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LES BELLES HISTOIRES D’ONCLE SYLVAIN : Conte de nos campagnes
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LOYAS JIRGAS*


 
LES BELLES HISTOIRES D’ONCLE SYLVAIN : Conte de nos campagnes
Par S. Ethiré
Il était une fois un pays qui avait encore des agriculteurs. Des gros et des petits. Les gros râlaient pour devenir plus gros, les petits râlaient pour pouvoir rester petits plutôt que disparaître. Tous recevaient des sous du Prince, parce que, dans d’autres pays, d’autres agriculteurs encore,plus gros recevaient des sous pour produire moins cher ou que, dans d’autres pays encore, ou parfois les mêmes, les très gros négociants payaient une misère des paysans pour produire moins cher que les gros de notre pays. Naturellement, dans le pays dont nous parlons, plus l’agriculteur était gros et plus il recevait de sous du Prince, ce qui était tout de même logique.
Mais les petits, vous savez comme les petits sont râleurs, firent des pieds et des mains et obtinrent d’un ministre du Prince que les sous soient répartis de façon moins inégale. Les gros râlèrent de plus belle, et vous savez les gros quand ça râle ça râle. D’autant que les petits avaient aussi obtenu des sous pour rendre la campagne gaie et pimpante, ce qui horripilait les gros qui auraient préféré avoir des sous pour eux et pour faire des hectares et des hectares de champs de betteraves ou de céréales transgéniques ou d’immenses hangars pour faire de la viande sur pied. C’est gai et pimpant aussi, disaient-ils, et c’est pas juste qu’on ait pas des sous comme les petits, et même plus puisqu’on est plus gros. C’est vrai, ça.
Dans ce pays, on appelait le Prince Président, et il était élu par les gens. Le Prince de ce temps-là était un malin qui se fit réélire, en promettant des sous aux petits comme aux gros, chacun de leur côté et ne le dites pas aux autres, hein. Une fois élu, il prit un autre ministre qui rétablit enfin la justice : plus t’était gros, plus t’avais de sous. Et l’argent pour rendre les campagnes belles et pimpantes,confisqué, on verrait plus tard.
Les petits râlèrent bien un peu, mais ils étaient fatigués. Et les gros purent enfin devenir plus gros. Mais un jour, les très gros des autres pays, devenus encore plus gros que les gros du pays dont on parle, finirent par les ruiner ou les racheter. Ils commencèrent par les vignobles, et le reste peu à peu. Les gros de ce pays là pleurèrent-ils à chaudes larmes ? Nul ne le sait encore, puisque nos gros, ils ne savent pas ce qui va leur arriver. Et s’il n’y en a plus qu’un, il s’appellera Monsanto.
Capturé par MemoWeb à partir de http://www.cactus-republicain.org/index.php?ID=&Langue=Object&ThemeID=59&RubID=119&InfoID=265  le 16/07/2004