Même si l’on peut, avec raison me semble-t-il, s’interroger sur l’opportunité de la transformation du Mouvement des Citoyens en Pôle Républicain, il n’en demeure pas moins que la construction de la nouvelle formation politique qui sera parachevée en décembre constitue une opportunité pour réfléchir au fonctionnement d’un parti de gauche et républicain en ce début du XXIème siècle. A l’évidence, un parti qui veut recruter des adhérents et des militants doit aujourd’hui veiller à traiter ceux-ci comme des hommes et des femmes responsables, et, à ce titre, réaliser en son sein unenécessaire démocratie.
Encore faut-il que cette démocratie soit organisée pour éviter que le parti ne tombe entre les mains d’hommes ou de femmes n’ayant d’autre but que leur propre pouvoir, ou, à l’inverse, de groupes minoritaires mais organisés désireux de profiter des structures pour implanter leur doctrine sectaire. Organiser la démocratie cela veut dire à mon sens commencer d’abord par former adhérents et cadres. Savoir rédiger un tract ou un communiqué de presse, prendre la parole en public, organiser le service d’ordre pour la participation à une manifestation… ne s’improvisent pas. De même, on ne défend bien que ce que l’on comprend : les propositions du parti doivent donc être déclinées de telle manière que chaque adhérent(e) puisse les faire siennes et les populariser. Elles ne doivent pas être l’apanage d’un cénacle d’experts supposés avoir seuls la connaissance, mais être construites aussi à partir du vécu des adhérents et des militants dont la compétence ne doit pas être négligée. La création de commissions thématiques ouvertes à tous les adhérents, voire dans certains cas, aux sympathisants, me paraît d’ailleurs de nature à être un bon contrepoids aux comités d’experts.
Cela passe aussi par une information interne utilisant bien sûr les outils modernes et
notamment Internet mais ne négligeant pas pour autant les outils traditionnels. L’envoi régulier d’un journal à tous les adhérents constitue un bon moyen pour faire en sorte que chacun ait le même niveau minimal d’information. Chacun doit pouvoir y trouver des argumentaires, un compte rendu des réunions, notamment de celles des instances nationales ou départementales et des débats sur des sujets d’actualité. Il me semble par ailleurs nécessaire que les noms des responsables nationaux et départementaux ainsi que leur domaine de compétence et les moyens de les joindre soient connus de chacun, avec une information régulière sur les changements survenant entre deux congrès. Concernant la désignation des candidats aux élections, il me semble indispensable que les adhérents soient consultés suffisamment en amont avant l’élection et qu’un appel à candidature soit organisé au sein de chaque structure. Toutefois, et notamment parce qu’il ne suffit pas d’être un bon militant ou un bon orateur pour être un bon candidat et à fortiori un bon élu, il est à mon sens nécessaire que les candidats désignés par la « base » soient confirmés par l’instance supérieure (instance départementale pour les élections locales, instance nationale pour les élections nationales) avec possibilité pour celle-ci de réserver des circonscriptions pour permettre à des personnalités extérieures susceptibles d’apporter un plus d’être elle-mêmes candidates ou pour tenir compte des alliances. Résolument hostile à l’organisation du futur parti en courants, qui ne pourraient que le scléroser et le transformer en ramassis de chapelles, je pense cette solution préférable de loin à celle qui a prévalu pour les législatives de juin.