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Edito numéro 3
Analyse : Corse, un Non salvateur
Alerte : Le MRC malade de ses élus (Variations sur un thème)
Point de Vue* : Quelle stratégie face à la mondialisation
Proposition : Pourquoi il faut aller à Belfort
Analyse : A propos de « Ramulaud »
Nouvelles de la mouvance : Les Tribulations de « Transcender Vincennes »


 
Alerte : Le MRC malade de ses élus (Variations sur un thème)
Par Georges Michel
Les deux tiers des ressources du parti proviendraient des contributions des élus ? Ne faut-il pas craindre que cela accorde aujourd'hui à certains de ces élus un poids démesuré, hors de proportion avec leur représentativité et leur importance réelles ?
Examinons de qui ces citoyens sont les élus, et par qui et à quoi ils ont été élus. Prenons pour exemple la municipalité d'une conurbation à majorité socialiste d'une sous-préfecture d'importance moyenne.
Les élus en question sont ici en place depuis plusieurs années au conseil municipal, à la communauté urbaine, au conseil régional ; initialement - sauf erreur de ma part - c'est bien sous l'étiquette chevènementiste qu'ils ont été élus sur une liste de gauche plurielle dominée par un PS complaisant - que dis-je, magnanime - tant l'avenir lui semblait alors fait d'une longue série de lendemains qui chantent juste.
Mais depuis ce temps là, et désormais sans élégance superflue, le PS ne manque plus jamais une seule occasion de rappeler à ses alliés d'un jour, à quel point leur contribution est dérisoire, leur existence précaire, leur pérennité menacée, leur responsabilité immense dans le dernier désastre électoral.
Pour un peu, on évoquerait dans la foulée et le désordre réunis les croisades et l'inquisition, Jeanne d'Arc, le vase de Soissons, Waterloo, Fachoda, Mers-el-Kébir, tous évènements dans lesquels la perfidie chevènementesque - on ne le dira jamais assez - a joué un rôle diviseur certain sur lequel par grandeur d'âme politique le PS ne souhaite pas s'appesantir pour le moment.
Lorsque nous examinons de près comme il sied les finances de notre section, nous sommes inquiets à deux titres.
En premier lieu, nous n'avons de certitude que sur les sommes dont nous ne disposons pas. En second lieu, récemment, nous avons pris localement l'initiative de mener sur un certain nombre de points d'actualité une action politique (politique comme dans parti politique) ; ces actions se sont avérées présenter plusieurs points communs, mais surtout celui de n'avoir suscité que peu d'intérêt de la part de nos élus, et partant peu ou pas de participation.
Ils distribuent des tracts avec réticence, et sur leur territoire seulement. Ils participeront à une manifestation mais surtout pour y être vus en bonne compagnie PS/PC. Dans les comités de quartiers animés par un élu municipal de référence (sic) ils sont là, ils occupent le terrain et montrent à tous leur innocuité.
Nos élus ne sont pas des participateurs. Ils ne se sont pas déplacés pour l'université d'été, ni pour le congrès fondateur, ni autant que je sache pour aucune autre manifestation nationale ; ils ne naviguent pas sur la toile ; ils délèguent volontiers tout ce qui est sans conséquence réelle et s'assoient sur le reste.
Avant l'interruption estivale de la plupart des formes de vie associative, nous avons parlé des échéances électorales prochaines. C'est bien sur cela n'est-ce pas, que nous devrons faire la rentrée si l'on veut que notre parti se fasse entendre et progresse. C'est alors que nous avons eu le rare privilège d'assister avec étonnement mêlé de surprise, à une démonstration unanime par nos élus des raisons pour lesquelles il faudrait inéluctablement - arithmétique électoralo-financière oblige - envisager de s'allier au PS, en espérant humblement que le PS ait la bonté de nous laisser un strapontin. Ceci, de toute façon, n'est même pas certain tant l'expiation de notre part supposée dans la déconfiture présidentielle de leur ex héros exigera de pénitences et carêmes. Victime d'un lourd passé stalinien, l'un de nos anciens ex futurs élus nous aurait bien volontiers parlé du péril gauchiste encore plus longuement qu'il n'a pu le faire ; nous avons évité à grand peine qu'un autre nous rappelle tout ce que nous devions au PS.
Ces élus dont j'ai à peine chargé le portrait sont bien incapables de remettre en cause quoi que ce soit, et en particulier le sentiment de leur propre importance. Inodores et incolores dans la majorité ou sa périphérie, ils seront d'une indolence co-optable sans pareille dans la minorité.
Eh! bien, citoyens, tout cela me semble nous rapprocher dangereusement du point de non retour. Allons-nous, pour ménager des finances anémiques, continuer à recycler perpétuellement des pseudo-notables dont l'ambition politique se borne dans le meilleur des cas à occuper le terrain, quelle que soit l'enseigne qui les rassemble ? Allons-nous enfin opter pour faire de la politique autrement et refuser notre caution à ceux qui nous oublieront dès le lendemain des échéances électorales qui nous auraient rapprochés, et ce quel qu'en soit le résultat ? Les faire élire pour qu'ensuite ils gouvernent seuls ?
Le journal "Le Monde" nous a fait la grâce de remarquer dans son édition datée du mardi 24 juin que le secrétariat national du MRC a eu la sagesse de ne pas publier de directives sur les alliances ou absence d'alliances électorales. Nous souhaitons vivement qu'il persiste et signe, laissant les militants décider sur le terrain de chaque cas selon ses mérites propres. Il convient de comparer le fardeau du maintien à tout prix d'un élu sans conviction militante, au potentiel démobilisateur d'une telle action. Pensons plutôt à ceux encore nombreux qui cherchent sincèrement à faire de la politique autrement et persistent à discerner cette possibilité de renaissance citoyenne et républicaine chez les seuls chevènementistes.