Hewlett-Packard et la logique Villepin inverse
popularité : 1%
Les calculatrices Hewlett-Packard fonctionnent selon la logique polonaise inverse. Quoi, tu ne piges pas ? Attends, c’est facile. Par exemple, tu veux faire (2+3) x 5. Sur une calculette commune, tu tapes l’opération comme elle est écrite. Sur HP, tu fais 2 Enter 3 + 5 x. Ce qui veut dire qu’en bonne logique, la machine fonctionne comme ton cerveau, à savoir que tu penses les nombres avant de penser l’opération que tu vas effectuer sur eux. Le nom de logique inverse est donc inadapté mais on ne va pas chipoter. Ça économise, en outre, l’emploi de parenthèses pour les calculs en chaîne et donc des erreurs.
Que HP supprime 14 500 emplois dans le monde, dont 1 240 en France, le fait devient tellement coutumier que ça n’étonne plus personne. Sony en vire 10 000, Delta Airlines de 7 à 9 000 en 2005 après 7 000 en 2004, et la liste est longue. Ce qui est plus cocasse est cette effervescence qui se crée dans le monde politique, un peu une sorte de « remake » de Pepsi-Danone. Le Grand Jacquot en appelle à la Commission Européenne, première erreur, qui se déclare incompétente. Bon, ça, Barroso aurait pu se retenir de le préciser, on avait déjà remarqué, entre parenthèses. Gérard Larcher, ministre délégué à l’emploi, rencontre les dirigeants de HP, mais ne peut que surveiller le suivi des obligations prévues par la loi de cohésion sociale. Autrement dit, il a plein de boulot, mais il ne peut rien faire.
Mais le pompon revient à Villepin auquel Michel Destot (PS), maire de Grenoble, et André Vallini (PS), président du Conseil Général de l’Isère, ont emboîté le pas en demandant à HP le remboursement des aides à la création d’emploi versées en 1998, soit la bagatelle de 1,2 millions d’euros.
Deuxième erreur : Pourquoi avoir accordé des aides publiques à une entreprise qui se porte bien et qui vient de racheter Peregrine Systems pour 425 millions de dollars ? Troisième erreur : Pourquoi prôner les vertus du libéralisme d’un côté, et jouer l’interventionnisme d’État de l’autre ? Le Beau Domino aurait mieux fait de se taire, car, à la réflexion, il s’est rendu compte que la faisabilité juridique d’un tel remboursement était très improbable. Quatrième erreur : Avant de parler, il faut réfléchir. La logique Villepin inverse en veut autrement. C’était juste une parenthèse.
Commentaires