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NOTE DE LECTURE : « QU’EST-CE QUE LA LAÏCITE ? » D’HENRI PENA-RUIZ* Par Emmanuel Dupuy
Laïcité à géométrie variable Par Pascal Basse
Le gouvernement, l’immigration, le droit d’asile Par Fatiha Mlati et Pierre Henry
La double peine : pourquoi il faut évoluer Par Fatiha Mlati
Cauchemar sécuritaire à Roissy Par Florence Bray
 TRIBUNE LIBRE* : PRINCIPE DE LA GRENOUILLE CHAUFFEE Par Olivier Clerc
Le Coin de la Bonne Bouffe


 
Laïcité à géométrie variable
Par Pascal Basse

Lorsqu'il annonce, devant le tollé provoqué par le projet de circulaire sur le port de signes religieux à l'Ecole,qu'il est disposé à se pencher une nouvelle fois sur le texte,Fillon ne peut que souligner que le travail sur le sujet a été une nouvelle fois bâclé. Loin de clarifier une loi où les formulations alembiquées ne faisaient que nous replonger dans le flou artistique antérieur à la dite loi, la circulaire d'application permet pratiquement de donner des gages aux intégristes de tous bords pour qu'ils imposent aux jeunes le port de signes qui seront considérés comme "traditionnels" et ainsi tolérés. A La Réunion, et davantage encore à Mayotte,où la présence de la culture musulmane est trés forte, cette acceptation des "traditions" ne peut que renforcer le communautarisme ambiant.A La Réunion,on a vu se multiplier depuis dix ans les signes religieux portés au sein de l'institution scolaire sans que personne ne réagisse. Les quelques recommandations apportés par le texte ne changent pas grand chose à la situation. Que l'on remplace l'hidjab par le bandana importe peu finalement, l'essentiel aux yeux des intégristes c'est que l'on puisse facilement identifier l'appartenance religieuse où ethnique des enfants. A force de vouloir ne pas choquer certaines communautés, à force de vouloir satisfaire des groupes, des clans, des associations, on en arrive à oublier la seule unité de mesure qui prévaut dans la République: le citoyen. On vous répondra qu'à La Réunion la tolérance a toujours été de mise, que la laïcité se conçoit à géométrie variable.Certes,mais cette "tolérance" n'a longtemps été que l'expression d'une conception coloniale (La Réunion est une colonie jusqu'en 1946)de la société réunionnaise: à aucun moment le gouvernement colonial n'a eu la volonté ni la mission de transformer malbars, tamouls, cafres et indo-musulmans en citoyens à part entière.L'intégration républicaine contenue dans la départementalisation aurait dû changer la donne:elle n'a pas eu le courage de le faire. Si aujourd'hui la France ne reconnait sur son territoire que des citoyens égaux en droits et en devoirs, alors la loi doit être la même pour tous.Elle doit être clarifiée et préférer à cette distinction absurde entre "ostentatoire" et "ostensible" le terme de visible.

Pascal Basse est premier secrétaire du MRc de la Réunion