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NOUVELLES DE LA GAUCHE CONGELEE Septembre 2003
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NOUVELLES DE LA GAUCHE CONGELEE Septembre 2003
Par João Silveirinho


La vie d’un chroniqueur de la Banquise est sans doute pleine de moments exaltants, mais elle a aussi ses contingences, ses splendeurs, sauf financières hélas, mais aussi ses misères. Misères d’hiver et de printemps, il nous a fallu rendre compte ici des congrès des partis de la gauche congelée. Misère d’été, voici le temps de raconter les universités d’été des mêmes, misère répétitive de la précédente, en plus.
Premier scoop : il en faudra un bon paquet, de canicules de l’acabit que nous venons de vivre, pour commencer le début de la décongélation des partis de l’ex-gauche plurielle.
Commençons par les Verts. Vedette : Laurent Fabius. Tiens, Laurent Fabius est écolo maintenant. Meu non, Laurent Fabius veut faire Président, il y pense depuis tout petit, donc il ratisse large. Comme l’explique doctement l’un de ses stratèges ( il ne dit pas spin doctors depuis que Tony Blair a des soucis avec les siens), « Laurent analyse les communistes comme une force résistante et les écolos comme une force émergente ». Bref, un super projet pour la France. Vedette américaine : Tony Waechter, qui, à l’image de Patrick Juvet ou Stone et Charden, en attendant Petula Clark, revient à la scène, grâce à son nouvel imprésario, Gilles Lemaire. Malheureusement, le répertoire de l’écolo « ni ni » manque cruellement de tubes. Et les « vrais Verts », alors, les encartés ? Rien de nouveau sous le soleil, qui tapait fort. Ils se sont foutus sur la gueule, comme d’hab’, et surtout, si on a bien compris, sur des stratégies électorales, des places à prendre, quoi, comme d’hab’. L’environnement, l’écologie politique ? Question subsidiaire, apparemment.
Passons au PS, à La Rochelle. Encore moins rigolo, car pas de tapage. Tout le monde qui se croit présidentiable s’observe, les courants sont en pleine négociation pour les places aux européennes et aux régionales (comme d’hab’), alors ce n’est pas le moment de les embêter avec les projets politiques. Le tout semble de ne pas se faire refaire par l’extrême gauche. Construire un projet ? Heu, hum, ils avaient annoncé que c’était fait à leur congrès. Mais finalement, heu, hum, il va falloir qu’on y pense. Excusez-nous, mais faut qu’on retourne en réunion pour décider si on vire Rocard ou Kouchner ou les deux sur la liste des européennes.
A la LCR, rien de neuf non plus. Construire un grand parti unitaire de la vraie gauche en fédérant les forces de la LCR avec celles de la LCR. Il y a un nom tout trouvé pour leur futur grand parti : LCR.
A l’AGR, plus connue sous le nom de « déçus du chevènementisme » (comme s’il y avait un chevènementisme !), rude bagarre entre ceux qui veulent rejoindre le PS tout de suite et ceux qui veulent le rejoindre dans pas longtemps (c'est-à-dire une fois que les places pour les régionales seront distribuées). Victoire des seconds.
Le MRC, les pas-déçus-du-chevènementisme nous a offert une bonne surprise : Chevènement clarifie enfin les choses et définit son camp, la gauche. Avec aussi de solides exposés de S. Nair sur l’Europe, de M.F. Bechtel sur la décentralisation, de J. Nikoneff sur la mondialisation, et une intervention lumineuse de H. Pena-Ruiz sur la laïcité. Il faut lire et écouter Pena-Ruiz !
Reste le Larzac. Immense succès populaire, hé oui, les gars, populaire. On ne les voyait pas beaucoup, les voitures de fonction, et ça changeait de La Rochelle. Avec Bové-Robin Hood à peine sorti des geôles du roi Jacques. Oh, certes, les amateurs de « perspectives politiques » en seront pour leurs frais, ici comme partout dont c’est qu’on a causé avant. Mais il y avait deux choses palpables, présentes : un intense ras-le-bol de notre société. (oui, de notre société, pas seulement de notre gouvernement), et une forte conviction qu’il est possible de changer les choses. Comment ? Là, ça balbutie, ça part un peu dans tous les sens, on voit parfois revenir les mini-gourous des années 60/80, les trotskos ratissent, mais, peu habitués aux travaux des champs, se prennent classiquement le manche du râteau dans la gueule, les écolos sont babas (mais tous les babas ne sont pas écolos, hinhin). Bon.
Mais il demeure le ras-le-bol et l’espérance. Et ça, la gauche congelée ne l’a pas, et ça lui manque plus qu’un brin. Peut-être que si le PS louchait moins vers le libéralisme, les perspectives changeraient. Mais s’il continue, il faudra faire sans lui. Ce sera long, mais nous sommes angéliquement patients.