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LES PROCHAINES SOURCES D’ENERGIE : DE DROITE (NUCLEAIRES) OU DE GAUCHE (SOLAIRES) ? Par Jacques-Robert Simon
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LES PROCHAINES SOURCES D’ENERGIE : DE DROITE (NUCLEAIRES) OU DE GAUCHE (SOLAIRES) ?
Par Jacques-Robert Simon

Il existe actuellement 59 centrales nucléaires en France : elles produisent plus de 80% de l’électricité utilisée ! Leur durée de vie, plutôt plus longue que les prévisions initiales, impose soit de les remplacer par une nouvelle génération de réacteurs (nommés EPR pour European Pressurised Reactor) soit de faire appel à d’autres sources d’énergie . Le principe essentiel (la fission) reste le même pour les deux générations de réacteurs. Le consortium Franco-Allemand Areva-Siemens se propose de mettre en service le premier de ces réacteurs nouvelle mouture dès 2009 en Finlande. D’ici 2050 le parc entier des centrales Françaises devraient être remplacé par environ 35 réacteurs de type EPR. La durée de vie estimée d’un réacteur EPR est de l’ordre de 60 ans : la France aurait a sa disposition de l’énergie électrique pour plusieurs générations.

Il est possible également de se tourner vers d’autres sources d ‘énergie : le charbon est abondant et le gaz disponible en assez grandes quantités. Cependant, il sera difficile dans ce cas de résoudre le problème du réchauffement climatique dû au dioxyde de carbone. Ces deux combustibles en délivrent inévitablement.

Une autre solution est avancée : une énergie encore nucléaire mais selon un principe radicalement différent de celui utilisé dans les réacteurs actuels : la fusion nucléaire. Des atomes légers (en fait des isotopes de l’hydrogène : le deutérium et le tritium) se « fondent » en un atome unique (d’hélium) libérant dans le même temps une quantité considérable d ‘énergie. Ce type de réaction a lieu naturellement au sein du soleil : il s’agit, pour simplifier, de reproduire sur terre les conditions existant dans le soleil. C’est le projet ITER: International Thermonuclear Experimental Reactor. L’approche a de véritables avantages: les déchets sont moins dangereux que ceux que l’on engendre actuellement. Il n’existe pas, de fait, de solution réellement satisfaisante pour traiter les déchets radioactifs des centrales existantes. Les produits nécessaires à la fusion sont aussi relativement faciles à obtenir en grande quantité. La proposition d’utiliser la fusion nucléaire contrôlée (incontrôlée, c’est la bombe H) pour fournir de l’énergie remonte à 1920 et le premier brevet fût déposé en 1946. Les « Tokamaks », d’origine Russe, permirent de reproduire pendant quelques instants les conditions nécessaires à la fusion. Cependant, de nos jours, l’énergie utilisée pour « activer » l ‘appareil est supérieure à l ‘énergie fournie. En bref, on « expérimente » et on étudie la « faisabilité » de cette technologie. Les chercheurs ne promettent pas de « démonstrateur » (susceptibles donc de fonctionner réellement) avant 2050-2070 !

Une solution alternative existe : laissez le soleil là où il se trouve et utiliser l’énergie solaire qu’il nous envoie. La technologie est éprouvée (les cellules solaires) et des industries déjà assez importantes s ‘y consacrent. Il serait donc possible d’économiser des quantités considérables d’argent si l’on investissait plutôt dans le domaine de l’énergie solaire que dans celui de la fusion contrôlée ! L’approche serait encore plus satisfaisante si, dans le même temps, les pays du Sud s’emparaient des technologies et des industries associées : cela permettrait de leur donner une espérance et de nous rendre une âme (républicaine s’entend).

Alors, pourquoi ne pas passer directement de nos vieilles centrales nucléaires à une production solaire ? Malheureusement on ne change pas de source d’approvisionnement d’énergies aussi différentes que le nucléaire et le solaire du jour au lendemain. Il s’agit de reconstruire une société « compatible » avec le solaire : moins concentrée dans les villes, en particulier. Il est beaucoup plus prudent de se doter des centrales EPR : il n’y a plus de précipitation nécessaire puisqu’on dispose de quelques dizaines d’années pour faire la transition. Cela donne également le temps aux pays du Sud de se doter d’une industrie liée au solaire.

Alors droite, gauche, solaire, nucléaire ? Le choix n’est finalement peut-être pas dans cette logique !