Positionner un pôle, saperlipopette, ça ne devrait pas être bien difficile. Et pourtant.
« Au-dessus de la gauche et de la droite », plus récemment l’ « autre chemin », voilà qui ne dit rien. C’est laisser la gauche à la social-traîtrise socialisteverte, et la droite où elle est. C’est laisser l’autoroute ( ou le boulevard ) aux grosses cylindrées et prendre le sentier de randonnée, celui à 1%. Nos orientations sont à gauche, la vraie, la bonne, conséquemment à gauche, ni au dessus, ni en dessous, ni à côté, ni ailleurs.
Deux lignes de fracture, certes perméables, parfois imprécises traversent politiquement notre pays. La première est ancienne, mais demeure prégnante. Elle oppose le camp qui se reconnaît dans le progrès, en gros ce qu’on appelle génériquement la gauche et celui du conservatisme, en gros la droite. La seconde, apparente depuis le référendum de Maastricht, oppose les libéraux (au sens économique ) aux anti-libéraux. Les libéraux
progressistes font le socle de l’alliance socialoverte et les libéraux conservateurs celui de l’alliance UMP-UDF. Le camp des anti-libéraux conservateurs est squatté par l’extrême droite, qui ne laisse qu’une portion congrue aux « républicains de l’autre rive », respectable maigre troupe. Les anti-libéraux progressistes sont atomisés : nous, bien sur, la plupart des communistes, certains radicaux, une partie de l’extrême gauche, des militants et sympathisants socialistes, marginalisés au PS. Notre terreau est là. Notre rôle est de participer à la structuration de l’anti-libéralisme progressiste, sans volontéhégémonique, en mettant sur la table ce qui aujourd’hui nous est commun, ce qui sépare parfois. L’autre rive, nous en avons gardé le meilleur, mais la qualité n’est pas accompagnée dela quantité, et elle n’est plus féconde.
(à suivre )