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Le Conseil national du 25 Avril 2004 et le point sur la gauche républicaine Par Jean-Luc Gonneau
Conseil national du 25/04/04: L'intervention à laquelle vous avez échappé Par Jacques Lemarchand
Le cumul des mandats Par Sylvain Ethiré
Corse, un Non salvateur Par Pierre Henry
A propos de « Ramulaud » Par Jean-Luc Gonneau
Le MRC malade de ses élus (Variations sur un thème) Par Georges Michel
METTONS EN MARCHE LE MONDE DU TRAVAIL Par Jacques Decaux
Gauche et Droite Par Elie Arié
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Point de Vue* : Quelle stratégie face à la mondialisation Par Elie Arié
OPERA BOUFFE Par Georges Michel
LE FUTUR FONCTIONNEMENT DU POLE REPUBLICAIN Par Pierre Kerdraon


 
METTONS EN MARCHE LE MONDE DU TRAVAIL
Par Jacques Decaux*


1) QUE SONT NOS AMIS DEVENUS ?

Séduits par le personnage de Chevènement moins que par des fauteuils convoités, nos républicains de l’autre rive s’en sont retournés auprès de leur mentor. Nous ne leur en voudrons pas, tant nous apprécions les amitiés anciennes quand elles se rabibochent à l’ombre des exils. Que pouvions-nous espérer d’un bateleur de foire et de talent d’une part, d’un théoricien affûté quelque peu sulfureux d’autre part et d’un Hobereau vendéen comme caution souverainiste ? Nous avons grâce à ces gens, abattu en plein vol notre bel avantage. Des citoyens prêts à rejoindre le frémissement national nécessaire à notre succès s’interrogeaient, interloqués par ces présences qui leurs paraissaient étranges, mal venues et pour tout dire saugrenues, tant l’image de Jean Pierre Chevènement était celle d’un Républicain certes, mais accroché aux valeurs de gauche lui, et s’il n’en restait qu’un d’ailleurs, ce ne pourrait être que lui ! Marier l’eau et le feu (tous deux sources d’énergies) ne viendrait à l’idée de personne, même du meilleur des alchimistes, sauf à réinventer la machine à vapeur. En la matière, plus par plus ne fait pas plus. Pourtant certains s’obstinent depuis longtemps, convaincus que les règles algébriques s ‘appliquent en tout lieu.
2) LE MONDE DU TRAVAIL N'Y A COMPRIS QUE POUIC!

Notre vocation politique est de mobiliser le monde du travail (si j’ai bien tout compris) ! Notre projet, s’il est compréhensible et clairement exprimé peut être entendu, pourvu que nous sachions couper ce lien artificiel avec la bourgeoisie républicaine (peut-être), mais fortunée surtout, et aller sans états d’âmes, au bout de nos luttes. Car le monde du travail, c’est avant tout des salariés, qu’ils soient ouvriers, techniciens, ingénieurs, enseignants de tous niveaux, j’en passe, car le monde du commerce est devenu lui-même un monde de salariés et l’agriculture ne déroge pas à cette propension, qui est source de progrès. Nous avons eu leur écoute, jusqu'à la triste apparition sur France 2 du divin Marquis, accompagné de notre candidat. Un chef d’entreprise réactionnaire comme il peut enexister (ils sont majoritaires, mais il y a aussi quelques progressistes j’en conviens), qui avait maintes fois foudroyé les organisations syndicales sur les ondes, semblait être invité par le Leader républicain à le rejoindre dans son combat, qui pour le coup serait devenue une croisade ! Nous sommes restés pantois, reconnaissant bien sûr le montage médiatique d’une chaîne aux ordres du PS, mais mesurant l’impact sur tous ces gens, tous ces camarades que nous étions à une encablure de convaincre. Le coup fût fatal. La consonance droitière à peine digérée, la fleur de lys leur restait sur l’estomac.

3) NE PAS CONFONDRE TUYAU DE POIL ET TUYAU DE PIPE !

Sachons tout de même reconnaître que libéral de droite et libéral de gauche, ce n’est pas la même chose. Les libéraux de gauche (dans ces années 1983/2002 couramment appelés socialistes), ravalent les façades de la maison sociale. Les libéraux de droite eux (regardons-les à l’œuvre), déménagent les meubles et détruisent les murs qui en font la structure. Le salariat sait cela. Il n’entend point qu’on lui explique que droite et gauche, c’est la même chose. Idem pour la réduction du temps de travail. Peut-on envisager de diminuer la durée légale du travail et proposer l’augmentation du cota d’heures supplémentaires, sans se priver d’une mesure essentielle pour parvenir au plein emploi ? Autre chose, peut-on faire des heures supplémentaires dans son entreprise, et être militant syndical et politique ? Corollaire de tout cela, faut-il accepter de moins bien gagner sa vie, parce que l’on a envie de bonifier celle des autres ?

4) NON JE NE REGRETTE RIEN.

Car notre bataille fût belle et elle le reste, même si des fausses notes l’accompagnèrent quelques fois. Quelle se poursuive, avec ceux qui veulent mobiliser le monde du travail, et avant tout l’immense majorité des salariés que l’implacable logique du gain rapide et maximum entraîne dans une spirale de fragilité et d’insécurité. La voilà la véritable insécurité, celle qui engendre toutes les autres, dans nos villes, nos banlieues comme nos campagnes !
Ce monde du travail, sent la nécessité d’un grand mouvement, mais il n’a plus la force de l’entreprendre, tellement dénigré, rapetissé ! Aux oubliettes les travailleurs, et n’y revenez plus lui a t-on dit ! Alors comme a dit un jour le grand Jaurès, allons à la politique comme les canards vont à l’eau, avec naturel, en reparlant leur propre langage, nous les convaincrons.
5) SACHONS UTILISER NOS INITIATIVES EN LES CONSOMMANT AVEC APPETIT.

Pouvons-nous être satisfaits du sort réservé à l ‘appel des syndicalistes ? Méconnu ou pire, dédaigné dans un grand nombre de départements (industriellement pas des moindres), il n’aura servi qu’au plaisir d’une poignée de militants, persuadés qu’il y avait là une des clés essentielles pour ouvrir à Jean Pierre Chevènement, les grilles de nos usines ! Décision incompréhensible aussi de ne pas en publier les résultats dans les journaux, de n’y faire aucune allusion dans les discours officiels. Un silence qui rend sourd ! Sur ce volet, nous sommes restés sur notre faim ! La journée sur le monde du travail fût un demi-échec.
6) L’ACTUALITE REPASSE LES PLATS.
Aimer la France, aimer sa Patrie, aimer la nation républicaine issue des combats de 1793, est devenue aujourd’hui une gageure, presque une incongruité aux yeux des prétendus modernes qui combinent si facilement abusant leur public, modernisation des techniques de communications mercantiles qui remplissent les poches de quelques nantis sans conscience, et progrès social qui en découlerait fatalement. L’imposture est sans borne car l’aboutissement calamiteux. Cette fameuse modernité n’est qu’une musique maintes fois entendue. Une rengaine qui comme toutes les rengaines, entre dans nos oreilles et fini par nous ressortir par les yeux (R. Devos), tant il est vrai que ses auteurs manquent d’inspiration. Ils sont tragiquement ridicules.
La vieille sociale démocratie, qui avait en son temps été conçue pour contrecarrer le communisme, nous est ressortie comme la découverte du nouveau siècle, l’idée moderne à promouvoir, Monsieur Fabius garde ses troupes d’une dérive gauchère, l’actualité en la matière repasse infiniment les plats. Le parti socialiste était 50/50 Marxistes et économie de marché, il n’est plus qu’économie de marché, ça c’est moderne. Qui peut s’y retrouver ? Sûrement pas le monde du travail, qui a payé et qui paie le prix fort, la dérive libérale des amis de Laurent Fabius, conseiller général d’un jour(1).
(1)Laurent Fabius, élu conseiller général de Seine Maritime suite à une élection partielle l’année dernière pour laisser sa place de Maire à son premier Adjoint parce qu’il était Ministre, a démissionné le mois dernier pour cumul demandats car il est réélu député !


NDLR : les tribunes libres de Réchauffer la Banquise n’engagent que leurs auteurs.


*Jacques Decaux fut l’un des initiateurs de l’appel des syndicalistes à soutenir J.P. Chevènement et anime le Pôle républicain de Seine Maritime