A la suite de plusieurs témoignages concordants, nous faisons la proposition de créer, dans chaque établissement scolaire, un lieu ouvert à tous, spécial par sa non-spécialisation, laïque au meilleur sens du terme.
Les témoignages ont confirmé l¹importance d’un tel local. Lieu à la fois de silence, de recueillement, notamment après des faits graves, mais aussi lieu de négociation et d¹arrangement entre protagonistes désireux, au fond d’eux-mêmes, de sortir de la violence. Un lieu neutre pour éviter de « péter les plombs ». Un lieu pluriel de discussion, de débat pondéré, de médiation, de liberté et de mesure.
De tels locaux, ouverts pour quelques jours, comme lieu de manifestation de compassion et d¹amour par rapport aux victimes, à l¹occasion d¹un drame (voire de chapelle ardente), ont, de facto, continué de fonctionner toute l¹année. Ils ont contribué à calmer le jeu par la mémoire des célébrations, organisées ou spontanées (poèmes, fleurissements continus, musiques, etc...). Ils invitent à des attitudes plus responsables, élèves, parents, professeurs et autres personnels.
Un tel local nécessite en réalité peu de crédits. Des locaux inutilisés ou récupérables existent dans pratiquement tous les établissements. Le conseil d¹établissement peut en organiser la gestion. Ce local pourrait remplacer les aumôneries réservées à certaines religions. D¹autres convictions revendiquent et revendiqueront de plus en plus le même avantage.
Avec le pluralisme des convictions, notre société aboutira vite à des impasses matérielles...sauf à partager le même local, signe évident d'ouverture. Cette « laïcité œcuménique » (œcuménique : tout le monde sous le même toit) via un local ouvert à tous est une réponse adaptée au pluralisme des convictions religieuses, politiques, économiques et philosophiques. Qu'en pensez-vous?