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IMMIGRATION : LA CHASSE EST OUVERTE

samedi 31 mars 2012
par  Antonio Dias
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Il n’aura échappé a personne que lorsque Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur (1995), durcit alors la politique de renvoi de travailleurs immigrés sans papiers tous azimuts. Cependant à cette époque, il y avait encore une façon d’opérer qui demeurait plus ou moins dans les limites de la justice républicaine. En ce temps-là les forces de police, qui sont au service de la collectivité, n’étaient pas mises en avant pour faire la "chasse" aux sans-papiers. Mais d’abord pour traquer les voleurs et criminels de tous poils

Depuis quelques années, faire "la chasse aux immigrés" venus des quatre continents, c’est devenu "un sport national" disait le militant d’une organisation. Et celui-ci poursuivait "cette chasse consiste à rechercher dans chaque coin de France, en déployant des forces de police considérables, qui sont nécessaires dans d’autres missions de sécurité publique, contre tous ceux que sont venus chercher un refuge en France pour des multiples raisons, et compris politiques." (…)". La police républicaine devrait d’abord d’être là pour préserver la loi de la République, et défendre les plus faibles contre les bandes criminels. Elle ne doit pas et elle n’est pas là pour faire du chiffre en chassant des parents d’enfants sans papiers, aux entrées des écoles. Faire des contrôles aux faciès de jeunes ou moins jeunes, parce que ils ont un accent ou sont d’une couleur ou peau différente." ; a poursuivi ce même militant. Il est vrai, qu’il y à moins d’un mois, le Ministre de l’Intérieur actuel, Claude Guéant, se vantait devant les journalistes d’avoir dépassé le quota des expulsions (30.000) des sans-papiers en dépassant le chiffre précité puisque celui-ci avait réussi, ô exploit, à en faire partir plus de 33.000 en une année.

Le procès du Ministère Public, contre ceux qu’on appelle les 4 de Tours (RESF), en appel devant le tribunal d’Orléans, est un procès qui au-delà des mots et propos employés par les militants du réseau, soit sur le tract, soit sur Internet , est aussi un procès qui met en lumière et en perspective, le droit ou le non droit de faire un parallèle avec l’ histoire de France, et le droit d’ expression publique, et les limites de celle-ci. Histoire qui qui soit dit en passant fût entaché de cette ignominie et celle de la collaboration, de certaines administrations (Préfectorales, police, magistrats), pendant la deuxième guerre mondiale avec le nazisme. Mais ce procès révèle aussi une sorte de laisser aller et de "dérive des pouvoirs publics", qui semble laisser s’ancrer dans certaines rouages publiques. Les droits élémentaires de la justice et l’humanitaire sont respectés lorsque des associations s’en mêlent, et lorsque celles-ci sont absents est-ce que cela aboutit au même résultat !? Et, s’il est vrai que la loi prévoit, que le travailleur sans papiers peut avoir recours aux tribunaux pour débouter le Ministère Public, d’expulser tel ou tel travailleur sans papiers, il est vrai aussi, que ces mêmes travailleurs immigrés, n’ont pas toujours le temps de réagir contre la toute puissante administration, et ses rouages au service d’une politique, mise en œuvre d’expulsion migratoire tous azimuts

Alors, peut-être que les militants qui étaient hier devant ce tribunal en faisant le parallèle sur ce qui s’est produit pendant la dernière guerre mondiale, avec la bénédiction des pouvoirs publics de l’ époque, en direction des personnes de confession : juive, les homosexuels, les tsiganes, les communistes et bien d’autres. Et en dénonçant selon eux ces "nervis de Vichy", dans les Préfectures, dans la police, la justice et administration, de l’époque, et en faisant un parallèle avec aujourd’hui sont allés peut –être un peu loin, et peut –être pas tant que cela ! Comme ils l’ont dit à la barre " nous voulions provoquer une réaction des citoyens par rapport à des situations faites à des enfants de travailleurs sans papiers que nous jugeons condamnables dans un pays censé être la Patrie des Droits de l’Homme. Il ne fut à aucun moment dirigé contre les personnes et le personnel préfectoral, aux ordres des Ministres de la République (Ministère de L’Intérieur et Immigration)". Ce procès, qui se déroulait au tribunal d’Orléans, pose aussi une autre question ! Celle de la liberté d’opinion et d’expression. Sans doute que dans les attendus du jugement les magistrats vont peut-être esquiver la question alors qu’elle est fondamentale dans l’exercice démocratique. A quel moment, et a quels titres, un citoyen a-t-il le droit d’exprimer une idée, une pensée, sans pour autant vouloir nuire a un corps de la société, ou du gouvernement, en faisant des parallèles avec l’histoire ?

Par ailleurs ce procès quoi qu’on dise, était, où est aussi un procès politique, et de délit d’opinion. Les juges du tribunal, et le Ministère Public, auront beau dire qu’en aucune façon il ne peut être question de faire un parallèle avec l’histoire, mais tout de même Nous traversons une crise économique, sociale et politique d’une envergure jamais atteinte. Au cours de ces dernières années, nous avons entendu des propos, qui sont indignes de la part de personnes, qui sont où aspirent à être aux commandes du pays. Nous avons entendu dans la bouche même des Ministres qui sont chargés des problèmes de l’immigration. Dans une vraie démocratie ils ne seraient pas dignes d’exercer cette fonction. A mots couverts ils exacerbent, malheureusement toutes les peurs, les haines, le racisme, contre des personnes (qui sont faibles moralement, et matériellement). Et qui plus est ces travailleurs sans papiers, s’ils sont dans un pays étranger, que le hasard de la vie et les circonstances les ont poussé jusque-là, ils ne demandent pas au pouvoir politique ni au gouvernement d’être assistées, mais à vivre du fruit de leur travail. Or bien des administrations au service de politiques et des lois aberrantes, empêchent pour des raisons purement politiciennes et électoralistes, de permettre à ces personnes de contribuer par leur force de travail à la richesse du pays.

Oui, suite a des problèmes économiques et sociaux, les gouvernements que cela soit en France ou en Europe, cherchent par tous les moyens a culpabiliser des hommes des femmes et des enfants, qui ne sont en rien responsables des situations engendrés par des politiciens incapables, et qui répandent la peur de l’autre. Mais le plus grave, et cela l’opinion publique, devrait un jour où l’autre se rendre compte, qu’une sorte d’anti démocratie gagne du terrain. Face aux problèmes économiques cette politique, gangrène une partie de notre administration publique, qui semble se mettre au service de principes, et de politiques condamnables par les lois françaises et européennes. Ce qui se passe en Hongrie. Ce qui s’est passé en France avec l’expulsion des roms. Les propos et les symboles nazis qui apparaissent en abondance sur les réseaux sociaux en faisant l’apologie des idéaux nazis et fascistes sont autant des signes inquiétants pour nos démocraties, et si nous n’en prenons pas garde, un jour ou l’autre nos libertés fondamentales finiront par disparaitre, et ce ne sera pas a ce moment que les citoyens devront s’en inquiéter. Oui il y à des signes ne trompent pas ! Faut-il le rappeler ? Oui les 4 de Tours, avaient-ils le droit de faire un parallèle avec les "nervis de Vichy, et certaines administrations préfectorales" qui selon leurs dires "pratiqueraient la même façon d’opérer, que l’administration de Vichy ?". "aujourd’hui cette même administration a des accès à des (fichiers informatiques avec des noms et nationalité des parents), et qui comme par hasard deux jours après, une fois les données entrées dans l’ordinateurs les parents des enfants étaient emmenés par les forces de police dans les centres de rétention administrative et expulsés" affirment ces militants Bien des témoignages, et des témoins divers (une ex avocate, une psy, un chercheur, des profs), et même un citoyen qui à été sauvé de la mort pendant cette période noire de la collaboration. Oui semble dire toutes ces témoignages " il y à dérive et des principes qui certains pouvoirs, qui pour des raisons multiples franchissent, sans que pour autant ceux qui sont censés protéger les citoyens des dangers que les guettent et se rendent compte".

S’il est vrai que nul n’est censé ignorer la loi, il est tout aussi certain et vrai que la loi ne doit pas ignorer la devise républicaine – Liberté, égalité fraternité – au-delà de tout jugement personnel. Si le tribunal d’Orléans, prenait la décision d’acquitter les 4 de Tours, il ferait preuve de mansuétude et de justice, car il ne s’agissait pas pour les prévenus de faire un amalgame sur un passé douloureux de la collaboration de l’administration pendant l’occupation nazi, et celle d’aujourd’hui. Mais d’alerter l’opinion publique de possibles "dérives" d’un pouvoir politique en manque de solutions économiques, et sociales pour le pays. Le pouvoir politique à ouvert une brèche pour des raisons a la fois de démagogie politique et électoralistes, en faisant "la chasse" à des immigrés sans papiers, alors que ce n’est pas là que ses efforts devraient être consentis ! Et c’est cela que les militants et tous les témoignages ont voulu dénoncer devant la justice du tribunal d’Orléans. Il appartient désormais a cette même justice qui à tous les éléments du dossier en main, et dans cette affaire des 4 de Tours, le Ministre en question, donne le sentiment de viser autre chose, que celle de défendre l’administration préfectorale ! D’autre part dans cette affaire ont joue plutôt sur les mots, que sur le vrai fond de l’affaire, qui est au risque de me tromper, et auquel la justice garante de nos libertés doit de répondre qui est celle-ci ! Pourquoi les citoyens, sont-ils d’une certaine façon soit par des mots et des actions dans le cadre de la loi républicaine, obligés d’employer des méthodes, qui sont contestés par le pouvoir politique en place. Quand celui-ci pousse ses mêmes citoyens et ses propres fonctionnaires à la délation, et qui selon certains témoignages à la barre du tribunal, concernant des travailleurs sans papiers seraient indignes d’une démocratie moderne et porterait atteinte aux libertés de chacun ! Si le tribunal dans les attendus est capable de répondre à cette question fondamentale qui régit notre vie commune en société et établie ses règles dans le cadre des lois de la République. Cette société avancerait d’un grand pas.

Antonio Dias est rédac’ chef d’Agorapress (redaction-agorapress@orange.fr)


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