Dans le sens que vous indiquez il y a matière à compréhension même si la notion d’"auto-extermination" peut paraître assez lourde.D’autre part,le processus économique qui est à l’oeuvre ne saurait en aucune manière se limiter à la "classe ouvrière".Cela est même pire,d’une certaine façon,puisqu’il vise,concerne nombre de salariés hautement qualifiés,notamment des "cadres".Il n’en demeure pas moins vrai que les suicidés de France-télécom sont d’une certaine façon la partie émergée de l’iceberg capitaliste.Pour comprendre ce non-sens,car le suicide est un non-sens en prolongeant la réflexion camusienne sur le suicide,il faut plonger dans le monde de l’entreprise,le monde du travail d’aujourd’hui,secteurs public et privé confondus.Et au-delà,à mon sens,les suicides de ces différentes "sociétés"(France-Télécom,Renault,Peugeot,administrations diverses également dirigées suivant les méthodes du management de la terreur)sont le signe le plus tangible d’une crise de civilisation,d’une décadence.
A l’aide de mon expérience personnelle,de l’information à laquelle nous avons tous accès ainsi que d’un livre(Christophe Dejours,Souffrance en France.La banalisation de l’injustice sociale,Ed du Seuil,1998),je suis parvenu à cette conclusion:désormais il ne faut plus ambitionner de tendre vers le progrès social mais d’enrayer la spirale infernale du déclin social.S’agit-il d’un recul irréversible ?Ce qui est certain c’est que l’oeuvre de Christophe Dejours est importante pour prendre la mesure du "problème",c’est-à-dire pour savoir d’où l’on part.
Bonne lecture,bonne réflexion et bonne année quand-même.
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