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MONDIALISATION, UN EXEMPLE CONCRET
Par Jacques-Robert Simon


La mondialisation peut sembler relever de mécanismes compliqués, tellement même que seuls les financiers et les « décideurs » (en fait ce sont les mêmes) peuvent les comprendre. Sans rien simplifier, il est cependant possible d’apercevoir « comment ça marche » à partir d’un exemple concret.
Microsoft, que chacun connaît, décide de lancer un nouveau produit (son nom n’a aucune importance et il n’est pas nécessaire d’en faire de la publicité). La fabrication du produit est confiée à un sous traitant (par exemple Flextronics) qui, dans un premier temps utilise ses usines en Hongrie et au Mexique pour ce faire. Notons que le sous traitant n’est pas américain (Flextronics est une entreprise singapourienne). Ceci simplifie considérablement les contraintes sociales .
Lorsque Microsoft décide d’abaisser le prix de son produit (ce qui est dans la logique des choses), il demande au sous traitant de faire la production à moindre coût. Le sous traitant pourra alors transférer sa production dans une usine chinoise. En effet, un ouvrier coûte 20 euros (de l’heure) en Europe de l’ouest, 3 à 5 euros en Hongrie ou en Pologne et moins d’un euro en Chine. Allons donc en Chine et la chaîne de production sera installée en quelques mois voire quelques semaines.
Nouvelle répartition des richesses pourrait-on dire ? En fait pas du tout. L’effet sera d’appauvrir (ou de ruiner) les plus pauvres des pays dits développés (Europe de l’Ouest) ou sur la voie de le devenir (Hongrie, Pologne) pour enrichir les plus riches (ou les plus corrompus , ce qui n’est pas incompatible) des pays pauvres. Il s’agit d’une optimisation de l’exploitation de l’Homme par l’Homme : rien de plus. Il est inutile de chercher quelque aspect « Humaniste » à cette démarche.
On pourrait objecter que Microsoft c’est Microsoft et que tous ne sont pas conduits à faire la même chose. Sait-on que le capital des 40 plus grandes entreprises Françaises est détenu à hauteur de 40% par des fonds étrangers dont 27% par des investisseurs anglo-saxons ? Les industriels, de gré ou de force, copient avec fidélité ce schéma s’ils veulent seulement survivre. Aucune loi n’y changera rien si les contraintes qu’ils subissent subsistent . Ne pourrait-on pas se rendre compte que les chefs d’entreprise ( je dis bien « chef » et « entreprise ») seront traités à terme comme leurs ouvriers.
Les industriels chercheront bien, dans un premier temps, à conserver en amont les activités de Recherches et Développement et en aval la commercialisation et le marketing. Ceci constitue d’ailleurs, une illustration, à l’échelle mondiale cette fois, de la prééminence du « savoir » sur le « savoir faire », des « intellectuels » sur les « manuels » ! Et l’on veut malgré tout donner une chance aux jeunes habiles de leurs mains ? Comment va-t-on s’y prendre sans usine ? J’ai bien compris que les quelques % de la population qui connaissent cinq langues étrangères en plus du Latin et du Grec pourront « vagabonder » d’un hôtel de luxe Français au même hôtel de luxe à l’autre bout du Monde. Et les jeunes de nos banlieues , dont une proportion non négligeable ne maîtrise pas correctement une seule langue : où vont-ils aller ?
Dans un deuxième temps et finalement, et la Recherche et le Marketing seront eux aussi délocalisés : on ne sait où, peut-être aux mains d’illuminés comme ceux d’une de ces sectes, qui commencent à proliférer ? Que peut-on faire sans s’unir pour lutter contre cet étranglement programmé ?


Les données chiffrées sont citées par A. Cheyvialle dans son article du Figaro du 20 Janvier 2003.