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Edito numéro 2
Analyse : La question sociale et le contrat d’intégration
Alerte et Analyse : Quand Fillon touche aux contrats d’insertion…
PROPOSITION : Le cumul des mandats
Alerte : Appels d’offres publics : le retour de la bonne soupe
ANALYSE : La double peine : pourquoi il faut évoluer
BOUM-BOUM : Pascal Lamy, un hurluberlu danger public


 
BOUM-BOUM : Pascal Lamy, un hurluberlu danger public
Par Mick et Paule
C’est Jacques Delors qui nous a fait cadeau de ce monsieur, l’ « ahuri », comme l’écrit Bernard Maris, l’excellent Oncle Bernard de Charlie Hebdo. Comme vous le savez, l’ami Lamy (facile mais bon) est commissaire européen au commerce international. C’est ce grand jeune (de moins en moins) homme dégingandé qui négocie pour l’Union Européenne à l’OMC. Tout seul, comme un grand. Les états l’attendent derrière la porte quand les séances finissent et lui frottent parfois les oreilles, parce que Lamy a un peu beaucoup tendance à tout décider tout seul. Lamy s’aime. Lors de la dernière conférence de l’OMC, il avait fait distribuer par les services de la communication de l’Union Européenne une brochure résumant les positions de l’Europe, truffée de citations du grand penseur et économiste Lamy Pascal, du genre « le commerce est bon pour la paix ». Sans ajouter « par exemple, celui du pétrole », ce qui montre que Lamy n’est pas du genre rigolard ( mais détendu, hein, il a appris ça en stage de com’).
Lamy, qui se prétend socialiste dans le civil, mais sans doute très à droite de Tony Blair, s’apprête à négocier l’AGCS. Ques aco ? une nouvelle forme de l’AMI (décidément), machine de guerre contre les services publics qui fut bloquée in extremis voici quelques années par les efforts conjoints de la gauche et de Juppé, alors ministre des affaires étrangères (vous voyez, on reconnaît même les mérites de ceux qui n’en ont pas beaucoup). L’AGCS, accord général sur les services, fait entrer dans le cadre du marché la culture, la santé, l’éducation, entre autres. Bref, ce qui est le plus sacré du service public.
A l’OMC, les membres, avant chaque session, peuvent faire des offres de secteurs à « libéraliser » (ça ne fonctionne que dans un sens, ont ne peut pas faire des offres pour dé-libéraliser, ils ont oublié de le mettre dans le règlement, c’est con, hein, et maintenant c’est trop tard). Ils peuvent, mais ils ne sont pas obligés. Bon, celui qui ne propose jamais rien passera pour un boudeur, mais il y a des tas de trucs qu’on peut proposer sans problèmes. Les articles de pêche, par exemple. Ca y est déjà ? Bon, mais on réfléchira pour la prochaine fois. Toujours ça de gagné contre les termites libérales. Mais le grand Lamy ne mange pas de ce pain là, lui, il propose, lui, et pas qu’un peu. L’éducation, la santé, la culture, ça vous a de la gueule, tout de même. Par rapport à Lamy, Raffarin va passer pour un dangereux gauchiste.
Lamy est un pur produit de l’irresponsabilité bruxelloise, un pur produit des arrangements entre grands chefs pour nommer les commissaires européens, un pur produit de l’immodestie et du mépris des classes dirigeantes d’aujourd’hui. Lamy n’est donc qu’un produit. On pourrait peut-être faire une offre à l’OMC : libéralisons Lamy. Qui veut de Lamy ? Allez, on solde, soignez sympas les gars, prenez-nous notre Lamy, et gardez-le bien.