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ON LACHE RIEN !

jeudi 2 décembre 2010
par  Béatrix Dupraz
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Le psittacisme des syndicalistes sur les réformes ne peut qu’aboutir à la neutralisation des actions. Aujourd’hui, après plusieurs semaines de manifestations et de grèves reconductibles, l’heure des comptes est sombre, les observations et critiques de Stéphane Lancho ont prédit, dans les principes, cette effroyable réalité. On la sentait, elle les rendait électriques puis à présent, elle les pétrifie. En marge des évolutions nos Bonzes syndicaux ? Comment ne pas y voir là, les méfaits (pour ne pas dire nuisances) d’une bureaucratie syndicale de fin de règne qui s’accroche à son image de fer de lance des jeunes années de ses lieder ? Fidèle à ses modèles classicistes de lutte, cumulant des années-lumière de retard sur ses adversaires néo-libéraux, encore une fois, elle a privilégié des tactiques coûteuses, épuisantes, exaspérantes au lieu de centrer son écoute et sa considération sur une situation exceptionnellement délicate, périlleuse qui évoluait d’heure en heure à sa base dans tout le pays, afin de lui apporter la réponse appropriée que tous monde attendait ? Sait-on aussi qu’à détermination égoïste d’un gouvernement roublard, il faillait de la radicalité voire de l’intransigeance dès le départ. La majorité des travailleurs et la population qui témoignait sa sympathie pour le mouvement donnaient, ensemble, des signes très nets de détermination - elle les criait et les réaffirmait maintes fois à maints endroits - elles étaient prêtes à passer à l’attaque par une grève totale généralisée de quelques jours. La bureaucratie avait préféré les ignorer. Elle avait feint de ... Désormais la lutte n’appartiendra plus au peuple et aux travailleurs grévistes. Elle vient de passer en mains du gouvernement. Celles des deux syndicalistes pourront, elles, rester longtemps tendues qui n’y recevront pas de réponse.

6 novembre. Nouvelle mobilisation ? L’intervalle de dix jours est là comme une cratère refroidi qui va s’emplir d’eau. Dix jours en bon-cadeau aux médias bourgeois. Qui osera encore parier que les bastions les plus combatifs accepteront de reprendre le combat après une si longue trêve ? ... Avec ce risque évident de se faire isoler, livrer à la vindicte de ces médias et du MEDEF victorieux qui n’en demandent pas davantage pour l’instant que de pouvoir les ficher comme des parias, des extrémistes, des sécessionnistes, des indisciplinés, des indomptables délinquants. Tout juste s’ils ne seront pas assimilés à des casseurs autonomes ou à des terroristes potentiels. Les rencontres de la dernière chance. Affligeant ! Des responsables syndicaux nantis de pouvoirs supérieurs (à la tête du pays) qui n’avaient pas jugé utile de se ressaisir, de refaire la pesée les intérêts pour adapter leur stratégie afin de permettre au mouvement en embuscade de s’emparer de la victoire à bout des doigts alors que la mobilisation du 28 novembre était l’instant de la dernière chance. Opérer un retournement de la situation pour faire basculer vers une grève générale n’était - de loin - pas impensable. Le rapport des forces en la faveur des mobilisations était ostensible.

Néron avait mis le feu à sa ville. Gravissimes sont les préméditations d’un seul homme dans le secret de ses pensées. F.Chérèque. Lui ! Le voici sorti de la fumée et du bruit. Il s’empressait de sonner le glas du mouvement par ses quelques propos lourds de sens : "cet autre chose !" (emploi des jeunes et des seniors) repris comme une page tournée par le MEDEF et lui-même. C’est sa façon à lui de prendre enfin sa revanche sur son compagnon d’arme. Thibaut n’a plus qu’à déposer ses armes ! Lui, Chérèque, venait de gagner une manche contre son rival en acceptant de perdre devant leur ennemi commun par un petit calcul enfoui au fond de sa poche. Mais c’est à ce prix. Ce prix ! Apparemment il l’avait choisi dès l’annonce de la mise en consultation de la réforme en mars 2010 pour s’arracher la concession exclusive de la table des négociations. On se demande si ce prix n’avait pas été tôt négocié à l’Élysée-même. Le renchérissement de Thibaut n’aura fait que de participer à sa victoire et rajouter un peu plus à leur trahison.

Dans l’intimité du duel, la frustration l’a emporté. Là, encore, Thibaut s’écoutait trop, regardait de trop près son rival au lieu de se préoccuper de ce qui était en train de se passer autour d’eux. C’est toute son armée qui va se dérouter. Et, au fur et à mesure que les gens vont en prendre conscience, ils se rappelleront à la prudence chaque fois qu’il s’agira de s’engager. C’est un appareil qui aura perdu, en une seule bataille, tous les atouts de sa crédibilité. La crédibilité, nous le savons, comme la confiance, ne se reconstruit pas en une ou deux décennies. Elle se répand mais aussi elle s’accumule comme une créance négative pour tous les mouvements de combats. Nous avons tous mené, malgré nous, un combat de perdants dès le départ. C’est le salaire des déserteurs qui ne veillent plus sur leurs délégataires depuis longtemps.


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