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Deux siècles de débats républicains


 
Deux siècles de débats républicains
(1792-2004)
Sous la direction de
Paul BAQUIAST
L’Harmattan 2004
Les auteurs : Paul Baquiast, Alain Bauer, Stéphane Baumont, Galina Kaninskaya, Sudhir Hazareesingh, Diane Le Béguec, Stéphane Lucas, Paul Marcus, Bruno Marnot, Judith F. Stone, Serge Toursel
Laïcité, Ecole, décentralisation, sécurité, altermondialisation : Longtemps démodée et semblant ne plus devoir intéresser que quelques cénacles de vieilles barbes, la République est revenue sur le devant de la scène politique française. Sur l’ensemble du spectre politique, on trouve désormais des femmes et des hommes, souvent en conflit sur ce thème au sein de leur propre parti, qui se réclament du drapeau de la République. A tel point que certains ont cru pouvoir réunir autour d’un projet fédérateur les « républicains des deux rives ».
L’expression même de « républicains des deux rives », volontiers vulgarisée par la presse, renvoie à l’idée que la République, si elle est une et indivisible, est constituée de traditions diverses. Or, si l’unité des républicains, depuis 1830, a toujours été la condition sine qua non de leurs victoires politiques, cette unité n’a jamais été de soi et n’a jamais été obtenue qu’au prix d’efforts soutenus. Parmi les conditions nécessaires à l’unité des républicains figurent la connaissance et l’acceptation de leurs différences, et donc un détour par l’histoire.
C’est à ce travail d’histoire critique que s’attache cet ouvrage, à vocation toute à la fois politique, citoyenne et universitaire. Onze, parmi les meilleurs spécialistes français et étrangers de l’idée républicaine, ont réuni leurs forces pour mettre en perspective, sur 200 ans d’histoire, les grands thèmes de l’heure qui agitent le monde républicain. Dans un souci de clarté et d’approche concrète des problèmes soulevés, chaque contribution est résumée en fin d’ouvrage et illustrée, à l’aide notamment du fond iconographique riche et inédit des archives privées Camille Pelletan. Au lecteur, désormais, de se plonger dans ce monde de verbe et de passion où, depuis deux siècles, arguments et points de vue s’échangent au service de l’intérêt général.
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Introduction par Paul Baquiast

Jacobinisme(s) en France : diversité, continuités et changements (1789-2004), par Sudhir Hazareesingh
A la différence du communisme et du libéralisme, le jacobinisme n’est pas une idéologie politique dans le sens classique du terme : il est plutôt une « sensibilité », s’articulant autour du thème central de la souveraineté. Surtout, le jacobinisme est pluriel. On peut distinguer le jacobinisme révolutionnaire, le jacobinisme républicain et le jacobinisme napoléonien. Le jacobinisme moderne est une synthèse de ces trois ingrédients. Si, au début du XXIe siècle, le jacobinisme a perdu de son influence dans le domaine économique et social, il continue à marquer de son emprunte le recrutement des élites et les structures intellectuelles du pays.

Laïcité, laïcité ouverte, laïcité adjectivée ? (1789-2004), par Serge Toursel.
La laïcité puise sa source en Grèce, il y a vingt-cinq siècles, avec l’émergence d’une pensée libérée des mythes et des dieux. En France, au XIXe siècle, le cœur du concept de laïcité ne s’appuie ni sur l’anti-religion ni sur l’incroyance, mais sur l’anticléricalisme. L’habileté d’un Jules Ferry dans sa bataille contre l’Eglise catholique pour séculariser et laïciser l’Ecole ne doit pas éclipser les divergences et divisions qui ont toujours existées au sein du camp laïque. La laïcité se caractérise en effet par la diversité de ses fondements comme par le pluralisme de ses combats. Les années 1980 marquent d’ailleurs un renouvellement du débat entre laïcs, avec la naissance, au sein de la Ligue de l’enseignement, de la « laïcité plurielle », dite aussi « laïcité ouverte ». Aujourd’hui, les enjeux de la laïcité dépassent la sphère religieuse et s’étendent au triomphe d’un libéralisme envahissant l’espace public.

Méritocratie, démocratisation, massification : les dilemmes de l’Ecole de la République (1791-2004), par Paul Baquiast
Dès les projets révolutionnaires, se trouve posé le dilemme fondamental de l’Ecole de la République : unifier et différencier, éradiquer les différences tout en permettant l’expression de chacun. La réalité de la construction de Jules Ferry est différente du mythe d’une Ecole à la fois démocratique et méritocratique : c’est une Ecole de classes, contestée de ce fait dès avant 1914. La remise en cause du système Ferry aboutit en 1975 à l’achèvement de la construction du Collège unique. Mais les désillusions sont au rendez-vous, avec l’apparition de phénomènes ségrégatifs inavoués et le développement de la violence en milieu scolaire. « Pédagogues » et « savants », issus de traditions scolaires différentes, s’affairent au chevet de l’Ecole et confrontent, dans une violence polémique souvent extrême, leurs solutions.

République(s) et constitution(s) (1958-2004), par Stéphane Baumont

L’entre deux tours des présidentielles de 2002 a plébiscité, non un homme, mais un régime et ses valeurs : LA RÉPUBLIQUE. Avec la définition d’un « bloc de constitutionalité », celle-ci est une notion constitutionnelle, comprenant notamment la Déclaration de 1789 et les principes du Préambule de 1946. La République est aujourd’hui menacée par la démocratie sous toutes ses formes. Seule la permanence d’un débat entre République et constitution permettra d’échapper à la pression des citoyens-télespectateur-zappeurs et de sauvegarder l’idéal de la citoyenneté et de la souveraineté du peuple. La Constitution doit rester la règle d’intelligibilité et de validité du système juridique qui exprime les pouvoirs théoriques et pratiques de la raison républicaine.

Les républicains entre ordre et liberté (XIXe – XXe siècle), par Diane Le Béguec
La République est-elle autre chose qu’un équilibre sans cesse menacé entre tentation liberticide et propension anarchiste ? La notion d’ordre peut être abordée de différentes manières : ordonnancement des choses, ordre d’Etat, bon ordre. Les républicains n’en contestent aucune, mais débattent du sens à donner à chacune. De même que, d’accord sur la place centrale de la liberté, ils se divisent sur l’importance à accorder aux différentes libertés. Quant à l’articulation entre ordre et liberté, ils l’appréhendent de façon variable selon les circonstances : la république de combat est prête à mettre certaines libertés entre parenthèse, quand la république clandestine n’aspire qu’à la liberté et que la république de gouvernement s’interroge sur la meilleure manière de rendre effective la liberté proclamée. Au terme de cet exposé, ce qui est proposé au lecteur, c’est une typologie des républicains en fonction de leur conception de l’accès à l’universel.

La police : une institution (relativement) républicaine en débat (1789-2004), par Alain Bauer.
Contrairement aux idées reçues, en matière de police, la tradition républicaine issue de l’héritage révolutionnaire, ce sont les polices municipales. C’est le régime de Vichy qui y mettra fin, en généralisant un mouvement d’étatisation amorcé dans l’Entre-deux-guerres. Mais la police qui se met alors en place est avant tout une police d’ordre publique et de défense des institutions. Face à la progression de la délinquance, amorcée dans les années 1960, la police nationale ne parvient pas à évoluer et continue à rester un service de protection des institutions, bien plus que de défense des personnes et des biens. Pour répondre à une demande sociale de plus en plus pressante, les polices municipales revoient le jour à partir de 1983 et l’offre privée de sécurité se développe à grande vitesse. Dès lors, le service public de police est en crise. Pour l’en sortir, il faut ouvrir un débat véritable et construit, permettant de transformer la Police d’Etat en une réelle Police Nationale

Les républicains devant la science et la technique : l’exemple des chemins de fer (1830-1937), par Bruno Marnot
A travers l’exemple emblématique des chemins de fer, cette contribution traite de la relation des républicains à la science et à la technique. Le dialogue entre républicains et progrès technique s’avère plus problématique que ne pourrait le faire croire l’axiome selon lequel « la République c’est le progrès ». Conscients des risques inhérents au progrès, les républicains se sont interrogés entre eux sur le meilleur moyen d’en faire prendre en charge la gestion par l’Etat. Confrontés à l’importance des coûts, il se sont questionnés sur la meilleure diffusion du bénéfice social engendré par les innovations : graduelle, pour les uns, elle devait, pour les autres, être immédiate et universelle. Plus fondamentalement, c’est la notion de service publique qui émerge des débats entre républicains, et avec elle la question de sa comptabilité avec l’existence de concessions privées.

Les républicains et la question de la femme (1852-1914), par Judith F. Stone
Comme l’illustrent les écrits de Jules Michelet et d’Eugène Pelletan, les républicains, sous le Second Empire, ont accordé une attention considérable à la « question de la femme ». Cette dernière, à travers les figures centrales de l’ouvrière et de la mère, entretenait des liens complexes avec les notions de citoyen et de nation ainsi qu’avec la question sociale. Enfermés dans un univers essentiellement masculin, les républicains au pouvoir eurent bien du mal, pourtant, en dépit des efforts d’un Ferdinand Buisson, à penser les droits civils et politiques des femmes. A travers la contradiction de la pensée républicaine entre égalité politique et hiérarchie des sexes, c’est plus largement la question de « l’inévitable » coexistence entre égalité et inégalité qui était posée, les sexes et les classes sociales ne cessant de se refléter et de se représenter l’un l’autre.

Les républicains face au fait colonial et à la décolonisation (1792-1962), par Paul Marcus
Héritant de l’empire colonial de la Monarchie, la Révolution y abolit l’esclavage et permit la promotion des hommes de couleur, comme en atteste la carrière militaire du général Dumas. Mais l’Empire rétablit l’esclavage. Un siècle plus tard, cependant, le destin de Gaston Monnerville, de la Guyane à la présidence du Sénat, témoigne de la capacité de la Troisième République à intégrer ses enfants d’outre-mer. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, tiraillés entre leur souci de maintenir la gloire de la France et leur attachement aux droits de l’homme, les républicains eurent beaucoup de mal à penser la décolonisation, comme le montrent le drame algérien et les positions très « Algérie Française » d’un François Mitterrand.

Les républicains face à la question européenne : L’exemple du parti radical dans la querelle de la CED (1950-1954), par Galina Kaninskaya.
Au début des années 1950, la réflexion du parti radical sur la Communauté Européenne de Défense (CED) s’inscrit dans le cadre d’une réflexion plus générale sur l’idée d’Europe et sur la question de la défense du continent à l’heure de la guerre froide. Par delà leurs clivages traditionnels entre la gauche et la droite du parti, les radicaux se divisèrent alors entre cédistes et anti-cédistes. Les débats s’articulaient autour de trois problématiques : la participation du Royaume-Uni, la crainte du réarmement de l’Allemagne, et la dose de supranationalité. Les divisions radicales culminèrent le 30 août 1954, sous le gouvernement Mendès France, lors du rejet par l’Assemblée Nationale du traité de la CED

Les républicains face à la première mondialisation (1870-1914), par Stéphane Lucas
Les débats actuels sur la mondialisation ont déjà eu lieu il y a un peu plus d’un siècle, entre 1870 et 1914, période de « notre première mondialisation ». Contrairement à l’image donnée par le fameux « tarif Méline », le monde républicain était alors volontiers libre échangiste, y compris dans ses composantes radicales et socialistes. Pour autant, l’exposition nolens volens des produits français à la concurrence internationale ne fut pas un prétexte pour renoncer à toute action sur le plan intérieur. Au contraire, c’est au moment même où la France s’ouvrait sur l’international qu’elle adoptait les mesures sociales et fiscales qui formeront le socle de l’Etat providence au XXe siècle. Le précédent d’il y a un siècle devrait nous interdire d’opposer République et mondialisation.

Conclusion, par Paul Baquiast

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BON DE COMMANDE :
M, Mme MMle…………………………...................................................................................................
adresse……………………………………….………………………………………………………… désirerait recevoir un exemplaire de l’ouvrage : Deux siècle de débats républicains (1789/2004)

Prix public : 17,50 €

Prix réservé aux adhérents de l’AECP: 13,00 €

Frais de port : 02,65 €
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Total : ………


Chèque à établir à l’ordre de l’Association des Amis d’Eugène et Camille Pelletan (AECP) et à envoyer, avec le présent bon de commande, chez Paul Baquiast, 18 bis rue de la roseraie, 92360 Meudon la Forêt.