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mardi 24 juin 2008
par  Jean-Luc Gonneau

SOCIALISME ET LIBERALISME : ENFUMAGE GENERAL

La phrase de Bertrand Delanoé, « libéral et socialiste », dans son livre présomptueusement intitulé De l’audace ! a, comme on dit, fait débat. La réponse de Ségolène Royal, à qui nul ne demandait rien, a fait sourire : celle qui, voici peu de mois, se proclamait libérale, se découvre (...)

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vendredi 12 décembre 2008 à 14h43 - par  Christian

J’approuve votre volonté de travailler sur le sens des termes pour éviter la grande confusion intellectuelle de notre époque. Je suis d’accord aussi pour dire qu’il faut tenir compte des usages. Il est clair qu’aujourd’hui, se dire "national-socialiste" pour quelqu’un comme Chevènement par ex., ne conviendrait pas du tout étant donnée l’histoire, même si les termes en eux-mêmes ont une signification qui pourrait lui convenir. De même se dire "social-démocrate" serait très difficile pour quelqu’un comme Mélenchon qui est pourtant à la fois socialiste et démocrate au sens primitif de ces termes.

Mais pourquoi être passif face aux mésusages, au moins quand ils ne sont pas clairement passés dans l’histoire ? Pourquoi se situer toujours d’abord par opposition aux termes utilisés par les représentants avoués ou non du pouvoir économique privé ? N’est-ce pas la meilleure façon de laisser s’installer la confusion ? N’y a-t-il pas moyen de s’approprier les termes au lieu de se les faire récupérer à chaque fois puis de les abandonner à l’adversaire ? Que dirait-on de ce combattant qui abandonnerait ses armes dès qu’elles ont été "souillées" par les mains de son adversaire et s’épuiserait à en chercher d’autres à chaque fois ?

Vous dites que le mot "réforme" est devenu pour la population synonyme de réduction de droit. Je pense que la majorité de la population sait très bien que réforme signifie amélioration, progrès (en changeant la forme, la structure). Se dire "progressiste" plutôt que "réformiste" ne change donc guère le problème : la droite pourra toujours récupérer ce terme et déclarer qu’elle seule permet un progrès réel. L’immense majorité de la population sait très bien je pense que tout dépend du but ou de l’idéal qu’on se propose de servir : progrès d’un point de vue de gauche ou de droite.

Par contre, là où il y a difficulté, c’est pour définir clairement ce que c’est qu’être de gauche et/ou de droite. Il y a sans doute beaucoup d’enfumage volontaire, mais je crois que pour beaucoup, à commencer par Ségolène et Martine, les images d’Épinal tiennent lieu de concepts ; les poncifs les plus creux, de doctrine politique.

Est-on pour un progrès dans le sens d’un contrôle par la société des valeurs matérielles, morales et intellectuelles qu’elle produit et donc liberté et possibilité de développement égal pour tous ? Ou au contraire, considère-t-on que l’intérêt général vers lequel il faut tendre est une société où les "forces vives" entraînent sans entrave la société vers le développement dynamique de ses potentialités ? Voilà les questions de fond à se poser pour savoir si on est de gauche ou de droite et pour voir que Delanoë, Royal et Aubry n’ont de "socialiste" et "de gauche" que le nom. Ceux-là sont au mieux centristes et il est bien connu que le centre s’allie soit avec la droite, soit avec la droite, tout en se contentant de proposer pour sa part une dimension de charité publique un peu plus forte.

Même si ces gens là se disent réformistes de gauche, il faut d’abord dire qu’ils sont pour des réformes de droite dès lors qu’ils soutiennent le Traité de Lisbonne malgré son ultralibéralisme, sachant que l’Europe est désormais la pierre de touche des politiques nationales. Les seules réformes faisant un peu "de gauche" qu’ils peuvent proposer sont marginales à ce système généralisé d’exploitation de l’homme par l’homme : mariage homosexuel, un peu plus de charité publique pour les plus défavorisés etc.

Il faut ensuite dire ce que serait un véritable réformisme de gauche : mesures structurelles pour passer progressivement de la domination du capital sur la société à celle de la société sur elle-même, de la valeur monétaire à la valeur humaine, sans pour autant prétendre pouvoir abolir le capitalisme en tuant le capital, comme on a pu abolir la monarchie en tuant le roi.

L’intérêt de mener la bataille des mots, c’est bien sûr de produire une des conditions pour accéder au pouvoir politique car sans clarté, il ne peut y avoir de cohérence et de crédibilité. Sarkozy de son côté l’a bien compris. Le PS actuel n’est pas cohérent. L’extrême gauche révolutionnaire n’est pas crédible : pas plus que la réforme, la révolution, c’est-à-dire la volonté d’abolir le capitalisme ou le libéralisme n’est en soi un programme politique. Et par définition, un parti révolutionnaire ne peut accéder au pouvoir démocratiquement.

Aujourd’hui au moins, entre le renoncement aux idées de fond du socialisme d’un côté et d’un autre côté la précipitation révolutionnaire ne pouvant qu’inquiéter la population au regard du passé, il y a le Parti de Gauche.


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