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Un huron en période pré et post électorale Par Diane Le Béguec
NATION, PEUPLE ET SYSTEME NATIONAL MONDIAL HIERARCHISE Par Gabriel Galice
LA POLITIQUE ET LES SUBTILITES DE LA LANGUE FRANCAISE Par Florence Bray
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Service Public, Intérêt Général, Ques aco ? Par Sylvain Ethiré
LA MARSEILLAISE 2004
ELECTIONS ET ELECTEURS Par Chantal Decosse
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ELECTIONS ET ELECTEURS
Par Chantal Decosse

Quelle position pourront bien adopter les électeurs ? Iront-ils plutôt vers la droite, vers la gauche, aux extrêmes ? Les électeurs ordinaires, ceux qui ne sont pas des militants forcenés, se prennent d’une lassitude infinie- ce n’est pas un scoop- pour la politique. Malgré tout, la plupart font preuve de ressort lorsqu’ arrivent les élections et se positionnent pour ceux qui, selon eux, feront le moins de mal ou bien encore empêcheront le pire.
Représenter un parti mineur semble alors relever de la quasi mesquinerie. Les américains ont été traumatisés par un 11 septembre, les français ont été traumatisés par un 21 avril.

Comment leur donner tort lorsque l’on constate la grande kermesse des préparations aux élections. Les hommes politiques se montrent alors omniprésents, multipliant déclarations dans la presse, photos, réunions à thèmes. Personne ne vient et ils se désolent. Ils se plaignent que les gens ne soient plus concernés mais continuent néanmoins toute la mise en scène, s’activant entre eux (rivaux mais partenaires) dans un cercle qui semble irréel aux yeux des autres. On met en place des lois sur la parité et les photos montrent des hommes en groupe, costume-cravate de rigueur. Lorsqu’ils exhibent une femme- et il est de bon ton d’être femme et maghrébine-, c’est pour mieux souligner leur mansuétude.

Les idées défendues se ressemblent, se recoupent. C’est une société dans la société. Finiront-ils par faire les élections entre eux, « je vote pour toi aujourd’hui, tu votes pour moi demain » ? Mis à part les militants, je ne connais personne qui se reconnaisse à travers un quelconque parti. Certains, certaines même me disent : « Alors, raconte-moi. Comment es-tu entrée dans la politique ? » comme on me demanderait comment je fais pour tenir sur des échasses. Et pourtant le besoin est sidérant. Besoin de repères, de partage des difficultés. De raconter le quotidien que les élus semblent si superbement ignorer, d’exprimer les questions qui trottent dans la tête, de tenter de déchiffrer une cohérence dans tout ce galimatias qu’est devenue la vie. Les jeunes sont surexploités, les actifs envisagent la retraite avec terreur, les plus vieux calculent, calculent, calculent en essayant d’extirper ce qui pourra servir aux jeunes. La boucle est bouclée.
Les étudiants de province qui vivent à paris ont de la chance « quand ils ont des parents de la campagne » (sous-entendez qui leur envoient des colis de nourriture). Pour embaucher, on demande des personnes « de plus de 53 ans et si possible à la COTOREP » pour que cela revienne moins cher. Les 35 heures obligent les salariés à faire des heures supplémentaires non rémunérées. « Je ne veux pas le savoir si vous venez plus tôt ou finissez plus tard » disent les employeurs « mais le travail doit être fait ».

Et pendant ce temps-là, les politiques parlent de tout et surtout, semble-t-il alors, de ce qui n’intéresse personne. « On en a combien des élections cette année ? » me demande-t-on. Comme j’appartiens à un parti, je suis évidemment une spécialiste. Et j’explique. En expliquant, devant les yeux ronds que l’on me fait, incrédules et vaguement admiratifs (c’est que j’en sais des choses, je fais partie de ce monde-là…) je m’embrouille, je m’empêtre, je tente de démontrer l’indémontrable, en l’occurrence combien ces élections sont passionnantes et les enjeux importants. Pour la première, puis la deuxième et la troisième aussi, bien sûr (c’est quel mois déjà ? Et l’année prochaine, il n’y en a pas ?). On croirait que l’on parle de la foire d’automne. Je me retiens- c’est trop facile- de faire effectivement le parallèle.