INTEGRATION : UN TIMBRE-POSTE POUR FEUILLE DE ROUTE
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La campagne électorale était pleine de promesses mais, deux ans plus tard, la déception l’emporte une nouvelle fois : l’intégration, ainsi en a décidé le gouvernement Ayrault, attendra. Comme pour beaucoup d’autres sujets d’ailleurs, qu’ils concernent la famille ou le vote des étrangers... ce n’est jamais le moment ! Est-ce la peur de relancer un débat inflammable avant les municipales, ou la dangereuse habitude de laisser "l’entre soi" décider en cabinets feutrés ? Force est de constater, que les rares bonnes idées du rapport sur l’intégration, qui manquaient déjà d’ambition et d’audace inventive, ont fini par disparaître. Et, qu’aucun miracle n’a fait surgir de nouveaux droits, de nouveaux projets.
La France en aurait pourtant eu besoin, autant que de ces rares mesures concrètes parties aux oubliettes et susceptibles de préparer l’avenir du vivre ensemble lancé sur une voie économique autant qu’artistique et culturelle : c’est le sens qu’un office franco-maghrébin de la jeunesse aurait eu, construit autour de projets communs et structurants. Il aurait aussi été bienvenu de développer l’enseignement du mandarin, de l’arabe ou de l’hindi, les langues d’une mondialisation qui n’auraient pas été réservées à ses seuls "happy few".
L’arbitrage rendu par le gouvernement Ayrault nous invite à douter : "l’ouverture sur le monde" fait-elle toujours partie du "message universel de la France"...? Et comment le dialogue sera-t-il favorisé si la politique de mémoire n’est pas encouragée ? Et quelle autorité indépendante - c’est la place qu’aurait dû tenir un Conseil National de l’intégration - pour garantir l’effectivité des droits et la promesse d’égalité des populations issues de l’immigration, souvent classes populaires ghettoïsées ? Décidément, cette feuille de route "consensuelle" ne mérite pas un envoi en recommandé. Mais, juste l’affranchissement minimal.
Pierre Henry est Directeur général de France terre d’asile
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