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A propos de la Discrimination Positive Par Sarah Gambetta
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A propos de la Discrimination Positive
Par Sarah Gambetta

La discrimination positive est présentée par les politiques et le patronat comme la formule « miracle » pour régler les affronts faits aux Français d’origine étrangère et aux étrangers voulant travailler dans notre pays...
La discrimination positive existe déjà dans notre pays en direction des travailleurs handicapés par la loi de 1987 instaurant un quota de 6% dans les entreprises sous peine d’amende financière versée à un fond d’insertion. Demi-échec puisque le quota tourne autour de 4%.
Beaucoup rêvent d’une pareille loi pour les Français rencontrant des discriminations du fait de leur couleur de peau &/ou de leur nom.
Voici décrites les situations qu’une telle loi pourrait engendrer. Il existe tout un réseau d’organismes pour insérer les personnes « travailleurs handicapés ». Maintenant, imaginez la même chose pour des jeunes diplômés noirs ou arabes ou pour leurs parents. L’Etat et les partenaires sociaux payant des prospecteurs-placiers pour démarcher les entreprises pour qu’elles embauchent des noirs et des arabes moyennant une prime à l’embauche comme pour les travailleurs handicapés. Et si l’entreprise refuse d’employer son quota de « noirs » ou « d’arabes », elle devra payer une amende à un fonds d’aide à l’insertion professionnelle des étrangers.
Un jeune diplômé d’origine étrangère se présentant dans ce type d’organisme ne serait pas forcément bien accueilli. On pourrait lui répondre que cadre et noir (ou arabe) les entreprises ne connaissent pas et qu’il devrait passer des concours pour rentrer dans la fonction publique (l’auteur de l’article s’est entendu dire que cadre et handicapé les entreprises ne connaissent pas….). Certains conseillers en insertion pourraient remettre en doute la qualité des diplômes de notre jeune diplômé. Imaginez l’expression suivante sortant de la bouche d’un conseiller : « vous êtes sûr que vos diplômes sont compatibles avec vos origines… » (La phrase exacte fut : « vous êtes sûr que vos diplômes sont compatibles avec votre handicap »). Il y a, hélas, une tendance dans les organismes d’insertion à dévaloriser les diplômes ou l’expérience.
Un jour, le conseiller qui suit son dossier l’appellera pour lui proposer un poste en dessous de ses qualifications et de ses compétences. Forcément, face à une loi qui crée une obligation, le « patronat » déclarera : « en majorité ces populations d’origines immigrées ont un bas niveau de qualification, on ne peut pas les employer à des postes à responsabilités… ». Les travailleurs handicapés sont présentés par les professionnels de l’insertion et les patrons comme ayant un niveau 5 ou 5bis (CAP ou niveau CAP)…. donc tous inemployables !
Cette démonstration pour prouver qu’une loi ne résoudra pas les problèmes de discrimination dûs à la couleur de peau et à l’état civil. Le numéro de téléphone mis en place (le 114) est insuffisant. Et les campagnes « pédagogiques » de sensibilisation des entreprises ne changeront rien.
En tant que républicains nous pouvons proposer des pistes. Et d’abord que cette lutte contre la discrimination passe par les institutions en place et par une forme de contrainte :
– Anonymat des CV (seule l’Anpe, l’organisme d’insertion ou l’agence d’intérim aurait le nom et l’adresse du candidat…) ;
– Faire des associations luttant contre le racisme et les discriminations des partenaires de l’ANPE, des organismes d’insertion et des agences d’intérim : avec une charte signée par les parties, des moyens logistiques et financiers…
– Mise en place d’une procédure d’alerte, reconnue dans le Code du Travail, entre les acteurs publics et privés de l’emploi, et l’inspection du travail. Avec la possibilité d’envoyer un contrôleur immédiatement en cas de forts soupçons de discrimination à l’embauche.
(Par exemple pour une annonce à l’ANPE, un nombre de mises en relation disproportionné)
– Obligation d’une déclaration à la Direction Départementale du Travail pour les entreprises ayant embauché dans le semestre comportant : les candidatures reçues et les motifs de non-embauches… Un inspecteur du travail pourra vérifier dans les locaux l’exactitude de la déclaration.