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Monsieur le Président de France Télévision,

Pourriez-vous vous reporter à la maxime qui orne la première page du quotidien qui est vraisemblablement votre lecture favorite, Le Figaro : "sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur" (Caron de Beaumarchais) ? Mais il est vrai sans doute que vous avez depuis longtemps renoncé à tout éloge, vous contentant de bien servir vos maîtres.

Alors laissez-moi vous rappeler l’étymologie du mot "ministre" : ministre veut dire serviteur. Lorsque vous vous pliez aux désirs de nos gouvernants, ou peut-être même les anticipez, vous vous méprenez gravement sur votre rôle : les gouvernants ne sont que nos serviteurs et votre unique souci devrait être de nous servir nous, vos clients captifs, les citoyens.

Avez-vous donc si peur d’un espace de liberté et de franchise sur vos chaînes, qui, pour rester modéré, ne pêchent guère par excès d’objectivité ? Vous est-il indifférent de vous voir comparé aux pires suppôts des régimes staliniens ? Si oui, je vous plains bien sincèrement.

J’espère que ce monceau de réactions vous couvre de honte, vous montre sans ambiguïté la volonté de votre public et que vous allez rapidement rapporter une décision aussi inique que scandaleuse.