Pour une autre Europe : le Développement Durable, utopie ou réalité de demain
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Pour une autre Europe : le Développement Durable, utopie ou réalité de demain
Par René Assandri
Le développement durable est né de la mobilisation citoyenne, autour des principes de sauvegarde de l’environnement (conférence des nations unies à Stokholm en 1972) et s’est considérablement enrichi par la dimension humaine aux cours des dernières années. La prise de conscience de la société de prendre en compte ce concept et son urgence s’est traduite par des conférences internationales, sommet de la terre de Rio en 1992, Johannesburg en 2002, pour affirmer et ratifier le développement durable dans ses dimensions sociales, économiques et environnementales.
Les grrands principes des résolutions adoptés par la conférence de Johannesburg ont été les suivants : améliorer les conditions de vie, accéder à la santé à l’éducation, lutter contre l’exploitation des hommes et défendre les droits fondamentaux de justice et d’égalité ; repenser les accords commerciaux en intégrant l’éthique, la solidarité et le respect de l’environnement, dans l’économie des entreprises et dans les rapports Nord/Sud, et préserver nos écosystèmes en réorientant nos productions, en modifiant nos comportements et en encourageant les énergies propres et durables,
En 1987 la commission Brundland « Notre avenir à tous » avait défini le concept comme celui qui satisfait les besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. Aujourd’hui 25% des hommes consomment 90% des ressources de la terre et 3 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, vivent avec moins de 2 euros par jour. Notre environnement est menacé, réchauffement planétaire, effets de serre, couche d’ozone, climat perturbé, pollution, eaux, espèces en voie de disparition etc. etc..
La dégradation des écosystèmes et l’accentuation de la fracture Nord/sud et Sud/sud sont de plus en plus importantes et la mobilisation autour du développement durable et de sa nécessaire mise en œuvre concrète de plus en plus fortes. Les contre sommets se généralisent et recueillent plus d’attention que les sommets et forums institutionnels. En février 2002, le Forum social mondial de Porto Alegre a recueilli bien plus d’échos que le Forum économique mondial de New-York et dernièrement le FSE à St Denis a remporté (malgré quelques problèmes) un franc succès. Le militantisme autour du DD se généralise et mobilise, de par l’évidence de ses fondements.
Le MARS pense que la poursuite d’un type de développement productivisme, consumériste, inégalitaire et la libéralisation toujours plus forte des marchés mondiaux, ne se fera pas sans casses écologiques et sociétales importantes. Il prône pour une plus grande solidarité entre les générations et les peuples, une gestion plus équitable et contrôlée de la planète et de ses ressources. L’équité sociale, remettre l’homme au cœur de l’économie mondiale et préserver notre terre et nos ressources naturelles, devront être les piliers du développement humain durable.
Il propose la création d’une Commission Européenne de Développement Durable chargée d’élaborer en premier lieu, une proposition de réforme des institutions Européennes et de préparer un plan chiffré et un calendrier de mise en oeuvre.
Il propose de garantir et favoriser tous les dispositifs, notamment juridiques, visant la participation de tous les acteurs à l’élaboration, la mise en oeuvre et l’évaluation des politiques sociales, écologiques, économiques et culturelles allant dans le sens du développement humain durable.
Le MARS propose également que la CEDD devra ratifier, mettre en oeuvre et financer tous les Accords Multilatéraux sur l’Environnement (AME) (Biodiversité, Climat, Désertification, Déchets, Commerce des espèces menacées, zones humides, etc.) et :
Mettre en oeuvre un plan visant à préserver les équilibres climatiques et fixer des objectifs chiffrés accompagnés d’un calendrier de réduction des gaz à effet de serre et d’un plan de transition énergétique.
Assurer par la collectivité l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement ; garantir un quota de litres d’eau par habitant par jour couvrant les besoins essentiels.
Mettre en oeuvre un plan visant une part d’au moins 10 % d’énergies nouvelles renouvelables d’ici 10 ans, et des programmes d’efficacité.
Mettre en place une fiscalité (sur les flux spéculatifs) ; mettre en oeuvre des éco-taxes selon le principe pollueur-payeur (ex : taxes sur les émissions de carbone).
Ratifier et mettre en oeuvre les 8 conventions fondamentales de l’OIT (Organisation Internationale du travail).
Augmenter l’APD / appliquer les mécanismes pour éliminer ou convertir la Dette et opérer un transfert technologique dans les pays en voie de développement et la formation des populations concernées.
Réviser les subventions à l’exportation des pays de l’OCDE et les taxes aux importations de produits venant des pays du sud, soutenir le commerce équitable et la mise en place du système de certification internationale (FLO).
Assurer le droit et l’accès de tous aux services de santé et aux médicaments génériques et essentiels.
Mettre en place une responsabilité sociale et environnementale des sociétés et convertir la loi NRE à l’ensemble des entreprises.
Créer des dispositifs juridiquement contraignants pour une responsabilité internationale des entreprises et renforcer les incitations fiscales pour les comportements solidaires.
Mettre en oeuvre des programmes Européens d’éducation au DD en impliquant tous les acteurs, système éducatif, citoyens, collectivités locales, services techniques, entreprises,associations etc..
Protéger et gérer de façon durable les biens communs mondiaux.
Nous sommes tous concernés par le développement humain durable, le citoyen (traitement des déchets, économie d’énergie), les collectivités locales (mise en place des agendas 21 locaux), les associations (mobilisation et formation), les entreprises (pour uns gestion et un commerce responsable), les pouvoirs publics (information, incitation et intégration), il n’en reste pas moins que l’action politique en restera le moteur de par les moyens dégagés.
Ce concept est suffisamment large pour fédérer au-delà des clivages politiques et suffisamment politique pour répondre concrètement à bon nombre des difficultés rencontrées par tous les peuples Européens, tout en nous responsabilisant individuellement et collectivement sur les enjeux majeurs à venir.
Nous considérons également que la notion d’environnement est sources de richesses économiques et de création d’emplois par l’ensemble des grands travaux d’infrastructures qu’elle nécessite ne serait-ce qu’en France : aménagement des voies navigables, des réseaux et du fret ferroviaire, des énergies renouvelables, de l’urbanisme et du logement... mais également source d’économies, directes et induites, pour la collectivité, par une remise à niveau de structures existantes et par un contrôle efficace de la réglementation établie et à venir
Le MARS se mobilise autour du Développement Humain Durable et affirme avec énergie et qu’il doit être au cœur du « vivre ensemble » et de l’organisation politique Européenne et qu’il doit fédérer les peuples Européens dans un projet commun.
L’utopie d’hier doit être la réalité de demain.
L’Europe doit porter les projets de développement durable comme un flambeau, comme un drapeau qui seront les liens naissant à la création d’un peuple Européen. « On n’hérite pas de la terre de ses parents, on la lègue à ses enfants » disait Saint Exupéry, c’est par notre engagement dans ces actions pour et vers l’autre, pour notre bien être collectif, pour l’avenir de l’Europe et de notre humanité que les parts de rêve attendues pourront s’exprimer et que de nouvelles formes de richesse émergeront. L’éveil de notre conscience et le renforcement de notre solidarité seront les garants de notre devenir. Le 29 mai a été en France comme la sonnerie d’un réveil qui appel aux peuples Européens à se lever pour construire ensemble son avenir.
René Assandri est membre du Bureau du MARS
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