner sur la générosité consentie par d'autres pays touchés par ce fléau. Charles Arambourou, toujours soucieux de nous rassurer, nous explique que le patrimoine de cette église a de quoi voir venir. Et que, moins rassurant, ce patrimoine a été financé de façon conséquente par les largesses consenties par l'Etat au cours du temps, celui de Macron inclus, et comment. De sorte que, nos bien chers frères, nos bien chères sœurs, ce sont un peu et peut-être beaucoup, nous autres, contibuables, qui financerons les cessions éventuelles du patrimoine de l'église pour les conséquences des errements de ses serviteurs. Un joli conte de noël.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Jésus ou Crésus ? « Nul ne peut servir deux maîtres » (Matthieu, 6 : 24) : vraiment ?</strong></p> <p>La fourchette haute de l'estimation étant sans doute proche du milliard d'euros. Ainsi l'ensemble du patrimoine immobilier détenu par l'Eglise en France pourrait représenter plusieurs milliards d'euros. Voilà qui donne la mesure du cynisme de M. de Moulins-Beaufort, président de la conférence épiscopale des évêques, lorsqu'il gémissait, à l'idée de devoir indemniser les centaines de milliers de victimes des pédophiles dans l'Eglise : « Toutes nos ressources, ce sont des dons des fidèles. Nous n'avons aucune autre ressource. (…) L'immobilier ne nous rapporte pas, il nous coûte. (…) Nous n'avons pas d'argent caché dans des caves » (France-Info, 6 octobre 2021). L'épiscopat a, depuis, admis devoir assumer la charge de l'indemnisation sur les seules ressources ecclésiastiques et un éventuel emprunt. Trop tard, car le scandale éclate aujourd'hui : il y avait plein « d'argent caché » dans le patrimoine immobilier de l'Eglise.</p> <p><strong>« Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » (Matthieu, 6 :3)</strong></p> <p>L'enquête parisienne de Radio-France révèle un système étonnamment simpliste de dissimulation du patrimoine : plus de 80 SCI, dirigées par « l'association immobilière du diocèse de Paris ». C'est si transparent qu'on se demande bien comment le fisc et l'administration ont pu ne pas voir : sauf à fermer les yeux ! Toujours selon la même source, dans les années 90 il y aurait eu pas moins de 600 structures juridiques différentes dans ce seul diocèse, dont « un grand nombre détenait un patrimoine immobilier, et pour certaines, un patrimoine financier ». Autrement dit, à la fois une externalisation et une atomisation de la richesse de l'Eglise. Pour mettre à gauche, il faut que la main droite ignore… Or il existe 103 diocèses (ou archidiocèses) en France métropolitaine, plus la prélature de la Mission de France, et le diocèse aux armées, et 8 diocèses outre-mer. Leurs ressources et leurs patrimoines varient forcément, mais la dissimulation financière et l'atomisation juridique sont multipliées d'autant.</p> <p><strong>Comment éviter de « rendre à César ce qui est à César » (Marc 12 : 17, Matthieu 22 : 21, Luc 20 : 25)</strong></p> <p>Expliquons l'entourloupe. La loi du 9 décembre 1905, en son art. 19, dispose que les associations cultuelles « devront avoir exclusivement pour objet l'exercice d'un culte ». Ce qui excluait toute autre activité, notamment commerciale, lucrative, médiatique, etc. Mais Dieu y a pourvu. En effet, les « associations diocésaines », autorisées en 1924 par le Vatican après 18 ans d'interdiction aux catholiques, ont été considérés par le Conseil d'État(1) comme conformes à la définition des associations cultuelles. Avis curieusement complaisant, puisque leur objet n'inclut plus l'exercice du culte, mais se voit généreusement élargi à ses « frais et à [son] entretien ». Entorse à « l'exclusivité » cultuelle imposée par la loi de 1905 : les diocésaines peuvent ainsi se consacrer pleinement à la collecte des ressources, du moment qu'elles sont qualifiées « catholiques ». Une fois de plus, l'Église a roulé la République.</p> <p>Deuxième « divine surprise » : la « loi » Pétain du 25 décembre 1942 (Noël pour l'Église !) modifiant l'art. 19 de la loi de 1905 a doté les associations cultuelles de la capacité à recevoir à titre gratuit les produits de dons et legs « [destinés] à l'accomplissement de leur objet ou [grevés] de charges pieuses ou cultuelles ». Pour des raisons historiques évidentes, c'est à l'Église catholique, traditionnelle bénéficiaire de beaucoup de donations diverses, que profitait la mesure. On comprend le soutien de l'épiscopat au régime de Vichy.</p> <p>Cependant, la capacité à recevoir des biens immobiliers par dons et legs restait limitée par l'exclusivité de l'objet cultuel des associations de la loi de 1905. En effet, ces biens sont rarement en rapport avec le culte, et dans beaucoup de cas lucratifs voire luxueux : la stricte application de la loi aurait conduit à les vendre, donc à renoncer à une source de revenus quasi- inépuisable. D'où un ingénieux système de contournement de la loi, consistant à « passer par une SCI ou une autre association » contrôlée, qui devient propriétaire de l'immeuble, lequel n'apparaît donc pas dans les comptes du diocèse. Montages par sociétés écrans dignes des escrocs les plus habiles, et qui dure depuis 79 ans (Pétain), sinon 116 (1905) ! Ce n'est donc pas pécher que d'arnaquer la République. Questions naïves au Gouvernement : 1° ces transactions donnaient-elles lieu à perception de droits de mutation ? 2° Les immeubles afférents acquittaient-ils bien l'ensemble des impôts fonciers (dont sont exemptés les biens dévolus au culte) ?</p> <p><strong>Par la loi du 24 août 2021, Macron a réparé « le lien abîmé » entre l'Église et l'État</strong> .</p> <p>Les Gouvernements successifs de la République, qui rencontrent régulièrement l'épiscopat depuis 2002 (Jospin), étaient tous au courant de cette entourloupe cléricale. Mais l'Église craignait à juste titre l'insécurité juridique et fiscale de ses combines. C'est donc d'un commun accord que notre Président, si proche de l'épiscopat, est convenu avec l'Église de légaliser l'illégalité. Il suffisait de modifier la loi de 1905 pour autoriser les associations cultuelles à conserver et exploiter les immeubles reçus à titre gratuit : commerces, logements, hôtels particuliers, etc.</p> <p>La première tentative eut lieu dès le début du quinquennat, avec l'art. 38 du projet de loi « pour un État au service d'une société de confiance » : l'UFAL l'avait alors dénoncée, comme plusieurs associations laïques. La commission des lois de l'Assemblée Nationale l'avait renvoyée à plus tard. La deuxième fois, en fin de quinquennat, fut la bonne. Malgré les avertissements de l'UFAL et des associations laïques, la loi « confortant le respect des principes de la République » fut l'occasion pour le Gouvernement de tripatouiller sans vergogne la loi de séparation : un nouvel art. 19-2 (art. 71 de la loi du 24 août 2018) autorise dorénavant les associations cultuelles notamment à « posséder et administrer tous immeubles acquis à titre gratuit ». Le tour est joué : un immense patrimoine lucratif sort enfin de « l'économie grise » ! Le Président Macron a ainsi parachevé l'œuvre de Pétain. L'Église catholique reste un business immobilier juteux : l'enquête citée de Radio-France montre que ce n'est pas une invention de bouffeurs de curés.</p> <p>Dans l'affaire, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin se sera couvert de gloire, en affirmant contre toute évidence que la nouvelle disposition ne profitait pas spécialement à l'Église catholique, et en imaginant, toute honte bue, que de riches donateurs pourraient à l'avenir faire don à une association cultuelle musulmane de biens immobiliers, qui,… etc. Comparé à des siècles d'acquis immobiliers de l'Église, toujours accrus par les donations, c'est ce qui s'appelle se moquer du monde –et en l'occurrence mentir au Parlement. Décidément, certains cultes sont « plus égaux que les autres » pour le pouvoir actuel. La loi du 24 août 2021 aura ainsi « conforté l'Église catholique » en légalisant le riche patrimoine immobilier lucratif qu'elle est seule à posséder. <i>Article paru sur le site de l'Union des familles laïques <a href="http://www.ufal.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>www.ufal.org</a> </i></p></div> La République laïque de Jean-Luc Mélenchon : un débat qui fracture la gauche et bien plus encore. http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2600 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2600 2021-03-18T16:29:15Z text/html fr Valentin Soubise <p>Trop souvent déformée, caricaturée, la pensée de Jean-Luc Mélenchon sur la république et la laïcité est ici analysée avec finesse et le recul nécessaire par l'universitaire Vincent Soubise, et c'est (très) intéressant.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>Le président du groupe parlementaire La France insoumise mène actuellement une fronde, sur les bancs de l'Assemblée nationale, contre le projet de loi « séparatisme », finalement rebaptisé « projet de loi confortant le respect des principes de la République ». Dans son discours du 1ᵉʳ février, Jean-Luc Mélenchon juge « inutile » et « dangereuse » une loi qui selon lui demanderait aux associations musulmanes de prêter des « serments d'allégeance » à la République. « Non, les chemins de la raison ne s'ouvrent pas à la faux. Non, la porte de l'universel ne s'ouvre pas à coups de pied. Non, l'amour de la République, comme tout amour, ne vaut rien sous la menace. » Jean-Luc Mélenchon réaffirme ainsi une conception de la laïcité qui ne doit pas être un « athéisme d'État », imposé par la contrainte, mais une séparation stricte où l'État, « indifférent » à la religion, garantit à chacun une liberté absolue de conscience. La laïcité a selon lui apporté une contribution historique essentielle à la sortie des guerres de religion en France et son enjeu principal est aujourd'hui encore de garantir « l'unité du pays ». Or, le député considère que ce projet de loi ouvre au contraire « la porte à un déferlement » contre les musulmans.</p> <p>Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a réagi en dénonçant un propos « inadmissible » qui, en laissant entendre que le gouvernement « stigmatise » les musulmans, risque de « renforcer l'attraction » exercée sur eux par l'islamisme, ce qui fait « incontestablement » le jeu du « séparatisme ». Comment cette critique d'une complicité avec l'islamisme s'est-elle imposée et banalisée à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon, alors même que, pendant la plus grande partie de sa vie politique, celui-ci était identifié comme un laïcard républicain virulent et intransigeant ? Sa rupture avec le journal satirique Charlie Hebdo, parce que ce dernier a été la victime et le symbole du fanatisme abject des djihadistes, est un facteur de poids qui a favorisé ce retournement de sens.</p> <p><strong>Charlie Hebdo : Je t'aime… moi non plus</strong></p> <p>Le 16 janvier 2015, Jean Luc Mélenchon prononce une oraison funèbre à la mémoire d'un « camarade » qu'il désigne comme un « héros » de la laïcité : « Charb, tu as été assassiné par nos plus anciens, nos plus cruels, nos plus constants, nos plus bornés ennemis, les fanatiques religieux ». Devant les proches du dessinateur, le tribun adjoint à son propos une promesse : « Charb, ils n'auront jamais le dernier mot ». Cinq ans plus tard, Charlie Hebdo n'a pas de mots assez durs pour accuser le dirigeant insoumis d'avoir renoncé à ses « positions intransigeantes » sur la laïcité : « On est passé de la République à l'indigénisme ». En cause : la marche contre l'islamophobie du 10 novembre 2019 jugée « nauséabonde » et la participation du député des Bouches-du-Rhône qualifiée de « compromission odieuse » avec l'islamisme du fait de la présence de représentants d'associations accusés d'être proches des Frères musulmans. Le leader insoumis a-t-il vraiment « trahi » Charlie et ses propres convictions républicaines ? Comment comprendre cette polémique autour du candidat à la présidentielle 2022 ?</p> <p><strong>Deux gauches irréconciliables sur la laïcité</strong></p> <p>Suite à l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine et à l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, à la faveur d'un climat de recherche de coupables politiques, voire de « chasse aux sorcières » selon certains, d'autres acteurs se sont engouffrés dans cette fenêtre d'opportunité pour alimenter la même thèse. Le ministre de l'Éducation nationale Jean Michel Blanquer affirme alors que « Jean-Luc Mélenchon est un jour républicain et le lendemain islamo-gauchiste ! » et qu'il restera « dans l'Histoire […] pour cette trahison ». La maire de Paris Anne Hidalgo fait alors de ces « ambiguïtés » avec le cadre républicain son principal argument pour rejeter la candidature de Jean Luc Mélenchon en 2022. La virulence et la gravité de ces accusations ne doivent pas faire oublier que le dirigeant insoumis est loin d'être le seul à avoir soutenu la marche contre l'islamophobie du 10 novembre 2019. L'appel a été signé par une très vaste palette d'organisations et de figures de la gauche politique, syndicale, associative et médiatique. Le Parti socialiste (PS) est en fait le seul parti de gauche notable qui n'ait ni appelé ni participé à cette manifestation. C'est dire que les attaques à l'encontre de Jean Luc Mélenchon participent en fait surtout d'une « offensive payante des “laïcards” », comme l'écrit le journal Le Monde, et du creusement d'un fossé de plus en plus abyssal entre deux gauches irréconciliables : l'une est accusée d'avoir transformé le combat laïc en cheval de Troie de la haine des musulmans et elle désigne l'autre comme la complice de réactionnaires religieux voire du terrorisme djihadiste lui-même.</p> <p><strong>Laïcité et défense des musulmans : une étroite ligne de crête</strong></p> <p>Jean Luc Mélenchon, dont l'ambition politique affichée depuis qu'il a quitté le PS en 2008 est de refonder politiquement la gauche et le peuple, dit vouloir éviter le piège de cette opposition stérile. Il affirme vouloir ouvrir la voie d'une ligne de crête entre les deux « camps » de cette « guerre des gauches ». Une démarche que ne renierait pas le député européen Raphaël Glucksmann quand celui-ci déclare que la gauche doit cesser d'être « borgne » : « Elle doit être radicalement anti-intégriste et antiraciste. La gauche doit voir le problème avec ses deux yeux. » Cette double préoccupation est déjà présente en 2004 chez Jean Luc Mélenchon. Au nom de la lutte contre le « communautarisme », le sénateur finit par trancher pour l'interdiction du voile à l'école (et 10 ans plus tard, il considère encore qu'il s'agit d'un « signe de soumission » des femmes).</p> <p>Pourtant, celui qui est alors identifié comme un « laïcard » virulent rencontre déjà des difficultés à se positionner dans un débat dès 2004 dans l'ouvrage Causes républicaines paru au Seuil « piégé » par les « instrumentalisations racistes » de la laïcité. Dès 2004, il écrit : « Pour être franc, je n'aimais pas l'idée d'une loi contre le port du voile à l'école […], je sentais autour du débat la présence répugnante des arabophobes, cohorte sournoise de la haine. » De même, lors de la polémique autour des « prières de rue musulmanes » en 2010, expression fortement médiatisée à l'époque, le dirigeant du Parti de gauche (PG) s'en prend à la présidente du FN qui compare le phénomène à l'occupation nazie mais il affirme : « Pour autant, condamner les délires de Le Pen ce n'est pas s'accommoder des prières dans la rue. » Le combat antiraciste ne doit pas introduire, par un effet de compensation et de « façon insidieuse », l'idée que « l'intransigeance laïque » conduirait « au racisme ou à “l'islamophobie” ».</p> <p><strong>La défense d'une « laïcité étendue »</strong></p> <p>On peut observer une constance dans le parcours politique de Jean-Luc Mélenchon : il ne considère pas « que le problème essentiel de la France ce soit l'antisémitisme et l'islamisme », auxquels on consacre des « émissions non-stop » dans « un gavage sans fin ». En 2004, la principale menace n'émane pas selon lui du voile islamique mais des régionalistes corses et bretons qui revendiquent un droit « communautariste » dérogatoire. Le sénateur prône alors une « laïcité étendue » contre ces « nouveaux fronts » prioritaires. Il se dit même excédé « de voir la seule vindicte antireligieuse tenir lieu de discours de référence laïque. » Il affirme aussi que l'Église catholique, du fait de l'histoire, du concordat, et de son influence politique, représente une menace bien plus sérieuse pour la laïcité que le culte musulman. En 2020, il n'existe selon lui en France aucun « parti de masse qui serait le djihadisme terroriste ou bien même l'islamisme politique ». Il juge ces phénomènes très minoritaires, privés de représentation électorale et donc loin de représenter une menace sérieuse pour la laïcité. Ces prises de position tendent à rejoindre Olivier Roy quand le politiste souligne qu'il n'y a jamais eu en France un degré de consensus aussi élevé qu'aujourd'hui sur la laïcité, puisqu'elle est défendue d'un bout à l'autre du champ partisan. Les propos de Jean Luc Mélenchon témoignent en fait d'une cohérence de long cours quand il affirme : « La laïcité, ce n'est pas la haine d'une religion. L'État laïc, ce n'est pas un athéisme d'État. » Mais ce qui a évolué en revanche est son rapport à un ensemble de mots et concepts antiracistes.</p> <p><strong>Antiracisme, islamophobie : le pouvoir des mots</strong></p> <p>En mars 2015, le PG ne participe pas à un meeting à Saint-Denis (co-organisé entre autres par le NPA, le PCF, EELV, mais aussi par le PIR, le CCIF et l'UOIF) contre « l'islamophobie », car comme l'explique le communicant et coordinateur du PG Eric Coquerel : Avec ce terme, il « est difficile en effet de faire la part entre la libre critique de la religion et le racisme ». Jean-Luc Mélenchon confirme ce point de vue huit mois plus tard : « Je conteste le terme d'islamophobie. On a le droit de ne pas aimer l'islam comme on a le droit de ne pas aimer le catholicisme ». En novembre 2020, le député insoumis préfère toujours parler de « haine des musulmans » plutôt que d'islamophobie mais cette préférence lexicale ne justifie plus, à elle seule, une absence de soutien aux militants qui combattent le racisme en employant le terme « islamophobie » : « La vie n'est pas une partie de Scrabble » et « ceux qui font des pinailles sur les mots offrent des diversions, c'est tout, et rien d'autre. » La défense des victimes du racisme est désormais jugée prioritaire sur le choix des concepts qui servent à désigner ce combat. Le terme d'ailleurs ne serait finalement « pas si inadapté que ça » pour décrire « la phobie […] des gens qui deviennent fous quand ils voient des musulmans ou qu'ils voient une mosquée ». Jean-Luc Mélenchon affirme avoir évolué en constatant que les musulmans ne considéraient pas le terme islamophobie comme une tentative d'interdire la critique de l'islam mais comme un moyen de les stigmatiser.</p> <p><strong>Une prise de conscience d'un décalage avec les musulmans</strong></p> <p>C'est donc la prise de conscience de son décalage vis-à-vis d'« opprimés » que le « tribun du peuple » se devrait de représenter, qui justifie ce revirement chez Jean-Luc Mélenchon. À l'encontre d'une vision nominaliste qui voudrait que la vérité d'un mot soit inscrite objectivement en lui, c'est ici une conception privilégiant ses usages sociaux qui l'emporte : le terme « islamophobie » serait essentiellement devenu un objet de conflit entre ceux qui stigmatisent les musulmans et ceux qui leur résistent.</p> <p>Cette conception est dénoncée comme relativiste et contestée par Henri Peña-Ruiz, le philosophe qui faisait anciennement autorité au sein du PG sur la question de la laïcité (et qui se retrouve aujourd'hui désavoué par le leader insoumis) : « S'incliner devant une expression partisane et fausse sous prétexte qu'elle est répandue c'est renoncer à une clarification idéologique nécessaire ». Pour le philosophe, admettre le concept d'islamophobie, c'est accepter un glissement du combat antiraciste sur un terrain religieux qui lui est étranger et qui le défigure.</p> <p>Il est certain que, malgré la participation de nombreuses organisations progressistes à la marche du 10 novembre 2019, le dirigeant insoumis n'est pas parvenu à imposer dans le débat public sa propre définition de l'événement : une « manifestation de fraternité du peuple français qui s'est achevée par une Marseillaise vibrante ». L'attaque de la mosquée de Bayonne est restée absente des débats et le thème de la trahison « islamo-gauchiste », jusque-là cantonné à l'extrême droite, a fait une percée inédite au sein de la majorité, de ses alliés et de nombreux acteurs médiatiques légitimes. Le politiste Samuel Hayat compare ce phénomène à la rhétorique du « judéo-bolchévisme » qui a consisté au début du XXe siècle à « utiliser le climat antisémite très répandu » pour attaquer la gauche.</p> <p><strong>Le multiculturalisme est un fait</strong></p> <p>Dans l'idéal mélenchonien, la laïcité à la française ne doit pas s'opposer au multiculturalisme. La laïcité n'y est pas considérée comme l'élément d'un modèle culturel assimilationniste mais comme un principe d'unité politique de la communauté souveraine, reposant sur l'égalité absolue de tous les citoyens devant une loi indivisible. La République laïque doit assurer une protection des individus en situation minoritaire. Dès 2000, le sénateur écrit : « Le droit à une identité culturelle personnelle a un préalable : la laïcité absolue de l'État. »Dans cette perspective, la République laïque est le bien de ceux qui n'en ont aucun autre, qui sont exclus de la propriété matérielle comme de l'appartenance ethnique au « clan » ou à la « race » majoritaire.</p> <p>Cette dimension est fondamentale pour ce pied-noir né à Tanger qui se considère comme un immigré maghrébin déraciné et privé de tout terroir. Ce raisonnement est explicité par Raquel Garrido : « Quand tu es immigré, il n'y a rien de plus solide que l'histoire républicaine des Français pour faire corps avec le reste de [la population]. » (Entretien avec l'auteur du présent article, 12 août 2020). En 2011, Mélenchon affirme à l'encontre du président Nicolas Sarkozy : « De toute façon le multiculturalisme est un fait. […] Ce qui n'est pas un fait c'est que cela fonde des droits politiques. ». Voici comment le propos est reformulé en 2020 dans une critique destinée cette fois-ci à Emmanuel Macron : « Le communautarisme, ce n'est pas la pratique d'une communauté […]. Nombre de Français participent à des communautés de toutes sortes et pas seulement religieuses […]. Le communautarisme c'est précisément quand une communauté décide que les règles qu'elle veut s'appliquer à elle-même s'appliquent contre les lois et en dépit de ce qu'en pensent les membres de cette communauté. […] Le communautarisme est notre adversaire en toutes circonstances. » On retrouve dans cette citation l'idée qu'il faut protéger les individus contre des communautés qui voudraient de force les embrigader juridiquement comme leurs « membres ».</p> <p><strong>Du particulier à l'universel : la « créolisation »</strong></p> <p>En septembre 2020, Jean-Luc Mélenchon emprunte le concept de « créolisation » au philosophe martiniquais Édouard Glissant. Il cherche ainsi à décrire un fait sociologique objectif résultant du « métissage » des arts et des langages, un choc permanent des cultures dans une société qui ne peut jamais connaître d'état stationnaire. Ce qui est nouveau chez le dirigeant insoumis, outre l'emploi du mot, est que cette « créolisation » sert à désigner « le chaînon manquant entre l'universalisme dont [il se] réclame et la réalité vécue qui le dément ».</p> <p>Ce n'est donc pas l'assimilation à une norme dominante donnée a priori mais le mouvement historique de créolisation entre différents groupes humains qui constitue le processus réel de progression vers « l'homme universel qui peut-être bien n'existera jamais, mais qui est un point d'horizon vers lequel il est possible de se diriger, de cœur et d'esprit ». L'universalisme abstrait dont le député insoumis est depuis longtemps le défenseur ne doit plus occulter la réalité des différences ni invisibiliser le tort subi par les dominés qui en sont exclus.</p> <p>Mais si Jean-Luc Mélenchon a conscience que l'existence d'inégalités et de discriminations contredit constamment l'universalisme, cela ne doit jamais conduire à abandonner ce dernier au motif qu'il serait un mythe. En 2012, il affirme déjà que la devise républicaine est « un mensonge, car il n'y a pas de liberté, ni d'égalité ni de fraternité dans cette société. » Pour autant, elle ne doit pas être abandonnée, au contraire, elle est le symbole qui doit être constamment brandi pour chercher à en rapprocher le plus possible la réalité. Au Karl Marx de La Question juive qui rejette les droits de l'Homme comme une mystification bourgeoise dissimulant l'exploitation, Jean-Luc Mélenchon semble alors préférer le philosophe Jacques Rancière qui souligne l'efficacité et la performativité de la « phrase égalitaire » : affirmer et croire en une égalité qui n'existe pas encore est le seul moyen de la faire progresser dans la réalité.</p> <p><i>Valentin Soubise est doctorant en science politique (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Texte paru sur le site The Conversation France</i></p></div> Le Cactus Républicain avec #LaReligionCestPerso http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2566 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2566 2020-11-27T10:53:39Z text/html fr Bonjour, Le Cactus Républicain s'associe à l'action #LaReligionCestPerso. Pour défendre notre liberté de conscience, pour protéger la laïcité de la décapitation, nous partageons ce dessin #LaReligionCestPerso, téléchargeable via ce lien, accompagné d'un mode d'emploi pour diffusion large. Partant d'une initiative citoyenne, l'idée est d'inviter le plus grand nombre d'entre nous à imprimer et coller des affiches dans son quartier, sa (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>Bonjour,</p> <p>Le Cactus Républicain s'associe à l'action <a href="https://jancry.selfimedia.com/la-religion-cest-perso/" class='spip_out' rel='external'>#LaReligionCestPerso</a>.</p> <p>Pour défendre notre liberté de conscience, pour protéger la laïcité de la décapitation, nous partageons ce dessin #LaReligionCestPerso, téléchargeable via ce lien, accompagné d'un mode d'emploi pour diffusion large.</p> <p>Partant d'une initiative citoyenne, l'idée est d'inviter le plus grand nombre d'entre nous à imprimer et coller des affiches dans son quartier, sa ville, et relayer l'info.</p> <p>En résumé :</p> <ul class="spip"><li> imprimer <a href="https://jancry.selfimedia.com/wp-content/uploads/sites/21/2020/11/LaReligionCestPersoCC.pdf" class='spip_out' rel='external'>l'affiche</a> ;</li><li> coller les affiches dans les endroits autorisés, tels que panneaux d'affichages libres ;</li><li> Prendre des photos, et partager sur les réseaux avec ces mots-clefs : #LaReligionCestPerso #laicité #09XII1905 ;</li><li> Envoyer à laicite@jancry.com pour le <a href="https://jancry.selfimedia.com/lemurdelalaicite/" class='spip_out' rel='external'>mur d'image</a> :</li></ul> <p>Et si la somme de chaque initiative individuelle se matérialisait sur un mur d'images reprenant toutes les affiches collées à travers la France ?</p> <p>Le 9/12/20 la Loi de séparation des églises et de l'Etat de 1905 à 115 ans.​</p> <p>Afficher la laïcité haut et fort, c'est aussi faire société !</p> <p>En ces temps moroses, cette forme de viralité positive est une bonne occasion de démontrer que cette juste cause a toute sa place dans nos espaces municipaux de libre-expression, et peut fleurir partout, grâce à nous tous, ensemble.</p> <p>Vous pouvez aussi relayer cet appel !</p> <p>A très bientôt sur les réseaux</p> <p>La rédaction du Cactus Républicain</p></div> <div class="hyperlien">Voir en ligne : <a href="https://jancry.selfimedia.com/la-religion-cest-perso/" class="spip_out">Voir sur le site</a></div> <div class='rss_ps'><p>Télécharger l'affiche : </p> <dl class='spip_document_774 spip_documents spip_documents_center'> <dt><a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/IMG/pdf/_LaReligionCestPerso.pdf" title='PDF - 434.8 ko' type="application/pdf"><img src='http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/prive/vignettes/pdf.png' width='52' height='52' alt='PDF - 434.8 ko' /></a></dt> </dl></div> Le Sacré-Cœur classé monument historique ? Une insulte à l'histoire de France et aux morts de la Commune ! http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2542 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2542 2020-10-12T23:03:00Z text/html fr <p>Le Sacré-Cœur classé monument historique ? Une insulte à l'histoire de France et aux morts de la Commune ! Rien dans les atteintes à la laïcité n'échappe à nos amis de l'UFAL, et donc le projet de classé le très laid et très marqué Sacré Cœur monument historique suscite leur courroux. Et le nôtre.</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>La presse annonce que la basilique du Sacré-Cœur serait bientôt classée monument historique. Il s'agit d'abord d'un avantage supplémentaire accordé par la République, pourtant laïque, à l'Église catholique, qui n'en cumule déjà que trop ; à commencer par le financement public de ses établissements d'enseignement. Les subventions du ministère de la Culture pourront désormais bénéficier directement à cette pièce montée d'un goût architectural douteux, mais au sens symbolique assurément clivant.</p> <p><strong>Après le Temps des Cerises, le temps des cilices ?</strong></p> <p>Car reconnaître le Sacré-Cœur « d'intérêt public » par voie de classement, c'est faire insulte à l'histoire, à la République, et au chapitre des luttes sociales du « roman national ». La basilique fut en effet explicitement érigée « en expiation » de la Commune de Paris. Cela fut dit lors des débats sur la déclaration « d'utilité publique » de ce bâtiment à l'Assemblée nationale, le 24 juillet 1873 (la laïcité n'existait pas encore). Cela fut répété en 1875, lors de la pose de la première pierre sur la butte Montmartre, car « C'est là où la Commune a commencé ». Depuis 130 ans, l'orgueilleux symbole de la domination sanglante de la bourgeoisie surplombe le Paris qui fut populaire.</p> <p>Le classer monument historique, c'est considérer que la Commune est « derrière nous », comme le dit peu élégamment la ministre de la culture. À l'heure où d'aucuns veulent déboulonner les statues de Colbert parce qu'auteur du « Code noir », voilà un paradoxal exemple de « cancel culture » : la mémoire des dominants effaçant l'histoire ! C'est la deuxième mort des révolutionnaires de 1871, massacrés par la soldatesque de Thiers et du général Galliffet pour avoir osé la première « République sociale ».</p> <p>Or la France, en 1946, est constitutionnellement devenue une République « sociale » : pour cela, il aura fallu des milliers (voire des dizaines de milliers) de morts en 1871, puis ceux de la Résistance. Le 29 novembre 2016, l'Assemblée nationale a d'ailleurs voté un texte proclamant la réhabilitation des victimes de la répression de la Commune. Ainsi, la République doit autant aux héritiers des Communards qu'à ceux des républicains fusilleurs, et ceci n'est pas « derrière nous ».</p> <p>Certes, la maire adjointe de Paris en charge du patrimoine argue que sera également inclus dans le classement le square Louise-Michel attenant à la basilique. Mais quel déséquilibre entre le souvenir de l'héroïne de la Commune, que seuls l'enseignement de l'histoire et les mémoires militantes perpétuent, et la notoriété mondiale du deuxième monument le plus visité de Paris ! Ce n'est pas ce « pâté d'alouette et de cheval » (une alouette communarde, un cheval versaillais) qui « réconcilier[a] ces deux histoires ». Madame Bachelot, ne commettez pas cette réécriture symbolique de l'histoire. Madame Hidalgo, qui avez poussé le souci de la population de Paris jusqu'à participer à la bénédiction archiépiscopale du 9 avril 2020, n'évacuez pas la mémoire populaire.</p></div> LAÏCITE : AU DELA DES QUERELLES DE CHAPELLES, REAFFIRMER LA REPUBLIQUE http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2221 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2221 2017-12-02T00:07:00Z text/html fr André Bellon et Anne Cécile Robert sommes depuis toujours attachés aux principes laïques et républicains de Liberté, d'Egalité et de Fraternité. Nous sommes atterrés devant leur remise en cause par les gouvernements successifs depuis des décennies. Les événements récents ont encore amplifié les dérapages. Partant d'affaires plus ou moins sordides de harcèlements sexuels visant Tarik Ramadan, nous sommes quasiment sommés de choisir entre Manuel Valls et Edwy Plenel. Répondons avant toute autre considération : ni (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>sommes depuis toujours attachés aux principes laïques et républicains de Liberté, d'Egalité et de Fraternité. Nous sommes atterrés devant leur remise en cause par les gouvernements successifs depuis des décennies. Les événements récents ont encore amplifié les dérapages. Partant d'affaires plus ou moins sordides de harcèlements sexuels visant Tarik Ramadan, nous sommes quasiment sommés de choisir entre Manuel Valls et Edwy Plenel. Répondons avant toute autre considération : ni l'un ni l'autre. Aucun débat sain ne peut, en effet, avoir lieu sur des bases caricaturales, ces deux personnages étant habités par des ambitions messianiques, au premier rang desquelles incarner la laïcité. Chacun a ses soutiens. Plusieurs associations interviennent aux côtés de Valls et des penseurs, tel Jean Baubérot, défendent les actions de Plenel.</p> <p>L'événement déclencheur de cette affaire, à savoir la découverte de la nature de Tartuffe de Tarik Ramadan ne résout en rien la question et lui opposer d'autres Tartuffes ne fait qu'empêcher le vrai débat. Manuel Valls, contempteur du Parlement et Tour opérateur des canonisations ne peut en aucun cas être porte-parole de la République et de la laïcité. Le débat sur la place des religions dans la France républicaine est ancien et concerne toutes les confessions. Il est aujourd'hui réactivé par l'Islam, religion à propos de laquelle se multiplient les polémiques : existence ou non d'un nombre suffisant de lieux de culte, demandes de dérogations aux règles générales pour raisons confessionnelles, contours de la liberté d'expression, en particulier du droit de blasphémer.</p> <p>Sur la laïcité comme sur l'ensemble des valeurs républicaines, il existe deux attitudes possibles : Mettre en cause les principes eux-mêmes (inadaptation aux réalités d'aujourd'hui ou aux nécessités de l'expression des cultures et des religions, etc.) ou déplorer l'absence des valeurs républicaines (oubliées ou violées). C'est de cette opposition dont il faut parler pour préciser le tracé de la ligne de fracture, parce qu'elle est réelle et que cela a des conséquences sur nos vies quotidiennes.</p> <p>Comment résoudre les problèmes si on ne comprend pas comment ils se posent ? C'est pourquoi ceux qui se donnent bonne conscience en se contentant d'appeler à un cessez le feu ou qui déplorent le caractère excessif des échanges repoussent encore la nécessaire clarification. En démocratie, le débats sont indispensables et notre société a désappris à discuter et à débattre ou même à réfléchir. Elle se contente de réagir et de ressentir, renonçant ainsi à ce qui fait la dignité humaine et la grandeur d'une civilisation. Nos sociétés sont en train de mourir de l'absence de débat et régressent dans une sorte de tribalisme identitaire. C'est au retour de l'esprit critique et à un débat mature sur la République qu'il faut appeler. Sans se reconnaître dans aucun des champions qu'on veut leur imposer, les auteurs de ces lignes se situent clairement dans le camp de ceux qui analysent la crise actuelle comme une absence de République. Le débat sainement établi devrait permettre d'y voir plus clair et en tirer les conséquences intellectuelles et politiques pour résoudre les problèmes concrets.</p> <p>La laïcité est un principe qui s'est construit tout au long de notre Histoire. Elle n'est absolument pas un acte conjoncturel des années 1900 comme l'affirment ceux qui veulent « l'adapter », en particulier Baubérot qui se pose en maître d'école de la laïcité. La question est sous-jacente au travers d'affrontements schismatiques fort anciens. Elle commence à s'exprimer dans les drames des guerres de religion : bien avant Victor Hugo et son « L'Eglise chez elle et l'Etat chez lui » de 1850, le juriste Pierre de Belloy affirme dès 1585 que « La République n'est pas dans l'Eglise, mais au contraire l'Eglise est dans la République » (1) Elle trouve un début d'expression politique dans les débats de la Révolution. Des tentatives y existent, en effet déjà, soit locales (Nièvre), soit plus générales sous la Convention thermidorienne. Elle est liée à une conception profonde de la liberté de pensée qui est pour nous un combat permanent. Elle n'est pas, contrairement à ce que racontent ceux qui la haïssent, une atteinte à la liberté religieuse. Elle est la séparation des églises et de l'Etat et met l'école publique hors d'atteinte des dogmes religieux.</p> <p>Elle n'a pas à s'adapter à telle ou telle religion, sauf à remettre en cause son essence même. De ce point de vue, les tentatives pour mettre à part une religion ne sont qu'un artifice pour cette remise en cause. Des analystes, tel Baubérot, développent un amphigourisme systématique qui leur permet d'attaquer les principes laïques au nom de choses qui n'ont rien à y voir. Nous voudrions, en particulier, réfuter avec vigueur cet argument usé jusqu'à la corde à savoir que les principes de la République et de la laïcité sont utilisés essentiellement contre les couches défavorisées, particulièrement dans les banlieues et ne concernent pas les riches. Que les riches aient des avantages n'est certes pas une découverte. En quoi cela met-il en question la laïcité ? Et tenter d'imposer l'équation musulman égale pauvre, ou, par prétérition, laïque égale aisé, ne peut aboutir qu'à créer encore plus l'affrontement, en tout cas à détourner la lutte sociale vers le conflit religieux. Bien au contraire, la laïcité a été une conquête sociale.</p> <p>Loin de clarifier le débat, les récents événements permettent à trop d'intervenants de se poser en partisans d'un camp en déformant, volontairement ou pas, les enjeux. Les porte-paroles autodésignés des camps en présence feraient bien de mesurer les risques qu'ils font courir, parfois même à ceux qu'ils prétendent défendre. Ce n'est pas en créant des règles séparées entre les catégories sociales qu'on mène le combat social, c'est en se battant pour que les règles générales s'imposent réellement à tous. La République et la laïcité sont menacées depuis trop longtemps par ceux qui s'en disent défenseurs et ne font que les habiller en fonction de leurs propres thèses. Ce n'est ni les principes qui étayent la République, ni ceux de la laïcité qu'il faut contester, mais la manière dont certains les dévoient au profit de leurs intérêts ou ceux d'une communauté. Cela renforce la nécessité de revoir les mécanismes de nos institutions et non les valeurs portées par elles, quitte à les renforcer en les complétant au regard de l'évolution du contexte contemporain. D'où l'ambition d'élire une Constituante.</p> <p>(<i>1) Cité par Emile Poulat dans « Notre laïcité ou les religions dans l'espace public ». Editions Desclée de Brouver 2014. La République est évidemment à prendre au sens de la chose publique</i></p> <p><i>André Bellon et Anne-Cécile Robert sont coauteurs de « Un totalitarisme tranquille et « Le peuple inattendu », Ed. Syllepse, 2001 et 2003 </i></p></div> Glané sur le net : LETTRE OUVERTE A NADINE MORANO http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1950 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1950 2015-10-06T11:44:00Z text/html fr Nicolas Huguenin Madame, Je n'ai pas regardé votre prestation télévisuelle hier soir. Je sortais d'un concert où de magnifiques artistes avaient interprété des œuvres de Liszt, de Brahms et de Chopin, et, après tant de beauté sonore, l'idée de vous entendre débiter vos âneries avec une voix de poissonnière lepénisée me répugnait légèrement. Non, complètement, en fait. Mais ce matin, j'ai quand même pris sur moi et j'ai regardé huit (longues) minutes de votre intervention. (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>Madame,</p> <p>Je n'ai pas regardé votre prestation télévisuelle hier soir. Je sortais d'un concert où de magnifiques artistes avaient interprété des œuvres de Liszt, de Brahms et de Chopin, et, après tant de beauté sonore, l'idée de vous entendre débiter vos âneries avec une voix de poissonnière lepénisée me répugnait légèrement. Non, complètement, en fait. Mais ce matin, j'ai quand même pris sur moi et j'ai regardé huit (longues) minutes de votre intervention. Et permettez-moi de vous dire, madame, que la maladie dont vous souffrez – dite « maladie de la bouillie de la tête » – vous fait dire n'importe quoi.</p> <p>Vous parlez de « race blanche » et de religion, en associant l'une et l'autre. Passons sur le fait que la « race blanche » n'existe pas, et que plus personne n'en parle depuis que les derniers théoriciens nationaux-socialistes ont été pendus à Nuremberg. Mais associer une religion à une couleur de peau, là, il fallait le faire ! Les Albanais sont blancs et musulmans. Desmond Tutu est noir et chrétien. Le pays musulman le plus peuplé du monde est l'Indonésie, habitée par... des jaunes. Ah, c'est compliqué, hein ! D'ailleurs, si on ne peut pas changer de couleur de peau, à part Mickael Jackson, on peut toujours sans modifier son teint abandonner une religion ou en changer. Tenez, moi j'ai renoncé à la mienne et je ne suis pas devenu transparent pour autant – sauf quand j'essaie de draguer un grand brun aux yeux bleus dans un bar gay, mais ceci est une autre histoire. Et, au passage, en affirmant que la France est « de race blanche », vous laissez entendre que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et Mayotte, ce n'est pas la France. C'est bien les patriotes en peau de lapin d'extrême-droite, ça ! Ça nous rebat les oreilles avec la France, mais ça raye de la carte cinq départements d'un coup.</p> <p>Vous expliquez ensuite que la France a une identité judéo-chrétienne. Et là, pour une fois, vous n'êtes pas allée assez loin – sans doute parce que vous ne connaissez pas mieux l'histoire de la France que sa géographie. Non, madame, la France n'est pas judéo-chrétienne. Elle est catholique. Et elle l'est parce que, pendant mille trois cents ans, on n'a pas permis aux Français d'être autre chose. Juifs, cathares, vaudois et protestants le savent bien. Entre 496, date à laquelle Clovis a (selon la formule célèbre) embrassé le culte de son épouse, et 1790-1791, date à laquelle on s'est résolu à considérer les juifs et les protestants comme des citoyens à part entière, la religion n'a pas été une affaire de choix personnel. Ni même collectif. Les Français n'ont pas voulu être catholiques. Ils ont été contraints de l'être. Ce que les libéraux appellent « la concurrence libre et non faussée » n'est appliquée, en matière de religion, que depuis deux siècles. Le chevalier de la Barre était déjà mort. Jean Calas aussi. Et tous ceux qu'on avait massacrés au nom de Dieu, avant eux ; rançonnés par Philippe Auguste, marqués de la rouelle par Saint Louis, expulsés du royaume par Philippe le Bel, massacrés par toutes sortes de croisés, immolés par l'Inquisition, trucidés par Charles IX, pourchassés par les dragons de Louis XIV... Au passage, je trouve parfaitement dégueulasse votre tentative minable de récupérer les Juifs et les protestants pour alimenter votre petit commerce de la haine. Quand on sait ce qu'ils ont subi en France pendant des siècles... Il fallait une sacrée persévérance pour ne pas être catholique en France, alors. Heureusement, ce n'est plus le cas. Et moi, contrairement à vous, je m'en réjouis. En laissant les Français librement choisir leur religion, ou choisir de ne pas en avoir, on a des surprises. Et alors ? Cela porte un beau nom, madame Morano. Cela s'appelle la liberté de conscience.</p> <p>Et c'est enfin la troisième et dernière remarque que je voulais vous faire, madame. Vous vous plaignez que, dans certains quartiers, on ne célèbre plus que 5 baptêmes, là où il s'en célébrait 250 il y a encore quelques décennies. Mais la faute à qui ? Aux musulmans, qui « envahissent » nos villes, ou aux catholiques, qui renoncent à l'être et n'obligent plus leurs enfants à fréquenter le catéchisme ? Et vous ne vous demandez pas pourquoi l'Église faisait fuir les fidèles ? Non ? Vraiment, vous n'avez pas une petite idée ? Ne serait-ce pas, je ne sais pas, moi, par exemple, parce qu'elle condamne encore les femmes qui prennent la pilule, et les hommes qui emploient un préservatif ? Ou parce qu'il est devenu insupportable d'affirmer, comme le font certains évêques, qu'une femme violée qui avorte est plus coupable que son violeur ? Ou parce que ça commence à se savoir, que certains curés tripotent les enfants de choeur dans les sacristies ? Ou parce que répéter que le mariage est un sacrement indissoluble, dans un pays où un tiers des couples divorcent, ça fait un peu “ringard” ? Ou parce que le double discours d'une Église riche à milliards en faveur des pauvres n'est plus tout à fait pris au sérieux ? Ou, tout simplement, parce que la foi, dans notre monde moderne, n'apporte plus de réponses suffisantes aux masses ? Et d'ailleurs, rassurez-vous, les catholiques ne sont pas les seuls concernés. Tenez, je vous parie que, dans deux ou trois générations, les musulmans de France ne mettront pas plus souvent les pieds dans une mosquée que moi dans une église... ou que vous dans une bibliothèque. C'est dire... Déjà, un tiers d'entre eux ne fait plus le ramadan.</p> <p>Tout cela pour vous dire, madame, que votre vision d'une France réduite à ses seuls habitants « de souche » est non seulement insupportable moralement, mais aussi sacrément dépassée. Et que votre peur panique de tout changement, de toute modernité, est pathétique. Et presque risible. « Nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus », disait le député René Viviani en 1906. Et ce n'est pas en allumant les feux d'une guerre civile que vous ferez croire aux électeurs que vous brillez, madame. Tout le monde le sait : vous n'êtes pas une lumière.</p></div> « LOI SUR LE VOILE » ET TOLERANCE http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1702 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1702 2013-09-15T17:16:36Z text/html fr Gérard Bélorgey Les effets pervers de "la loi sur le voile" pourraient-ils être tempérés par la tolérance ? On a déjà précisément exprimé sur ce site combien la "loi sur le voile" a été une gesticulation démagogique se parant des meilleurs principes - tel celui des droits des femmes - tout en étant inspirée, à notre sens, par bien des équivoques. N'a-t-elle cherché d'une part à imposer le vécu occidental impérialiste des rapports entre les sexes : celui qui célèbre effectivement les femmes, (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>Les effets pervers de "la loi sur le voile" pourraient-ils être tempérés par la tolérance ? On a déjà précisément exprimé sur ce site combien la "loi sur le voile" a été une gesticulation démagogique se parant des meilleurs principes - tel celui des droits des femmes - tout en étant inspirée, à notre sens, par bien des équivoques. N'a-t-elle cherché d'une part à imposer le vécu occidental impérialiste des rapports entre les sexes : celui qui célèbre effectivement les femmes, mais qui, tout en leur rendant justice, en attend si souvent qu'elles existent avant tout sous les yeux de tous, comme des objets de libido ? N'a-t-elle, d'autre part, fait prévaloir cette conception universaliste française pseudo égalitariste qui, en vérité, traduit le rejet par beaucoup de nos concitoyens de toute expression sur notre sol de différences par rapport à leurs propres mœurs ? Mieux encore, n'a-t-on reconnu valeur constitutionnelle à certains types de relations sociales parce qu'ils sont des modèles dominants de notre société : en bref le pouvoir de faire le droit suprême à une sensibilité majoritaire, voire à une dictature d'opinion ? Aurait-on pu espérer que l'union des politiques de tous bords dans cette démarche d'ostracisme - dont il est peu d'exemples à l'étranger et qui, d'ailleurs, a suscité quelques critiques de la part de ceux de nos voisins (tout aussi affectés que nous par les risques de fanatisme) qui ont une attitude plus souple et plus réaliste à l'égard des phénomènes culturels communautaires que l'on devrait parfaitement admettre dès lors qu'ils ne portent pas atteinte à l'ordre public ni aux valeurs fondamentales des démocraties - n'irait bêtement pas plus loin qu'une déclaration de principe : que son application serait raisonnable, modérée et intelligente ?</p> <p>C'était sans percevoir qu'à partir du moment où le législateur a stigmatisé certaines tenues tous ces élus de droite et de gauche, ces laïcs prosélytes, ces inconscients plein de bonnes intentions ( à côté de ceux qui ont cyniquement apprécié que l'on vienne enfin d'instaurer un levier légal pour de nouvelles ratonnades) ont ensemble stupidement légitimé les prises à partie de celles qui portent ces tenues ou de qui les soutient dans cette expression parfois de leur servitude, mais aussi de leur conviction ou de leur identité.</p> <p>Des prises à partie qui émanent bien sûr des premiers xénophobes venus : qui pullulent de plus en plus, en ayant droit d'expression partout, non seulement dans la presse, dans les rues, les bistrots et les clubs, comme sur des sites spécialisés sur le net, mais encore tous les jours sur des portails d'accès comme Orange qui leur font une large place et entretiennent une publicité permanente (sur laquelle on tombe tout de suite) en faveur de l'islamophobie. Des prises à partie qui, aussi bien sûr, émanent de droit des forces de police dont le métier est de faire appliquer la loi , et parmi les membres de celles-ci, sans doute hélas, à un certain nombre d'agents qui sont dans leur beau rôle en pouvant en toute légitimité s'en donner à cœur joie de devoir verbaliser lorsqu'ils tombent sur de telles provocations vestimentaires. Et il est bien évident que s'il n'y a pas eu de consignes de la hiérarchie de l'État - comme il y aurait du en avoir, notamment en période de Ramadan - d'y aller mollo et de mettre la pédale douce, on réunit automatiquement des conditions propres à catalyser des affrontements et à provoquer des déflagrations. La qualité d'une gestion politique serait aussi de savoir, lorsqu'il le faut (mais on me dira, peut-être, qu'il ne le faut pas...) inspirer la tolérance, au lieu de laisser semer des haines dans le sillon d'une erreur législative.</p> <p><i>Le blog de Gérard Belorgey : <a href="http://www.ecritures-et-societe.com/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://www.ecritures-et-societe.com</a></i></p></div> HABENT PAPAM http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1638 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1638 2013-04-09T18:38:53Z text/html fr Yann Fiévet Le mois dernier nous a offert une fois encore le spectacle d'une agitation majuscule des médias. Il nous faut bien avouer que l'évènement était de taille : l'élection du nouveau Pape des Catholiques, devenu ainsi officiellement, selon les principes inébranlables du droit canonique, évêque de Rome et successeur de Pierre. Cependant, « le coup du pape François » ne doit pas nous conduire à oublier que la France ne compte plus que 2% de pratiquants réguliers du culte jadis (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>Le mois dernier nous a offert une fois encore le spectacle d'une agitation majuscule des médias. Il nous faut bien avouer que l'évènement était de taille : l'élection du nouveau Pape des Catholiques, devenu ainsi officiellement, selon les principes inébranlables du droit canonique, évêque de Rome et successeur de Pierre. Cependant, « le coup du pape François » ne doit pas nous conduire à oublier que la France ne compte plus que 2% de pratiquants réguliers du culte jadis hégémonique. L'agitation médiatique démesurée mérite que l'on s'y arrête tant elle révèle à quel point notre société est aujourd'hui déboussolée face aux multiples aspects de la crise profonde qu'elle traverse. Pour relancer le barnum vaticanesque, lui-même profondément en crise, il a fallu sacrifier à l'originalité : un pape « latino » surprendra tout le monde. Soyons honnêtes : une bonne part de l'engouement journalistique fut consacré à commenter le choix des cardinaux. Et là, le spectre est de grande largeur pour ne pas parler de la largesse d'esprit des plus audacieux.</p> <p>Le mercredi 13 mars, France 2, « la chaîne du service public », consacra une partie du JT de 20 heures à l'annonce brûlante de l'élection du nouveau Saint-Père. On fit ainsi en toutes les chaumières une pause dans la contemplation télévisuelle du paysage immaculé du nord de la France fortement enneigé, autre sujet chaud du moment. Nous avions été abondamment préparés à l'évènement depuis plusieurs jours. Chaque commentateur vaguement branché catho y était allé de son pronostic. Il y avait des favoris, certains bien placés à la corde, des outsiders, des battus d'avance, des dopés peut-être ! Cette manière de nous relater la « compète » avait pour ambition, on a celle que l'on peut, de maintenir l'audience autour d'une information qui, tous comptes faits, n'intéresse probablement pas grand monde. Un instant, prenons à leur jeu nos médias compétitifs. En 1903, deux ans avant l'adoption de la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat par le Parlement français, Alfred Jarry, créateur du père Ubu, avait ironisé, les professionnels de la profession de bonne foi diraient blasphémé, à propos de « la Passion considérée comme une course de côte ». Il avait même cru bon d'ajouter dans son irrévérence coutumière que « Barabbas, engagé, déclara forfait ». Venons-en maintenant à l'essentiel qui aurait dû provoquer notre énervement. Rappelons d'abord que la France est une République laïque. Alors voilà la question qui fâche : pourquoi durant la diffusion du sujet papal par France 2 les téléspectateurs ont-ils eu à subir dans le coin inférieur droit de leur écran l'inscription en gros caractères : « Habemus Papam » ? Cette appropriation sans précaution par une chaîne de télévision grand public de la sentence prononcée sur le balcon du Vatican par le porte-parole du conclave est plus que surprenante.</p> <p>De deux choses l'une. Soit les dirigeants et journalistes de France 2 sont à la fois laïcs et républicains – ce qui paraît être un minimum sur une chaîne de service public – et alors ils se doivent de proclamer « ils ont un Pape » face à un évènement très peu démocratique par lequel des cardinaux désignés par les papes antérieurs désignent parmi eux un nouveau pape. Soit les dirigeants et journalistes de France 2 sont de fervents catholiques et s'autorisent alors à dire fièrement « nous avons un Pape » en commettant là une faute car nous n'avons aucunement à connaître leur orientation au strict plan de la religion et leur posture à cet égard ne doit en rien interférer avec l'exercice de leur « mission » professionnelle. Etre obligé de rappeler de telles évidences est singulier et montre à quel point les repères dont notre société continue d'avoir besoin sont désormais brouillés. La trivialité de l'information-spectacle ne saurait tout expliquer. Certes, les chaînes de télévision se font concurrence et celle-ci pousse à la surenchère. Mais, n'y a-t-il pas en arrière-fond de la concurrence médiatique une autre concurrence, dont la première se sert, celle des religions dans le contexte porteur de la remontée du religieux sous des formes désordonnées ?</p> <p>Ils ont donc un pape. Et quel pape ! Jorge-Mario Bergoglio est un pur produit du catholicisme argentin, l'un des plus réactionnaire au monde, comme son prédécesseur était un pur produit du catholicisme rigoriste allemand. On ne voit donc pas, au-delà des apparences trompeuses, en quoi la nouvelle nomination à la tête du catholicisme mondial va faire évoluer ne serait-ce que d'un iota sa doctrine profonde. Du coup, on comprend d'autant moins l'emballement médiatique européen auquel nous avons été convoqués sous le prétexte commode que nos racines sont chrétiennes. JMB aiment les pauvres ? Il les comprend ? Il les plaint ? Oui, mais il déteste aussi le mariage des homosexuels et il abhorre l'avortement. Un autre fait nous trouble grandement : JMB et son prédécesseur ont tous les deux côtoyé de près la barbarie. Le second a appartenu aux Jeunesses hitlériennes. Il semble qu'il n'ait pas eu le choix. Une erreur de jeunesse qu'il a fallu pardonner pour permettre son accès à la charge suprême. L'évêque de Buenos-Aires avait, quant à lui, quarante ans au moment de l'avènement de la dictature de Videla en 1976. Cette dernière dura sept ans et fit dix fois plus de morts et disparus que la dictature de Pinochet au Chili. Sept longues années durant lesquels JMB n'a rien dit. Après la dictature, il ne rendit jamais visite aux mères et grands-mères se réunissant chaque semaine durant des années sur la place de Mai pour réclamer des nouvelles de leurs enfants disparus. Il ne s'est jamais ému du vol de nourrissons à leurs mères assassinées par la dictature argentine. Oui, l'Eglise est toujours aux côtés des bourreaux. Un prêtre montait à bord de chaque avion argentin destiné à larguer au-dessus de l'Atlantique les victimes encore vivantes de Videla. Habent Papam ! Et nous leur laissons !</p> <p><i>Le blog de Yann Fiévet : www .yanninfo.fr</i></p></div> MON HISTOIRE ET LES CURES http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1391 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1391 2011-12-26T13:17:00Z text/html fr François Ledru Je donne mon témoignage contre l'Eglise : ces gens ont en somme essayé de me tuer, puisqu'ils m'avaient acculé à penser au suicide (totalement incroyable chez moi, vous devriez connaître mes potes, qu'ils vous le disent) et auraient eu ma peau parce que je me serais tué en course d'autos si je n'avais pas retrouvé le moral, suite surtout à l'amitié d'une fille en or. (nb ; en course j'allais très vite, je conduisais très bien, mais un (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique37" rel="directory">Laïcité</a> <div class='rss_texte'><p>Je donne mon témoignage contre l'Eglise : ces gens ont en somme essayé de me tuer, puisqu'ils m'avaient acculé à penser au suicide (totalement incroyable chez moi, vous devriez connaître mes potes, qu'ils vous le disent) et auraient eu ma peau parce que je me serais tué en course d'autos si je n'avais pas retrouvé le moral, suite surtout à l'amitié d'une fille en or. (nb ; en course j'allais très vite, je conduisais très bien, mais un type nerveux et contrarié par des problèmes fait des fautes, c'est clair, 13 bagnoles bousillées quand même). Je reprends ma démonstration ultra-évidente : les curés demandaient aux gamins de s'empêcher de penser aux filles, je parle d'ados d'avant mai 68 bien sûr, et quand on chasse une pensée, il y a le cas où on ne se pose pas la question à 1 million d'Euros "la pensée est-elle encore un peu là" parce qu'elle n'était que désagréable... partie, tant mieux ; et le cas où on la pose, parce que c'est un péché, et là il est fatal qu'elle vous vienne ! Donc cercle vicieux. Et toujours dans la même logique, un gosse de 12 ans a toutes chances de ne connaître que le premier cas, et même d'être fier de sa capacité à ne pas être emmerdé trop par les soucis ; et le cureton lui tombait dessus avec ses interdits de filles, sans lui expliquer la différence... évidemment. Joli piège. Divers évènements m'ont prouvé que d'autres connaissaient ce vilain problème. D'autre part, il n'existe pas dans l'Islam.</p> <p>Accrochez-vous : à 14 ans mon confesseur me dit "vous avez le droit d'être ému par les formes d'une jeune fille, mais...ça ne doit pas aller plus loin " Donc c'est moi qui ai interprété "ému" par "excitation physique", en principe on n'a pas le droit, mais là justement je pense que les gamins avaient quand même la décision assez prompte, le problème n'est pas là. Donc "pas plus loin" eh bien pas penser à leur foufoune puisque ce serait... ciel ! Ce serait... Jésus-Marie-Joseph ! Vouloir commettre l'acte. Je vous assure qu'on raisonnait comme ça, je n'étais pas trop pointilleux, faudrait que je vous parle mieux de l'aumônier fou qui, un an avant de dire que c'était aux nanas qu'il ne fallait pas penser, répétait le mot "pur" dix fois par heure de catéchisme. Je croyais un peu qu'il voulait nous passer dans une tour de raffinerie de pétrole ! Donc j'applique parfaitement l'interdit, j'ai de la volonté, c'est ainsi ; bien sûr ce n'était jamais assez parfait mais on le fait, ça devient automatique, presque inconscient, et les curetons m'inventent un autre interdit (compliqué), bien stupide, mais qui a eu pour effet que le premier, plus grave, est devenu inconscient. Je vous rapporte ça exactement, et je dis que c'est des pros. Et mes parents, mis au courant par la seule personne à qui j'en avais parlé, mais que je voyais moi comme des défenseurs d'une obéissance totale à l'Eglise, ont été égaux à eux-mêmes puisqu'ils ne m'ont pas dit de pas me massacrer la tête et, cerise sur le gâteau, à 17 ans me disent de draguer.</p> <p>Maintenant parlons histoire : c'est quand même G. De Bouillon qui bouffait les Arabes et non le contraire, dans l'Islam celui qui est bouffé est souillé (!!) et ils avaient peur de pas aller au paradis, pas con De Bouillon, l'ennemi est moins entreprenant. C'est quand même les cathos qui ont buté un million de musulmans ( en très grosse majorité ) au Rwanda, non le contraire, et le pape Paulo a en 1997 canonisé l'ordure Oustachi A. Stepinac, aussi coupable que Pavelic, histoire de montrer que la "repentance" pour le passé était de la blague, et de nous éclairer sur le Rwanda, hein Paulo ? Sympa, Mère Thérésa ? Tout le monde sait que son "hôpital" était un mouroir vomique. Sympa, l'abbé Pierre ? Je ne suis pas qu'il y ait de bon gars dans les potes de Garaudy !</p></div> https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18