https://www.traditionrolex.com/18 La Gauche Cactus http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ fr SPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP) Birmanie : vers des sanctions énergiques contre les généraux ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2630 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2630 2021-05-11T15:56:00Z text/html fr Francis Christophe <p>Ce n'est pas la première fois que les liaisons dangereuses entre Total et la junte birmane sont pointées. Francis Christophe entrevoit un possible changement : Joe Biden envisage de frapper les généraux dans leurs financements opaques. Double bénef' : ça embête Total et ça pose en défenseur de la démocratie</p> - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique58" rel="directory">Asie</a> <div class='rss_texte'><p>Les Occidentaux le savent. Le talon d'Achille des généraux putschistes en Birmanie est énergétique. Ils sont sous perfusion financière d'un montage complexe autour de l'exploitation d'un immense champ gazier. Le tout conçu et mis en œuvre par Total en partenariat avec Chevron. La France et les États-Unis ont donc une arme décisive entre leurs mains. Si Paris ne semble toujours pas vouloir actionner ce levier, un groupe bipartisan au Sénat à Washington a demandé à Joe Biden des sanctions là où ça fait mal pour la junte birmane.</p> <p>Toutes les parties concernées par le maelstrom birman ont découvert le 28 avril, le franchissement d'une étape décisive dans la saga trentenaire des sanctions contre les juntes successivement au pouvoir en Birmanie. Une dépêche de l'agence Reuters, reprise par certains medias internationaux, annonce la suspension d'une véritable épée de Damoclès au-dessus de la tête des généraux putschistes du 1er février. Cette dépêche expose quelques singularités survenues la semaine dernière au Sénat des États-Unis, surprenant des analystes chevronnés consultés par Asialyst. Depuis la prise de fonction de Donald Trump en janvier 2017 jusqu'au 28 avril 2021, aucun groupe bipartisan n'avait pu voir le jour au Sénat, tant le fossé idéologique séparant les républicains des démocrates est profond. Un tel groupe vient cependant d'être constitué aux fins déclarées de réclamer au plus haut niveau de l'administration Biden des sanctions visant explicitement la compagnie MOGE (Myanmar Oil and Gas Entreprise), la principale pompe à devises des juntes successives qui saignent la Birmanie depuis 30 ans.</p> <p>L'intergroupe sénatorial chiffre à 1,1 milliard de dollars les revenus annuels en devises tirés par les généraux des exportations de gaz. Jusqu'à la semaine dernière prévalait dans l'administration américaine et les grands médias le chiffre donné par l'EITI (Exctractive Industries Transparency Initiative). Selon cette organisation internationale, financée par des États, des Organisations onusiennes et des contributeurs privés, dont Chevron et Total, Chevron aurait payé environ 50 millions de dollars entre 2014 et 2018. les chiffres donnés par le PDG de Total dans sa tribune du 4 avril sont du même ordre de grandeur. Jusqu'à présent, ni les sénateurs, ni l'administration Biden, ni les grands médias n'ont relevé le gouffre qui sépare les revenus réels parvenant aux généraux, des versements avoués des compagnies Total et Chevron. Désigner explicitement le conglomérat MOGE, la pompe à devises des généraux, comme cible d'une interdiction de toute transaction, constitue une menace crédible de sanctions à effets rapides. Dans l'extra-territorialité caractéristique du droit américain, un décret du président Biden visant la MOGE tarirait instantanément tous les flux financiers liés aux exportations de gaz birman.</p> <p>Le groupe Total, opérateur du champ gazier offshore de Yadana, préside aussi, via une filiale basée aux Bermudes, le Moatama Gas Transport Company, le gestionnaire du gazoduc, de ses stations de compression et de ses compteurs. Il est par construction, co-architecte des complexes – et peu orthodoxes – circuits financiers connectés à la MOGE. Le partenaire Chevron n'a jamais émis d'objections connues à ces dispositifs bien rodés en 20 ans de fonctionnement. Faire planer une menace crédible de sanctionner la MOGE, telle est l'épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête des auteurs du coup d'État. Cela couperait leur perfusion financière vitale et remettrait en cause le maintien pur et simple en Birmanie de leurs partenaires Total et Chevron. La composition à Washington de l'inter-groupe sénatorial réclamant des sanction contre la MOGE vient préciser la menace. En est membre le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio. Cet anti-castriste, anti-chaviste primaire, se targue d'avoir, sous l'administration Trump, bloqué des comptes en devises de la PDVSA, la société pétrolière de l'État vénézuélien, et d'en avoir transféré le contenu à Juan Guaido, l'opposant soutenu par les États-Unis au président Nicolas Maduro. Bref, un précédent pas de nature à réconforter le général Min Aung Hlaing et sa clique.</p> <p><strong>Aucun contre-pouvoir à Paris</strong></p> <p>À Washington vient d'émerger au Sénat un contre-pouvoir aux lobby des industries extractives partisans du « business as usual » chez les généraux birmans, comme ailleurs. Rien de tel à Paris. L'influence de Total demeure, depuis des décennies, sans contrepartie allant au-delà d'ONG, de rares articles de presse ou de livres peu lus. Un diplomate français de haut rang, appelé à exercer des fonctions couvrant l'Asie du Sud-Est, est reçu par son ministre – la scène se déroule entre la fin des années 1990 et 2015, mais ne serait, selon des sources au Quai d'Orsay, pas totalement caduque en 2021. Le ministre des Affaires étrangères, après avoir évoqué une série de dossiers concernant des point précis à suivre dans certains pays asiatiques en vient à la Birmanie. « Notre ligne dans ce pays se résume en trois mots, déclare le ministre : Total, Total, Total ». L'influence de Total en France ne se limite pas à des entrées privilégiées aux plus hauts sommets de l'État et des ministères. Le groupe est aussi le principal pratiquant du mécénat d'entreprise en France. Qui n'est pas subventionné, peut espérer le devenir. À la rédaction du Nouvel Observateur, (devenu L'Obs) on se souvient encore avoir été privé de publicité du pétrolier pendant cinq ans après avoir publié un article sur les méthodes expéditives employées par l'armée birmane pour dégager le tracé du futur gazoduc vers la Thaïlande.</p> <p>Le réseau Total vient d'occuper à Paris une position inespérée. En début d'année, Anne Hidalgo nomme à la direction des affaires internationales de la ville de Paris un ancien directeur des affaires publiques de Total : Paul-David Regnier. Sa nomination, avec un tel profil, responsable de l'image internationale d'une ville gouvernée par une majorité avec EELV, n'a suscité aucun commentaire public. Voilà qui donne aussi la mesure de l'influence de Total, et de l'omerta qui l'accompagne. Personne à la direction de Total comme aux sommets de l'État français n'a la moindre influence sur ce que décidera, ou pas, l'administration Biden contre la MOGE. Par définition, une épée de Damoclès déstabilise dans la durée.</p> <h3 class="spip">Article paru dans asialyst.com</h3></div> PHILIPPINES (SUITE) : ET DIEU DANS TOUT ÇA ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1309 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1309 2011-07-31T15:04:00Z text/html fr Roberto Robertelli God est partout et dans tout, le sommet de la parano. Le philippin se réveille, mange, travaille, fornique et tue au nom de dieu. La journée est cadencée par de nombreuses prières dans des lieux adéquats, comme les centres commerciaux ou les administrations. C'est du pain béni (permettez-moi cette vulgarité) pour l'église catholique romaine, qui vit de ses rentes depuis des siècles dans ce pays ravagé par la foi comme on est ravagé par la guerre. God fait les choux gras des (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique58" rel="directory">Asie</a> <div class='rss_texte'><p>God est partout et dans tout, le sommet de la parano. Le philippin se réveille, mange, travaille, fornique et tue au nom de dieu. La journée est cadencée par de nombreuses prières dans des lieux adéquats, comme les centres commerciaux ou les administrations. C'est du pain béni (permettez-moi cette vulgarité) pour l'église catholique romaine, qui vit de ses rentes depuis des siècles dans ce pays ravagé par la foi comme on est ravagé par la guerre. God fait les choux gras des nombreuses églises protestantes que l'on peut classer grossièrement en deux groupes : les "ramasseuses" d'âmes perdues, de corps déchus, d'esprits en perdition et de misères (prix d'excellence pour les "born again"), et les églises élitistes, où les dons sont à l'aune de la taille des voitures garées dans les parkings privés de leurs lieux de recueillement, où l'on sent bien qu'on est entre gens comme il faut mais où les domestiques sont quand même tolérés (ça fleure bon le 19eme siècle, quoi). Les musulmans, environ 20% de la population, ne sont majoritaires que dans une partie de Mindanao et quelques îles proches de l'Indonésie. Présents dans le reste du pays et tout particulièrement dans les villes portuaires importantes, les musulmans philippins pratiquent les métiers du commerce et de l'artisanat, n'atteignant toutefois que très rarement la surface financière des leurs concurrents indiens (en majorité étrangers, ils contrôlent notamment le marché des prêts à court terme, où ils pratiquent des tarifs exorbitants), et sont complètement surclassés par les chinois, philippins ou étrangers (qui contrôlent une part exagérément importante de l'économie). Relégués dans une position de sous-classe tolérée dans l'indifférence par les catholiques dans les villes du nord et du centre du pays, les musulmans font l'objet de fréquentes brimades et discriminations notamment dans la partie nord de Mindanao. Dans la zone administrative spéciale, contrôlée par le Front de libération Moro, armée musulmane indigène forte d'environ 20000 hommes et lourdement équipée, tout est prétexte à des tracasseries juridiques ou administratives de la part de Manille, et elle est fréquemment le théâtre d'échauffourées entre les soldats réguliers, les milices entretenues par le pouvoir central ou par les chefs de clans et les combattants Moro.</p> <p>Les musulmans des Philippines pratiquent un Islam modéré et discret, à peine touché récemment par des crispations identitaires, bien loin des changements intervenus dans des pays comme la Malaisie. Dans les îles Philippines, le phénomène terroriste reste extrêmement marginal et localisé généralement dans d'étroits territoires à l'extrême sud du pays, la criminalité organisée et les règlements de comptes entre politiciens corrompus faisant bien plus de victimes que les rares bombes bricolées qui explosent épisodiquement devant des lieux de cultes ou de pauvres marchés. Ce ne sont pourtant pas les cibles stratégiques ou les lieux politiquement symboliques qui manquent dans ce pays. Les terroristes doivent certainement être inquiets des conséquences de leurs actions sur le tourisme. De vagues et fumeuses estimations attribuent 600 combattants au groupe Abu-Sayaf (le plus médiatisé). Quant aux autres groupes, comme les combattants étrangers de J.I. et autres amateurs de cabines téléphoniques, peu de commentateurs avancent des chiffres. Je me demande d'ailleurs où ils vont trouver leurs estimations. Les experts doivent surement se baser sur les crottes relevées dans la jungle (mais oui, comme pour les chamois sur les rochers des Alpes). Enfin, toute cette agitation arrange bien l'oncle Sam, qui est en manque de bases militaires et qui voudrait bien qu'on lui en donne. Ce que la mère de l'actuel président a fait (fermer les bases américaines), son fils peut le défaire. Mais je ne crois pas que les conditions politiques actuelles permettent au fragile président Aquino de prendre pareille décision. Seule une dégradation rapide de la situation en Mer de Chine pourrait précipiter ce qui reste de toute façon inévitable à terme : le retour des forces américaines aux Philippines. In god we trust, ne l'oubliez pas, républicains mécréants et autres parisiens de gauche.</p></div> PHILIPPINES (SUITE) : LES ARMEES PRIVEES http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1291 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1291 2011-07-15T18:14:00Z text/html fr Roberto Robertelli Constituées de quelques dizaines voire quelques centaines de mercenaires, c'est un abus de langage que de les appeler ainsi mais les philippins et les américains ont un gout commun pour le dramatique. Elles sont les enfants de la colonisation espagnole qui a duré 400 ans et de l'américaine qui, après un peu plus de 50 ans de contrôle direct du pays, a su conserver une domination insidieuse qui perdure jusqu'à présent, la fierté nationale des philippins trouvant refuge dans (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique58" rel="directory">Asie</a> <div class='rss_texte'><p>Constituées de quelques dizaines voire quelques centaines de mercenaires, c'est un abus de langage que de les appeler ainsi mais les philippins et les américains ont un gout commun pour le dramatique. Elles sont les enfants de la colonisation espagnole qui a duré 400 ans et de l'américaine qui, après un peu plus de 50 ans de contrôle direct du pays, a su conserver une domination insidieuse qui perdure jusqu'à présent, la fierté nationale des philippins trouvant refuge dans la singularité que confère cet héritage unique en Asie. Les armées privées, puisqu'il faut les appeler ainsi, puisent leur origine dans le système féodal, les espagnols, transposant ici leur structure administrative tout en organisant le pillage systématique des richesses du pays. Les propriétaires des grandes "haciendas" ne pouvant pas compter sur la seule force publique pour faire régner l'ordre féodal, le recours à des hommes en armes venait combler logiquement cette lacune de l'administration coloniale, lacune naturelle car après tout, n'est-ce pas, le latifundiste qui gouverne en seigneur sur ses terres se doit d'assurer sa propre protection. Les conditions socio-politiques qui ont permis la constitution de ces bandes armées n'ont pas vraiment changé depuis. Les américains, dont l'esprit demeure peut-être pétri par le mythe du far west et du compromis nécessaire entre riches bien-pensant, se sont bien gardés de changer cette situation tout à leur avantage et compatible, moyennant quelques ajustements, avec leur ethique : l'exploitation, d'accord, mais dans la compassion et la loi (du plus puissant).</p> <p>Cet état de fait, cette oppression qui se drape dans la bonne conscience et dans un christianisme rétrograde, ont suscité bien des jacqueries et bien des assassinats. Etre syndicaliste paysan aux Philippines requiert beaucoup de courage et d'abnégation, la chasse au fauteur de troubles étant ouverte toute l'année, avec la bienveillante cécité des autorités locales, clientes repues des grands propriétaires.</p> <p>Ces armées sont aussi utiles aux politiciens pendant les élections, pour faire voter les électeurs en payant les votes, pour intimider la concurrence ou faire disparaître des gêneurs. Cela prend parfois, dans certaines iles, des proportions inquiétantes, où des dizaines de morts sont à déplorer et où les avocats et les journalistes trop curieux disparaissent avec autant de facilité qu'un commun paysan. A Mindanao et sur d'autres fronts, là où le gouvernement central a des difficultés à conserver ses positions, les autorités militaires et politiques n'hésitent pas à confier le contrôle de certaines régions à des chefs de clans qui, en échange d'armes, de postes dans le gouvernement de la région et d'une impunité presque totale sur leur territoire, se chargent de contenir les rebelles. C'est dans ces zones grises que politiciens, juges, policiers, militaires, bandes armées, rebelles, que corruption, armes, drogues et terrorisme se confondent pour donner corps au mal qui ronge ce pays. C'est sur ce terreau malsain, dans ces zones de non droit ou même Dieu n'est plus qu'un mot sur un billet de banque (in God we trust), que des exaltés prêchent la chute de l'occident et l'humiliation des puissants.</p></div>  PHILIPPINES (suite) : LES RELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS GROUPES ARMES http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1286 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1286 2011-05-27T18:56:00Z text/html fr Roberto Robertelli Comme souligné dans la première partie de ce texte (1) , la NPA (la New People Army, d'obédience maoïste) est le seul groupe armé qui quadrille tout le territoire ; il est donc le seul a pouvoir assurer des liaisons fiables, un acheminement de fonds, d'hommes et de matériel. Le seule apte à fournir des transports adaptés, des lieux surs, du travail. Bien évidemment, les autres groupes sont intéressés par cette logistique et particulièrement les plus isolés car les plus (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique58" rel="directory">Asie</a> <div class='rss_texte'><p>Comme souligné dans la première partie de ce texte (1) , la NPA (la New People Army, d'obédience maoïste) est le seul groupe armé qui quadrille tout le territoire ; il est donc le seul a pouvoir assurer des liaisons fiables, un acheminement de fonds, d'hommes et de matériel. Le seule apte à fournir des transports adaptés, des lieux surs, du travail. Bien évidemment, les autres groupes sont intéressés par cette logistique et particulièrement les plus isolés car les plus activement recherchés ; entre autres par les services américains ; je veux parler d'Abu-Sayaf et d'autres groupuscules, souvent des dissidents de l'armée de libération Moro ou des agrégat de combattants jihadistes étrangers et de bandits locaux.</p> <p>La principale source de revenus d'Abu-Sayaf et des autres combattants jihadistes étant l'extorsion, le hold up et l'enlèvement contre rançon, il n'est pas très aisé pour eux d'utiliser l'argent ainsi obtenu ; surtout lorsqu'on est confiné dans des régions reculées où la circulation de marchandises et d'argent est plus facilement contrôlable. C'est l'une des raisons qui font penser que le recyclage de l'argent" sale" aux Philippines n'est pas le facteur majeur pour comprendre le financement de groupes terroristes, mais bien l'argent "propre", venant souvent de l'étranger ou d'étrangers résidents, qui se retrouve investi dans le soutien de ces organisations, et sous les formes les plus diverses. La transmission d'informations et de messages hautement sensibles est probablement un domaine de collaboration réciproquement intéressant pour la NPA et les groupes terroristes jihadistes.</p> <p>La promiscuité de ces mouvements sur la grande île de Mindanao est un facteur évidement essentiel mais un autre élément est extrêmement important. Les philippins de l'étranger représentent plus de 8 millions de travailleurs migrants, très mobiles, rentrant et sortant des Philippines constamment (la famille élargie et le complexe échange de réciprocités qu'elle induit reste le facteur primordial sur lequel se bâtit leur inconscient collectif), représentant de fortes minorités dans de nombreux pays, 1 million aux Etats-Unis ; 1,2 millions en Arabie Saoudite, très nombreux dans le Golfe et même présents en Afrique du Nord et de l'Est ou en Israël. Philippins de confession musulmane travaillant au Moyen-Orient et fervents maoïstes se rendant en Europe ou aux États-Unis, ne sont qu'aiguilles dans une botte de foin. Ces millions de philippins de l'étranger sont aussi une source, active ou passive, non négligeable de renseignements et sont a la base d'innombrables échanges téléphoniques, SMS, e-mails et autres "chat" sur internet. Correspondant presque quotidiennement, en de nombreuses langues ou dialectes locaux avec leurs familles, ils créent involontairement un bruit de fond qui permet un foisonnement où les échanges amoureux ou simplement affectifs foisonnent ; les philippins étant un peuple très romantique. La corruption alimentant le système agit en facilitateur de ces opérations. Elle permet a des groupes qui ne sont composés que d'une poignée d'hommes de représenter un danger réel et de provoquer régulièrement de sanglants incidents, entretenant ainsi la peur dans le pays et freinant de ce fait l'investissement productif. Celui-ci ne venant pas irriguer l'économie officielle il ne peut faire baisser le taux de pauvreté et conforte en conséquence cette même corruption.</p> <p>(1) <i>Voir n° 100 de la Banquise</i></p></div> PHILIPPINES : CORRUPTION ET INSURRECTION ARMEE http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1263 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1263 2011-05-11T15:37:00Z text/html fr Roberto Robertelli Une guérilla maoïste qui dure depuis 50 ans, une armée de libération Moro a Mindanao (la grande île du sud) qui contrôle une zone étendue comme plusieurs départements français, des petits groupes terroristes insaisissables et sans réels objectifs, d'innombrables armées privées. Voici la situation militaire peu réjouissante où se trouve ce pays de presque 100 millions d'habitants, dont la capitale, Manille, était jadis qualifiée de « Perle de l'Asie ». (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique58" rel="directory">Asie</a> <div class='rss_texte'><p>Une guérilla maoïste qui dure depuis 50 ans, une armée de libération Moro a Mindanao (la grande île du sud) qui contrôle une zone étendue comme plusieurs départements français, des petits groupes terroristes insaisissables et sans réels objectifs, d'innombrables armées privées. Voici la situation militaire peu réjouissante où se trouve ce pays de presque 100 millions d'habitants, dont la capitale, Manille, était jadis qualifiée de « Perle de l'Asie ». L'administration chargée de mettre bon ordre dans le pays et d'essayer de sortir de la pauvreté abjecte plus du tiers de la population fait concours d'incompétence, de nonchalance coupable, d'arrogance de privilégiés et de corruption insolente : celle qui ne se cache pas, celle qui vous crache au visage, celle qui n'a pas peur de la justice puisque cette dernière ne vit que de ses subsides. L'armée et la police sont parties intégrantes de cette machine à générer les révoltes. Par la répression ciblée, par la tolérance d'une majorité inculte et subjuguée par le pouvoir, et par l'argent que procure cet asservissement, la corruption est paradoxalement à la fois le cancer qui ronge le pays tout en étant le seul système qui, pour le moment, empêche son implosion : l'actuel système de répartition officiel des richesses et l'affairisme sans complexes ambiant étant incapables d'assurer la stabilité sociale du pays.</p> <p>Née dans le foisonnement des mouvements révolutionnaires de la Guerre Froide, la New People Army (NPA) d'obédience maoïste, s'est progressivement sclérosée à partir années 70. Avec un peu d'audace, on pourrait soupçonner, suite à la reconnaissance de la Chine communiste par Nixon, un lâchage progressif du Parti Communiste Philippin, aile politique de la NPA, dans ce pré carre américain ; une des principales clés d'accès au Pacifique. A l'inverse des nombreux autres groupes armés de l'archipel, la NPA est disséminée sur presque tout le territoire. Forte d'environs 7000 combattants, dont un nombre consistant de femmes et d'adolescents, elle est principalement composée par des paysans sans terres, des pêcheurs, et quelques étudiants issus de familles modestes. Victime des grands propriétaires terriens et des abus des politiciens locaux, la base est fortement motivée et très courageuse. Quant aux cadres dirigeants, il en va tout autrement. Spécialistes de l'extorsion de fonds (impôt révolutionnaire), de l'assassinat ciblé de politiciens locaux et d'hommes d'affaires, n'hésitant pas à exploiter sexuellement de toutes jeunes femmes sous couvert de collecte de renseignements, ils sont soupçonnés par ceux qui n'acceptent pas ce système et qui quittent le mouvement de participer avec l'oligarchie et la pègre au pillage du pays, complices de la police et infiltrés par les services de renseignements. Ces anciens militants et combattants sont peut-être de mauvaises langues et des aigris mais, ma foi, ils ont l'air de bien honnêtes hommes. La population ignorant ces accusations, les unités combattantes de la NPA restent très populaires dans les campagnes pauvres et les innombrables bidonvilles, là où l'impunité des plus fort est absolue, là où les jeunes recrues maoïstes sont les seules à pouvoir protéger les moins lotis.</p> <p><i>(A suivre)</i></p></div> SHANGHAI 2010 : EBLOUISSANTE MODERNITE, ANACHRONISME IMPOSE http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1143 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1143 2010-08-01T19:03:00Z text/html fr Rémi Aufrère Le choix de la ville de Shanghai pour le lieu de l'exposition universelle qui a ouvert ses portes le 1er mai dernier, n'est point celui du hasard. Avec Hong Kong et Canton, Shanghai fut la porte maritime de la Chine moderne. Bien différente de l'austère pékin, à la fois complémentaire et concurrente du delta cantonnais, cette métropole a souvent produit de nombreux leaders charismatiques chinois (le fameux « clan des shanghaiens »). Ce ne fut pas non plus le hasard si (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique59" rel="directory">Chine</a> <div class='rss_texte'><p>Le choix de la ville de Shanghai pour le lieu de l'exposition universelle qui a ouvert ses portes le 1er mai dernier, n'est point celui du hasard. Avec Hong Kong et Canton, Shanghai fut la porte maritime de la Chine moderne. Bien différente de l'austère pékin, à la fois complémentaire et concurrente du delta cantonnais, cette métropole a souvent produit de nombreux leaders charismatiques chinois (le fameux « clan des shanghaiens »). Ce ne fut pas non plus le hasard si Shanghai fut mise à l'index, lors de la révolution culturelle chinoise. À la fois dynamique et rebelle, prétentieuse et roublarde, moderne comme fière de son passé, elle représente depuis 30 ans la Chine qui va vite et qui voit grand. Shanghai demeure tout en contrastes. Il reste au détour d'une rue, quelques demeures ouvrières décrépies (pour encore un temps limité, avant destruction), et de forts belles maisons bourgeoises datant de l'âge des concessions étrangères. Il y a aussi le Bund, cette avenue renommée le long de la rivière, conçue et construite au début du siècle dernier. Et pour marquer son temps, il y a Pudong, le quartier dont la modernité stupéfie par ses tours qui osent tutoyer le ciel.</p> <p>Avec le thème « meilleure ville, meilleure vie », l'exposition universelle veut bien marquer son époque et le futur. La Chine marque sa présence par un pavillon immense. La France a fait le choix d'un investissement important et d'un pavillon de grande taille concrétisant sa volonté de consolider sa présence et d'augmenter son poids économique et politique en Asie. Le Royaume-Uni s'est distingué par un pavillon d'une modernité créatrice de grande qualité, avec une forme rectangulaire hérissée de fibres optiques. 70 millions de visiteurs sont attendus à l'exposition universelle et près de 250 pays sont présents dans ce qui est la plus grande exposition jamais réalisée. C'est le positionnement de Shanghai à l'une des premières places de la scène économique et politique internationale et l'affirmation du pouvoir économique de la Chine. La métropole est dotée d'un réseau de transport particulièrement performant et nombreux sont les quartiers qui connaissent des travaux de voiries et de construction. Le quartier de la gare regroupe une partie des migrants provenant de la campagne et qui cherchent du travail dans la capitale provinciale. La Chine est un grand chantier et Shanghai est le premier.</p> <p>D'aucuns sont étonnés ou effrayés (ou les deux) de l'émergence de la République Populaire de Chine dans le jeu économique et politique mondial depuis deux décennies. Il ne s'agit pourtant que d'un retour. Notre mémoire occidentale sélective et l'arrivée des Européens au XIXe siècle sur le territoire chinois avaient éclipsé un temps l'empire du milieu en le reléguant à la périphérie du monde (et surtout de notre monde européen-centré). Les occidentaux ont souvent pensé la Chine en opposition avec l'universalisme des droits et plus largement le concept de civilisation (avec l'idée de progrès et d'égalité comme de liberté pour le citoyen). Pourtant, la traduction du mot civilisation est composée des éléments « culture » et « lumière ». Il fait référence aux sages et autres philosophes chinois anciens pour qui « l'empire du milieu » se devait d'être une « lumière » pour la « périphérie ». Cette démarche est assez identique au siècle des lumières français et à l'universalisme dont il est porteur. A la différence notable toutefois de l'affirmation des droits et devoirs du citoyen en tant qu'individu (intuitu personae). Aujourd'hui, face au formidable développement économique basé sur l'accroissement le plus rapide de la richesse individuelle, les messages philosophiques de la nouvelle civilisation chinoise ne sont pas encore définis.</p> <p>L'histoire récente de la Chine a toujours provoqué des débats intenses. Trop souvent, la peur et la crainte s'affichent et la raison s'efface devant un taux de croissance inimaginable en Europe. En tout premier lieu, la première méthode de la Chine actuelle est le pragmatisme (et l'utilité). Par exemple, la république populaire de Chine est réticente à travailler avec des grands organismes internationaux comme le FMI ou la banque mondiale créée par quelques pays, et largement dominée par les USA. D'où sa participation active (car détenant la maitrise d'ouvrage) dans des structures qu'elle a mise en place comme l'organisation de coopération et de Shanghai, forme moderne d'OTAN asiatique. L'appellation montre à la fois le contrôle chinois et la mise en valeur de la capitale économique qu'est Shanghai.</p> <p>Quels sont donc aujourd'hui les atouts et les points faibles de la Chine ? Faut-il craindre une nouvelle définition du monde ? Qu'en est-il des Chinois ? De leur rêve, de leurs espoirs, de leur appréciation du monde ? Qu'en est-il du formidable défi démographique, des conflits sociaux quotidiens, des tensions ethniques, des libertés individuelles et collectives ? La première force de la Chine est incontestablement son marché intérieur en expansion même si ses exportations représentent aujourd'hui l'élément le plus dynamique de son économie. Sa formidable croissance à deux chiffres révèle à la fois une force et une faiblesse. Car en dessous de ce niveau, les tensions sur la production économique, le pouvoir d'achat, les formidables investissements dans les infrastructures, ne pourraient se poursuivre et provoqueraient une déflagration sociale et économique. Pour réduire ces risques, la Chine entend participer à la définition des normes techniques et technologiques mondiales. Elle montre une grande réticence aux questions concurrentielles pour préserver sa croissance phénoménale. Car il faut le rappeler, c'est par des financements publics massifs que la Chine prend la première place dans la production de cellules photovoltaïques par exemple. La Chine a compris toute l'opportunité d'investir massivement dans des technologies nouvelles pour prendre la première place, en délaissant les techniques actuelles (au niveau de la Recherche/Développement comme au niveau de la production).</p> <p>Afin de poursuivre sa croissance, elle investit massivement dans la recherche de matières premières indispensables à son appareil productif, développant des relations toutes azimuts en Afrique au Moyen-Orient ainsi qu'en Amérique latine. Qu'importe la nature du régime politique en place, ce qui importe c'est la régularité des approvisionnements et leurs prix. Elle consolide également sa présence en Asie. Par sa diaspora, elle s'assure la première place dans le secteur du commerce et de la distribution dans de nombreux pays en développement. Elle prend des parts importantes dans les centres financiers. Le secteur énergétique représente une de ses priorités avec l'agriculture qui permettra de nourrir son importante population. Ce faisant, il est notable de constater que la Chine devient moins accueillante pour les entreprises étrangères en adoptant des lois sur les fusions qui compliquent l'acquisition de sociétés chinoises. Avec le droit mondial sur la propriété intellectuelle, et l'affirmation universelle d'une concurrence libre, la Chine est en conflit avec le monde développé. Nous sommes ici sur les points faibles de la croissance chinoise. À la fois conquérante sur ces marchés extérieurs, elle fait preuve d'une rigidité sur son marché intérieur. Et elle n'admet toujours pas (mais pas systématiquement) les vertus fondamentales du contrat écrit.</p> <p>Quant à l'État de droit, s'il existe par de nombreux textes législatifs de qualité plutôt correcte (notamment sur ceux concernant les libertés, le droit du travail…), il est d'application très différenciée selon les villes et les provinces. Quand à la peine capitale, elle est largement utilisée avec un entrain qui confine au cynisme d'Etat pour donner du contenu à une propagande gouvernementale parfois désuète car décalée entre « socialisme de marché » et « enrichissez-vous ». Investir en Chine et travailler à établir des relations égalitaires, restent toujours suspendus au relationnel déployé, aux échanges de cadeaux (réflexe dans la société chinoise), et à des décisions surprises d'un interlocuteur auquel l'attention nécessaire n'aurait pas été accordée. L'étranger doit s'accommoder de cette complexité. Mais quand les bons interlocuteurs sont trouvés, cela peut fonctionner. Au niveau social, j'avais visité deux entreprises de textile il y a une douzaine d'années dans les zones de Shenzhen et Zhuhai (Sud de la chine, zones économiques spéciales près de Canton et Macao). Si les rémunérations ont évolué positivement, les conditions de vie des salariés, comme le respect des dispositions législatives du droit du travail ne s'améliorent que très lentement. Le choix des défenseurs des travailleurs (syndicalistes « clandestins », dissidents discrets ou plus connus) est dans l'apprentissage du droit du travail officiel pour le faire respecter. Il n'y a pas un seul jour qui connaisse des conflits sociaux (grèves, occupations, manifestations, rassemblements) dans les provinces chinoises pour cause de non-respect du droit. En Chine, il y a toujours le Droit et la vraie vie ! Pour autant, le niveau de vie des citadins progresse comme en témoigne le confort du logis et la forte augmentation du parc automobile.</p> <p>La démographie chinoise représente une véritable bombe. Les prévisions de croissance minorent ce fait essentiel. Des analystes indiquent même que la Chine va « vieillir avant de devenir un pays riche ». Les projections actuelles prévoient que d'ici à 2050 la proportion des personnes de plus de 60 ans sera supérieure à celle des États-Unis ! Se pose les questions de l'alimentation, des ressources aquatiques (un niveau inquiétant), de la planification urbaine, des migrations campagnes-villes, provinces-provinces etc.… Sur les libertés, on mesure le décalage entre la modernité de Pudong (avec la seconde tour superbe la plus haute du monde - 544 mètres !) et l'utilisation du réseau internet (lorsque les sites sont hors contrôle du régime). J'ai voulu utiliser les services de Google et Yahoo. Pour le premier, c'est une impossibilité complète. Pour le second, c'est plus qu'aléatoire même sans avoir eu l'audace de taper « Tibet » ou le nom d'un dissident chinois sur le clavier ! Finalement, c'est peut-être cela le plus grand défi des autorités chinoises : comment assurer le contrôle continu du Parti sur les échanges entre les chinois, entre les chinois et l'étranger, et continuer d'assurer un filtre entre la Chine et le reste du monde (hors le business, et souvent avec un business contrôlé). Cet anachronisme aussi éclatant ne risque-t-il pas de devenir le handicap de la Chine en évolution ?</p></div> LE MANAGEMENT CHINOIS, MODELE OU REPOUSSOIR ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article230 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article230 2005-09-24T22:00:00Z text/html fr François de la Chevalerie Hier Marionnaud, CCF et Thomson, aujourd'hui Rover et Unocal, l'entreprenariat chinois est désormais dans nos murs. Après les délocalisations, la crainte d'être managé à la chinoise ne renforcerait-elle pas davantage les peurs ? Un retour historique s'impose. Longtemps, en Chine, l'entreprise était citoyenne. Nullement aiguillonnée par des études de marché, elle n'avait alors pas d'identité en propre. Ni entreprise publique, ni régie, plutôt le (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique59" rel="directory">Chine</a> <div class='rss_texte'><p>Hier Marionnaud, CCF et Thomson, aujourd'hui Rover et Unocal, l'entreprenariat chinois est désormais dans nos murs. Après les délocalisations, la crainte d'être managé à la chinoise ne renforcerait-elle pas davantage les peurs ?</p> <p>Un retour historique s'impose. Longtemps, en Chine, l'entreprise était citoyenne. Nullement aiguillonnée par des études de marché, elle n'avait alors pas d'identité en propre. Ni entreprise publique, ni régie, plutôt le bras productif d'une idéologie politique. Centralisée, jamais rentable, dépourvue de règles comptables précises, indifférente à l'idée du profit, elle administrait un objectif plutôt qu'elle ne créait des biens. Sans compétence sur la stratégie et les investissements, l'équipe managériale assurait les charges courantes selon des méthodes mélangeant autoritarisme et discipline militaire. Chaque unité de production constituant un carré, chaque équipe une cellule.</p> <p>Au début des années quatre-vingt, l'entreprise chinoise connaît une mutation en demi-teinte avec la disparition progressive du management doctrinal. Avec la mise en concurrence des parcs industriels, un nouvel objectif s'impose, le taux de croissance. A la tête de chaque entreprise publique, le Président se mue dans la figure du père, tout à la fois vénéré et craint. S'écartant de la phraséologie idéologique, le management se cale autour de règles hiérarchiques. Parallèlement, le développement des marchés publics favorise l'éclosion d'entreprises privées.</p> <p>Sous les coups de butoir de l'arrivée des multinationales mais plus encore des chinois de l'étranger (Hong Kong et Taiwan), le management s'épaissit. Les règles comptables se renforcent, contrôle et reporting s'installent, la gestion des carrières apparaît. Si l'exigence du profit se profile, le droit au maintien de l'emploi n'en demeure pas moins primordial. Lors du récent différend sur le textile chinois, les autorités de Pékin ont fait valoir la priorité absolue donnée au maintien de l'emploi existant, public ou privé.</p> <p>Cette même préoccupation hante les salariés européens à la perspective du rachat de leur entreprise par des intérêts étrangers. Les repreneurs chinois, maintiendront-ils l'emploi ou chercheront-ils à réduire le coût salarial ? Si les entreprises chinoises sont issues du continent (China mainland), elles ne joueront pas d'emblée sur la variable de l'emploi. Elles porteront davantage leur attention sur l'organisation, la logistique et la sous-traitance. De surcroît, elles privilégieront le court terme et le pragmatisme plutôt que la mise en oeuvre de stratégie au long cours. Qui plus est, elles solliciteront des salariés un investissement plus marqué et une fidélité absolue.</p> <p>Seulement voilà, en France, la législation de travail est opposable à tous. Si d'aventure, la société chinoise n'a pas la possibilité d'imposer sa culture d'entreprise, elle pourrait recourir à l'emploi ethnique en puisant dans la communauté asiatique des salariés plus aptes à comprendre les règles du jeu. Venus dans les années 50 et 70, souvent du Cambodge ou du Vietnam, s'étant élevés à la force du poignet, les franco-chinois témoignent d'un dynamisme entrepreneurial exceptionnel. Comme le confirme le Greffe du tribunal de commerce, les entreprises détenues par des chinois se placent désormais au quatrième rang parmi les sociétés étrangères à Paris. 65% d'entre elles ont moins de cinq ans d'existence, 48% étant présidées par des femmes. Biculturels, généralement bien formés, leur force de travail est attractive. Cependant si les entreprises chinoises veulent s'imposer dans l'hexagone, elles devront élargir la palette des compétences, recruter tous azimuts.</p> <p>Dans le contexte d'un emploi raréfié en France, le bon sens veut que l'on s'adapte à chaque situation. De surcroît, la promesse du maintien de l'emploi est un gage de confiance. A priori donc, il n'existe pas de choc culturel frontal entre l'entreprise chinoise mondialisée et l'emploi stabilisé.</p> <p><i>François de la Chevalerie est président de China Messengers</i></p></div> LES CHINOIS, BOUCS EMISSAIRES DE L'HUMANITE ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article242 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article242 2005-09-14T22:00:00Z text/html fr François de la Chevalerie Le venin s'annonce, gisant sous nos pieds, se répandant déjà. Il se nourrit d'une mondialisation échevelée, d'une actualité confuse, des libertés économiques. Il n'est pas à son premier coup d'essai. Dans les années 30, le péril jaune avait le visage d'un japonais. Aujourd'hui, le chinois en porte les traits. Que ne fait-il pas au monde entier pour cristalliser les peurs ? En France, les canons communs du racisme n'offrant guère de prise, que (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique59" rel="directory">Chine</a> <div class='rss_texte'><p>Le venin s'annonce, gisant sous nos pieds, se répandant déjà. Il se nourrit d'une mondialisation échevelée, d'une actualité confuse, des libertés économiques. Il n'est pas à son premier coup d'essai. Dans les années 30, le péril jaune avait le visage d'un japonais. Aujourd'hui, le chinois en porte les traits. Que ne fait-il pas au monde entier pour cristalliser les peurs ?</p> <p>En France, les canons communs du racisme n'offrant guère de prise, que leur reprocher ? Une délinquance très faible ? Une natalité dans la moyenne ? Aucune revendication particulière ? A l'inverse, l'on observe une intégration économique réussie, un chômage ridiculement bas. De surcroît, ils ne doivent rien à personne, peu aux bienfaits de la République ? Qui plus est, ils sont souriants, discrets, profil plutôt bas. Rien, absolument rien ne suggère la critique.</p> <p>Comment alors vilipender son prochain ? Tout simplement, en transformant ses qualités en défaut ! Leur discrétion devient suspecte, leur goût forcené au travail comparé à de l'aliénation. Leur intégration ? Mais ils ne travaillent qu'entre eux ! Leur faible natalité ? Ils sont déjà si nombreux ! Leur profil bas ? Leur encombrante force s'impose d'elle-même ! Donc, désormais, pointés du doigt. A Belleville, les slogans hostiles résonnent sous prétexte qu'ils rachètent à tour de bras les baux commerciaux du secteur. Partout dans le monde, la gangrène prend. Dans les universités américaines, naguère les étudiants chinois soulevaient l'admiration. L'on fustige maintenant des promotions comptant jusqu'à 40 % des leurs. Au Mexique, dans les villes frontalières des Etats-Unis, les chinois sont désormais affublés du surnom de « malditos chinos ». L'on prétend qu'il serait à l'origine de la fermeture de 30 % de l'industrie locale de la sous-traitance. Au Maroc ou en Tunisie, la rage s'installe depuis que de nombreuses usines du textile sont à l'arrêt. En Italie, les industriels de la chaussure sont à cran. A Dakar, l'on s'émeut de voir l'artisanat ancestral fabriqué à Canton. A Kabarovosk ou à Vladivostok, le chinois est détesté. La charge s'emballe, s'abreuve de raccourcis. Telle usine fermée, c'est la faute aux chinois ! Telle magasin en liquidation, toujours eux ! Tel perte d'emploi, c'est la Chine ! Complaisants, les politiques s'en mêlent. L'augmentation du prix des matières premières, l'invasion des produits chinois sont autant d'occasion de discours militants, confinant à la vindicte populaire. Curieusement tous les camps se retrouvent dans une même cabale. En France, les partisans du oui proclament que l'Europe est un instrument de guerre contre la menace chinoise. Dans les rangs du non, l'Europe a déjà courbé l'échine. La Chine, ennemi juré de l'humanité ? Profitant insidieusement du climat général, des universitaires japonais réécrivent l'histoire lâchant cette incidente : le Japon a bien fait de les mater dans les années trente ! L'injure ne suffit plus. En Indonésie, ces dernières années, la chasse aux chinois a souvent été sonnée.</p> <p>Tout s'embrase, tout s'emmêle, de Mexico à Rome, de Casablanca aux campus californiens en passant par Djakarta, le nouveau bouc émissaire du monde entier s'appelle M. Li ou M. Wang.</p> <p>Il n'existe pas un racisme tolérable sous prétexte que l'on verrait d'un mauvais œil un pays renaître de ses cendres. Comment reprocher à un pays autrefois famélique de s'en sortir ? Ce peuple à l'histoire par trois fois millénaire prend une revanche sur l'histoire. Il s'y accomplit avec une volonté dont beaucoup de pays gagnerait à s'inspirer. Autant il faut pointer du doigt l'absence de liberté ou l'état de l'environnement en Chine autant rien ne permet de fustiger la volonté des autorités chinoises de favoriser l'augmentation du niveau de vie de leur population en jouant le jeu des règles du commerce mondiales. Plutôt que de crier au loup en se gavant de slogans, cherchons à mieux se connaître les chinois. Comme s'y sont employées les années croisées France-Chine, il faut créer du lien, des échanges, s'écouter, se comprendre, construire le monde ensemble, ne pas voir peur.</p> <p><i>François de la Chevalerie est président de China Messengers</i></p></div> LA GRANDE ASIE CENTRALE, UNE PAX AMERICANA DE L'ATLANTIQUE A L'OURAL ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article252 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article252 2005-09-11T22:00:00Z text/html fr Le Général de Gaulle le redoutait, Georges Walker Bush le fait... Il n'aura échappé à personne qu'une nouvelle confrontation « Est-Ouest » est en cours, sur le pourtour de la mer Noire, dans le Sud - Caucase et en Asie centrale. L'opposition met en jeu d'une part la politique de voisinage russe héritée de la tutelle soviétique sur les ex-Républiques soviétiques et d'autre part l'offre sécuritaire de l'OTAN d'un « Partenariat pour la Paix ». La (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique58" rel="directory">Asie</a> <div class='rss_texte'><p>Le Général de Gaulle le redoutait, Georges Walker Bush le fait... Il n'aura échappé à personne qu'une nouvelle confrontation « Est-Ouest » est en cours, sur le pourtour de la mer Noire, dans le Sud - Caucase et en Asie centrale. L'opposition met en jeu d'une part la politique de voisinage russe héritée de la tutelle soviétique sur les ex-Républiques soviétiques et d'autre part l'offre sécuritaire de l'OTAN d'un « Partenariat pour la Paix ». La Russie, dans cette nouvelle confrontation « bloc à bloc » pourrait ainsi être tentée d'aller regarder du côté de la Chine, qui n'a pas, elle non plus, intérêt à ce que l'Asie centrale « s'atlantise ».</p> <p>Les « révolutions pacifiques » qui ont porté au pouvoir le géorgien Mikhaïl Saakachvili en 2004, puis ''installé'' l'Ukrainien Victor Iouchenko (de façon mouvementée) ou le leader communiste Vladimir Voronine en Moldavie début mars (de manière plus feutrée) sont autant de conversions de « créatures » de l'ère soviétique au paradigme de la bonne gouvernance occidentale.</p> <p>Sans éluder les conditions particulières liées au conflit tchétchène, ce Limes européen - qui le sera réellement quand les adhésions de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Turquie seront effectives - se trouve confronté à une révolution stratégique de grande ampleur opérée par l'OTAN. Ainsi, à côté de la relance de projets d'intégration régionaux à l'instar du GUUAM (1) sous l'égide du Président ouzbek Karimov, le projet que les Américains ont savamment proposé doit permettre à ces pays de quitter la Communauté des Etats Indépendants (CEI). C'est cette CEI qui, en 1991, avait permis à la Russie de garder son « Etranger proche » dans sa sphère d'influence.</p> <p>Quelques exemples concrets suffisent à étayer cette analyse : L'accord du nouveau gouvernement roumain pour ouvrir des facilités militaires aux Américains vers l'Irak aujourd'hui et peut-être vers l'Iran demain ; La formation par les Américains de Géorgiens à la lutte anti-terroriste en Ossétie du Sud au grand dam des Russes qui conservent des intérêts politiques et militaires bien particuliers dans la région (2) ; La Mise à disposition des bases aériennes du Kazakhstan d'où sont partis nombre de bombardiers américains en partance pour l'Afghanistan et l'Irak. Sans oublier bien évidemment l'enjeu stratégique des oléoducs et des gazoducs continentaux permettant aux « Majors » anglo-saxonnes et à quelques entreprises italiennes de relier les champs prometteurs de la mer Caspienne à la Méditerranée...</p> <p>Qu'on se le dise : le « Grand Jeu » engagé par les puissances occidentales à la fin du XIXème siècle recommence. Seulement cette fois-ci l'Europe n'est plus qu'un pion dans un jeu d'échec et semble bien désarmée face à la « tour » américaine !</p> <p>C'est dans cette mise en perspective géopolitique qu'il faut replacer la candidature turque à l'Union Européenne qui deviendrait ainsi la porte d'entrée vers de nouveaux marchés. La « Sublime Porte » placerait l'Europe, qu'elle en soit consciente ou qu'elle refuse obstinément de le voir, devant un dilemme idéologique : projet politique partagé et assumé ou aire géographique portée par une logique marchande largement conditionnée par le travail en amont des fondations, celle de Georges Soros en tête, « Think tanks » de toutes natures, sociétés de service, programmes de formations universitaires américaines qui, de Bichkek à Bucarest, émaillent le nouvel environnement politique et intellectuel de cette zone si stratégique à l'avenir européen. En effet, comment concevoir avec clarté un projet européen si ses frontières apparaissent floues au point de se confondre avec celles de l'OTAN et d'un vague projet alternatif à mi-chemin entre offre sécuritaire et ouverture de marché à la concurrence ?</p> <p>Il existe pourtant un autre lien qui devrait s'imposer à nous : la Francophonie, notion politique s'il en est. La Moldavie, la Roumanie, la Bulgarie en sont membres à part entière, tandis que la Géorgie et l'Arménie y ont rang d'observateurs. La langue française demeure, par l'université de Galatassaray à Istanbul, celle d'une partie des élites turques et le souvenir tangible des missions archéologiques asiatiques peut-être un vecteur suffisamment puissant pour relancer notre influence dans la région, à condition que l'on en perçoive le réel enjeu...Nul doute que la Chaîne d'information internationale y contribuera.</p> <p>Après le projet du Grand Moyen-Orient qui visait à asseoir des régimes plus dociles à l'égard de l'agenda en matière de politique étrangère américaine, n'assisterions-nous pas à la mise en place d'une nouvelle forme de « containment » face à un voisin russe trop pesant pour nombre d'ex-Républiques sœurs ?</p> <p>L'objectif est clairement établi. Les Américains l'ont bien compris et tirent parti des peurs et des menaces réelles qui pèsent sur la région : Tentatives de déstabilisation islamiste, à l'instar de la tentative avortée d'installation d'un Califat au Kirghizistan, en Ouzbékistan et au Tadjikistan ; Délitement de l'Etat de droit aux profits d'intérêts mafieux dans une zone où est encore disséminée une partie du legs nucléaire soviétique, irriguant ainsi un circuit officieux qui déstabilise bien au-delà de cette seule région.</p> <p>La France peut-elle rester inactive alors que sa présence plus que symbolique en Afghanistan et sa prise de position cohérente quant à la guerre en Irak lui offrent des atouts importants dans les Etats voisins de la zone ? Voilà tout l'enjeu de l'Europe qui doit exercer un magistère moral, à défaut d'être économique pour l'instant. La mission parlementaire visant à rapprocher la présence française en Asie centrale est une avancée qui en appelle d'autres. « L'ambition est une force » disait Clausewitz. Gageons que la France en prenne conscience avant de perdre la main dans le rabattement des cartes au niveau mondial...</p> <p><i>(1)Marché commun liant la Géorgie, l'Ukraine, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan et la Moldavie.</p> <p>(2)Troupes en Abkhazie, en Géorgie et en Transnistrie ; Flotte de la mer Noire encore basée à Sébastopol en Crimée.</i></p> <p><i>Rémi Aufrère est Rédacteur-en-Chef de Défense et Citoyens, Emmanuel Dupuy, Président de l'Association d'Etudes en Relations Internationales et Défense (ERID), Jérôme Baloge, Président de Jeune Francophonie, Henri Paris, Général (c.r.), Président de Démocraties, Pierre Pascallon, ancien député, Président du Club « Participation et Progrès », Jean-Pierre Petit, Colonel (e.r.), Président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE).</i></p></div> LE DEVELOPPEMENT DE LA CHINE, UNE CHANCE POUR L'AFRIQUE ? http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article255 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article255 2005-08-31T22:00:00Z text/html fr François de la Chevalerie, Mahamadou Ka Dans les années soixante, les relations entre l'Afrique et la Chine s'apparentaient à une course de vitesse entre Taipei et Pékin. C'était à la capitale qui décrocherait le plus d'Ambassades ! Dès la fin des années 70, Pékin devait l'emporter largement confinant Taipei à de seules relations avec l'Afrique du Sud et les pays alentours. Si le discours musclé de Pékin contre la colonisation et le régime de l'apartheid en sont les principales raisons, (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique59" rel="directory">Chine</a> <div class='rss_texte'><p>Dans les années soixante, les relations entre l'Afrique et la Chine s'apparentaient à une course de vitesse entre Taipei et Pékin. C'était à la capitale qui décrocherait le plus d'Ambassades ! Dès la fin des années 70, Pékin devait l'emporter largement confinant Taipei à de seules relations avec l'Afrique du Sud et les pays alentours. Si le discours musclé de Pékin contre la colonisation et le régime de l'apartheid en sont les principales raisons, jouait également une certaine affinité entre les Etats africains ayant opté pour un socialisme à caractère scientifique et la chine communiste. Qui plus est, la gérontocratie pékinoise n'était pas pour déplaire aux vieux sages d'Afrique. Même si les accords de coopération engagés à l'époque étaient modestes, des étudiants africains étaient alors accueillis sur les campus universitaires chinois.</p> <p>A la fin des années 70, cette sympathie est mise en brèche par les razzias contre ces mêmes étudiants sous prétexte de leur liberté de moeurs. Depuis cette époque, les relations entre l'Afrique et la Chine sont entrées dans une espèce léthargie sur fond d'indifférence. L'affaiblissement du mouvement des non alignés, comme un nécessaire recentrage régional expliquent aussi cet éloignement.</p> <p>Désormais arrimée à une croissance exceptionnelle, la Chine d'aujourd'hui entend redevenir une puissance mondiale. A la conférence de Bandoeng, version 2005, le Président Hu Jintao a appelé de ses vœux un nouvel élan dans les échanges entre les pays africains et la Chine. Loin de supposées sympathies idéologiques, c'est désormais le pragmatisme qui domine. Pour son développement, la Chine compte avec le réservoir des matières premières africaines. En posant un pied en Afrique, la Chine entend aussi contourner les barrières douanières qui menacent la zone Europe. De surcroît, des entreprises chinoises souhaitent s'installer sur le continent. A petits pas, en exportant d'abord leur produits mais avec l'ambition d'y installer à moyen terme des unités industrielles souples et mobiles. Couplé avec l'envoi de techniciens, cette stratégie est déjà en marche.</p> <p>Quel en est l'intérêt pour l'Afrique ? La Chine s'offre-t-elle comme un nouveau partenaire ? D'entrée de jeu, le renchérissement du prix des matières premières lié à la croissance chinoise répond à la très ancienne revendication de mettre fin à la dégradation des termes de l'échange. Certes, tous les pays africains ne sont pas logés à la même ancienne mais d'ores et déjà, l'augmentation du cours des matières premières est à l'origine d'un regain de croissance, notamment, en Afrique australe. Plus encore, grâce à la compétitivité des produits chinois, l'Afrique peut s'équiper à moindre coût sautant ainsi l'étape des infrastructures lourdes à la rentabilité hasardeuse. C'est vrai dans le domaine informatique comme également pour les produits « essentiels » (industrie pharmaceutique). Dans ce dernier cas, leur accessibilité favorise une amélioration de l'état sanitaire et par là, concourt au développement économique. In fine, le coût opérationnel des coopérants chinois est quatre fois moins élevé que celui des occidentaux. A critères techniques égaux, mieux vaut donc les recevoir.</p> <p>Au-delà de ces éléments, il est possible d'aller beaucoup plus loin mais il faut pour cela une véritable prise de conscience en Afrique. Au lieu de privilégier l'axe européen, mieux vaut élargir le cercle, voir ailleurs. D'une certaine manière avec la Chine, l'enjeu est clair. Nul retour sur l'histoire, nul débat post-colonial. En outre, comme les Chinois ne sont pas partisans de la politique des dons, les règles sont plus simples. Avec la Chine, c'est la politique du win-win qui domine, chacun doit y trouver son compte dans l'heure. En Afrique australe, certains pays ont déjà compris la mécanique. Par exemple, des étudiants kenyans se forment désormais aux méthodes chinoises. D'autres pays devraient emboîter le pas. Le coût d'apprentissage en Chine est cinq fois moins élevé que celui dispensé dans les universités occidentales et ce, pour des résultats plus efficaces puisque l'axe pédagogique est articulé autour du concret. Dans un délai de deux ans, des techniciens kenyans seront capables d'installer de petites unités industrielles souples et à moindres frais.</p> <p>Comme le disait naguère Cheikh Anta Diop, le jour viendra où « déconnectée d'un trop étroit et laborieux partenariat avec l'Europe, l'Afrique deviendra libre ». Le rôle croissant de la Chine peut y concourir. C'est une chance à saisir, celle de « s'enrichir ensemble, loin de la pauvreté, de la fatalité » comme le rappelait récemment le Président Hu jin Tao.</p> <p><i>François de la Chevalerie est président de China Messengers, Mohamadou Ka est conseiller municipal de Dakar</i></p></div> https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18