Une fois de plus le peuple français vient de démontrer sa capacité de résistance au libéralisme. Alors que les élections régionales constituaient une machine à produire de l’abstention – se combinaient en effet un mode de scrutin incompréhensible et la méconnaissance légitime, puisque décidée sans réel débat citoyen, du pouvoir accru des conseils régionaux – les électeurs se sont mobilisés davantage que prévu notamment dans les couches populaires et la jeunesse. Le Mars se réjouit du carton jaune brandi à ce gouvernement et ne doute pas qu’il se transformera en rouge au 2ème tour sanctionnant ainsi sa politique libérale et d’aggravation des inégalités sociales. Le Mars note également avec satisfaction le bon score des listes de gauche qui se proposaient à la fois de battre la droite et de changer la gauche. Il est le signe de la disponibilité de millions de citoyens pour une gauche de transformation sociale qui ne soit pas seulement protestataire.

Il serait cependant dangereusement illusoire de penser que cette réaction populaire clôt la période symbolisée par les résultats du 21 avril 2002. Les tendances lourdes de la période marquées par une forte crise sociale et politique et l’incapacité de la gauche à présenter un projet alternatif aux dégâts du libéralisme sont toujours présentes. Le score d’une extrême droite désormais installée durablement et une abstention qui concerne malgré tout encore plus d’un électeur sur trois en témoignent ! En outre si les régions peuvent constituer des points de résistance, elles n’ont pas la capacité de contrer une politique qui sévit à l’échelle nationale et encore moins européenne et mondiale.

S’il faut tout mettre en œuvre pour infliger la défaite la plus sévère possible à la droite le 28 mars prochain, ce résultat n’aura de valeur que s’il est prolongé à court terme. Cela passe par l’amplification des luttes sociales contre les projets en cours et annoncés de ce gouvernement dont la privatisation rampante d’EDF et les attaques sur la Sécurité Sociale seront les mesures phares qu’il faudra impérativement stopper. Cela passera également par les élections européennes qui vont se dérouler dans une période charnière. Les résultats du 1er tour des régionales le confirment : notre peuple a le droit d’être doté d’une bonne gauche. Il peut répondre présent pour peu qu’un liste de gauche ait le courage de rompre avec les dogmes ambiants, d’appeler franchement à la rupture avec la construction libérale de l’Europe ce qui passe par le refus clair du projet de constitution actuelle et de mettre au centre de son projet politique pour la France et l’Europe le combat pour la justice sociale et le respect et le développement de la souveraineté populaire. Le MARS entend oeuvrer à cette urgence.