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TRIBUNE LIBRE*: COLIMA, LE TREMBLEMENT DE TERRE, LA MONDIALISATION
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TRIBUNE LIBRE*: COLIMA, LE TREMBLEMENT DE TERRE, LA MONDIALISATION
Par François de la Chevalerie
C’est l’histoire d’une petite ville du Mexique, Colima. Sous l’ombre bouillonnante du Volcan du même nom, à cinquante kilomètres du Pacifique, Colima était un havre de paix. Bercée par la chaleur tropicale, la ville était ordonnée autour de belles avenues tracées au milieu d’une nature exubérante. De jour, battante et entreprenante, cité en développement. De nuit,
flâneries et musique sous les porches d’un centre à l’architecture coloniale. Alors que la pauvreté est parfois cruelle au
Mexique, elle ne régnait pas en maître à Colima. Une solide classe moyenne foisonnait plutôt, laissant à chacun sa part de chance. D’une économie purement agricole, ces dernières années, Colima était devenue un pôle universitaire et technologique. De nombreux projets y prospéraient. A Colima, délinquance et incivilité étaient rares. Fort de cette réputation, de nombreux mexicains avaient fait le choix de s’y installer. Beaucoup en provenance de la ville de Mexico, fuyant la pollution, la violence, le chômage. A Colima, l’on n’émigrait pas ou peu. Loin des sirènes du rêve américain, Colima se suffisait à elle- même. Portant fièrement la culture mexicaine, joyeuse et moderne. Une ville où il faisait bon vivre.
Le 21 janvier 2003, Colima a été secouée par un tremblement de terre de magnitude 7,6 à l’échelle de Richter. Pendant cinquante cinq secondes, le monde s’est écroulé. La population s’est mise à crier, courant, errant, affolée, désespérée. Le bilan est lourd : 21 morts, 400 blessés, d’innombrables habitations détruites mais un bien pire danger s’est abattu sur la ville, la peur ! Chacun croyait l’avoir apprivoisée dans un pays pourtant abonné aux secousses telluriques. Cette fois, la colère des
Dieux fut trop longue. La peur est désormais là, ancrée, vive, omniprésente, inexorable. Elle ne lâche plus les esprits, s’amplifie sur fond d’un manque de confiance dans l’avenir, d’une économie mexicaine stagnante, en crise, bientôt guettée par l’effondrement du peso.
Naguère scandaleuse, une question fuse à Colima. Pourquoi rester ici ? Déjà, certains songent à s’en aller, loin, très loin. La ville de Mexico ? Non, trop de souffrance ! Ailleurs au Mexique ? Trop de difficulté, pas d’emploi ! Les Etats-Unis ? Finalement, pourquoi pas ? Le probable bonheur se trouve sans doute là où la vie est la plus confortable, plus durable peut-être.
Qu’importe le sanglot du migrant, les vexations, il n’y a plus guère de choix. Comme dans beaucoup d’autres endroits dans le monde en proie aux sursauts de la nature ou plus sûrement accablés par le sous-développement, la famine ou la guerre, la mondialisation frappe parfois durement, sans retenue, sans pitié. Le 21 janvier 2003, Colima a sombré. Demain ailleurs, demain encore.
François de la Chevalerie est représentant de l’Etat de Colima en France.
*Les tribunes libres de la Banquise n’engagent pas la rédaction
Capturé par MemoWeb à partir de http://www.cactus-republicain.org/index.php?ID=&Langue=Object&ThemeID=59&RubID=111&InfoID=180  le 16/07/2004