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Edito n°5
BILAN : Le gouvernement, l’immigration, le droit d’asile


 
SPECIAL IMMIGRATION
Par Jean-Luc Gonneau
Il nous a paru nécessaire, et utile, de faire le bilan des actions, des inactions, des tromperies aussi, du gouvernement face aux questions de l’immigration. Fatiha Mlati et Pierre Henry s’y sont collés. Le texte qui constitue l’ossature de ce numéro est paru dans le numéro spécial que nous avons distribué lors de l’université d’été du MRC à Belfort les 6 et 7 septembre dernier. Les autres articles de ce numéro spécial sont parus dans notre numéro 4 précédent.

Puisque nous parlons de Belfort, quelques mots pour dire notre satisfaction. A dire vrai, nous avions le sentiment que le MRC, à l’instar de l’ensemble de la gauche, roupillait un tantinet depuis le congrès de Saint-Pol sur Mer. A Belfort, d’abord, nous avons eu des contributions solides, charpentées, roboratives de Sami Naïr sur l’Europe et la mondialisation, de Marie-Françoise Bechtel sur la décentralisation et ses mirages, de Henri Pena-Ruiz, qui a remis les pendules à l’heure sur la question de la laïcité, mettant son lyrisme au service d’une implacable démonstration, montrant les liens indissolubles de la laïcité et de la république. La participation de Jacques Nikonoff nous a permis d’envisager des convergences approfondies avec ATTAC, qu’il préside. Et Jean-Pierre Chevènement a levé les ambiguïtés qui pesaient encore sur notre positionnement : le MRC est à gauche, le MRC est anti-libéral. Ce qui nous ravit.

Les rencontres, avant et après Belfort, du MRC avec d’autres partis de gauche donnent des signes que notre isolement, qui s’apparentait à une sorte de quarantaine, touche à sa fin, ou du moins perd de son intensité. Ce qui nous réjouit aussi.

S’il est encore tôt pour définir une stratégie électorale par rapport aux enjeux de 2004, des directions ont été indiquées : recherche d’unions aux élections régionales, afin de battre la droite, ce qui est un objectif majeur. Et présence aux élections européennes, si possible avec d’autres (la porte du parti Communiste n’est pas fermée), sinon sous nos couleurs, au moins dans 4 ou 5 interrégions. Cela va dans le sens que nous souhaitions

A nous, maintenant, de poursuivre l’embellie.
Dans dix mois, aura lieu le scrutin européen. Nous ne pouvons, républicains laïques et sociaux, femmes et hommes de gauche nous désintéresser de cette échéance au moment où un projet de constitution européenne vient menacer chaque peuple dans sa légitime construction historique. Nous ne pouvons, laisser les libéraux autoritaires et les sociaux libéraux se disputer entre eux les renoncements aux principes fondateurs et, accessoirement, les sièges à pourvoir. Nous ne pouvons laisser l’arbitrage de cette bataille à l’extrême droite. Nous ne devons en aucun cas renoncer à exprimer notre ambition européenne.
Aujourd’hui et dans les mois qui viennent, Jean-Pierre Chevènement et Emile Zuccarelli sont en mesure d’incarner une conception de l’Europe qui corresponde à nos attentes, qui sont celles de millions de français. Ils peuvent prendre la tête d’une dynamique forte, traduire en alliance les convergences qui déjà existent avec d’autres forces politiques, à gauche (tenons, par exemple, compte des inflexions positives du Parti Communiste sur les questions europénnes). Y renoncer reviendrait non seulement à condamner le courant républicain social à une marginalité durable mais surtout à abandonner toute volonté de construction d’une Europe sociale
C’est parce que nous voulons une Europe garante de l’intérêt général et des services publics, et non pas d’un service « universel « privatisé, version moderne de la charité du moyen-âge que nous souhaitons renforcer les politiques communes existantes comme la PAC et la politique régionale.
C’est parce que nous voulons une Europe centrée sur la croissance et l’emploi, le développement économique durable, parce que nous savons que le libre échange n’est pas une panacée, que nous souhaitons réformer la Banque centrale Européenne et transformer le pacte de stabilité monétaire en pacte de coordination pour la croissance. Le libéralisme tue les emplois, tue les idées aussi, en uniformisant tout, les produits comme la culture, les services comme l’éducation. Il tue les femmes et les hommes enfin, par la misère ou par la détérioration des services de santé.
Notre ambition pour l’Europe c’est de lui redonner souffle, vie en lui proposant des projets communs dans le cadre de coopérations renforcées dans le domaine énergétique, des transports, de la coopération euroméditerranéenne et euro africaine, dans la recherche.
Nous voulons une Europe tournée vers l’avenir, où le financement de la recherche et de projets industriels structurants soit une priorité. Ceci suppose des coopérations renforcées, entre tous les pays ou certains d’entre eux, selon les projets, sur la base de volontariats bien sûr, et non pas une Europe à la seule dévotion des grands groupes industriels et financiers qui, déjà, reçoivent la majeure partie des maigres crédits de recherche européens.
Nous voulons une Europe regardant vers le monde, et particulièrement vers le sud, promouvant le codéveloppement, développant des échanges non seulement économiques, mais culturels, scientifiques, éducationnels, respectant les actions de chacun des pays, les complétant, et non pas une Europe fascinée par les Etats-Unis et constamment à leur remorque, s’imaginant bien naïvement devenir un « contre-pouvoir » en les imitant servilement.

Quelques mots sur les élections régionales. L’enjeu est d’un tout autre ordre. Il s’agit certes de combattre la décentralisation-démantèlement du gouvernement, comme viennent de le faire avec succès Emile Zuccarelli et ses amis en Corse, mais plus globalement de faire échec à l’UMP, d’autant que plusieurs « poids lourds » du gouvernement seront candidats.
Dans cette optique, en ayant le souci bien compris d’efficacité élective, des alliances de diverses formes, au sein de la gauche, devront être recherchées, selon les circonstances et les rapports de force. En tout etat de cause il s’agira de tout faire pour battre la droite. Et faire échec à l’UMP, cela passe aussi par la dénonciation de ses turpitudes. Nous nous y employons avec délectation dans ce numéro.
Bonnes lectures !