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Edito : 2003 ANNEE DE TOUS LES DANGERS, UN NUMERO SPECIAL INTERNATIONAL
LA LIGNE : QU’EST-CE QUE LA GAUCHE AUJOURD’HUI ? (SUITE) : GAUCHE ET MOUVEMENTS SOCIAUX
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LA LIGNE : QU’EST-CE QUE LA GAUCHE AUJOURD’HUI ? (SUITE) : GAUCHE ET MOUVEMENTS SOCIAUX
Par J.L Gonneau
Ce qui frappa nombre d’esprits, ce fut l’atonie des mouvements sociaux qui suivit, longuement l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Il est vrai que les espoirs étaient grands et que, de 1981 à 1983, des actions d’importance ont marqué à gauche l’action gouvernementale, et satisfait bien des acteurs sociaux. Mais l’atonie a demeuré bien après la « parenthèse », cette parenthèse jamais refermée, de la rigueur de 1983. La conversion, jamais avouée franchement, de la « gauche de gouvernement » au libéralisme, fût-il « social » a certes mis les syndicats en porte à faux, certains suivant d’ailleurs le PS et ses amis dans cette voie.
Il n’était pas surprenant plus que çà, alors, que des mouvements hors les structures établies se manifestent, tant les dites structures paraissaient
roupiller doucement. Même l’alternance ne les réveilla guère. Les mouvements « hors structures » se sont donc développés, certains se structurant, d’ailleurs, de façon plus ou moins pérenne.
Beaucoup de ces mouvements ont été attifés de l’adjectif « sociétal ». Certains expriment les revendications de minorités se sentant opprimées (les « sans », les homosexuels…). D’autres conduisent des combats contre des exclusions plus larges (logement, emplois, droits des femmes, racisme). D’autres encore réinvestissent le terreau de l’éducation populaire, déserté en partie par les mouvements traditionnels occupés à leur technocratisation. Sans oublier les multiples anti ou pro spécialisés (anti-nucléaires, pro cannabis etc).
Face à ces mouvements, les partis de la gauche ont eu des attitudes diverses, dont on peut avoir le sentiment qu’elles ont été davantage guidées par des intuitions (pourquoi pas) , des tentatives de noyautage (c’est de bonne guerre), des défiances (on voit des troskistes partout, d’ailleurs il y en a même au PS) plutôt que par une analyse vraiment politique. C’est probablement dans la nature humaine, hein, mais c’est évidemment insuffisant. La plupart de ces mouvements posent de vrais problèmes, même s’ils y répondent de façon décousue, par fois naïve, quelquefois maladroite, dans certaines occasions en bafouant les lois. Mais il faut à chaque fois se poser la question, la seule qui vaille : ont-il raison de poser tel problème ?
Et si oui, tout bien pesé, que pouvons-nous, nous, la gauche, proposer ? On ne peut tout faire, certes, et quand on ne peut pas, il faut le dire clairement. La gauche, souvent, ne dit rien ou, pire encore, annonce sans faire. Quand Chirac promet, on a l’habitude, on sait ce que ça vaut. Quand c’est la gauche, on commence à penser la même chose, et c’est cela qui est grave.
Il est une autre attitude qui prête à critique : celle qui consiste à relativiser les problèmes gênants, du genre « ils ne représentent rien », « ce problème ne concerne pas la majorité des français » ou à diaboliser l’organisation de tel mouvement pour évacuer la réponse, ce qui peut donner « de toutes façons ce sont des gauchistes », ce qui n’est pas toujours faux, mais là n’est pas l’essentiel. Ou la cause est juste, et il faut y répondre, même par l’impuissance. Ou elle ne l’est pas, et peu importe alors si le mouvement est gaucho, fémino, intello ou je ne sais quoi encore.
Que représentaient les premières suffragettes ? Que représentaient les premiers environnementalistes ? L’important n’est pas de savoir si tel mouvement féministe est infiltré ou même irresponsable, si tel parti écolo est irresponsable ou infiltré, mais si les questions posées à un moment sont justes. Nous avons aujourd’hui la parité, et les risques environnementaux qui menacent la planète sont reconnus de presque tous. Là est l’important.
Capturé par MemoWeb à partir de http://www.cactus-republicain.org/index.php?ID=&Langue=Object&ThemeID=59&RubID=115&InfoID=224  le 16/07/2004