VALS : CORRECTION OU DEMISSION ?
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Il est inadmissible que des voyous, des "sauvageons" des truands cassent et détruisent, il est inadmissible aussi qu’un Ministre de l’Intérieur, responsable de garantir le droit des gens, affiche à l’emporte-pièce que son principe est d’exonérer la police. S’il est vrai que Valls aurait dit " je ne suis pas venu ici pour reprocher quoi que ce soit à la police", il s’est disqualifié : son devoir est de savoir ; et il ne peut jeter le voile - sans poser la question de savoir si ce fut vrai - sur les brutalités imputées par une partie des témoins aux forces étant intervenues, juste avant la nuit des intolérables exactions, sur un contrôle de véhicule puis, avec agressivité, semble-t-il, sur une assemblée familiale qui aurait été très malmenée.
Pour avoir fait du maintien de l’ordre, en Algérie, à titre militaire et, en métropole, à titre préfectoral, je sais trop bien que si l’on ne tient pas ses hommes, que si on leur passe tout par principe, il n’y a plus de limites à l’arbitraire et à la prétention de certains prétoriens et de certaines soldatesques. Or des éléments de nos polices posent, on le sait, autant de problèmes de qualité que l’insuffisance d’effectifs pose des problèmes de quantité et les modes d’emploi des forces, de problèmes d’organisation et de contrôle. Avant d’être un politicien, un ministre, fut-il de l’intérieur, doit avoir les vrais vertus d’un chef républicain et d’un organisateur de services : pas des a priori de condottière couvrant ses troupes
Les ministres de l’intérieur sont toujours peu ou prou prisonniers de leurs polices. Mais jusque là, on n’avait pas fait, même avec de récents prédécesseurs, aussi fort dans l’impudence et le soutien inconditionnel par principe de n’importe quoi et de n’importe qui. Certes une enquête administrative court, mais la formule malheureuse, un chèque en blanc, reste. Quels qu’aient été les faits, cet homme, s’il ne retire cette déclaration trop complaisante envers l’appareil policier, ne peut désormais être crédible, respecté et redouté par ceux qu’il doit sévèrement réprimer et ceux qu’il doit sérieusement commander.
Le blog de Gérard Bélorgey : http://www.ecritures-et-societe.com
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