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ENCORE UNE ATTAQUE CONTRE L’EDUCATION NATIONALE: LA REDUCTION DE LA MISSION GENERALE D'INSERTION
Par Jean-René Peltier
La Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale (M.GE.N.) existe depuis quelques années sous l’impulsion du rapport Schwartz, qui en 1983, faisait déjà un triste constat : 60 000 jeunes sortaient de l’éducation nationale sans qualification, ce rapport préconise la création de structures d’accueil pour assurer le suivi et l’insertion professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans (missions locales et les permanences d’accueil d’information et d’orientation P.AI.O.).

La loi d’orientation de 1989 de l’Education nationale reprend le principe et propose également de suivre les élèves sortant du système éducatif sans solution en exigeant de l’institution qu’une réponse soit apportée à ces élèves.

Elle s’engage par la loi à organiser le suivi de ces élèves par les établissements scolaires et à mettre en place des dispositifs de suivi et des programmes pédagogiques favorisant les poursuites de scolarité.

Il s’agit de garantir l’égalité des chances pour tous les élèves, alors nous ne pouvons que rendre hommage à l’engagement républicain de l’Education nationale pour les élèves les plus en difficulté concernés par la mission générale d’insertion comme chacun aura pu le deviner.

Les ministres de gauche de l’Education Nationale ont encouragé cette démarche d’accompagnement en accordant des budgets, certes toujours insuffisants, mais permettant de poursuivre cette mission dans des conditions satisfaisantes.

Depuis ces dernières années, y compris sous Luc Ferry, la Mission Générale d’Insertion de l’Education nationale, pour faire face aux besoins, a bénéficié de crédits supplémentaires et a même pris le risque de créer certains déficits budgétaires. Le ministère les comblait bien volontiers jusqu’à présent, et nous pouvons le comprendre, puisqu’il ne s’agit plus de 60000 jeunes qui sortent du système scolaire sans solution mais le double aujourd’hui.

Par conséquent la majorité des nouveaux conseils régionaux, renforcent leur politique d’accompagnement des jeunes les plus en difficulté dans leur insertion sociale et professionnelle (notamment pour le conseil régional d’île de France).

Et à l’éducation nationale? La position de M. Fillon va à l’encontre de la réalité de la situation. Un certain nombre d’académies qui comptent parmi les plus difficiles du point de vue de la population scolaire sont en déficit, au titre de la M.GE.N.

Jusqu’à présent, elles ont appliqué une politique de soutien, d’insertion et de suivi envers ces élèves. Ce qui leur a été demandé hier est remis en question par M. Fillon. Car Il propose de revenir à des budgets d’il y a plus de 10 ans. Il refuse de combler le déficit actuel, pourtant dérisoire, compromettant ainsi et dès aujourd’hui la poursuite de cette mission. Pour l’année prochaine les incertitudes sont encore plus fortes. Il y a déjà 30 suppressions de poste à Créteil et 8 à Paris et sans doute plus si le ministre ne renfloue pas les caisses.

Jusqu’à présent les personnels sont toujours dans l’attente d’une décision pour enfin connaître l’étendu exacte de l’hémorragie qui les touchera directement. Alors où se situe la volonté politique de M. Fillon de poursuivre ou pas cette mission inscrite dans la loi d’orientation de 1989 ? Que deviendront les élèves qui bénéficiaient des dispositifs d’accompagnement de l’éducation nationale à travers sa mission générale d’insertion ? Comment les acteurs de cette mission générale d’insertion, pour la grande majorité composée de précaires contractuels, vivront-il leurs années de travail anéanties ? Seront-ils partagés entre l’ingratitude d’un ministère et le désespoir d’avoir été contraint de perdre leur implication en faveur des élèves qui ont le plus besoin d’être accompagnés ?

Nous attendons des réponses à ces questions de notre cher Ministre malheureusement de l’Education nationale qui aurait plutôt dû l’être auprès des anciens combattants, il y aurait commis moins de dégâts.