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Edito numéro 2
Analyse : La question sociale et le contrat d’intégration
Alerte et Analyse : Quand Fillon touche aux contrats d’insertion…
PROPOSITION : Le cumul des mandats
Alerte : Appels d’offres publics : le retour de la bonne soupe
ANALYSE : La double peine : pourquoi il faut évoluer
BOUM-BOUM : Pascal Lamy, un hurluberlu danger public


 
Alerte : Appels d’offres publics : le retour de la bonne soupe
Par Jean-Luc Gonneau
Champagne à volonté pour MM. Bouygues, Mestrallet et compagnie : sur leur demande expresse, le gouvernement modifie le code des marchés publics. Exigences de transparence très réduites, appels à la concurrence limités aux grosses opérations, donc aux grosses entreprises qui, justement, se connaissent trop bien pour se faire concurrence. Les gros bonnets du Medef exultent. Les petits bonnets de la CGPME râlent sec : le nouveau code rendra l’accès des PME aux marchés publics beaucoup plus difficile, à moins d’être pote avec le cacique du coin.
Car la mirobolante réforme permet aussi le retour du temps des copains et des coquins, des petits arrangements entre amis. Officiellement, il s’agit d’un allègement des procédures de passation de marchés, dont la longueur est en effet scandaleuse. Mais chacun sait que l’essentiel n’est pas là. D’abord parce que les nouvelles modalités ne simplifieront pas grand-chose quand au circuit administratif ( seule la « concurrence » est simplifiée. Et surtout parce que cette modification était une exigence des ténors des travaux publics et de l’ingénierie, qu’un lobbying parlementaire forcené a efficacement relayé. Ce n’était d’ailleurs pas la peine d’en faire tant : la tendresse de Raffarin et de ses séides pour le patronat, si possible le grand, est telle qu’il suffisait de le lui demander gentiment.
Il s’agit là d’un des multiples exemples de ce qu’est vraiment le gouvernement Raffarin : le serviteur zélé d’un libéralisme dur. Celles et ceux d’entre nous qui sont tentés de jouer aux donneurs de bons ou mauvais points, un bon pour Sarko, qui applique des trucs que le Che proposait, un mauvais pour Mer, qui veut encore privatiser, un bon pour Chirac sur l’Irak, un mauvais pour Fillon sur les retraites, etc, jouent dangereusement. Ce qui compte, c’est le cœur du programme, et le coeur du programme de ce gouvernement, c’est le libéralisme, l’argent contre le travail, la décentralisation contre la république. Le reste n’est que poudre aux yeux ou détails, petites précautions ou froids calculs.