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LA FRANCE ! TON BUDGET FOUT LE CAMP !!!
Par Jean-Michel Dodd

On prête au roi Louis XV la phrase suivante : « La France, ton café fout le camp » : Ce mot d’esprit « royal « aurait été adressé à un domestique du nom de Lafrance qui aurait laissé bouillir et donc débordé du feu le moka (boisson très chère au XVIIIème siècle) destiné à sa Majesté….Est-ce une légende ou le monarque aurait-il réellement prononcé cette phrase ? Qu’importe après tout ! C’est une anecdote qui a le mérite de faire sourire. Mais à l’aube du XXIème siècle, on rigole beaucoup moins dans les faubourgs de Paris et de Navarre…qu’à la Cour de Versailles en 1740.
En effet, « La France ton budget fout le camp » est une apostrophe qui pourrait à l’inverse de la précédente être adressée au successeur du « bon Louis XV », Jacques 1er et à son Premier Sinistre, euh Ministre pardon, Sieur Jean-Pierre Raffarin, apostrophe que les sujets du gouvernement, appelés plus communément du nom d’« électeurs » depuis la Révolution française de 1789, pourraient formuler.
Mais en ces temps de campagnes électorales (régionales, cantonales pour certains puis Européennes dans la foulée) et de promesses inconsidérées parfois suivies d’effets, mais souvent tombées aux oubliettes du Château (surnom de l’Elysée…) et de Matignon quelque soient les gouvernements, convenons en d’ailleurs. En cette période électorale, amorphe d’ailleurs, qui se soucie VRAIMENT de l’avenir budgétaire A LONG TERME de la France ? Vous avez trouvé ? Non. Vous n’avez pas trouvé… Vous êtes sur… ? Gagné ! Effectivement personne, enfin aucun homme politique digne de ce nom, ne se soucie d’évoquer avec clairvoyance et honnêteté la situation réelle de nos Finances en général (Budget de l’Etat mais aussi Budgets des Collectivités Locales et surtout des Budgets Sociaux avec notamment la Sécurité Sociale).
Pourquoi cette absence ? D’une part le fait est que le sujet n’est pas toujours aisé à évoquer devant des électeurs qui ne connaissent pas toujours bien le fonctionnement de nos institutions (complexes à l’extrême parfois d’ailleurs), d’autre part l’absence de cette préoccupation des Déficits ou Trous budgétaires ( le fameux Trou de la Sécu par exemple jamais résorbé complètement depuis De Gaulle…) par le français dit « moyen » n’incite pas facilement un homme politique à aborder le sujet, devant des électeurs plutôt préoccupés par des thèmes qui les affectent personnellement comme l’avenir de leur profession, la formation de leurs enfants à l’ Ecole, l’évolution du prix du Sans Plomb 95 et de sujets de la même veine. D’ailleurs la première question que tout le monde se pose devant un projet de Budget de l’Etat est : vais-je payer plus ou moins d’impôt l’année prochaine ? En fait le premier problème que nous avons tous, oui tous, électeurs potentiels devant UN Budget de l’Etat ou budget collectif est notre réflexe égocentrique de ne regarder les prévisions budgétaires de ce Budget pour l’année à venir, que par rapport à sa propre situation sans aucune analyse globale.
Notre attitude pousse les gouvernements successifs à essayer de nous faire croire que les impôts baissent en France, ce qui est mécaniquement IMPOSSIBLE puisque chaque année depuis des lustres (des rangées de lampadaires même…), le budget de la France augmente régulièrement d’année en année. En fait la diminution de la feuille d’impôt (3% cette année pour la moitié des ménages SEULEMENT qui paye l’impôt sur le revenu), cache des transferts de charges vers les Régions et les Départements (en cours avec la décentralisation prévue de la formation par exemple) et l’augmentation de taxes diverses en catimini (augmentations des taxes sur l’essence indolores quand le prix du brut baisse par exemple…).
Sans parler de « Jackpots successifs « comme l’argent des privatisations destinées à boucher les trous en fin d’année alors que l’ utilisation de ces fonds auraient été plus saine dans de grands projets (par exemple Ferroutage, Projets Européens comme le Canal Rhin-Rhône défendus à juste titre par Chevènement d’ailleurs). En fait, l’argent des privatisations qui sert à équilibrer un budget est ni plus ni moins qu’une dilapidation des biens de l’Etat.
Mais le nouveau « Paquebot » ou La forteresse de Bercy (Bonjour ce que cela a coûté entre parenthèses…) abrite des Enarques pourvus d’une imagination sans bornes, fertile à « berner les français » : certains hommes politiques raffolent de ses subterfuges : par exemple les machines à sous qui fleurissent dans tous les casinos de France et qui rapportent énormément d’argent à l’Etat, les nouveaux jeux de la Française des jeux (de plus en plus rémunérateurs…) la TVA sur les taxes locales (illégale soit dit en passant),les augmentations ciblées de la TVA (taux qui passe soudainement de 5,5% à 19,6% par décret sur certains produits…), les nouvelles taxes sur les assurances… Et j’en passe sans compter les délais que l’Etat s’octroie unilatéralement, généralement en fin d’année budgétaire pour payer ses fournisseurs…(l’année prochaine si Dieu le veut !) et permettre au gouvernement de présenter un moindre déficit…
Car l’Etat est aussi de surcroît, souvent mauvais payeur même s’il paye au final pratiquement toujours…Cette « Politique du pire » (remettre à demain les paiements que vous devez honorer aujourd’hui) génère des arriérés , des intérêts , des pénalités, au pire des procès perdus d’avance bien sur et qui retardent la douloureuse…et l’amplifie ! C’est pas grave c’est le Ministre des Finances suivant qui héritera de la facture ! Mais en attendant Bonjour la gestion calamiteuse à long terme de nos finances !
Même si mon « propos corrosif mais juste» s’adresse particulièrement au gouvernement actuel et à notre Président de la République lesquels connaissent mieux que moi les dysfonctionnements que je viens de dénoncer pour avoir accepter d’ en utiliser certains, il faut bien se rendre compte que TOUS les gouvernements successifs DE TOUTE TENDANCE, de gauche comme de droite et du centre, au pouvoir depuis quarante ans au moins ont TOUS utilisés des subterfuges ou des techniques abracadabrantes (comme diraît l’autre…) pour gérer la France et ses finances avec des objectifs à très court terme (2 à 4 ans maxi pour gagner les élections suivantes), sans se soucier le moins du monde le plus souvent de l’avenir de notre « Beau » pays dans 10, 20 ou bien 30 ans : la baisse des budgets de Recherche de l’Etat en est un exemple flagrant : la politique du long terme a été bafouée (« de toute façon dans dix ans j’serais plus là ») au profit de considérations bassement électoralistes.
Le feuilleton des Retraites, débuté sous Rocard en 1988 et loin d’être terminé, a été refilé par Jospin à Raffarin comme une patate chaude ; c’est un autre exemple de politique à courte vue de l’homme politique moyen donc au fond médiocre . On est très loin de Colbert qui plantait des chênes pour la flotte royale deux siècles plus tard…C’est vrai qu’il n’y avait pas d’élection à cette époque et que la « pression du peuple » est restée faible jusqu’en 1789…
Cependant notre démocratie ne doit pas continuer à basculer dans une démagogie mensongère (fausses baisses d’impôts par ex.emple) entretenue par presque toute la classe politique. Citoyens ! Réveillez vous ! Ne nous laissons pas endormir en nous faisant brosser dans le sens du poil. Au lieu de nous présenter un tableau honnête de la situation financière de notre pays les hommes politiques éludent les sujets qui pourraient fâcher : dire qu’il va falloir se serrer la ceinture est un langage qui passe mal mais parfois nous le verrons nécessaire… à condition que ce ne soit pas les mêmes qui payent les pots cassées. La France ton budget fout … vraiment le camp et c’est si j’ose dire… un peu fort de café !