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Edito: APRES LES REGIONALES, REMUSCLER LA GAUCHE Par Jean-Luc Gonneau
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Edito: APRES LES REGIONALES, REMUSCLER LA GAUCHE
Par Jean-Luc Gonneau

Chacun pouvait penser, compte tenu de l’impopularité, que la gauche remporterait quelque succès lors des élections régionales. Nul n’imaginait le raz de marée qui arriva ; Nul n’imaginait non plus la participation inespérée des électeurs pour un scrutin, les instituts de sondage, toujours aussi performants, le ressassaient, qui n’intéressait pas les français. Ceci est d’ailleurs bien possible : si tant d’électeurs se sont déplacés, c’est probablement d’abord pour baffer le gouvernement, président inclus, et non par passion pour les questions régionales. Et ce n’est pas non plus – comme l’ont relevé, cette fois avec pertinence, les commentateurs – pour manifester leur enthousiasme envers le parti socialiste. Les socialistes eux-mêmes en ont conscience. Peut-être l’oublieront-ils au fil des semaines, ne retenant que les scores flatteurs, comme Chirac n’a retenu que ses 82% du second tour des élections présidentielles, oubliant ses 19% du premier.
Le choix du président de la République de reconduire à quelques retouches près le gouvernement sanctionné par les électeurs devrait permettre à la gauche de poursuivre sa bonne fortune électorale lors du scrutin européen. Nous comprenons les cris de vierges effarouchées des leaders socialistes lorsqu’ils ont appris la reconduction de Raffarin. Eussent-ils été plus sincères qu’ils se seraient félicités du choix présidentiel, qui leur donne de sérieux atouts électoraux.
Pour la gauche, le scrutin européen, outre l’occasion de rosser une nouvelle fois la droite, ce qui est délectable, offre l’occasion d’une possible clarification : elle est traversée par deux conceptions de l’Europe, celle des « sociaux-libéraux », ceux qui étaient prêts à voter le projet constitutionnel mitonné par Giscard d’Estaing et son orchestre, vers une Europe de la finance, du commerce et de la technocratie et celle des anti-libéraux, qui privilégient une Europe respectueuse des identités nationales et dont la mission centrale doit être sociale, éducative, culturelle, industrielle. Comme d’habitude, ces deux conceptions ne sont pas toujours aussi marquées, et il existe des palanquées d’analyses intermédiaires. Nous défendrons, quant à nous, fermement la ligne anti-libérale, et espérons qu’une partie de la gauche sera en mesure de s’unir sur un projet clair pour l’Europe et proposera ce projet aux électeurs.
En attendant, vous trouverez dans ce numéro studieux un compte-rendu par notre rédac’chef JoãoSilveirinho de notre café-débat sur l’enseignement supérieur, auquel ont participé Marco Antonio Rodrigues Dias, Jean-Claude Fiemeyer et Ismaël Omarjee, un article de notre ami trotsko Eric Mouron sur le financement de la sécu, le premier volet d’une analyse de Jean-Michel Dodd sur le budget (quand on vous disait que c’était studieux !), un point de vue d’Emmanuel Dupuy sur l’ élection algérienne, des impressions d’Afrique de Pierre Henry, les humeurs de Jean-Michel Hureau. Et Jacques-Robert Simon, notre chroniqueur scientifique mais pas seulement, nous parle de CONcurrence. Bonnes lectures !