Sans doute ne serai-je pas le seul à déplorer le fait qu'un certain corpus d'idées de Jean-Pierre Chevènement survit, alors même que son inventeur s'essouffle dans la synthèse multidirectionnelle. Désormais, le recyclage répété d'excellents numéros télévisés ou scriptés ne fait pas plus recette qu'il ne le fit pour les présidentielles, les législatives, et la suite.
Quant au MRC, le président d'honneur en parle avec une telle discrétion qu'on souhaiterait volontiers pouvoir choisir de croire qu'il le fait pour ménager notre liberté d'action de militants, n'eût-ce été pour l'observation, en dernier lieu au Conseil National, de l'expression de son mépris pour tout ce qui ose s'opposer pour contredire, voire simplement diverger discrètement.
Peut-être le choix du fief de Belfort pour l'université d'été est-il accidentel ; peut-être ne s'agit-il pas de ramener la base dans le droit-fil du dogme. Peut-être pourrons-nous au contraire opposer tous ensemble à la manière autoritaire du maître le débat ouvert et sans exclusive ni mépris qui répond à l'attente de la majorité. Il ne faudra donc pas boycotter l'université d'été de cette année et laisser ainsi le champ libre aux inconditionnels de tout et n'importe quoi sous réserve que cela émane de l'Autorité suprême. Je pense au contraire qu'en nous préparant à nous rendre nombreux à Belfort et en exigeant dès à présent tous les détails sur l'organisation, les inscriptions des intervenants, les temps de parole, nous appliquerons ce que nous prêchons. C'est en agissant dans le respect de la démocratie que nous parviendrons à éloigner les tentations autoritaires et dogmatiques et à ne pas être réduits au rang de permanents intermittents du spectacle politico-médiatique. Ainsi ne verra-t-on pas seulement dans les secrétaires nationaux démissionnaires des opportunistes arrivistes ou velléitaires de tout crin cherchant le band wagon.