Près de 60000 signatures pour Sauver la Recherche, presque autant pour Contre la Guerre à l’Intelligence, deux manifestes que vous pouvez consulter sur le site internet du Cactus républicain, ça bouge. Et ça bougera encore, car les listes de signataires s’allongent chaque jour. Et un jour peut-être, lorsqu’une gauche conséquente reprendra la majorité, ça bougera vraiment dans les faits. Car il ne faut se faire aucune illusion sur ce que fera, ou ne fera pas, le gouvernement Chirac-Raffarin dans les prochains semaines. Au mieux, il cèdera aux exigences minimales des chercheurs. Ceux-ci ne sont pas dupes et ont choisi le réalisme : ce qu’ils demandent est tout juste le maintien d’un statu quo sur les moyens, dont chacun sait qu’ils demeureront insuffisants. C’est bel et bien d’une autre politique dont nous avons besoin, qui passe par une redéfinition de nos priorités. Dans La Ligne de ce mois-ci, notre directeur de la publication développe un des points majeurs de ce que pourrait être cette autre politique.
L’actualité internationale est riche, et souvent riche de malheurs. En Amérique latine, le chaos règne en Haïti, où la France, histoire oblige, ne devra pas se contenter d’envoyer des gendarmes (mais c’est bien de le faire). Au Vénézuéla (voir l’article d’Eric Halphen sur le site du Cactus) la réaction, appuyée en sous-main par les Etats-Unis, tente de démettre Chavez en entretenant le désordre. Mais au Brésil, malgré des retards, des concessions, des revers, Lula tient bon, comme nous l’explique dans ces colonnes notre ami Ruy Rodrigues Da Silva. Au Moyen-Orient, le mur continue. Le Pacte de Genève s’estompe dans les esprits et c’est à juste titre qu’Emmanuel Dupuy et Gérard Benhamou insistent dans ces pages sur son importance. Lueur d’espoir : il semble que les démocrates américains ont repris du poil de la bête et pourraient débarrasser le monde de Doubeliou Bush. Courage, les gars.
En France, l’atonie demeure le point fort de la vie politique, que ne cachent, comme nous l’explique Florence Bray, ni les grandes gueules, ni les bons sentiments, pas plus que les épisodes de l’affaire Juppé, dont Guy Ratane-Dufour tire quelques leçons. D’où les interrogations des électeurs qui vont être sollicités ces prochaines semaines, sur lesquelles se penche Chantal Decosse. Enfin, notre scientifique Jacques-Robert Simon réfléchit sur un enjeu important : l’énergie demain.