https://www.traditionrolex.com/18 La Gauche Cactus http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ fr SPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP) MALI http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1618 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1618 2013-03-01T16:50:19Z text/html fr Allain Graux La France est intervenue au Mali avec ses avions, ses hélicoptères pour stopper une attaque des bandes armées des groupes islamistes de l'Aqmi, d'Ansar Dine, du Mujao qui ont mis le territoire sahélien au Nord du Mali, de Gao à Tombouctou et Douentza en coupe réglée. Ces trafiquants, armés par les mercenaires de Kadhafi, font régner la terreur sur ces régions après en avoir chassé les Touaregs. Ce fractionnement du pays a aggravé la situation économique et sociale des (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique95" rel="directory">Mali</a> <div class='rss_texte'><p>La France est intervenue au Mali avec ses avions, ses hélicoptères pour stopper une attaque des bandes armées des groupes islamistes de l'Aqmi, d'Ansar Dine, du Mujao qui ont mis le territoire sahélien au Nord du Mali, de Gao à Tombouctou et Douentza en coupe réglée. Ces trafiquants, armés par les mercenaires de Kadhafi, font régner la terreur sur ces régions après en avoir chassé les Touaregs. Ce fractionnement du pays a aggravé la situation économique et sociale des populations, particulièrement dans les régions contrôlés par les islamistes, mais aussi dans les zones frontalières de Djenné, Mopti, où l'approvisionnement et les activités sont réduites. Mais, pourquoi cette révolte ?</p> <p>Les hommes du désert organisés dans le MLNA avaient pensé profiter de la déliquescence d'un gouvernement corrompu et inefficace à régler les nombreux problèmes sociaux et de développement du pays, pour créer leur propre Etat, l'Azawad. Après avoir rétabli la démocratie, le président Amadou Toumani Touré s'est englué dans une anarchie libérale favorisée par le FMI, la France et les Etats-Unis, pour conserver ou étendre les intérêts financiers de leurs entreprises multinationales. Le 22 mars 2012, de jeunes officiers subalternes ont renversé le pouvoir et le 5 avril, ATT a dû quitter le pays pour se réfugier au Sénégal. Il avait en son temps réduit la sédition touareg en intégrant les guerriers dans l'armée. Mais par la suite, le malaise au sein de la jeunesse pour trouver un emploi, la fronde des syndicats et la crise dans le secteur de l'éducation, tout y était pour que la colère pu s'installer. ATT était responsable de la corruption, mais il n'était pas le seul à bénéficier des prébendes, de maigres fonds publics détournés des caisses du trésor. Les éleveurs Touaregs (comme les Peuhls), ont vu leurs troupeaux se réduire, victimes de la progression du désert, de la pénurie d'eau, de la raréfaction des pâturages. Ils n'ont pas obtenu les moyens d'une reconversion nécessaire, alors que les produits alimentaires occidentaux subventionnés ont envahi le marché local.</p> <p><strong>Complot islamique ? </strong></p> <p>On peut se poser la question si on examine le cheminement des différents évènements. Dans un premier temps des Français ont été enlevés au Niger comme au Mali et détenus par les différents mouvements islamistes. Les négociations se sont éternisées sans jamais débouchées sur un règlement. De même que les tentatives de l'Algérie et du Burkina pour trouver une solution pacifique et politique au conflit. Ainsi les ravisseurs pensaient disposer d'un moyen de pression sur la France pour éviter son intervention, alors qu'auparavant le versement d'une rançon permettait de libérer les otages. On peut par ailleurs observer que l'application de la loi islamique, la charia, s'est instaurée dans plusieurs Etats ou zones comme au Nord du Nigéria, lui-même en proie aux exactions du Boko Aram. Avec le contrôle du Nord du Mali, les intégristes islamistes affiliés à El Qaida, peuvent à nouveau profiter d'une base territoriale après avoir perdu l'Afghanistan qui reste néanmoins sous la menace des Talibans, comme les zones frontalières du Pakistan, la rébellion irakienne, les milices syriennes Al-Nosrat, les Al Shabaab en Somalie. Face à l'étendue de cette menace, les Etats africains de l'Ouest menacés dans leur intégrité ont fait appel à l'ONU pour créer une force d'intervention pendant que se déroulaient parallèlement les tentatives de négociation.</p> <p>La récente visite du Président François Hollande en Algérie, n'était vraisemblablement pas une simple visite de courtoisie et limitée au contexte hérité de la guerre coloniale. La question du Mali a certainement fait l'objet de discussion et d'accords comme en témoigne l'autorisation de passage des rafales au-dessus du territoire algérien pour bombarder les positions et les bases des forces islamiques qui menacent aussi le sud-algérien. Après les tentatives menées en direction du mouvement touareg MLNA pour le dissocier des islamistes, et avant une intervention des forces africaines de la CDAO et de la France, les islamistes ont déclenché une attaque pour s'emparer de la totalité du Mali. Le gouvernement français ne pouvait pas rester indifférent à cette situation. A cette attaque éclair des intégristes devait répondre une réaction immédiate, pour empêcher l'instauration d'un Etat islamique au Mali. D'autant plus que ce raid représentait une menace pour les six mille résidents français de Bamako. Avec cette attaque, le temps n'était plus à des parlottes inefficaces, mais à l'action pour prévenir l'irréparable. Et stratégiquement, on ne prévient pas ses ennemis de l'imminence de l'assaut…</p> <p>Je ne suis pas un va-t-en guerre, préférant la négociation pour aboutir à des solutions pacifiques, car pour terminer une guerre, on finit toujours par négocier. Alors, pour éviter des drames et que le sang coule, il vaudrait toujours mieux négocier avant. Mais avec de tels adversaires qui sont plus des bandits et mercenaires que des mouvements anticolonialistes, indépendantistes, on ne peut pas vraiment dialoguer comme avec un Etat ou une organisation révolutionnaire. Les laisser s'installer durablement ici ou là, par expérience, on sait ce que cela signifie comme régression pour les populations qu'ils prétendent délivrer et qu'ils vont en réalité opprimer.</p> <p>Sous de nobles intentions anti-impérialistes, il ne faut pas se laisser entraîner à des réactions gauchisantes, sans rapport avec la réalité des faits. Si les Maliens doivent-être les acteurs de leur avenir. Car s'il nous faut rejeter la démocratie imposée par les menaces, les embargos et les bombes des puissances occidentales comme en Lybie, en Côte d'Ivoire ou ailleurs en Afrique et partout dans le monde, ce n'est pas avec des discours et des bulletins de vote que les peuples s'affranchiront réellement mais par leur mobilisation massive, leur engagement pour leur propre salut sans aucune ingérence extérieure. Il leur appartient d'inventer leur voie pour ériger le monde nouveau qui pointe désormais à l'horizon. Aucune main ne saurait désormais leur cacher le soleil de la véritable démocratie, celle qui est en train de naître de leur colère, de leurs frustrations, des impasses de la ‘démocratie des milliardaires', une démocratie dirigée contre le peuple. Encore faut-il qu'ils soient en mesure de le faire. On a vu ce qu'il en était des Touaregs et de leur Azawad !</p> <p><i>Article paru sur le blog d'Allain Graux : <a href="http://allaingraux.over-blog.com/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://allaingraux.over-blog.com</a></i></p></div> MALI : LETTRE OUVERTE AU CAPITAINE AMADOU SANOGO http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1436 http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1436 2012-03-30T17:00:00Z text/html fr Alioune Ifra Ndiaye Alioune Ifra Ndiaye est le directeur de BlonBa, une importante structure culturelle et artistique bamakoise. Il a été choisi comme un des porte-parole du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la république, opposé au putsch. Il vient de rendre publique une lettre ouverte au capitaine Amadou Sanogo qui apporte un point de vue original sur la crise malienne. Jean-Louis Sagot-Duvauroux Bonjour mon capitaine, Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte parce que je vois que (...) - <a href="http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique95" rel="directory">Mali</a> <div class='rss_chapo'><p>Alioune Ifra Ndiaye est le directeur de BlonBa, une importante structure culturelle et artistique bamakoise. Il a été choisi comme un des porte-parole du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la république, opposé au putsch. Il vient de rendre publique une lettre ouverte au capitaine Amadou Sanogo qui apporte un point de vue original sur la crise malienne.</p> <p>Jean-Louis Sagot-Duvauroux</p></div> <div class='rss_texte'><p>Bonjour mon capitaine,</p> <p>Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte parce que je vois que mon pays s'enfonce dans l'aventure et que je ne peux pas me taire. Mon capitaine, vous avez pris le pouvoir parce que vous étiez mécontent, comme beaucoup, mais surtout parce que vous aviez des armes. Ce qui est d'ailleurs le cas des rebelles du Nord. Ils étaient mécontents et ils ont des armes. Ils les ont retournées contre leur pays. Aujourd'hui, leur mécontentement est devenu une revendication politique : la partition du Mali. Mon capitaine, votre mécontentement est malheureusement en train de changer de nature. Il provoque une confusion politique qui coupe le Mali du reste du monde. Mon capitaine, j'observe que, pro ou anti coup d'Etat, tout le monde est unanime pour dire que vous n'êtes pas une mauvaise personne. Mais ça ne donne ni la légitimité, ni les connaissances qui permettent, au XXIe siècle, de diriger le pays.</p> <p>Mon capitaine, la plupart des gens qu'on entend très fort, qu'ils soient pro ou anti coup d'Etat, ne cherchent qu'une chose : attirer votre attention et se positionner pour le « partage du gâteau ». Il ya quelques mois, beaucoup d'entre eux qualifiaient ATT de messie. Certains lui ont même proposé un troisième mandat. D'autres sont mécontents, parce qu'on leur a pris leur strapontin. C'est malheureusement une réalité de notre pays, une réalité que nous vivons tous, que vous vivez comme nous. Et quand les événements tourneront mal - il y a toujours un moment où ça tourne mal - ces mêmes personnes qui aujourd'hui vous encensent diront : « On l'avait bien dit, il n'écoute pas les gens ».</p> <p>Mon capitaine, je ne crois pas qu'un seul Malien soit fier de ce qui se passe aujourd'hui. Mais nous sommes tous responsables de la situation. ATT, vous, le citoyen lambda, moi…. J'imagine la pression sociale que vous devez subir. « C'est notre tour maintenant » vous diront la famille, les amis, les anciens proches et les nouveaux proches, tous les opportunistes que toujours le pouvoir attire. Ces sentiments destructeurs ont déjà dérouté du droit chemin des milliers de cadres compétents. Les liens familiaux et les passe-droits priment sur la compétence. La société elle-même n'a pas pris la mesure du chantier. La preuve. Nous tolérons la corruption quand elle est le fait d'un parent qui nous en fait profiter. Beaucoup d'associations et de partis politiques vous soutiennent aujourd'hui espérant tirer de ce soutien un maroquin, un strapontin, un avantage. L'impasse dans laquelle la situation nous met, les dangers qu'elle fait courir à la patrie, à nous tous, à vous même, c'est le dernier de leur souci.</p> <p>Mon capitaine, des centaines de milliers de personnes comme moi n'ont pas besoin d'être ministres, députés, directeurs généraux, conseillers municipaux, ect…Nous savons travailler. Nous nous sommes assumés en créant les moyens de notre activité, des associations, des ateliers, des exploitations agricoles, des PME, des PMI. Nous sommes le cœur du dynamisme du Mali d'aujourd'hui. Nous sommes la vraie société civile. Nous appartenons à des familles politiques différentes ou même à aucune. Aux élections prochaines, nous ne voterons pas pour les mêmes candidats. Nous sommes souvent maltraités par le système. Mais nous n'avons pas souhaité le coup d'Etat. Nous voulons un Mali stable avec des repères intouchables quel que soit le problème. Le Sénégal vient de nous donner une leçon qu'aujourd'hui nous méditons tous dans la tristesse et l'angoisse du lendemain. Mon capitaine, imaginez un homme qui change constamment de nom de famille. Pensez-vous que ses voisins lui feront confiance ? Sa propre famille lui fera-t-elle confiance ?</p> <p>Un ami me disait hier, « l'eau versée ne peut être ramassée ». C'est vrai. Mais nous pouvons sortir de cette impasse par le haut. Et la CEDEAO nous tend une perche. Elle n'est pas géniale comme solution, mais elle nous permettra de sortir rapidement de cette impasse. Vous. Nous. Le pays. Beaucoup de citoyens maliens de ma génération ou plus jeunes sont décidés à tout faire pour que le laisser-aller, la corruption, les injustices, le mépris de l'intérêt général n'aient plus droit de cité dans notre patrie. Là est la vraie force des idées que vous affirmez vouloir mettre en œuvre, pas dans la peur, ni dans les fusils.</p> <p>Alioune Ifra Ndiaye</p></div> https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18