Rassembler sur un contenu davantage que sur des personnalités ou des slogans, des phantasmes ou des regrets me paraît un peu plus réaliste que les longues dissertations de tendance et de théologie. Ne sommes-nous pas entrain de confondre logorrhée et démocratie ?

Nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir comment nous définir aux yeux des citoyens que nous souhaitons rallier. La seule façon semble-t-il, sans se perdre dans le consensus mou, la critique du PS, les occasions manquées et notre concept chronologique d'une gauche autrement républicaine n'est-elle pas de parler du fond plutôt que de disserter sur la forme ?

Quel contenu donnons-nous à notre projet de société, sachant comme cela a déjà été dit qu'aucun de ceux qui se réclament de la gauche n'a l'exclusivité ou le nom de marque déposé ? Quelle politique de l'enseignement, de la sécurité, quelle politique étrangère, quelle politique de la défense envisageons-nous - tous sujets sur lesquels le silence du Pôle MDC républicain est remarquable - pendant que l'ancrage, continuer ou transcender, se déterminer ou non par rapport à qui et à quoi sont abondamment débattus mais de façon peut-être un peu trop abstraite pour retenir très longtemps l'attention du consommateur. Pour réussir dans ce que nous entendons poursuivre, seuls importent initialement la clarté du contenu et la détermination de nous donner les moyens de le faire prévaloir. A deux mois du congrès fondateur, est-ce vraiment bien de cela que nous nous occupons en priorité ?

Je suis de ceux qui pensent que la multiplicité des changements : de nom, de fond, de forme, d'inspiration, de discours, d'appartenance, de définition sont désastreux dans leurs effets sur les gens que nous entendons influencer pour les rallier à nous.

Dans notre département (50) où les militants sont peu nombreux, notre survie même dépendra de la simplicité de l'approche : nous nous positionnons clairement et vite ou nous disparaissons. La terre à ceux qui la travaillent ; ne s'agit-il pas désormais de faire avant tout de la politique comme si les électeurs avaient de l'importance ?
N'oublions pas que nous nous adressons à des concitoyens désillusionnés par la politique au point de voter Madame Arlette ou Jean-Marie Le, ou plus souvent encore de ne pas voter du tout.

Longue traversée du désert nous a-t-on dit ? Certes, mais continuons à nous rallier, à signer des motions, à disserter, à faire de l'hagiographie et de la rhétorique et nous n'aurons plus rien à traverser, nous serons carrément privés de désert, autrement dit fédéralisés et mondialisés et libéralisés.

Quelqu'un au moins a-t-il remarqué que le bon M. Raffarin ne perd de temps absolument nulle part ? S'il continue, nous allons bientôt devoir le citer en exemple. Quel programme ! Alors qu'allons nous faire pour lui mettre démocratiquement des bâtons dans les roues ? Tenir encore plusieurs réunions-parlottes ou nous organiser pronto sur un consensus républicain rassembleur et manifester en tout et partout notre présence - que dis-je - notre existence, à l'occasion de toutes les échéances électorales bien sûr mais aussi dans toutes les manifestations de la vie locale régionale et nationale, dans tous les domaines de la vie politique, associative, municipale, sociale, professionnelle. Si c'est bien de cela dont il s'agit, je suis certain que nos rangs ne resteront pas longtemps clairsemés et que des pas décisifs seront vite franchis pour revenir aux affaires avant que trop de mesures irréversibles n'aient été prises par la droite revancharde la plus bête du monde comme a dit quelqu'un qui ne s'est malheureusement jamais donné à temps les moyens d'aller jusqu'au bout de sa rhétorique. Un bon exemple à ne pas suivre ?