FRANCE-USA : L’ETREINTE FATALE ?
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Les petits plats dans les grands. Barak et Michelle Obama, qui savent tout de l’élégance sans bling bling, n’ont pas ménagé leurs efforts pour accueillir le Président de la République Française. De quoi le requinquer, lui qui subit tant d’avanies dans son pays. Même le british David Cameron, pourtant allié et courtisan favori des Etats-Unis, n’avait pas eu droit à autant d’égards. Devant tant de gentillesse et d’attentions, il était bien normal que François Hollande ne cherchât pas à fâcher ses hôtes. Aussi prit-il soin ne pas évoquer, par exemple, l’attention peut-être un poil exagérée manifestée par la NSA, l’agence de renseignements américaine, aux faits et gestes de nos concitoyens. Surtout que le président américain avait avant ce voyage annoncé une réforme d’une cosméticité parfaite, quasi invisible, de l’agence en question.
Quant on visite des amis qui vous payent à bouffer, et vous font visiter plein de trucs intéressants, vous baladent en avion, il serait détestablement mufle de ne pas faire de cadeaux. François Hollande en a fait. Et le plus beau, sans doute, a été son engagement à faire aboutir le plus vite possible le traité de libre échange transatlantique que les bureaucrates bruxellois ont commencé à négocier avec les américains. En voilà une nouvelle qu’elle est bonne. Nous sommes ravis de la perspective de pouvoir dans quelques temps nous régaler de volailles lavées à l’eau de javel, de viandes aux hormones, d’OGM en pagaille. Nous sommes impatients de voir arriver une saine concurrence entre nos services publics (enfin, ce qu’il en reste) avec des entreprises privées. Nous sommes heureux d’imaginer que nombre de stupides normes sanitaires, sociales seront aménagées pour le plus grand bien du dynamisme économique. Et enthousiastes à l’idée que 500 000 emplois seront créés grâce à la magie du traité. L’officine, indépendante bien sur quoique stipendiée par la Commission européenne avait prévu un million, mais Gattaz avait préempté le chiffre. Les conséquences négatives sur l’emploi, dans l’agriculture, les technologies de pointe ? Allons, allons, vous autres français, vous êtes d’un pessimisme. Et toujours à chercher la petite bête. Ce qui est scandaleux, outre les dangers d’un tel traité, c’est que ces négociations qui engagent notre avenir se font sans mandat des peuples. François Hollande, comme ses homologues européens, n’a pas été élu pour mettre en œuvre un tel traité. Pas une ligne dans son programme pour en faire mention. Et à Bruxelles même, aucune information diffusée, il faut aller les pêcher à la ligne. Et si nous en exigions ? Et si un débat public avait lieu ? Et si, avant de signer un tel accord, on demandait son avis aux peuples, par référendum ? T’en penses quoi, dis, François ?
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